Le baptême de l'esprit illusion ou réalité?
«Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié, Après avoir entendu ce discours, ils eurent le coeur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres: Hommes frères, que ferons-nous? Pierre leur dit - Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit» (Actes 2, 36-38).
Le véritable baptême de l'Esprit est d'abord une réelle oeuvre de coopération:
Christ et l'Esprit Saint
Sans l'Esprit Saint, nous ne pouvons prêcher Christ; et sans Christ, nous ne pourrons jamais parler valablement du Saint-Esprit. Il est écrit en Ephésiens 3, 1 6-1 7: «Qu'il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d'être puissamment fortifiés par son Esprit dans l'homme intérieur, en sorte que Christ habite dans vos coeurs par la foi; afin qu'étant enracinés et fondés dans l'amour ... »Se séparer de Christ et de l'Esprit Saint peut chaque fois s'avérer dangereux. Nous lisons en Romains 8, 16: «L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.» L'Esprit Saint rend donc témoignage à votre esprit et au mien que Christ vit en nous. Nous trouvons un tel vrai témoignage au deuxième chapitre de la seconde Epitre aux Corinthiens. Le célèbre théologien Paul, objet de la grâce divine, y écrit: «Pour moi, frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n'est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu. Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. Moi-même j'étais auprès de vous dans un état de faiblesse, de crainte et de grand tremblement,» (1 Con 2, 1-3). En d'autres termes: la mission donnée par Dieu est d'annoncer le salut et la rédemption par le Seigneur crucifié et ressuscité. Le coeur de l'apôtre Paul brûlait chaque fois qu'il le faisait, mais il devait reconnaître: «.. ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'esprit et de puissance, afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu» (v. 4-5). Là où chez un prédicateur il y a la réalité de la plénitude et la gloire de l'Esprit Saint, Jésus est dépeint d'une manière telle que les auditeurs et les lecteurs ont l'impression d'assister à la crucifixion de Christ sur la colline de Golgotha, et que l'Agneau de Dieu laisse Sa vie personnellement pour eux.
En Jean 14, 10-11 a, le Seigneur Jésus fait allusion à l'Esprit Saint, quand Il dit:
«Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres. Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi..» Et que l'Esprit de vérité soit également donné à ceux qui croient en Jésus et qui L'aiment, Il l'affirme par ces mots: «Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui (par le Saint-Esprit) et nous ferons notre demeure chez lui» (v. 23).
De véritables réveils
On a dit du prédicateur de réveil George Whitefield (1 714-1770) que par l'annonce de l'Evangile de Jésus-Christ, il avait transformé l'ensemble du monde anglophone de son temps. Des gens versés dans l'histoire de l'Eglise affirment que les Écossais sont devenus, grâce à lui, un peuple de lecteurs de la Bible. Il a, dit-on. influencé la politique d'hommes d'Etat anglais célèbres et façonné le caractère de certaines familles aristocratiques. Toute une nation a pris un autre visage sous son activité dans l'Esprit Saint. Whitefield était infatigable dans ses voyages de prédicateur en Angleterre, au pays de Galles, en Ecosse, en Irlande et en Amérique du Nord; treize fois, il a traversé l'Atlantique.
Ni chez George Whitefield ni lors d'aucun autre vrai réveil, les dons de l'Esprit (le parler en langues, les guérisons, etc.) ne se sont trouvés au centre. Dans toute l'histoire de l'Eglise, il n'y a jamais eu de véritable réveil amenant à Dieu des foules de pécheurs repentants sans la puissante prédication de la Parole; les dons, mis tellement en avant aujourd'hui, ne se manifestaient pas ou seulement brièvement (par exemple, avec Christoph Blumhardt). Quand ces signes accompagnateurs se montraient pour George Whitefield, il y mettait un frein immédiatement. Il n'y avait pas de dérapages dans ces réveils. Voici une citation remarquable au sujet de cet homme de Dieu:
Le moyen principal que le diable utilisera pour amener l'apostasie antichrist, ce chef-d'oeuvre de toutes les oeuvres sataniques, sera celui-ci: il encouragera le zèle imprudent des chrétiens pour les conduire dans l'un de ces deux extrêmes:soit l'exaltation soit la sécheresse.
