Mission et corruption
La mise en perspective de deux réalités aussi différentes doit nous permettre de considérer un aspect de la vie missionnaire très actuel ; en effet, à part quelques situations exceptionnelles, la corruption prend dans la plupart des pays du Tiers-Monde, des proportions désastreuses. Dans bien des cas, les missionnaires sont moins exposés que les autres expatriés qui ont la double réputation d'être impatients et d'avoir beaucoup d'argent, donc d'être des gens avec lesquels « on s'arrange » facilement. Cependant, la tentation existe pour eux aussi, elle se fait même plus subtile. On ne donne pas d'argent, mais une calculette. On ne « négocie pas », on récompense. Il peut même y avoir un Evangile en prime. Cela ne facilite pas forcément les démarches, mais la prochaine fois, on sera bien accueilli... Une sérieuse réflexion s'impose donc. C'est elle que cet article voudrait amorcer.
Étude de cas
Monsieur X doit passer par Abidjan pour se rendre dans une autre ville africaine afin d'y donner une série de cours dans un institut biblique. Après une escale de deux jours, il se rend à l'aéroport qui est encombré à cause d'une grève qui a paralysé une compagnie pendant plusieurs jours. Tout le monde cherche à partir et joue des coudes. Des jeunes gens« bien intentionnés » font comprendre à M. X que s'il veut partir, mieux vaut s'entendre avec eux. D'ailleurs, il a un énorme excédent de bagages. M. X qui ignorait même le poids de sa franchise de bagage, et, bien sûr, ne connaît personne, se dit qu'il n'y a probablement pas d'autre façon de s'en tirer et s'en remet à ces jeunes gens qui lui soutirent plus de 40.000 CFA. C'est à peu près ce qu'il aurait dû payer comme excédent de bagage, donc il estime ne pas avoir été « roulé ». Monsieur Z est missionnaire sur une station très isolée qui n'est accessible que par une très mauvaise route. Le préfet envoie un gradé pour refaire les routes de cette région et promet à M. Z qu'on va aussi refaire la route qui passe à proximité de sa station. Mais, le moment venu, le chef des travaux explique à M.Z qu'il doit d'abord verser 300.000 CFA pour le carburant. D'ailleurs, le village qui est bien au-delà de sa station a déjà versé sa quote part. M. Z comprend que ce montant va être empoché par le chef des travaux quand il apprend que le préfet a déjà donné plusieurs barils de carburant. Il refuse donc. Le chef des travaux est bien décidé à ne rien faire et à quitter la région en douce. Alors M. Z bloque le passage avec une voiture en travers de la route et se rend au chef lieu du département où il arrache le chef des travaux à sa sieste. Devant la menace d'être dénoncé, ce dernier quitte sa sieste et va faire réaliser le bout de route.
Ces deux faits ont eu lieu au début de cette année 8 6. Nous les tenons directement des collègues qui les ont vécus et pour avoir été maintes fois confronté à de pareilles situations, nous pouvons témoigner que ces deux exemples font vraiment partie de la vie quotidienne d'un missionnaire actuel. Pourrions-nous suggérer qu'avant de continuer la lecture de cet article, vous vous arrêtiez pour réfléchir seul ou en groupe aux deux questions suivantes :
Ces deux serviteurs de Dieu expatriés ont-ils bien agi ?
Y avait-il une autre manière de faire et si oui, laquelle ? Avant de discuter les deux cas ci-dessus, il nous faut brièvement décrire le contexte de la corruption qui sévit en Afrique, distinguer les situations et résumer l'enseignement biblique relatif à la corruption.
Précisons encore que nous n'entendons par le terme corruption que l'acte par lequel on lie l'octroi d'un avantage matériel à un service normalement gratuit ou à une faveur illicite, donc que quelqu'un au moins a vendu sa conscience.
