L'éducation des enfants dans la Bible.
Introduction.
La plupart d'entre nous ont été « propulsés», au rôle de parents par la naissance de notre premier enfant, et ceci sans formation spécifique si ce n'est l'éducation que nous avons nous-mêmes reçue de nos propres parents. Il est donc normal que nous nous interrogions sur ce que la Bible enseigne en matière d'éducation afin que Dieu soit aussi glorifié dans nos familles et en particulier dans nos relations avec nos enfants.
C'est ce que nous tenterons de faire dans cet article en nous posant quatre questions.
1. Pourquoi l'éducation est-elle nécessaire?
Cette question, qui peut paraître superflue au premier abord, est nécessaire afin de nous donner un regard correct sur l'état de l'enfant.
Les pédagogues modernes ont, pour une large majorité, la tendance à voir en l'enfant un être bon chez lequel il suffit de laisser s'épanouir ses facultés naturelles, comme on le fait pour les fleurs de nos jardins.
Mais la Parole de Dieu a un tout autre regard sur l'enfant. Elle affirme que l'éducation est nécessaire car il est un être moral et spirituel qui se trouve dans un état grave. « La stupidité (folie) est attachée au coeur de l'enfant... » nous dit Proverbes ch. 22 v. 15. Et le prophète Jérémie (4:22) de définir ce qu'est la stupidité dont il est question ici: «Oui mon peuple est stupide (fou), Il ne me connaît pas; Ce sont des fils insensés, dépourvus d'intelligence; Ils sont sages seulement pour faire le mal. Mais ils ne savent pas faire le bien».
L'être stupide, c'est celui qui ne connaît pas Dieu comme il doit être connu, c'est celui qui vit en désobéissant aux commandements de Dieu, en faisant le mal au lieu du bien qu'il devrait faire. Tel est l'état de l'enfant dès sa naissance.
Un autre passage des Proverbes (23:14) confirme ce verdict en démontrant le besoin d'éducation de l'enfant à cause du danger de la voie initiale sur laquelle il se trouve. ,En le frappant du bâton, tu préserveras sa vie du séjour des morts. @@
Cet état de fait est encore appuyé par les affirmations catégoriques de Paul sur la culpabilité de tout homme devant Dieu. «Car nous avons déjà prouvé que tous, juifs et grecs, sont sous l'empire du péché selon qu'il est écrit: il n'y a pas de juste, pas même un seul. Nul n'est intelligent, nul ne cherche Dieu. Tous sont égarés, ensemble ils sont pervertis. II n'en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul.» Romains Ch. 3 v.9b-12.
Ainsi l'éducation est nécessaire car les enfants ne font pas exception à la règle. Dès leur naissance et par nature, ils sont éloignés de Dieu, vivent dans la désobéissance à ses lois et sont, par conséquent, sous Sa colère et Sa condamnation.
Mais cela dit, il serait faux de croire qu'un nouveau-né n'est pas aussi un être merveilleux. Un simple regard sur un tel petit être nous fait penser au Dieu Créateur: ses petits ongles minuscules, ses yeux délicats, son thorax qui se soulève régulièrement et qui témoigne de la présence d'un coeur qui va battre plus de quatre-vingt mille fois par jour pendant des années, tout cela issu d'une seule cellule fécondée. N'y a-t-il pas là de quoi s'émerveiller et se joindre au psalmiste qui s'exclame: «Je te célèbre car je suis une créature merveilleuse. Tes oeuvres sont des merveilles et mon âme le reconnaît bien.» Ps.139.14.
En pensant à l'enfant à éduquer, il nous faut donc maintenir ces deux réalités. C'est un être merveilleux, qui jouit des tendres soins de son Créateur, mais c'est aussi un être déchu qui, de par sa rébellion contre ce Créateur, se dirige tout droit vers l'enfer et la condamnation éternelle à moins qu'un changement radical n'intervienne en lui.
Mais ce n'est pas tout. Nous pouvons aller encore un peu plus loin dans notre analyse quand nous songeons aux enfants des chrétiens. Sans pouvoir aller jusqu'à dire qu'ils deviendront tous chrétiens à leur tour, nous devons néanmoins affirmer qu'ils sont au bénéfice d'une grâce particulière qui les distingue du reste des enfants du monde. De par leur naissance, ils font partie d'une famille aimée de Dieu au sein de laquelle ils vont être à l'écoute régulière de la Parole de Dieu, moyen par lequel l'Esprit de Dieu appelle au salut. Ils passeront leurs dimanches au sein du peuple de Dieu, l'église, lieu où la grâce de Dieu est spécialement à l'oeuvre.
