LA DIME
La 10e partie du revenu ou du butin que l'on consacrait à Dieu. Les Lydiens (Hérod. l:89), les Phéniciens, les Carthaginois et d'autres peuples de l'antiquité prélevaient aussi des dîmes pour leurs dieux. Les Egyptiens durent même donner 1/5 des leurs récoltes au Pharaon (Gn. 47:24). Abraham revenant de sa victoire sur les rois, donna la dîme de tout le butin à Melchisédek, roi de Salem et prêtre du vrai Dieu (14:20). Jacob promit à Dieu de lui donner le 1/10 de ce qu'il lui accorderait (28/22). La Loi de Moïse soumettait à la dîme les produits de la terre et le bétail (Lv. 27:30.32). Le donateur pouvait racheter la partie de sa dîme consistant en récoltes ou en fruits, à condition d'y ajouter en argent 1/5 de la valeur (v.31). Par contre, la dîme du gros et du petit bétail ne pouvait être rachetée. On consacrait à l'Eternel chaque tee animal, sans défaut ou défectueux, qui passait sous la houlette; on avant laissé le choix à Dieu (v.32-33) et l'animal ne pouvait être racheté ni échangé. Quant aux produits agricoles, la dîme se prélevait sur le blé battu, le vin, l'huile d'olive (Nb. 18:27)
Toutes ces dîmes présentées à l'Eternel par élévation étaient données aux Lévites (v.21, 24) en compensation de leur service dans le sanctuaire, et parce qu'ils ne possédaient pas de territoire. A leur tour, les Lévites devaient prélever pour l'Eternel la dîme de ce qu'ils avaient reçu (la dîme de la dîme), et la donner aux sacrificateurs (v. 26-27). Les Lévites consommaient le reste dans le lieu de leur choix (v. 31). Plus tard, Moïse déclara au peuple qui allait adopter la vie sédentaire, qu'en Canaan les holocaustes, les offrandes volontaires et les dîmes devraient être apportés au sanctuaire unique, choisi par l'Eternel (Dt. 12, 5, 6, 11).
Les Israélites ne devaient pas consommer dans leurs maisons la dîme de leur blé, de leur vin, de leur huile, ni aucune offrande (v. 17.18); c`.était en présence du Seigneur qu`ils devaient la manger. L'Israélite habitant à une grande distance pouvait apporter la dîme au sanctuaire sous forme d'argent, et acheter ce qu'il voulait pour le repas sacré (14:23.27). A la fin de chaque 3e année, l'israélite devait mettre de côté toute la dîme de ses récoltes de cette année-là et la donner au Lévite, à l'étranger, à l'orphelin, à la veuve pour qu'ils la mangent dans la ville du bienfaiteur (14:28, 29). Cette 3e année s'appelait "année de la dîme" (26:12), et elle se répétait la 5e année. Par contre, on ne prélevait point de dîme la 7e année, qui était l'année sabbatique pendant le séjour au désert et après l'installation en Canaan, les dîmes furent apportées au tabernacle (Nb. 18:24; Dt. 12:6).
Le donateur et les Lévites en mangeaient une partie lors du repas sacré le reste était remis aux Lévites. En prévision de l'occupation de Canaan et de la résidence des Lévites et des donateurs loin du tabernacle, l'ordonnance fut légèrement modifiée. Chaque 3e année, le repas sacré devant le tabernacle était remplacé par le don de la dîme aux Lévites et aux indigents. Le donateur devait affirmer, devant Dieu, qu'il n'avait rien gardé de cette dîme (Dt. 26:12-15).
