"Me voici, je puis aussi autrement! " Par allusion au « Me voici, je ne puis autrement ! » de Martin Luther devant l'empereur Charles-Quint à la Diète de Worms (1521). Lorsque la tolérance devient un péché.
Si la tolérance peut être une vertu, elle peut aussi trahir une inexcusable faiblesse de caractère. Quand aucun principe n'est en jeu, on peut apprécier quelqu'un qui tolère des différences. Une telle attitude permet une large gamme d'opinions, de méthodes et la diversité dans des points de vue sans importance. On ne s'expose pas au martyre pour des vétilles.
Il existe cependant une autre sorte de tolérance franchement insoutenable. C>est; celle qui se tait quand le nom de Dieu est blasphémé et Christ déshonoré. C'est le silence trompeur lorsque la vérité est en jeu. C'est le refus de s'insurger contre le mal. Une telle tolérance, qui supporte la tromperie et l'injustice, est un péché. Ceux qui déclarent que Jésus fut toujours tolérant devraient se donner la peine de lire Matthieu 23 qui contient une foudroyante condamnation de l'hypocrisie. Ce passage prouve une fois pour toutes que notre Seigneur était capable d'une vive indignation à "égard de la duplicité des chefs religieux. Ou bien qu'on lise également Apocalypse 2 : 1-20, où le Seigneur reprend l'église de Thyatire parce qu'elle tolère une prétendue prophétesse nommée Jézabel.
L'apôtre Paul était tout aussi peu tolérant vis-à-vis du mal. Il cite même des noms, attitude considérée aujourd'hui comme totalement inadmissible dans des milieux évangéliques. Par exemple, il livre Hyménée et Alexandre à Satan afin qu'ils apprennent à ne pas blasphémer (1 Tim. 1 : 20). Il dénonce nommément Diotréphe qui aime à être le premier (III Jean 9).
Il semble qu'aujourd'hui les églises aient perdu leur capacité d'intolérance biblique. Comme le disait Robert G. Lee: « Nous vivons dans un monde où une théologie sans colonne vertébrale, une morale inconsistante, des convictions caoutchouteuses et une philosophie culbutante nous disent ce que nous savons depuis longtemps, mais avec des mots que nous ne comprenons pas.
Les écrits de William Barclay illustrent bien cette situation. Barclay nie la divinité de Jésus, l'inspiration divine de la Bible, les miracles de Jésus et la substitution expiatoire de Jésus sur la croix; il croit finalement au salut de l'humanité tout entière. Pourtant, ses livres sont vendus dans la plupart des librairies chrétiennes. Il est cité par d'éminents leaders évangéliques. Certains chrétiens étudient ses livres avec la maigre excuse qu'ils contiennent de précieuses informations d'arrière-plan.
Le fait qu'un faux docteur soit un blasphémateur et un séducteur leur semble sans importance - comme visiblement tout aussi peu important que l'honneur de notre Seigneur Jésus-Christ.
Un missionnaire aux Indes a mis dans le mille en écrivant : « La tolérance est devenue tellement tolérante qu'elle tolère le mal. Par notre lâcheté morale, nous sommes en danger de sombrer dans nos aises ».
Une tolérance qui ne vient pas de Dieu permet à de nombreux « faux apôtres et ouvriers trompeurs » de monter en chaire déguisés en « apôtres du Christ ».
En révélant les similitudes entre l'époque d'Elie et la nôtre, J. Sidlow Baxter écrivait : « Si avec une complaisance maladive beaucoup de personnes tolèrent aujourd'hui que de faux docteurs occupent nos chaires, c'est que ces personnes sont trop polies et trop aimables. Elles préfèrent permettre que soient prêchées des erreurs et que des âmes soient égarées, plutôt que de blesser les sentiments d'un prédicateur. Laissons invoquer Baal plutôt que de voir se produire une sécheresse. Laisser mourir la victime du cancer plutôt que d'avoir recours au bistouri du cruel chirurgien... Le meilleur pour nos soi-disant serviteurs de Dieu serait que leurs auditeurs les dénoncent publiquement au nom du Seigneur».
