La fête des pains sans levain
(Lév. 23, 6-8)
La deuxième fête de l'Eternel est celle des pains sans levain. De nos jours, alors que le temple, avec son service de sacrifices, a cessé d'être, elle n'est généralement plus considérée comme fête à part, mais ensemble avec la Pessah Sept jours durant, on ne peut manger du pain levé, depuis le soir du 14 jusqu'au soir du 21 du premier mois (Ex. 12, 18).
Cette fête est donnée pour que le souvenir reste de la façon dont Dieu a fait sortir d'Egypte le peuple d'Israël (Ex. 13, 3-9). Cette sortie s'est faite tellement soudainement et à la hâte que les Israélites n'eurent pas le temps de laisser lever la pâte. Actuellement, plus personne ne fait du levain, et cela parce que l'on peut se procurer de la levure dans le commerce. Quand il n'y avait pas encore de levure fabriquée industriellement, on devait la cultiver soi-même à l'intérieur de la pâte. C'est ainsi
que l'on avait toujours de la pâte qui reposait et à laquelle on ajoutait, plusieurs fois par jour, de la farine et de l'eau. En la retravaillant, on y introduisait de l'oxygène frais pour que la levure puisse gonfler. Chaque jour, on réduisait la pâte de moitié: avec une de ces moitiés on cuisait du pain en ajoutant de la farine et de l'eau, tandis que l'autre était de nouveau travaillée toutes les quatre ou cinq heures pour que l'on ait de la pâte levée le jour suivant. Cette méthode ne pouvant s'appliquer lors de ce départ à la hâte, les Israélites durent manger du pain non levé (Ex. 12, 39). En souvenir de cette nuit-là, ils durent par la suite, une semaine par an, manger du pain sans levain, donc non pas du pain levé à la levure, aéré et léger.
Quel en est le sens prophétique relativement à Jésus, par qui nous sommes sauvés?
Dans la Bible, l'Egypte est une image du monde coupable et idolâtre (Apoc. 11, 8). De même, la pâte levée est, dans l'Ecriture, une figure du péché et de l'orgueil (1 Cor., 5, 8). Celui qui a déjà piqué dans une pâte levée a pu sentir l'odeur des gaz qui s'en dégagent: pratiquement insupportable. D'où le proverbe: L'orgueil sent mauvais!
Jésus nous recommande: «... recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur; et vous trouverez le repos pour vos âmes» (Matth. 11, 29). Il est aussi dit de Lui: «Il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix»
(Phil. 2, 8). Le pain sans levain est également appelé «pain d'affliction (Deut. 16, 3). Il symbolise la soumission et l'obéissance dont Jésus a fait parfaitement preuve en vue de notre rédemption: «jusqu'à la mort de la croix». Par contre, le pain levé est une figure de l'orgueil personnel et de la présomption.
Pour nous, qui sommes sauvés de l'esclavage du péché par le sang de Christ - comme les enfants d'Israël furent délivrés de la servitude en Egypte par le sang d'un agneau -, la fête des pains sans levain signifie la séparation radicale d'avec le monde pécheur. La sortie d'Egypte se fit à la hâte, et elle fut définitive: les Israélites partirent pour toujours. De même, la conversion à Christ doit être nette et définitive. L'ancienne vie de culpabilité doit être abandonnée hâtivement pour être suivie immédiatement par une nouvelle marche sans péché. La sortie rapide de
l'Egypte nous parle de l'indispensable séparation radicale des rachetés par rapport à ce monde coupable. La pâte toute fraîche qui n'a pas eu le temps de reposer et à laquelle ne se sont pas mélangés des champignons de levure qui traînent abondamment dans l'air (ils représentent le péché) est une merveilleuse image de la vie de sanctification des rachetés. Paul utilise l'image de la pâte non fermentée dans ce verset biblique: «Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité» (1 Cor. 5, 8). Et en ce qui concerne l'attitude de refus à l'égard des plaisirs de ce monde, il écrit: «Elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété» (Tite 2, 12). Ce sont des choses que l'on n'aime pas toujours entendre; elles sont impopulaires. Le pain sans levain n'est pas non plus apprécié en Israël, car sa saveur ne vaut pas celle du pain ordinaire. Mais l'ordonnance concernant le pain non levé est très rigoureuse; il est même écrit: «Toute personne qui mangera du pain levé, du premier jour au septième jour, sera retranchée d'Israël,, (Ex. 12, 15). Dans la même ligne, il nous est dit dans le Nouveau Testament: «Recherchez la paix avec tous et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur» (Hébr. 12, 14).
Vue ainsi, la fête des pains sans levain doit avoir pour nous aussi une profonde signification spirituelle; elle présente un message de toute importance.
FREDI WINKLER
Nouvelles d'Israël 05 / 1999