Cette déclaration se faisait dans la ville du donateur ou devant le tabernacle, à l'occasion d'une des fêtes annuelles. Il n'y a ainsi point de contra. diction à propos de la dîme entre les ordonnances du Dt. et celles des autres livres de la Bible. On a relevé que le Dt. mentionne spécialement comme dîme les produits du sol (12:17; 14:22.23), tandis que le gros et le menu bétail sont cités à propos de l'offrande des premiers-nés (12:6, 17; 14:23). Ceci n'implique pas une modification de l'ordonnance de Lv. 27:32. En effet, on remarque que beaucoup plus tard, d'une part la dîme du bétail est à nouveau mentionnée dans 2 Chr. 31:6; d'autre part, à un moment où la Loi est remise rigoureusement en vigueur, on ne spécifie à propos de dîmes que les produits du sol (Néh. 10:38 [37]; 12:44; 13:12). Un point difficile à éclaircir est celui.cl: Josèphe prétend qu'il y avait 3 sortes de dîme:
a) celle qu'on donnait aux Lévites et sacrificateurs;
b) une 2e dîme mise à part chaque année pour les fêtes de l'Eternel;
c) une 3e dîme que l'on donnait aux pauvres tous les 3 ans (Ant. 4:8,8 et 22; cf. Tob. 1:7.8).
Par contre Maïmonide dit que la 2e dîme de la 3e et 6e année était partagée entre les pauvres et les Lévites, de sorte qu'il n'y avant pas de 3e dîme. Il semble que cette opinion est plus soutenable que la précédente. Aux époques de déclin spirituel, les israélites négligèrent de s'acquitter des dîmes; Ezéchias, en effectuant sa réforme, prit des mesures pour les remettre en honneur (2 Chr. 31:5, 12, 19). Des ordonnances semblables furent promulguées au retour de la captivité par Néhémie (10:37.38; 12:44; 13:10-14), avec l'encouragement de Malachie (3:7.12). Dans les 2 cas, des surveillants furent chargés de contrôler la livraison et le stockage des produits. Les Juifs continuèrent à donner la dîme (Eccl. 35:8; 1 Macc.3:49) jusqu'au temps de Jésus, où les pharisiens légalistes la prélevaient jusque sur les herbes destinées à la cuisine (Mt. 23:23: Lc. 11:42; 18:12).
L'offrande à Dieu de la dîme, des prémices et des premiers.nés exprimait la gratitude des croyants envers Dieu et la reconnaissance du fait qu'ils jouissaient de biens et de terres dont il était le véritable propriétaire. Dans la Nouvelle Alliance bien que nous ne soyons plus sous la Loi (Rom. 6:14; Hbr. 7:18-19; 8:10) certains chrétiens s'efforcent eux aussi de donner la dîme pour l'oeuvre de Dieu. Il ne s'agit là que d'un acte volontaire, et qui dans beaucoup de cas ne voudrait représenter qu'un minimum. En réalité, selon l'Evangile, ce n'est pas la dîme, mais la totalité de nos biens et de nos revenus qui appartiennent à Dieu (Lc. 14:33; 5:11; 21:4); c'est lui-même qui nous dira comment et dans quelles proportions nous devons les utiliser. Puissions-nous être de ceux qui, semant abondamment, récoltent aussi abondamment! (2 Cor. 8:2-5; 9:6-11)
Vous moissonnerez avec abondance !
"Apportez à la Maison du trésor toutes les dîmes afin qu'il y ait des provisions dans ma Maison. Mettez-moi de la sorte à 1`épreuve, dit I'ETERNEL Créateur de l'univers, et vous verrez si je n'ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si je ne déverse pas pour vous la bénédiction en abondance. Je menacerai les insectes qui détruisent vos récoltes... la vigne ne sera pas stérile... Toutes les nations vous diront heureux car vous serez un pays de délices..." Malachie 3:7... 12 "Rappelez-vous ceci: celui qui sème peu moissonnera peu; celui qui sème généreusement moissonnera en abondance. Que chacun donne comme il l'a résolu dans son coeur, sans regret ni contrainte, car Dieu a le pouvoir de vous combler de toutes sortes de bienfaits. Ainsi vous aurez, en tout temps et en toutes choses, tout ce dont vous avez besoin, et il vous en restera encore du superflu, pour toutes sortes d'oeuvres bonnes..." 2 Cor 9:6
Le Berger d'Israël No 478