Est péché toute tolérance
- qui refuse de démasquer un faux système ecclésiastique qui, par un Evangile tronqué, conduit des millions d'âmes à la perdition éternelle,
- qui va jusqu'à honorer son chef comme un grand évangéliste, alors que celui-ci anathématise en même temps des évangéliques en les traitant de loups,
- qui traite de diviseurs les prophètes de Dieu lorsqu'ils stigmatisent le culte des idoles, la vénération de Marie et les autres enseignements erronés d'une telle église,
- qui renvoie les convertis sous son emprise mortelle.
Autrefois des croyants mouraient pour la Vérité. Qu'est-il advenu de l'Eglise des martyrs ? Nous aspirons intensément à la popularité. C'est de là que sortent les faux prophètes. Nous désirons à n'importe quel prix éviter les désagréments, c'est pourquoi nous nous abstenons des confrontations et des interventions, là même où ce serait notre devoir pressant de nous exprimer.
Nous avons de la peine à être différents. Il nous est plus aisé de suivre la foule et de nous laisser emporter par le courant. Il est si facile de garder le silence lorsque nous nous trouvons dans un climat théologique adverse! Nous sommes comme réduits en esclavage et n'osons pas, avec la minorité, prendre position pour la Vérité. Nous avons perdu la faculté de nous indigner. Nous nous trouvons dans le triste état où plus rien n'est en mesure de nous mettre en colère.
Nous sommes des experts dans l'art d'esquiver les décisions pour la simple raison que nous ne voulons pas agir.
Parfois, les amitiés nous rendent si aveugles qu'elles nous empêchent de nous dresser contre le mensonge. Un chrétien qui s'était prononcé contre un livre libéral attaquant l'inspiration de la Bible, se vit répondre par un ami de l'auteur: «Tu ne le connais pas personnellement comme je le connais, c'est un homme bienveillant, un homme pieux».
Jay Adam avait parfaitement raison de dire : « Dans certains cercles, la peur des controverses est telle que les prédicateurs - ainsi que leurs communautés - sont prêts à payer n'importe quel prix pour le maintien de la paix, même celui de sacrifier la vérité divine. La paix est un idéal biblique, la pureté aussi. La paix d'une église ne peut s'acquérir au prix de sa pureté. Un tel prix serait trop élevé.
Oecuménisme et tolérance sont aujourd'hui deux slogans à la mode. « Marchons tous ensemble. Ne fais et ne dis rien qui puisse faire échouer l'affaire. Les dogmes séparent, l'amour unit et nous avons besoin d'unité ».
Ce dont nous avons vraiment besoin, c'est d'un ferme combat pour notre foi, lorsqu'elle est attaquée et reniée. Nous voulons être tolérants lorsqu'il s'agit de problèmes secondaires, mais nous voulons faire preuve d'une sainte intolérance lorsque la vérité divine est en jeu. Avec Luther, nous répétons : « Me voici, je ne puis autrement ».
William Mac Donald
Cet article, tiré de « Good news for catholics » (GNFC) a d'abord été traduit en allemand. GNFC est une oeuvre missionnaire parmi les catholiques. Elle désire apporter la bonne nouvelle de la grâce de Dieu aux catholiques et éclairer également les évangéliques. Dans ce but, une vidéo « Catholizism-Faith in crisis » et d'autres ouvrages ont été édités. Une version espagnole doit paraître ainsi qu'un livre de Jim McCarthy, le directeur de l'oeuvre, qui montre au travers du nouveau « Catéchisme de l'Eglise catholique» que les erreurs de Rome n'ont pas disparu.
« Fest und Treu » Wolfgang Bühne, Schoppen 1
D - 5882 Meinerzhagen 2
La Bonne Nouvelle 5/95
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