L'évangélisation en Europe

 

Pourquoi l'évangélisation de l'Europe n'est-elle pas une priorité pour tous les chrétiens? Parce que nous vivons en Europe occidentale sur un îlot de démocratie et de paix... Les différentes confessions et dénominations chrétiennes cohabitent paisiblement dans un esprit de tolérance tout en respectant aussi les autres religions. Nous avons appris à user de prévenance les uns envers les autres. Mais avec la montée des intégrismes, l'évangélisation de notre continent est devenue un sujet tabou pour ceux qui craignent que le message de la Bible puisse troubler cette paisible cohabitation.

Les déclarations du responsable de l'église suite à la première évangélisation dans notre village sont encore dans ma mémoire: «Avant la venue des évangélistes, nous étions tous un. Maintenant certains sont pour et d'autres sont contre. Je ne veux pas que nos gens soient ainsi influencés. » Par «ainsi » il entendait le message de la conversion et de la nouvelle naissance.

Devons-nous prendre en considération une telle objection, voire l'approuver parce qu'elle vient d'une autorité respectable ? Un prédicateur disait un jour avec raison : « Il y a une sainte approbation, et il y a une sainte désapprobation.» Il est juste et recommandable d'approuver tous ceux qui abondent dans le sens de l'enseignement divin. Mais nous ne pouvons approuver ceux qui vont à l'encontre de l'enseignement biblique. L'apôtre Paul, le missionnaire par excellence, devait continuellement se défendre contre les Juifs qui voulaient l'empêcher d'accomplir son ministère d'évangéliste. Dans une sainte désapprobation, il ne se laissa arrêter par rien et par personne. À Lystre par exemple, il a été lapidé à cause de l'évangile, puis traîné comme mort hors de la ville ; la prière des frères le releva et, avec une sainte audace, il retourna immédiatement dans la ville et y prêcha (Actes 14 : 19-22).

 

L'évangélisation conforme à l'Écriture Sainte se heurte aujourd'hui comme hier à beaucoup d'opposition. Le diable ne veut pas d'évangélisation. Le Seigneur, avertissant les autres croyants, disait: «L'heure viendra où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu » (Jean 16 : 2). Cette prophétie s'est accomplie à la lettre. Des millions furent littéralement torturés et tués par les ennemis de Christ au cours des siècles. Pourtant, en employant ces cruautés, Satan n'a pas vraiment atteint son but. Ce que Tertullien a dit est vrai : « Le sang des martyrs est la semence de l'église ». Probablement plus d'Aucas furent sauvés par l'assassinat des 5 jeunes missionnaires que s'ils avaient vécu. Même si Satan n'a pas complètement renoncé aux méthodes cruelles (il y a toujours des martyrs dans les régions où le fanatisme est roi), il emploie aujourd'hui avec grand succès des méthodes plus subtiles et plus douces. Il est plus simple de demeurer fidèle à Christ au milieu d'une opposition athée que de rester fidèle quand des soi-disant chrétiens nous demandent d'être positifs et de ne surtout contrarier personne. Il est facile de rejeter une hérésie évidente, il est plus difficile de combattre pour la foi (Jude 3) quand l'erreur est subtilement enrobée de versets bibliques et proclamée par des prédicateurs de grande réputation. Un frère russe m'a dit: « En 70 années de persécutions communistes, nous n'avons perdu aucun des nôtres. Mais en peu de temps, ici en occident, plusieurs sont devenus la proie de la séduction oecuménico-charismatique ».

 

Salomon dit dans Proverbes 29:25: «La crainte des hommes tend un piège». Quel piège quand la crainte de choquer quelques-uns nous fait altérer la parole de Dieu ! D'autres formes de cette crainte sont : la crainte d'être critiqué, la crainte de perdre des amis, la crainte d'être mis à l'écart. Cette crainte nous pousse au compromis et nous rend incapables de servir le Seigneur. Paul dit dans Galates 1 : 10 : « Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ».

 

L'Europe a besoin de l'Évangile qui par la puissance de l'Esprit convainc de péché, dénonce les fausses doctrines, et révèle Jésus-Christ. La prédication du Christ crucifié demeure aujourd'hui comme hier un scandale pour les religieux et une folie pour les païens. Ce message, nous le devons aux Européens et au monde entier, même si c'est au prix de notre vie. Pierre ne disait-il pas quand son message heurta les consciences et mettait sa vie en danger: «Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes, ? (Actes 5 : 29) Cela doit être aussi notre devise, non pas dans le but d'imposer notre pensée, mais pour le progrès de l'oeuvre de Dieu. Non par manque d'amour vis-à-vis de ceux qui sont d'un avis différent> mais par amour pour les Européens qui doivent être conduits de la mort spirituelle à la vie en Christ. Parce que personne n'est automatiquement sauvé qui se réclame d'une religion, nous devons par amour leur prêcher tout le conseil de Dieu, sans craindre les hommes.

J.-J. Rothgerber

« L'Echo Fraternel » Bulletin de La Bonne Nouvelle, Tours

(avec l'aimable autorisation de l'auteur)

La Bonne Nouvelle 1/96

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