Ainsi, quand des parents chrétiens réfléchissent à l'éducation de leurs enfants, ces trois éléments doivent demeurer dans leur esprit. Certes leurs enfants sont sur la voie de la mort, mais ils n'en demeurent pas moins des créatures merveilleuses qui se développent et grandissent dans le cadre où l'Esprit de Dieu qui appelle au salut est spécialement à l'oeuvre.
II. Quel est le but de l'éducation ?
La description biblique de l'enfant que nous venons de découvrir nous permet de le comparer à un cycliste qui pédale tête baissée en direction d'un précipice dont il ignore l'existence. Son plus grand besoin est d'être intercepté afin de le détourner de cette issue fatale.
C'est pourquoi le but général de l'éducation doit être de détourner l'enfant de la voie de la mort sur laquelle il se trouve afin de l'orienter sur la voie de la vie. Les parents chrétiens doivent donc viser, par leur éducation, à produire ce demi-tour, ce changement radical d'orientation chez leur enfant. C'est ainsi que s'exprime Proverbes Ch.22 v.6 «Oriente le jeune garçon sur la voie qu'il doit suivre; même quand il sera vieux, il ne s'en détournera pas.»
Ainsi, le but ultime visé par l'éducation est une conversion au sens profond du terme. Afin de se détourner de la voie de la mort, il faut que l'enfant vienne à la vie nouvelle en Jésus-Christ car c'est en Lui seul que se trouve le salut pour quiconque croit.
Si tel est bien le but à viser, il faut toutefois reconnaître les limites de l'éducation pour l'atteindre. En effet, nul être humain, nulle technique humaine ne sont capables de produire un tel changement dans le coeur. Il est le fruit de l'action de Dieu qui seul régénère afin qu'il s'agisse d'une grâce et non d'une oeuvre méritoire. Ce n'est donc pas une bonne éducation, une bonne morale qui détournera l'enfant de la voie de la mort, mais bien l'oeuvre régénératrice de l'Esprit de Dieu dans son coeur.
Pourtant, si malgré le côté catégorique de ce constat, la Parole de Dieu n'abroge pas l'éducation, c'est parce que Dieu se plaît à appeler les siens au salut en se servant de moyens, de causes secondes diverses dont l'éducation et les parents font partie. C'est pourquoi la prise de conscience que l'origine de la transformation que nous visons pour nos enfants se trouve en Dieu, ne devrait pas nous inciter à abdiquer dans notre rôle d'éducateurs, mais à prier afin que Dieu se serve des faibles moyens que nous sommes pour attirer nos enfants à Lui.
C'est Dieu qui sauve, mais il a confié le mandat spécial de l'éducation aux parents. Que nous soyons d'accord ou non avec cette dernière affirmation, toute l'histoire la prouve. Ne dit-on pas «tel père tel fils»? Cela se vérifie même dans le cas où les parents exercent la plus grande vigilance pour « rester neutres» en matière d'éducation. Leurs gestes, leurs habitudes, leurs attitudes, leurs expressions, leur rapport au monde, leurs paroles.... tout ce qu'ils sont sera happé par leurs enfants et contribuera soit à les renforcer dans la voie de la mort, soit au contraire à les interpeller en leur montrant la voie de la vie.
Il n'existe pas de neutralité en matière d'éducation, c'est pourquoi la question de tout parent chrétien devrait être: Que puis-je faire pour orienter mes enfants sur la voie de la vie et les détourner de la voie de la mort?