Le contexte de la corruption
Pour un Occidental bien pensant, corrompre ou se laisser corrompre constitue une telle turpitude qu'on en verse très vite tout exemple au dossier des « choses honteuses qui se font en secret ». Et pourtant, comme le montre notre premier cas, on peut être concerné en débarquant... « Que celui qui n'a jamais péché jette le premier la pierre ». Mais encore faut-il n'avoir jamais vécu une telle situation, n'avoir jamais été sous le coup de la panique pour oser ramasser une pierre et lever la main. Il n'est pas possible d'examiner ici toutes les raisons qui ont fait de la corruption une quasi-institution dans la plupart des pays du Tiers-Monde. Disons simplement que la mentalité en Occident est surtout caractérisée par un réflexe d'auto-défense tel qu'il y a des gens qui semblent passer leur temps à dénoncer leur voisin, à intenter des procès pour la moindre peccadille.
L'idée de se laisser marcher sur les pieds transforme en accusateur impitoyable le plus paisible citoyen. Or cette attitude fait plutôt défaut en Afrique où la notion de droit privé est absente. On voit des gens payer de fortes sommes simplement parce qu'ils ne connaissent même pas leurs droits les plus élémentaires.
Corruption et corruption
Un membre de votre famille tombe malade et doit être hospitalisé. A l'inscription du malade, on vous fait comprendre qu'il n'y a pas de lit disponible, en clair : « Donnez l'équivalent de 10 FF pour en avoir un ». Ensuite, il n'y a probablement ni matelas, ni draps, pour les mêmes raisons. Puis, lorsque le patient aura été examiné par un médecin - gratuitement dans le meilleur des cas - le même scénario va se reproduire lorsqu'il s'agira de recevoir une injection. Est-ce de la corruption ? Là où les salaires sont décents probablement, mais ailleurs, on devra au moins éviter des conclusions trop hâtives. En effet, si l'on sait que dans certains pays, le salaire de l'employé qui distribue les lits ou de l'infirmier qui fait des injections lui permet à peine de payer son loyer, comment va-t-il nourrir sa famille sans recourir à cette forme de quête ? La frontière entre cette pratique et « la petite corruption »1*n'est donc pas facile à fixer ; on risque de tomber de Charybde en Scylla : ou d'être insensible à la détresse du prochain ou d'ouvrir une petite porte à la corruption.
Bible et corruption
Contrairement à d'autres fléaux sociaux dont la Bible ne parle pas, la corruption fait l'objet d'un traitement large et explicite. La loi stipule en effet : Tu ne recevras point de présents ; car les présents aveuglent ceux qui ont les yeux ouverts, et corrompent les paroles des justes2*.
L'histoire d'Israël donne des exemples d'hommes corrompus comme celui des fils de Samuel3*ou de rois qui ont lutté contre ce fléau comme Josaphat.4*Les livres de la sagesse ne manquent pas d'apporter leur suffrage à la condamnation de ce mal5*et bien sûr, les prophètes n'y vont pas de main morte !6*
Le Nouveau Testament est moins explicite, mais la seule exhortation à être le sel de la terre suffit à définir l'attitude chrétienne devant ce type de problème.7*L'exhortation de Paul de tout faire pour plaire au Seigneur et non aux hommes « car celui qui agit injustement récoltera selon son injustice, et il n'y a pas de considération de personnes »8*inclut certainement la corruption.
Tous ces textes pris ensemble appellent quelques remarques qui mériteraient un plus long développement. La Bible souligne les dangers psychologiques (les présents aveuglent) et moraux, elle associe très souvent la corruption au mépris des veuves et des orphelins. En termes modernes, la Bible y voit un système d'emprise sur les exploités. Mais il y a encore plus grave : le Diable dont on dit à juste titre qu'il est le singe de Dieu, se plaît à suggérer que la corruption ne serait en somme que l'image des sacrifices offerts à Dieu pour obtenir sa faveur ! C'est pourquoi la loi déclarait : Il est le Dieu des dieux, le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand et redoutable qui n'avantage personne et ne se laisse pas corrompre par des cadeaux.9*
Il n'y a pas la moindre tolérance, la moindre circonstance atténuante. Cependant, il est surprenant de constater que tous ces textes s'en prennent exclusivement à la corruption passive.10*Ceux qui corrompent n'en sont certes pas acquittés pour autant, mais cette dissymétrie doit signifier quelque chose : la Bible s'en prend ainsi à la cause du mal, car s'il n'y avait pas de disposition à accepter des présents, il n'y aurait pas non plus des gens pour en proposer. En plus, les dégâts de conscience ne sont-ils pas plus graves chez celui qui vend sa conscience que chez celui qui achète celle d'autrui ? En tous cas, cette disposition reflète la pédagogie divine qui devrait inspirer l'action missionnaire. La proclamation de l'Evangile doit libérer aussi de cette aliénation-là. Il y aura lieu d'y revenir.