Le zèle excessif d'une seule personne pourtant fervente peut plus efficacement freiner l'oeuvre que l'opposition de cent adversaires acharnés.
il était convaincu que la continuité d'un réveil ou, au contraire, son enlisement dépendaient essentiellement de cette condition: éteindre ou non le feu étranger de l'exaltation.
Après de solides réveils, il se faisait habituellement que quelqu'un se mettait à chercher un nouveau feu; et c'est à cause de ce dernier que des dérapages se produisaient. Mais des hommes de Dieu avertis comme, par exemple, Charles H. Spurgeon, Charles G. Finney, Otto Stockmeyer, Markus Hauser et Carl-Heinrich Rappard intervenaient immédiatement, quand une telle dérive arrivait. Ce fut le cas également pour John Wesley, et Whitefield lui vint en aide. Il peut y avoir des signes accompagnant la prédication de la Parole, comme, par exemple, des guérisons; mais ils ne peuvent jamais occuper la place centrale.
Il s'est produit de grands réveils en Ouganda et en Chine: des milliers et des milliers de gens sont venus à Jésus-Christ par la foi. Mais dès que le Seigneur devait céder la place centrale aux «dons» et aux «porteurs de dons», le processus de ruine s'engageait; et l'unité dans l'Esprit Saint était souvent remplacée par un esprit de confusion et de mélange (extrait de «Réveil en Ouganda», de F. Kivengere).
La vraie raison de se réjouir
Qu'en était-il avec Jésus-Christ? S'est-Il laissé aller à des transports de joie débordante, quand les septante disciples revinrent pleins d'enthousiasme de leur mission où ils avaient vécu bien des expériences exaltantes comme des guérisons; ils s'écrièrent: «Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom,» (Luc 10, 17). Et la réponse du Maître tomba: «Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux)» (v. 20). Comme nous devrions nous réjouir et remercier Dieu de ce que nous sommes nés à une vivante espérance, de ce que nous possédons l'Esprit Saint et la ferme assurance que nos noms figurent dans le livre de vie!
Nous nous proposons de considérer aujourd'hui trois expériences:
Jésus seul - Jésus et les dons - les dons et Jésus
Là où la Parole de Dieu est annoncée correctement et où l'accent est mis sur la nécessité de la conversion et de la nouvelle naissance, le Seigneur Jésus, l'Agneau de Dieu, occupe la place centrale. Mais si les dons de l'Esprit viennent s'y ajouter - Jésus et les dons -, la situation ne tardera pas à devenir problématique. Mais quand les dons de l'Esprit prennent la priorité, Jésus n'étant plus que le numéro deux, il y a alors un grave dérapage spirituel. La conséquence: de la détresse et du déchirement!
Il y a quelque temps, j'ai assisté à un culte d'adoration; on y chantait très fort, on y dansait. Deux heures durant! On laissait libre cours à ses sentiments, à son psychique. Chacun(e) «savait» que «Dieu» lui avait confié une mission. Un tel, poussé par «l'Esprit», s'empara d'un drapeau et se mit à courir dans la salle. Des femmes et des jeunes filles avaient pour «tâche» d'agiter des fichus au son de la musique, de se contorsionner et de danser. Finalement, dans tout ce brouhaha, une voix d'homme put se faire entendre: «Vous vous placez maintenant aux fenêtres et vous criez: 'Dieu, tu donnes ici même, à cet instant même, un réveil!' L'Esprit Saint m'a montré ce matin que ... » Quelle duperie, quelle dangereuse erreur! Il convient ici de citer ces paroles de l'apôtre Paul: «Je m'étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Evangile. Non pas qu'il y ait un autre Evangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l'Evangile de Christ. Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Evangile que celui que nous vous avons pêché, qu'il soit anathème! Nous l'avons dit précédemment, et je le répète à cette heure: si quelqu'un vous annonce un autre Evangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème!» (Gal. 1, 6-9). Dans cette assemblée-là, on annonce un autre Christ, c'est-à-dire un évangile différent; il y a donc là un autre esprit en activité. Et malgré cela, on pense erronément être béni. Paul dut déjà reprocher une telle chose aux Corinthiens: «Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l'égard de Christ.
Car, si quelqu'un vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Evangile que celui que vous avez embrassé, vous le supportez fort bien» (2 Cor. 1 1, 3-4). Une situation comme celle de ce culte d'adoration, où le bruit d'une musique particulièrement moderne est à l'honneur, introduit et entretient une dangereuse illusion; et l'Esprit Saint se voit ainsi chassé!