Pour y répondre, songez à un enfant. Par nature il est égoïste. Il a les yeux fixés sur lui-même. Il s'attend à ce que toute la terre lui tourne autour. Que fait-il quand son frère ou sa soeur s'amusent avec le jouet qu'il désire? Au lieu d'attendre patiemment, il crie, hurle et cherche à l'obtenir à tout prix. Que pouvez-vous faire pour lui? L'aider par l'éducation, à détourner son regard de lui-même et à le fixer sur le Dieu trinitaire. Suivez l'exemple du Psaume 78 v.3-4 «Ce que nous avons entendu, ce que nous connaissons, ce que nos pères nous ont redit, nous ne le dissimulerons pas à leurs fils; redisant à la génération future les louanges de l'Éternel, et sa puissance, et les prodiges qu'il a opérés». Redites-lui les hauts faits de Dieu. Rappelez-lui l'immensité de Son amour et du sacrifice expiatoire du Christ. Montrez-lui comment Sa main fut agissante non seulement dans le passé, mais encore comme elle l'est actuellement, en lui faisant voir ses réponses précises à vos prières.
Souvenez-vous aussi que l'enfant a un coeur tortueux; que par nature il a de la haine pour les commandements de Dieu car ils répriment sa nature pécheresse. Il les trouve durs. C'est donc votre responsabilité de les lui inculquer tout en veillant à ce qu'ils soient respectés chez vous. Par ce moyen, il apprendra à connaître le caractère saint, pur et parfait de Dieu. Confronté à un tel Dieu, il découvrira sa culpabilité et, si Dieu lui en fait la grâce, il sera conduit au pied de la croix du Christ, là où la conversion s'opère. Ainsi, grâce à Dieu, le but suprême de l'éducation sera atteint.
III. Quel est le cadre de l'éducation ?
Bien qu'il ait existé des ,écoles de sagesse en Israël au temps de la royauté, le cadre biblique pour l'éducation est en règle générale celui de la famille.
Dans les Proverbes, par exemple, on trouve vingt-six fois le terme «père» et treize fois celui de «mère». Le Nouveau Testament abonde aussi dans le même sens, en soulignant spécifiquement la responsabilité du père dans l'éducation des enfants en Eph. Ch. 6 v. 4 «Et vous, pères, n'irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur», et celui de la mère en 1 Tim. Ch. 5 v. 10 «Qu'elle (la veuve) soit connue comme ayant élevé des enfants...»
Éduquer les enfants n'est donc la mission première ni de l'État, ni de l'église, c'est celle des parents et des pères en particulier. Ainsi, si des parents confient leurs enfants à l'une ou l'autre de ces institutions divines pour une partie de leur éducation, celles-ci n'ont qu'une responsabilité déléguée. Aux parents donc, sur lesquels repose la responsabilité ultime de l'éducation, de contrôler, de rectifier et de compléter l'enseignement qui a été dispensé à leur progéniture.
Ensuite, la Bible précise le cadre de l'enseignement en montrant bien qu'il y a des fonctions différentes dans l'éducation. Il y a celui qui sait et celui qui ignore, celui qui doit dispenser un savoir et celui qui doit assimiler cette connaissance. En bref, il y a «l'enseigné» et «l'enseignant» et ces rôles distincts font partie du cadre de l'éducation.
À l'enfant la Bible dit: « écoute» Prov. 13: 1, «garde le commandement» Prov. 6:20, «retiens mes paroles» Prov. 7:1 «sois attentif à ma sagesse» Prov. 5: 1, «n'oublie pas mon enseignement» Prov.3:1, «obéis» Eph.6:1«honore» Eph. 6:2. La multiplicité des termes souligne la notion d'apprentissage et fait référence à la nécessité d'assimiler une connaissance, un savoir qui n'est pas inné à l'enfant.
Aux parents elle déclare: « avertis» Eph. 6:4, «corrige» Eph. 6:4., «instruis» Prov. 22:6, «élève» Eph. 6:4, ce dernier verbe ayant le sens large de «nourrir, prendre soin des besoins vitaux afin d'amener à maturité». Ici, la multiplicité des termes souligne la fonction d'enseignant qu'occupent les parents.
Le cadre biblique pour l'éducation est donc celui de la famille, au sein de laquelle il n'y a pas de confusion de rôles possible. L'enfant y apprend alors que ce sont les parents qui enseignent.
IV.Quels sont les moyens à disposition pour éduquer les enfants?
Dans la société actuelle, les enfants sont devenus des «idoles». On cherche à tout prix à leur épargner la souffrance, à leur éviter l'échec en tentant d'aplanir toutes les difficultés qui pourraient se dresser devant eux. On veut qu'ils s'épanouissent sans effort et, si possible, sans leur imposer de contraintes ou de normes qui pourraient les brimer et les frustrer.
