Lettre ouverte Un sérieux avertissement concernant le « vin nouveau » (« Bénédiction de Toronto»)
... En cette fin de siècle, les charlatans se mêlent aux messagers du Seigneur. Jusqu'à la moisson, l'ivraie croîtra ainsi avec le bon grain. Un grand nombre de docteurs et de doctoresses impressionnent le public (II Tim. 4 : 3-4), et assurent la vente de leurs drogues mortelles ; tant il est vrai que « peur et nouveauté font la fortune de leurs exploitants. » La tromperie est parfois subtile, mais toujours révélée à quiconque place sa confiance en son Sauveur. Il est urgent, voire indispensable, de tout passer au filtre des Ecritures, et de prendre, dans la prière, les mesures qui s'imposent: Il en va de notre sécurité spirituelle. Tout enseignement, témoignage ou pratique, doit être scrupuleusement contrôlé avant qu'il ne glisse dans l'erreur et ne devienne une hérésie.
Mais comme cet « examen » (Actes 1 7 : 1 1) embarrasse et contraint à l'obéissance, on a établi des normes respectant nos choix et nos désirs personnels. Ainsi, facilité et irrespect nous font oublier que Dieu et sa Parole ne font qu'un. En déclarant Dieu plus grand que sa Parole, donc libre de la changer, J. Wimber ne craint pas de le déclarer menteur (Évangile de Jean, Apocalypse, etc.)
Qu'espère-t-il ? En faisant de l'expérience la mesure humaine des choses spirituelles, reste-t-il dans l'axe biblique? De même, affirmer que « si l'Eglise fait quelque chose qui ne figure pas dans la Bible, ce n'est pas forcément anti-biblique», n'est-ce pas maintenir l'équivoque? N'est-ce pas nier l'utilité de la Réforme et permettre tous les abus ?
Faire marche arrière avec la certitude d'avancer «est dans l'air du temps!» Le monde cherche le bonheur facile à n'importe quel prix ; sa liberté se résume à « possession et jouissance. » Et l'Église suit le mouvement; car ce «nouvel évangile» appelé «vin nouveau», est composé de théories bibliques et de pratiques humaines. La recherche du miraculeux et de sensations fortes font prime sur la découverte de la Personne de Jésus. L'étalage des émotions, et une certaine mise en scène, prennent le pas sur la connaissance et l'obéissance aux Ecritures. Il est alors à craindre que partisans et opposants, ne manquant ni d'excuses, ni d'explications, ne se livrent à un stérile affrontement qui desservira Dieu, l'Église et, en finalité, le monde.
Sous prétexte de libération, d'ouverture d'esprit, et/ou de coeur, le prédicateur prend et fait prendre des risques à ses auditeurs (Jacq. 3: 1). Souvent, le message de la croix est occulté. On désire tellement la couronne sans la croix! L'oeuvre du Saint-Esprit est mal comprise et sa Personne est abaissée au rang d'une puissance pouvant être reçue, voire manipulée, au moyen de techniques qui seront tôt ou tard récupérées par l'ennemi.
L'atmosphère ainsi créée impressionne le psychisme, et livre les esprits faibles à l'action de n'importe quel esprit. Et ceci sans discernement préalable, car le disciple se reposant sur le maître (gourou ou pasteur) suit naturellement ses gestes et ses paroles. Lorsque l'assistance, bras levés, est de plus en plus fortement pressée de répéter « Amen ! », « Alléluia! » par un évangéliste hurlant, et gesticulant, que peut-on penser des manifestations qui suivront? Cette manière de faire ressemble plus au mantra, et à la manipulation des religions païennes, qu'à l'annonce de l'Evangile du Christ, et à la libre action de l'Esprit du Père et du Fils... Il est urgent d'imiter Jésus. Lui n'a pas usé de techniques, pas plus qu'il ne s'est plié, plus que nécessaire, aux modes religieuses ou aux coutumes mondaines de son temps. Ne connaissait-il pas les dangers de telles pratiques, et l'orgueil qu'elles ne manqueraient pas de créer à ses disciples?... aussi, le Maître a-t-il enseigné, et démontré, l'autorité de l'humilité et la force de l'obéissance à Dieu.
Agir comme on a pu le remarquer, est déjà une malhonnêteté en soi. Si le danger peut être prévu, évité même, par les chrétiens «forts», quoique par la grâce du Seigneur, que penser des « faibles » ?. . . Quelle responsabilité !
Quelles responsabilités prises envers les jeunes convertis, envers tous ceux et toutes celles qui verront dans ces expériences la panacée à leurs maux ou la solution à leurs problèmes? Envers quiconque sera trompé par la suffisance et l'insolence de tant d'inconscients et d'inconscientes ? Responsabilité envers Dieu qui attend patiemment leur repentance. Responsabilité envers un monde qui a tant besoin de la bonne nouvelle du salut et du pardon en Jésus.