Alors que faire, et comment faire ?
Revenons à nos cas introductifs. Soumis à un groupe de dix post-GBUssiens d'Abidjan, ces deux cas ont suscité les réactions suivantes. Sur le 1er cas :
« Il a agi, comme cela parce qu'il a considéré la finalité de sa mission... il a agi par intérêt pour ceux qui l'attendaient ».
« La tentation de faire comme lui est très forte... en tous cas, il faudrait prier... »
Tout à la fin, quelqu'un a suggéré :
« N'était-il pas possible de voir un chef ? »
En fait, le témoignage fait ressortir quelques détails très significatifs. M. X ignorait la réglementation concernant la franchise de bagages et tout des us et coutumes de l'aéroport d'Abidjan. Quand a-t-il pris conscience de son excédent ?
Probablement avant de s'en remettre aux bons offices de ses aides non-bénévoles. Une fois qu'il a eu conscience que de toute façon il devrait payer pour ses bagages, il lui importait sans doute moins de savoir où irait son argent ! Le second élément immédiatement perçu par notre groupe témoin : « la fin a justifié les moyens ». Mais, qui risquaient le plus d'embêtements, ceux qui l'attendaient à l'aéroport de destination ou lui-même et son épouse qui risquaient de rester « en carafe » à Abidjan ?
Passons au deuxième cas. Voilà au moins quelqu'un qui s'est battu contre le fléau de « la grande corruption » et qui a gagné. Pourtant, cette victoire n'a-t-elle pas des accents de triomphalisme, des relents pas tout à fait du goût du Sermon sur la Montagne ? « Aux grands maux, les grands moyens » ;
Jésus ne s'est-il pas servi d'un fouet quand il s'en prit aux marchands du Temple ? Là encore, la réaction de notre groupe témoin nous permet de cerner le problème. « Il a évité la corruption, mais il n'a pas épargné les relations humaines ».
En effet, le chef des travaux a perdu la face, ce qui est extrêmement grave en Afrique. M. Z s'est probablement fait un ennemi et en tous cas, il est peu probable qu'il puisse restaurer la moindre relation humaine avec lui.
En fait, M. Z s'en est tiré sans se salir les mains, mais dans son seul intérêt. La faiblesse principale de sa tactique a résidé dans le caractère individualiste de la démarche. M. Z a été seul à en profiter. Le chef des travaux en a été quitte pour sa peur et il pourra recommencer tout à loisir puisque son supérieur hiérarchique n'a rien su. N'eut-il pas été plus efficace d'aller naïvement réclamer du carburant au Préfet. En effet, d'après le droit ivoirien, « seuls les chefs hiérarchiques des fonctionnaires peuvent déposer plainte pour corruption ».11*Mais la plupart du temps, ces chefs sont dans l'incapacité de déposer plainte soit parce qu'ils sont eux-mêmes corrompus, soit par manque de preuves, donc de témoins. Ajoutons que, dans ce cas, il n'est pas exclu qu'un entretien non-menaçant en tête-à-tête avec le chef des travaux ait pu le ramener à la raison.
