Billy Graham: Des chiffres et des êtres 1993

 

La campagne «Mission Monde» de Billy Graham, du 18 au 21 mars, était la première à l'échelle européenne. Grâce à un satellite de télécommunication, l'évangéliste s'est adressé à une quarantaine de nations.

La France comptait 170 lieux de retransmission (églises, maisons de la culture, salles neutres, etc.). Au total, chaque soirée a réuni au moins 24 000 personnes, jusqu'à 31 000 même, le samedi soir. Dans l'un des 8 lieux de retransmission de Lyon, la moitié de l'auditoire était composé de non-croyants.

Après la diffusion d'un pré-programme enregistré de 45 minutes (musique, chants, témoignages), le pasteur Billy Graham apparaissait, Bible en main, et parlait simplement de l'Evangile et de la nécessité d'une redécouverte personnelle du message de Jésus-Christ. La traduction simultanée permettait aux auditeurs de toute l'Europe de comprendre ce message et l'appel qui suivait, invitation lancée à chacun de manifester publiquement son désir d'accepter Jésus-Christ. En France, au cours de ces quatre soirées, près de 5000 personnes ont exprimé le désir de mieux connaître Jésus-Christ et son message.

Les réactions, les témoignages, les coups de téléphone reçus permettent de mesurer l'ampleur de l'événement. A Troyes, des enfants de 10 ans se sont avancés à l'appel. Deux personnes, de 63 et 81 ans, ayant vu l'annonce de «Mission-Monde» dans le journal, sont venues à la réunion et ont répondu à l'invitation de Billy Graham. Il en fut de même, à Bohain, dans l'Aisne, pour plusieurs personnes, atteintes par l'alcoolisme. A Courbevoie, en région parisienne, une femme d'origine musulmane, touchée, est devenue chrétienne. A Valence, une jeune fille d'arrière plan athée, a déclaré: «Pendant des années, j'ai connu un vide terrible; maintenant je ressens une joie indescriptible». A Nice un adepte de la scientologie est venu à une soirée et a accepté de confier sa vie à Jésus-Christ. A Chantilly, une famille entière a également fait cette démarche.

L'Alliance Evangile Française avait reçu la responsabilité de la coordination dans l'Hexagone de la Campagne «Mission Monde 93». Divers milieux ecclésiastiques ont collaboré à cette organisation, mais il faut souligner aussi le travail considérable accompli par les 500 églises impliquées localement dans les sites de retransmission.

«Nous sommes vraiment reconnaissants pour tout ce que nous avons vu et entendu. C'est vraiment une belle aventure» constate le directeur de la Campagne en France, Christian Seytre. Et d'ajouter: «Mission Monde par satellite est terminé... Ce n'est que dans l'éternité que nous en connaîtrons les vrais résultats».

Cathy Straub

 

Dans toute activité d'évangélisation, il y a ce que l'on voit et ce que l'on ne voit as. A Genève, ce qu'on a vu, c'est d'abord le visage du célèbre évangéliste sur les écrans de retransmission dans 7 quartiers de la ville: l'homme est toujours le même, il a à peine vieilli, si ce n'est un léger ralentissement dans son célèbre dynamisme. On a vu ensuite le public: une moyenne de 200 à 400 personnes présentes par salle, parmi lesquelles un nombre élevé de chrétiens. Cette participation quelque peu inférieure aux espérances des organisateurs laisse clairement apparaître l'avancée importante de la déchristianisation dans les grandes villes. Quelque 170 personnes ont pris une décision pour le Christ, à l'appel de Billy Graham: c'est également modeste.

Mais ce que l'on n'a pas vu - et que Dieu seul connaît - ce sont tous ceux qui ont été touchés par la grâce de Dieu mais qui n'ont pas osé s'avancer en public, ce qui ne les a pas empêchés de se décider ensuite. Même en des temps difficiles comme les nôtres, proclamer l'Evangile est toujours une action bénie et qui porte des fruits abondants. C'est pourquoi les résultats invisibles ont autant d'importance que les visibles et rachètent leurs insuffisances. Aussi le seul sentiment qui doit demeurer après ces 4 soirées, c'est celui de la reconnaissance et de la louange parce que Dieu, une fois encore, a été glorifié par la proclamation de sa miséricorde.

Ajoutons que la collaboration, pour la première fois, entre l'Eglise nationale protestante et l'Alliance évangélique locale a été un grand sujet de joie. Cette coopération fut une étonnante expérience d'approche entre chrétiens qui, habituellement, ne fraient pas et se connaissent à peine. Lors d'une récente soirée d'évaluation, des participants des 2 bords ne tarissaient pas d'éloge sur ce qu'ils venaient de vivre, sur le «respect et l'estime réciproques», sur les moments merveilleux passés en groupe. Ce fut une expérimentation concrète du commandement de Jésus à ses disciples: «aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ... » et l'on avait l'impression de ressentir son approbation. Cela seul valait la peine d'organiser cette mission Billy Graham à Genève!

Paul Arnéra

AVENEMENT Mai 1993 No 59 / P 16

© L'Avènement - Tous droits réservés pour tous pays

 

ACCUEIL