Or si nous examinons les moyens bibliques donnés aux parents pour leur permettre d'accomplir leur tâche éducative, nous devons reconnaître qu'ils sont dans une large mesure en porte-à-faux avec la pensée moderne de l'éducation.
Dans l'Écriture, nous rencontrons principalement deux types de moyens éducatifs qui correspondent parfaitement à la double mission confiée aux parents, qui consiste à stopper les mauvaises habitudes et à en inculquer de bonnes, à étouffer les mauvaises pensées chez l'enfant et à en nourrir de nouvelles.
Pour stopper, il y a des moyens que l'on peut appeler «répressifs», et pour inculquer, ceux que l'on nommera «constructifs», bien que ces classifications un peu caricaturales soient complémentaires et que les moyens qui y sont répertoriés jouent souvent ce double rôle de répressif et de constructif à la fois.
A) Les moyens «répressifs»
Dans l'ensemble ce sont plutôt des moyens douloureux. Ils sont douloureux car ils occasionnent une certaine souffrance physique ou morale chez celui qui en bénéficie, tout autant que chez celui qui doit les administrer et qui, par avance, souffre de la douleur qu'il va faire subir à son enfant qu'il aime. C'est sans doute la raison qui explique pourquoi ces moyens sont malheureusement trop souvent mis de côté dans l'éducation actuelle. Pourtant, comme la Bible l'affirme, l'usage de ces moyens au temps opportun est une démonstration d'amour à l'égard de nos enfants. «Celui qui ménage son bâton a de la haine pour son fils, Mais celui qui l'aime cherche à le corriger» Prov. 13:24
Si le châtiment corporel est explicitement visé dans ce verset, il ne faut toutefois pas penser qu'il soit le seul moyen «répressif» à disposition des parents. Le livre des Proverbes mentionne aussi «les reproches» Prov. 13: 1 et «les réprimandes» Prov. 1 :23, alors que l'épître de Paul aux Ephésiens, au chapitre 6 verset 4 mentionne deux mots qui eux aussi permettent de voir une certaine variété dans les moyens de correction des enfants.
«Corriger» qui traduit le terme grec «paideia», peut parfois contenir l'idée de châtiment corporel, bien que ce ne soit pas toujours le cas, alors que le terme grec «nouthesia» a un sens beaucoup plus large que le simple «avertir» qui a souvent été choisi pour la traduction française. (Cf. Pierre Courthial «Qu'est-ce que la nouthésie?» Revue Réformée No 190, juin 1996 pp. 35-48). «Nouthésier» véhicule l'idée de provoquer un changement vital chez l'enfant à partir du discours, des mots et cela en particulier à partir des enseignements de l'Écriture qui s'expriment tantôt sous forme de réprimande, tantôt sous forme d'exhortation, tantôt sous celle de reproches...
Le châtiment corporel n'est donc pas la seule façon 'de corriger un enfant. Le bâton employé à mauvais escient fera beaucoup de dégâts là ou une simple réprimande aurait contribué à l'édification.
Dans l'attribution de la correction, il est capital de choisir la sévérité du moyen en fonction de la gravité de la faute aux yeux de Dieu et non de l'importance de ses conséquences matérielles. Par exemple, le fait que votre enfant vole dix francs dans la tirelire de son frère est plus grave que le fait qu'il oublie de cadenasser son vélo neuf et se le fasse voler. La conséquence matérielle du second événement sera certes plus lourde, mais elle résulte d'une inadvertance sans gravité morale en ce qui concerne votre enfant, alors que le vol est une infraction claire aux commandements de Dieu et mérite une punition sévère.
B) Les moyens «constructifs»
Quels sont les moyens établis par Dieu pour conduire l'enfant dans la voie de la vie, pour l'instruire dans la connaissance de Dieu et remplacer ses mauvaises pensées par celles qui glorifient le Seigneur?