Ainsi, aurait-il pu faire d'une pierre deux coups : éviter la corruption et aider le corrupteur à se corriger. Quelles conclusions pratiques tirer de ces 2 cas ? D'abord donner l'occasion d'une sérieuse réflexion sur ce sujet. Ceux qui se sont salis les mains avouent souvent avoir agi sous le coup de la panique parce qu'ils n'avaient pas prévu semblable situation. Ensuite, il faudra tout faire pour ne pas défendre ses intérêts ou ceux de sa « station », mais ceux de tous, des plus
démunis pour commencer. Enfin, il est parfaitement exact qu'on ne se tire de certaines situations que par miracle ! Un collègue canadien de retour en Afrique après plusieurs années passées au Canada disait : « Nous sommes revenus dans un pays difficile parce qu'au Canada, tout marchait si facilement que nous n'avions plus l'occasion de prier... Ici il faut prier pour tout, même pour aller à la poste ! »
Evangélisation et corruption
Les campagnes récentes de distribution de vivres au Sahel ont fait ressurgir le problème. Les Missions présentes en plein milieu sinistré ne pouvaient pas ne rien faire. Dans plusieurs cas, émus de compassion pour des nomades faméliques, des expatriés, comme aussi des nationaux, ont ouvert leurs réserves et sauvé des vies avec les moyens du bord. Touchés par cette compassion, plusieurs ressortissants d'ethnies réfractaires à l'Evangile ont changé d'attitude et il ne fait pas de doute qu'il y a eu d'authentiques conversions. Mais le danger de transformer la proclamation de l'Evangile en prosélytisme de bas-étage n'est pas théorique. Toutes les précautions sont loin d'être prises pour éviter le caractère contestable de certaines actions. Que penser des hôpitaux missionnaires où il faut nécessairement assister au culte matinal pour se faire examiner, cas urgent excepté? On ne peut pas contester le bien-fondé, pour une école chrétienne, de dispenser un enseignement religieux. Pourtant, de là à favoriser ceux qui font profession de conversion, n'y a-t-il pas trop souvent qu'un pas ?12*La conversion a si souvent été une promotion
sociale dans la forêt africaine, que l'on est bien obligé de constater la superficialité de l'expérience chrétienne même dans les Eglises de professants les plus militantes. L'avertissement de Jésus aux pharisiens : « Vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte, et, quand il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois pire que vous... »,13*doit être pris très au sérieux. La Mission a souvent été le seul tremplin pour sortir de l'emprise de la vie traditionnelle. Seulement,
c'était, et c'est encore, par la vertu non du ressort de l'Evangile, mais du levier social que constitue la Mission avec ses institutions. Les missionnaires, leurs maisons, leurs voitures sont perçus d'abord comme porteurs d'un style de vie.
En voyant les précautions que Paul en particulier prend par rapport à ses conditions matérielles, on ne peut pas, ne pas se poser des questions en face «des grands moyens» que déploient certaines missions avec des succès incontestables sur le plan statistique, mais aussi avec quels effets pervers ?
Ce problème ne doit pas mettre en cause le principe même de l'action sociale, mais, en relativiser la valeur en acceptant de regarder ces effets pervers en face. Par exemple, est-ce que le déploiement d'aide matérielle à grand renfort d'avions ou d'autres moyens coûteux apporte une aide réellement efficace? Ce qui est sûr, c'est qu'aux yeux des populations démunies ce déploiement est très ambigu. On le justifie en affirmant que Jésus s'occupait aussi du corps et pas seulement de l'âme et qu'il n'y a aucune raison pour ne pas mettre au service des démunis les ressources que nous offre la technique.
Voire ! En attendant, ce déploiement de grands moyens fait beaucoup d'envieux et constitue quelquefois un gros souci pour les Eglises. Combien de relations brisées, de campagnes de dénigrement à la suite de distribution de médicaments gratuits selon des critères mal définis et/ou mal compris. Ce type d'action destiné à secourir les miséreux contribue aussi à accentuer les inégalités. Inégalités entre les expatriés et les autochtones et inégalités entre les autochtones eux-mêmes parce que certains profitent davantage que d'autres de ces grands moyens. En définitive, tout se passe comme si on pouvait « s'arranger » avec les missionnaires pour obtenir tel ou tel avantage.
Même les miracles de Jésus...
« Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie ». Tout ce qui ne cadre pas avec ce principe du dépouillement est susceptible d'engendrer des effets pervers apparentés à la corruption. D'ailleurs Jésus lui-même savait que même ses miracles pouvaient entraîner des adhésions ambiguës : « Vous me cherchez non parce que vous avec vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés ».14*C'est dire qu'on ne pourra jamais complètement éviter ce problème. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas s'entourer d'un maximum de précautions. C'est ainsi que les Missions et les organismes d'aide au développement préfèrent souvent d'autres types d'intervention comme l'amélioration de la production agricole par l'introduction de la charrue, l'irrigation, la vaccination du bétail, etc, le parrainage d'enfants ou le développement de centres de santé communautaires qui mettent en valeur les ressources locales sans les effets pervers des « grands moyens importés ».