Où un faux Christ est annoncé, il manque le plus souvent le souvenir de Ses souffrances
Dans une assemblée spirituellement saine, il y a en son centre Jésus-Christ et Son oeuvre sur la croix de Golgotha, autour de laquelle tout doit tourner, tout doit revenir et d'où tout part. L'Esprit Saint n'a pas en vue Sa Glorification personnelle (cf. Jean 16, 14-15). Dans bon nombre d'Eglises animées d'un esprit d'exaltation, ce n'est pas l'Agneau de Dieu qui a la priorité. On ne s'y réunit plus avec un grand appétit spirituel autour de la merveilleuse Parole de Dieu. Les souffrances et la mort du Seigneur font peu ou pas du tout l'objet des prédications. On se braque sur les signes et les miracles spectaculaires.
On ambitionne d'être le plus vite possible débarrassé de toute maladie et de toute souffrance pour s'en glorifier. Et si la chose ne réussit pas, les frères et les soeurs «revêtus d'autorité» ont cette réponse toute prête: «C'est parce que tu n'as pas suffisamment cru!» Paul manquait-il de foi, quand il pria trois fois pour sa guérison et qu'il s'entendit dire par le Seigneur: «Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse» (2 Cor. 12, 9a).
Et Jésus Lui-même? Chaque jour de Sa vie était-il ensoleillé? Nullement! Il est dit de Lui en Hébreux 5, 7: ,«c'est lui qui, dans les jours de sa chair, a présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort.» Il est aussi écrit que Jésus informa Ses disciples de l'attitude du sanhédrin et de Pilate à Son égard, et que sur la croix de Golgotha où Il souffrirait beaucoup, Il porterait volontairement nos péchés: «Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu'il fallait qu'il allât à Jérusalem, qu'il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu'il fût mis à mort et qu'il ressuscitât le troisième jour» (Matth. 1 6, 2 1). Il devait en être ainsi selon le conseil prédéterminé de Dieu. Ces souffrances du Seigneur ne pouvaient être éliminées par «une prière de la foi», comme le pensait Pierre: «Pierre, l'ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit.- A Dieu ne plaise, Seigneur! Cela ne t'arrivera pas!» (v. 22). Jésus s'est-Il déclaré d'accord avec Son disciple en lui disant: «Tu as raison, Pierre. Que Dieu m'en garde!»? Non, bien au contraire! Soumis à la volonté de Son Père et rempli de l'Esprit Saint, Jésus, se retournant, dit à Pierre. Arrière de moi, Satan! tu m'es en scandale; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes» (v. 23). Après Sa résurrection, le Seigneur parla de la nécessité de Ses souffrances avec les disciples d'Emmaüs: «Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât dans sa gloire? Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait.» (Luc 24, 26-27). Qu'est-ce qui, dans le jardin de Gethsémané, plongea le Seigneur Jésus dans la crainte de ne pouvoir aller jusqu'à la croix de Golgotha? Je pense que la réponse à la question se trouve au Psaume 69, 2 1, où il est dit: «L'opprobre me brise le coeur,» Quel traitement humiliant Lui le Créateur, a dû subir! Il est écrit: «Pilate, voulant satisfaire la foule, leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié. Les soldats conduisirent Jésus dans l'intérieur de la cour, c'est-à-dire, dans le prétoire, et ils assemblèrent toute la cohorte. Ils le revêtirent de pourpre, et posèrent sur sa tête une couronne d'épines qu'ils avaient tressée. Puis ils se mirent à le saluer.- Salut, roi des Juifs! Et ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui et, fléchissant les genoux, ils se prosternaient devant lui. Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent la pourpre, lui remirent ses vêtements et l'emmenèrent pour le crucifier» (Marc 15, 15-20).