La Bible souligne à plusieurs reprises l'importance de la transmission de la foi à la nouvelle génération par le moyen des parents et des pères en particulier. C'est à eux qu'incombe la responsabilité de répéter à leurs enfants les hauts faits de Dieu, sa fidélité envers son peuple tant dans ses jugements que dans ses actes salvateurs. Ainsi, les versets 3 et 4 du Psaume 78 affirment: «Ce que nous avons entendu, ce que nous connaissons, nous ne le dissimulerons pas à leurs fils, redisant à la génération future les louanges de l'Éternel, et sa puissance, et les miracles qu'il a opérés. »
La forme de cet enseignement n'est pas non plus laissée au hasard: plusieurs passages de l'Écriture démontrent l'importance de la répétition et de la structure ordonnée des enseignements transmis afin qu'ils «s'incrustent» dans l'entendement des enfants.
Deutéronome 6 v.7 parle «d'inculquer» ou de «marteler» les commandements de Dieu. Cette expression fait penser à un maçon qui frappe une pierre de taille à petits coups réguliers et répétés afin de la façonner exactement comme il le veut. Ainsi il ne faut pas avoir peur de l'usage de la répétition dans l'enseignement des enfants car elle fait partie des moyens institués par Dieu pour transmettre la foi.
Dans les livres poétiques, notre attention est tout particulièrement attirée sur l'importance d'une forme structurée des enseignements en vue de faciliter leur mémorisation. Prenons Proverbes chap. 6 verset 16 qui en est un exemple parfait «Il y a six choses et même sept qu'il a en horreur...» Ainsi le nombre des choses que l'Éternel a en horreur est tout de suite clair dans l'esprit de l'enfant qui n'a plus qu'à chercher à se les rappeler les unes après les autres.
Paul, quant à lui, au quatrième verset du chapitre 6 de son épître aux Ephésiens, attire notre attention sur l'importance d'apporter un. enseignement adapté aux besoins, aux capacités et à l'âge des enfants. C'est l'impératif «élevez» qui nous permet de l'affirmer, car il pourrait aussi être traduit «nourrissez», ce qui veut dire: «prenez soin de donner à votre enfant ce qui lui convient en fonction de son âge». Ainsi une mère qui donne le biberon à son nourrisson affamé est une bonne mère, mais si elle tend ce même biberon à son fils de 12 ans lorsqu'il a faim, elle est une mauvaise mère. Il en va de même dans l'éducation et l'enseignement des enfants.
Dans le culte de famille, par exemple, ne vous bornez pas à reprendre année après année le récit des histoires bibliques sous la même forme, comme si les besoins de vos enfants ne changeaient pas. Au fur et à mesure qu'ils grandissent, incluez de la «viande» dans ces histoires: Faites-les réfléchir aux grandes doctrines mentionnées dans ces textes ainsi qu'à leurs applications pratiques actuelles, à leur place dans le plan rédempteur de Dieu. Servez-vous des catéchismes et des confessions de foi historiques (Confession Baptiste de 1689, Catéchisme de Heidelberg, de Westminster ... ). Certes, aucun d'eux n'est parfait et ne peut être comparé à la Parole de Dieu, mais ils peuvent être utiles car ils contiennent cette «viande», énoncée d'une façon synthétique et mnémotechnique et dont vos enfants auront besoin pour toute leur vie.
Ces moyens «constructifs» laissent aussi place à votre imagination et à votre créativité, non pour inventer de nouvelles doctrines, mais pour découvrir comment présenter à notre génération de façon attrayante et fidèle «la foi transmise aux saints une fois pour toutes» (Jude v. 3).
Pour conclure, résumons en trois mots les tâches éducatives parentales.
AIMER: car l'amour de Dieu et de sa Parole, l'amour de l'enfant doivent être à la base de l'usage de tous les moyens éducatifs que nous employons.
DISCIPLINER: car l'enfant est par nature sur la voie de la mort. Il ne plaît pas à Dieu et n'a aucun désir de se soumettre à sa Loi aussi longtemps qu'il n'est pas régénéré par l'Esprit de Dieu.
INSTRUIRE: car l'enfant a un urgent besoin de connaître la voie de la vie, de connaître Dieu et de découvrir son état de pécheur devant Lui.
AIMER, DISCIPLINER ET INSTRUIRE en comptant sur la grâce de Dieu qui est agissante là où la Parole est mise en pratique.
Olivier Favre
Conférence donnée au «8e RENDEZ-VOUS» à Mulhouse-Rixheim le 1er mai 1997.
La Bonne Nouvelle 1/99
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