Impossible de ne pas mentionner une forme de corruption subtile et plus fréquente qu'on le pense: la corruption des responsables africains des Eglises par les missionnaires... Bien sûr, cela ne se fait pas explicitement. Mais, dans des temps de crise ou lorsque le poids de l'avis de responsables africains risque de peser lourd dans une décision, la tentation d'obtenir l'accord d'un comité ou le suffrage d'un collègue africain, ou au moins son abstention, est bien réelle. Combien de pasteurs se sont tus devant les missionnaires par peur de perdre un avantage matériel ? Nul ne le sait ; par contre beaucoup de mains gauches ont su ce que faisait leur droite !
Quatre impératifs
Y a-t-il une conclusion qui rende justice à tous ces faits sans risquer de paralyser par des scrupules exagérés ? Entre autres nécessités, mentionnons quatre impératifs :
- D'abord, le devoir d'être informés ; l'ignorance des expatriés à propos des conditions de vie de leurs frères et soeurs africains et des contraintes socio-économiques laisse la place à beaucoup de progrès dans ce domaine.
- Puis, le devoir d'informer. Cette action éminemment éducative est trop souvent absente des programmes de formation. « On aide les gens à aller au ciel, mais on ne les aide pas à vivre sur la terre », nous disait un pasteur à propos d'une autre carence. A coup sûr, l'ignorance est le ferment de la corruption. Dans bien des cas, il faudra se mettre au service des défavorisés pour les aider dans leurs démarches.
- Ensuite, le devoir de réfléchir, avec des frères africains, de partager ses expériences et de les soumettre au discernement communautaire. L'individualisme occidental est particulièrement peu approprié quand il s'agit de ce genre de questions.
- Enfin, le devoir de s'en prendre à la corruption sous toutes ses formes. Mais attention, pas n'importe comment. La patience désarme souvent ceux qui s'étaient jurés d'obtenir quelque chose de vous. Lors du retour d'un Congrès des GBUAF depuis Yaoundé à Abidjan, il nous fallait traverser 4 pays, dans certains d'entre eux, nous étions arrêtés tous les 3 0 kilomètres. Toujours la même question : « Alors qu'est-ce que vous nous donnez ? » Nous avions décidé de ne rien répondre. Et chaque fois, après un moment d'attente silencieuse, on levait la barrière pour se débarrasser de nous !
En définitive, le comportement du missionnaire devant des cas de corruption reflète sa stratégie. Pour arriver à un résultat rapide, va-t-il sacrifier la qualité de son service ?
Charles-Daniel Maire et Isaac Zokoue
Ichthus 1986-5 (No 138)
1*. H. Sarassoro,« Je dénonce la corruption », Ivoire Dimanche. N° 698 du 24 juin 19 84, pp.4-8.
2*. Ex 23.8 ; Dt 10.17.
3*. 1 Sa 8.3 ; malgré l'attitude de leur père à cet égard 12.3.
4*. 2 Ch 19.7.5*. Pr 17.23 ; 19.6 ; 29.4 ; Ecc 7.7 : Job 15.34.
6*.Es 1.23 ; 5.23 ; 33.15 ; Ez 22.12 ; Am 5.12.
7*. Mt 5.13. On peut aussi citer la fameuse réplique de Jean-Baptiste aux soldats qui l'interrogeaient : Lc 3.13-14.
8*. Col 3.22-25.9*. Dt 10.17.
10*. Donc le fait d'accepter un présent, par opposition à la corruption active qui consiste à proposer un présent.
11*. H. Sarassoro, Ibid., p.8.
12*. Il faut cependant se demander pourquoi nombre d'organismes humanitaires chrétiens, protestants en particuliers, s'interdisent de soutenir une oeuvre qui fait la moindre tentative d'évangélisation, ne serait-ce que la traduction de la Bible !