L'apôtre Pierre aussi fut profondément touché par ces souffrances et cette mort de Jésus-Christ. Dans un discours qu'il adressa au peuple juif, il dit: «Mais Dieu a accompli de la sorte ce qu'il avait annoncé d'avance par la bouche de tous ses prophètes, que son Christ devait souffrir» (Actes 3, 18). Mais à cause de la joie qui était devant lui, le Seigneur a méprisé la honte et enduré la croix (Hébr. 12, 2). Qu'est-ce qui a brisé le coeur de l'Agneau de Dieu? Vos péchés et les miens! Il a été maltraité et troublé jusqu'à la mort, la mort même de la croix!! D'où cette exhortation à notre adresse: «Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l'âme découragée» (v. 3). Oui, Dieu a mis sur le Crucifié de Golgotha le péché du monde; Jésus a été attaché sur la croix par des mains iniques, celles de Ses créatures: - «Cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l'avez crucifié, vous l'avez fait mourir par la main des impies» (Actes 2, 23). - «.. ce Jésus que vous avez crucifié. . ..» (Actes 2, 36). - «Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez tué, en le pendant au bois. Dieu l'a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés. Nous sommes témoins de ces choses, de même que le Saint Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent» (Actes 5, 3032).
Le résultat d'une telle prédication fut ceci: « Après avoir entendu ce discours, ils eurent le coeur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres. Hommes_frères, que ferons-nous?,» (Actes 2, 37). Le jour de la Pentecôte, quelque trois mille âmes furent convaincues de péché, se tournèrent vers Jésus par la foi et se firent baptiser (v. 41). Ce n'est pas par des dons de l'Esprit comme des guérisons et des choses semblables qui peuvent accompagner la prédication de la Parole que ces gens sont devenus croyants, mais bien par la puissance de cette vérité:
Jésus est mort pour mes péchés aussi!
«Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, je gémissais toute la journée; car nuit et jour ta main S'appesantissait sur MOI, ma vigueur n'était plus que sécheresse, comme celle de l'été. Je t'ai fait connaître . Péché, je n'ai pas caché mon iniquité j'ai dit: J'avouerai mes transgressions à l'Eternel! Et tu as effacé la peine de mon Péché» (Ps. 32, 3-5).
La vraie confession des péchés ne mène jamais à une foi sentimentale, mais à un effondrement de soi toujours plus accentué.
Celui qui est convaincu de ses péchés par la lecture ou la prédication de la Parole de Dieu n'éprouve pas de sentiments artificiels. Bien plutôt, pour le racheté du Seigneur qui désire la vie réelle procédant de Dieu, il n'y a pas d'autre chemin que celui de la régulière confession des péchés, de la vraie repentance et de la conversion. Un chrétien né de nouveau qui ne se laisse pas convaincre de péchés commis en pensée, en paroles et en actions, par l'Esprit Saint au moyen de l'Ecriture et ne s'en laisse pas purifier par le sang de l'Agneau, un tel chrétien verra vite tiédir et s'étioler sa vie de foi.
Oh, qu'aucun de mes lecteurs ne tolère plus de funestes péchés dans sa vie! Un certain temps, David a essayé de cacher son iniquité mais il a dû finalement rendre ce témoignage: «Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, je gémissais toute la journée; car nuit et jour ta main s'appesantissait sur moi, ma vigueur n'était plus que sécheresse, comme celle de l'été. Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité j'ai dit. J'avouerai mes transgressions à l'Eternel! Et tu as effacé la peine de mon péché» (Ps. 32, 3-5).
Actuellement, on veut souvent obtenir le pardon des péchés sans véritable repentance; on désire la grâce sans le jugement de soi. On entend souvent prêcher sur le ciel; celui qui se risque à mentionner l'enfer (le lieu où l'on est éternellement séparé de Dieu pour ne pas avoir obtenu le pardon de ses péchés) passe la plupart du temps pour un être bizarre. Pourtant, l'apôtre Paul a rendu ce témoignage devant des Grecs cultivés, jeunes et vieux, une vérité qui garde toute sa valeur: «Dieu, sans tenir compte des temps d'ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, quels aient à se repentir, parce qu'il a fixé un jour où jugera le monde selon la justice, par l'homme qu'il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts» (Actes 17, 30-31).
De l'Esprit de vérité
Quand, dans les Evangiles, le Seigneur Jésus parle de l'Esprit Saint, Il ne le fait pas pour produire une sensibilité superficielle ou un enthousiasme débordant. Ou y a-t-il jamais eu, lors de Ses prédications, des interprétations bruyantes de chants modernes à la musique assourdissante avec accompagnement de danses? Certainement pas! Quand Jésus s'exprimait, c'était dans le but de ramener des âmes égarées. Sans exercer de pression sur Ses auditeurs, Il leur annonçait le message libérateur de la vérité, comme par exemple:
- «Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui» (Jean 3, 36).
