La fête des prémices

(Lév. 23, 9-14)

 

La troisième fête de l'Eternel, la fête des prémices, en hébreu «Orner», tombe pendant la semaine de Pâques; elle est présentée dans la Bible comme fête d'actions de grâces pour la moisson. Elle avait un rapport avec le service des sacrifices. Comme il n'y a plus aujourd'hui de temple et de services des sacrifices, cette fête n'a pratiquement plus aucun sens.

On ne pouvait manger des fruits de la nouvelle récolte avant le jour où la première gerbe de cette nouvelle récolte était apportée au sanctuaire et tournoyée devant Dieu en signe de reconnaissance pour la moisson: «Vous ne mangerez ni pain, ni épis rôtis ou broyés, jusqu'au jour même où vous apporterez l'offrande à votre Dieu. C'est une loi perpétuelle pour vos descendants, dans tous les lieux où vous habiterez» (Lév. 23, 14). La date de la fête de la Pessah dépendait du degré de maturité des céréales. Comme le calendrier, au temps du second temple, se basait sur le calendrier lunaire babylonien et que l'année lunaire ne compte que 354 jours, donc 11 jours de moins que l'année solaire avec ses 365 jours, un 13 ème mois devait être inséré tous les trois ans. Les sacrificateurs déterminaient, sur base de l'état de maturité du blé, s'il y avait lieu d'ajouter ce 13 ème Mois.

Selon le verset 11, la fête tombait le lendemain du sabbat, à partir duquel il fallait compter sept semaines jusqu'au jour suivant ce sabbat-ci, jour qui était celui de la 4ème fête, la Shavouoth ou Pentecôte. La date de la fête était un point de discussion entre les sadducéens et les pharisiens. Ces derniers étaient d'avis qu'il fallait voir dans le sabbat le jour de la Pessah, et que l'on devait célébrer la fête le lendemain de la Pessah. Comme, dans sa forme actuelle, le judaïsme est essentiellement pharisien, c'est-à-dire rabbinique, elle est maintenue ainsi. Mais la caste sacerdotale des sadducéens qui, au temps du deuxième temple, était responsable du service des sacrifices et devait avoir une meilleure connaissance des choses - pensait que la fête devait se situer le jour suivant le sabbat, donc le premier jour de la semaine, c'est-à-dire toujours le dimanche. Les sadducéens fondaient leur opinion sur le calendrier du temple pré-babylonien, qui se basait sur l'année solaire, où le jour de fête ne coïncidait jamais avec un sabbat. Les esséniens étaient du même avis, issus qu'ils étaient aussi de la sacrificature.

Chose particulièrement intéressante: Jésus ressuscita, un premier jour de semaine, donc un lendemain de sabbat, devenant ainsi le premier-né d'entre les morts, comme Paul l'écrit en 1 Corinthiens 15, 20: «Mais maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts. » Avec ceci d'étonnant: la Parole prophétique s'est exactement accomplie en Jésus-Christ: Il est ressuscité, selon les Evangiles, le matin du premier jour de la semaine, étant ainsi le premier-né d'entre les morts!

Il est écrit en Matthieu 27, 52-53, dans le cadre de la mort et de la résurrection de Jésus, que « ... les sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent. Etant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes.,) Il est logique de penser que ces saints ne sont pas retournés dans la tombe, mais qu'ils sont montés au ciel avec le Seigneur pour être les prémices de la grande «moisson des âmes» en sacrifice d'actions de grâces agréable à Ses yeux, Ces saints devaient être des croyants de l'ancienne Alliance qui reçurent un corps de résurrection après avoir attendu bien longtemps la rédemption de leur dépouille (Rom. 8, 18-25). Ce n'était pas la fête des premiers épis ou des premiers grains, mais celle de la gerbe des prémices; ce qui s'accomplit parfaitement prophétiquement en Jésus et dans les nombreux saints qui ressuscitèrent avec Lui. Vue sous cet éclairage, notre fête de la résurrection ne peut être confondue avec la Pâque juive, mais avec la fête de la première gerbe, qui, comme déjà dit, tombait le premier jour de la semaine, donc le dimanche. Cette connaissance nous plonge dans l'étonnement relativement au parfait accomplissement en Jésus, l'Oint de Dieu, Celui que tout le service des sacrifices de l'Ancien Testament préfigurait. ci

FREDI WINKLER

Nouvelles d'Israël 06 / 1999

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