Enseigner et pratiquer ce qui ne figure pas dans la Bible, n'est-ce pas prendre le risque stupide et orgueilleux de rester derrière la porte au jour du jugement? Jésus affirmera alors ne pas connaître des disciples déclarant avoir fait de grandes choses en son Nom. Mais ils auront oublié que l'action est plus facile que l'être: Dieu ne se laisse pas influencer par les apparences. Il donne priorité à la réalité, à la substance; en fin de parcours, à la motivation. Mais Il reste seul juge de cette relation de nos pensées, de nos paroles, et de nos actes, aux motifs qui les expliquent ou les justifient.
Le Christ Jésus est l'unique Modèle de vie du chrétien, donc de l'Eglise! La Bible est sa Parole écrite! Alors, où avez-vous lu que le Maître et ses disciples se soient écroulés de rire jusqu'à ne plus pouvoir se relever? Les disciples sont-ils tombés à terre lorsque Jésus a soufflé sur eux? Cela aurait été dit. Où est-il écrit que le Saint-Esprit a rendu un fils aveugle jusqu'à ce que sa mère soit délivrée des démons qui étaient en elle? Dans quelles circonstances précises le Saint-Esprit rend-il muet ou sourd, oblige, écrase ou force-t-il à parler? - etc. Souvenez-vous que tout verset sorti de son contexte ne devient qu'un lamentable prétexte. N'avez-vous pas lu que l'Esprit est soumis au prophète? Le respect de Dieu envers sa créature, même déchue, ne lui permet pas de faire pression sur elle et de la posséder à l'exemple de Satan qui, au moyen du péché, la rend esclave de ce qui a triomphé d'elle. La sainteté du Père est la garantie de ce respect et le don du Fils en est la démonstration...
Frères et soeurs, qui semblez dépourvus de sens! Qui vous a fascinés, au point de placer Jésus-Christ crucifié au second rang dans votre coeur? Après avoir commencé par l'Esprit divin, voulez-vous maintenant finir par l'esprit humain? Comme prisonniers de vos sens? Je m'étonne de vous voir vous détourner si promptement de Celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre évangile. Mais il n'existe pas d'autres évangiles! Il y a des gens qui vous troublent, et qui altèrent l'Évangile de Christ. Certains, sans le vouloir encore vraiment. Reprenez-vous, afin de ne pas subir la condamnation à laquelle ils s'exposent et exposent autrui.
Mais, franchement, le chrétien a-t-il encore besoin du Christ Jésus et de son enseignement? L'élève a dépassé le Maître et l'Eglise est capable d'enseigner et de pratiquer les techniques appropriées. Un pasteur n'affirmait-il pas, au sujet de la Bible, que ce vieux livre était maintenant dépassé? Jésus pleure sur son Église !. . . Et on lui apprend à rire !. . . Il est temps de revenir à sa Parole écrite, jusque dans les moindres détails...
... Réfléchissons à ceci : Aux regards du monde, quelle différence existe-t-il entre le mouvement du « Nouvel-Age», facile, coloré et bruyant, et celui de ce « Vin-Nouveau » ?. . . Pour lui, humaniste, « une couverture chrétienne» peut bien les recouvrir aisément. Et ce manque de «différence» rend le témoignage encore plus difficile! N'est-il pas urgent que nos pasteurs se ressaisissent, redeviennent des poteaux indicateurs, et cessent d'être des girouettes agitées à tout vent de doctrine. (Lire Eph. 4:14-16).
Il est incontestable que l'Esprit du Père a fait exploser l'enfer lors de la résurrection du Fils. Et Dieu ébranlera, par ce même Esprit, nos idées reçues et nos points d'appui afin d'établir une relation solide avec lui. Celle des adorateurs en Esprit et en Vérité «que le Père demande» avec insistance et amour. Mais, écoutez ceci prédicateurs audacieux, bruyants et faciles, (avant de l'apprendre à vos dépens) : il est dangereux d'accepter de la dynamite en cadeau sans en demander le mode d'emploi au Donateur, de prendre la peine de le lire et de s'y conformer. Laissez le vent de l'Esprit souffler où, et comme il le veut ; et n'enseignez pas ce que vous ne maîtrisez certainement pas.
« Mon juste, dit l'Eternel, vivra pas la foi ! » Même Elie, le prophète des signes a été ramené à cette réalité. L'Apôtre Paul, transporté au ciel, a entendu des paroles qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer (Il Cor. 12). Et nous, tout glorieux, à peine apercevons-nous une ombre de ces choses, ou croyons-nous les voir, que nous en faisons étalage. Orgueil de l'humain, mais compassion du Seigneur qui nous dispense de l'écharde ! . . .
R.d.Siebenthal
Extrait d'une lettre ouverte adressée au directeur de l'Institut Biblique Pentecôtiste IBETO d'Orvin (BE), favorable à la « Bénédiction de Toronto » (avec l'autorisation de l'auteur)
La Bonne Nouvelle 4/95
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