- «Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot, que d'avoir deux pieds ou deux mains et d'être jeté dans le feu éternel Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n'ayant qu'un oeil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans le feu de la géhenne» (Matth. 18, 8-9). - «Serpents, race de vipères! comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne?» (Matth. 23, 33).
Jésus a toujours dit la vérité à Ses auditeurs. Chez Lui, chez Ses apôtres, plus tard chez les prédicateurs de réveil, il y a constamment eu le grand sérieux de la sainteté de Dieu, mais jamais le ton superficiel que l'on constate si souvent de nos jours. I!accent était mis sur ce point: la nécessité absolue d'une vraie conversion, d'une vraie nouvelle naissance et d'un véritable engagement pour Christ. Avec cette seule alternative: le ciel ou l'enfer, tout entier au Seigneur ou sans Lui!
Le baptême de l'Esprit - illusion ou réalité?
A quel moment reçoit-on l'Esprit Saint? La réponse se trouve en Ephésiens 1, 13: «En lui (Jésus-Christ) vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l'Evangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous allez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis.» Et qu'en est-il, du point de vue biblique, du baptême de l'Esprit? Un chrétien né de nouveau ne reçoit-il cette «deuxième bénédiction» - ainsi qu'elle est appelée dans certains milieux - que par l'imposition des mains de quelqu'un spécialement qualifié? La Bible enseigne que chaque enfant de Dieu est baptisé de l'Esprit Saint et devient ainsi, par la foi en Jésus, Sa propriété: «Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps ... » (1 Cor. 12, 13). Nous avons reçu l'Esprit Saint et sommes baptisés par Lui pour être des messagers du merveilleux amour divin et crier à de pauvres pécheurs perdus: «Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. A peine mourrait-on pour un juste; quelqu'un peut-être mourrait-il pour un homme de bien. Mais Dieu prouve son amour envers nous en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous»(Rom. 5, 6-8). Sur la croix, Jésus a connu des souffrances indicibles. Il est mort pour vous aussi pour payer votre dette (Col. 2, 14). 1!Esprit Saint rend ce témoignage: Vous êtes vraiment aimé de votre Père céleste!
Une monitrice de l'école du dimanche qui ne comptait que sur ses propres moyens fut un jour profondément touchée par la Parole de Dieu et l'action de l'Esprit Saint. Elle put ensuite expérimenter comment les enfants, l'un après l'autre, sont venus à Jésus par la foi grâce à la simple prédication de l'Evangile.
Dans une école missionnaire, c'est avec plus ou moins d'ennui qu'une élève écoutait l'enseignement qui était dispensé - jusqu'à ce qu'elle fût gagnée par la puissance d'amour manifestée à Golgotha. Dès lors son coeur brûla; et elle se montra toute prête à servir le Seigneur sans réserve. Et elle témoigna: «La plus merveilleuse impression d'un vrai baptême de l'Esprit est la perception de la pensée de Dieu dans Sa Parole.»
L'amour pour la Parole de Dieu est un des signes les plus sûrs de l'activité spirituelle. Celui qui est baptisé de l'Esprit ne se contente pas d'écouter la Parole, il la traduit en actes: «Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l'écouter en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements» (Jacq. 1, 22).
Une autre preuve d'un véritable baptême de l'Esprit est le besoin impérieux de prier et d'intercéder. «Les suppliants sont des faiseurs de miracles; dans la solitude de la nuit sombre brûle en eux la soif de gagner des âmes pour le royaume de Dieu!» Mais la vraie activité de l'Esprit et la prière commencent par la confession des péchés à titre personnel, pour se poursuivre ensuite dans les âmes perdues qui se laissent sauver.
