LES FETES DE L'ETERNEL Les premiers pains (Lév. 23,15-22)
La quatrième fête est appelée en hébreu «Shavouoth» elle est ainsi nommée «fête des semaines», et cela parce que sept semaines s'écoulent entre la fête de la gerbe des prémices et celle des pains: 50 jours. En grec, 50 se dit «Pentäkostäs», d'où dérive le mot «Pentecôte». Cette fête sert de trait d'union entre les trois premières du printemps et les trois dernières de l'automne.
Cette fête est également en relation avec le service des sacrifices et l'agriculture; comme la troisième, elle est une fête d'actions de grâces pour la moisson. A cette période de l'année, la récolte des céréales est déjà achevée en Israël; des pains peuvent donc être faits du produit de cette nouvelle moisson. Cela ne pouvait manifestement pas se réaliser au temps du premier Temple, avant que ne fussent tournoyés comme prémices devant l'Eternel, lors de cette fête, deux pains en signe de reconnaissance pour la bénédiction de la nouvelle récolte.
Aujourd'hui, les juifs célèbrent aussi cette fête comme «fête de la loi donnée au Sinaï», et cela parce que 50 jours s'étaient écoulés entre la sortie d'Egypte et l'octroi de ladite loi. Il est écrit en Exode 19, 1-2 qu'au troisième mois après leur sortie d'Egypte, les Israélites arrivèrent au désert du Sinaï, vis-à-vis de la montagne. La sortie eut lieu le 15 ème jour du premier mois; avec les 30 jours du deuxième mois, cela donne 45 jours. Ils arrivèrent au mont Sinaï lors de la première semaine du troisième mois.
Le sens et l'accomplissement prophétiques pour l'Assemblée néotestamentaire sont particulièrement beaux et frappants. Avant Son ascension, Jésus recommanda à Ses disciples de ne pas s'éloigner de Jérusalem avant l'accomplissement de la promesse du Père (Actes 1, 4). Il aurait pu leur recommander: Restez à Jérusalem jusqu'à la Pentecôte; la promesse s'accomplira alors. Il ne leur dit cependant rien de précis. Avec un peu d'imagination et de logique, les disciples auraient pu comprendre que la chose promise se produirait le jour de la Pentecôte, après que se soient réalisés, au jour exact, deux faits: la mort de Jésus le soir de la Pâque et Sa résurrection, le jour de la gerbe des prémices. Cet accomplissement rigoureux et remarquable nous incite à écrire quelque chose dans l'optique de la réalisation, encore différée, des trois fêtes de l'automne, bien que Jésus ait dit au sujet des événements du temps de la fin: ,Ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité» (Actes 1, 7).
Les événements spectaculaires du jour de la Pentecôte, comme ils nous sont rapportés en Actes 2, s'adaptent parfaitement aux ombres de l'Ancien Testament. Les semailles du message du salut, présentées par le Seigneur Jésus comme semence de la Parole de Dieu, avaient donné les premiers fruits mûrs. Ce jour-là, après la prédication de Pierre, environ 3000 âmes furent ajoutées à l'Assemblée néotestamentaire (Actes 2, 41), comme «prémices de la nouvelle récolte». A partir de ce moment-là, on disait: «Le Seigneur ajoutait chaque jour à l'_Eglise ceux qui étaient sauvés» (Actes 2, 47).
Jean 12, 24 commençait à se réaliser visiblement: «En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. » Le long chemin depuis la mise en terre du grain de blé jusqu'au pain savoureux, c'est-à-dire depuis sa mort dans le sol, sa levée et sa croissance dans la pluie et le froid, son mûrissement dans le soleil et la chaleur avec ensuite sa récolte et son battage, son tamisage et le concassage, le pétrissage et la cuisson, tout cela nous montre de manière figurée les diverses étapes de la vie de Jésus, mais il marque aussi les stations par lesquelles l'individu croyant passe dans son existence pour enfin parvenir à être agréable devant Dieu, comme le sont les pains frais bien odorants tournoyés devant l'Eternel. Effectivement, une parfaite image de la vie de sanctification de ceux qui croient en Jésus! En Jacques 1, 18, les croyants sont significativement appelés «prémices de ses créatures».
Mais le deuxième aspect de la fête, le don de la loi au Sinaï, s'est aussi parfaitement réalisé. Le jour même où Israël devait se souvenir de la loi et de l'alliance conclue au Sinaï, Dieu confirmait la nouvelle Alliance par le miracle de l'effusion de l'Esprit Saint sous forme de flammes de feu, avec le souffle du vent et les voix s'exprimant en langues étrangères, ce qui provoqua l'étonnement et l'effroi des personnes présentes. Au Sinaï, le peuple dit à Moïse: «Parle-nous toi-même, et nous écouterons; mais que Dieu ne nous parle point, de peur que nous ne mourions» (Ex. 20, 19). Quelque chose de semblable se produisit en Actes 2, 6-7: «Au bruit qui eut lieu, la multitude accourut, et elle fut confondue parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. Ils étaient tous dans l'étonnement et la surprise ... » Après que Pierre, dans la puissance de l'Esprit Saint, leur eut parlé de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ, de Son pouvoir divin, de Sa domination éternelle et de la rédemption, voici: «Après avoir entendu ce discours, ils eurent le coeur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres: Hommes frères, que ferons-nous?,, (v. 37). Ils acceptèrent sa parole, crurent et se firent baptiser (cf. Hébr. 12, 18-24). Ainsi donc, la fête des premiers pains a eu une double réalisation prophétique merveilleuse: premièrement, par l'effusion de l'Esprit Saint, mettant le sceau sur la nouvelle Alliance en Christ; et deuxièmement, par l'apport d'une grande foule à la nouvelle Eglise de l'alliance. Chose remarquable: contrairement au Sinaï, de nombreuses langues étaient entendues ici. La nouvelle Alliance, avec son message scellé, vaut pour tous les peuples, langues et nations, ce qui est présenté en type par les nombreuses langues parlées le jour de la Pentecôte. Miracle étonnant: chacun pouvait entendre ce qui était dit dans sa propre langue - un signe également que, par Christ, était levée la malédiction de la confusion des langues.
Cette quatrième fête, qui se situe entre les trois premières du printemps et les trois dernières de l'automne, est comme un trait d'union entre le temps du commencement et celui de la fin; elle représente l'Assemblée, qui constitue le lien entre l'ancienne Alliance et l'établissement du royaume de Dieu! .
FREDI WINKLER
Nouvelles d'Israël 07 / 1999