Les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux qui sont baptisés et remplis de l'Esprit vivent en quelque sorte dans le sanctuaire de la présence de Dieu. En Jésus-Christ, ils ont trouvé tout ce que leur coeur désirait. Ils peuvent dire avec le psalmiste: «Quel autre ai-je au ciel que toi? Et sur la terre je ne prends plaisir qu'en toi. Ma chair et mon coeur peuvent se consumer. Dieu sera toujours le rocher de mon coeur et mon partage» (Ps. 73, 25-26). Ils agissent selon Philippiens 2, 3: «Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes.» Des chrétiens baptisés et remplis de l'Esprit Saint se tiennent à la source de l'eau de la vie; ils sont brisés et particulièrement humbles - ainsi que, par exemple, Job (Job 42, 5-6) et Esaïe (Es. 6, 5) - mais ils sont toujours tout à nouveau rafraîchis par l'Eternel: «Car ainsi parle le Très-Haut, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint. J'habite dans les lieux élevés et dans la sainteté mais je suis avec l'homme contrit et humilié, afin de ranimer les esprits humiliés, afin de ranimer les coeurs contrits» (Es. 57, 15). Ainsi consolés et fortifiés, ils peuvent transmettre à d'autres une véritable bénédiction. Ils «avertissent ceux qui vivent dans le désordre, soutiennent les faibles et usent de patience envers tous» (cf. 1 Thess. 5, 14).
Etre baptisé de l'Esprit, être rempli de cet Esprit, voilà qui produit du fruit qui demeure éternellement. De tout coeur ils se réjouissent quand quelqu'un, ami ou ennemi, est arraché à la boue du péché et se convertit à Christ. Ce ne fut, hélas, pas le cas pour Jonas. Par sa prédication, un merveilleux réveil se fit à Ninive: le roi et, avec lui, plus de 120.000 personnes se repentirent dans le sac et la cendre (Jonas 3, 5-10). La conséquence en fut que la ville fut épargnée avec tous ses habitants et les animaux qui s'y trouvaient. Mais Jonas ne voulait connaître que le succès. Comme à Jonas, Dieu peut nous permettre d'amener des âmes au salut; pourtant, il peut arriver que notre propre coeur reste insensible, dur.
Ananias, qui avait laissé Satan entrer dans son coeur, essaya de mentir au Saint-Esprit. La conséquence en fut désastreuse pour lui et sa femme (Actes 5, 1 -1 0). Simon devint croyant et se fit baptiser (Actes 8, 13). Mais n'étant pas droit, il voulut se Procurer avec de l'argent le don des apôtres (v. 1824). L!Esprit Saint s'en va, quand il y a la présence de mauvais motifs, de manque de sincérité ou de ruse; quand, en particulier, il y a orgueil, l'ambition d'être quelqu'un - aussi quand on désire absolument être un célèbre «procurateur» de dons.
Les frères Jean et Jacques avaient l'esprit occupé par cette pensée: qui serait le plus grand dans le royaume des cieux? Ils allèrent un jour à Jésus avec cette exigence: «Accorde-nous, lui dirent-ils, d'être assis l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, quand tu seras dans ta gloire» (Marc 10, 37). Plus tard, ils comprirent que le Seigneur résiste à l'orgueil et à la vanité. Pierre a écrit: «Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles» (1 Pierre 5, 5). C'est pourquoi il exhorte: «Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève au temps convenable» (v. 6). En conclusion, je citerai le Psaume 51, 19: «Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c'est un esprit brisé (= libre de tout orgueil): «Dieu! tu ne dédaignes pas un coeur brisé et contrit (= libre de l'insubordination).»
En résumé: Depuis la Pentecôte, l'Esprit Saint opère toujours de la même manière. Christ crucifié mais Seigneur reste le seul centre de la prédication. Des gens sont touchés au coeur et à la conscience.
Et la question suit: «Que devons-nous faire pour être sauvés?» Celui qui, personnellement, croit au parfait sacrifice de Jésus reçoit la rémission de tous ses péchés et, en même temps, le don de l'Esprit Saint. C'est la nouvelle naissance qui s'accompagne du témoignage que l'on est enfant de Dieu. En sacrifice vivant, il cesse de se tenir à la disposition de l'esprit du siècle; finie l'adaptation au temps présent, mais il y a une marche sainte et une attente intérieure de la venue du Seigneur.
Tout le restant est secondaire, même la prière pour les malades selon Jacques 5. Gardons-nous des disputes de mots stériles, bien qu'une sainte séparation soit absolument essentielle, le temps de l'apostasie étant tout proche.
Pour terminer, je souhaiterais que chacun (et moi aussi) se pose cette question: Ai-je réellement confessé toute forme d'orgueil, toute fausse motivation chez moi, et y ai-je renoncé? je voudrais vous crier (et à moi aussi): Soumettez-vous à votre Dieu!
HERMANN SCHMALZLE
Appel Minuit 09-98
Appel Minuit 10-98