Pessach et Pâques - Beaucoup de choses communes

 

PESSACH, aussi appelé PASSAH ou, en grec, PAS'CHA, veut dire:

«fête de la préparation», parce que l'ange exterminateur passa à côté des Hébreux. La fête de Pessach commence, selon le calendrier juif, le 14 Nissan (mars-avril) et dure 7-8 jours. Le premier soir de la fête est appelé soir de SEDER. Ce soir est consacré à un culte de famille assez long dans les maisons, où l'on suit des «règles» strictes, c'est-à-dire «SEDER». On y lit la «Haggada», oeuvre globale de la liturgie et des récits concernant Pessach. Pessach est célébrée en souvenir de la sortie d'Egypte. Les pains sans levain, ou pains azimes qui sont mangés ce jour-là, rappellent la hâte avec laquelle on s'éloignait de l'esclavage égyptien. Au temps biblique, Pessach était aussi la première des trois fêtes de pèlerinage. En Eretz Israël, la moisson commençait au moment de Pessach. D'après l'historien Josephus Flavius, 2 700000 pèlerins sont venus en l'an 63 après J.-C.

pour la fête à Jérusalem, et ont sacrifié 255 600 agneaux. Après la destruction du second temple (70 après J.-C.), Pessach reçut la signification universelle de «fête de la libération», et fut l'expression d'espoir d'une délivrance d'Israël de son exil.

. . . un jour avant la fête Pessach, on nettoie toute la maison pour débarrasser le pain au levain. Au soir du lendemain, toute la famille prend place, avec une certaine impatience, autour de la table de Seder, parée pour la fête selon des «règles» très anciennes. Chaque chose a sa place prévue. Au milieu se trouve le plat de Seder avec les herbes amères, la purée, l'oeuf, les os, les herbes vertes, l'eau salée et trois tranches de pains azimes. Avec cela, il y a le vin dont on boit quatre gobelets. Le cinquième reste intact, il est réservé au prophète Elie que l'on attend.

Comme déjà mentionné, la liturgie de Seder dure de nombreuses heures pendant lesquelles on prie, chantant et racontant des récits de la sortie d'Egypte. A certains moments, on mange selon une règle prescrite, et le père de famille prend des trois tranches de pains azimes, celle du milieu, appelée Efikoman, la rompt et la bénit. Ensuite, il l'enveloppe dans un linge de lin blanc, et la cache. L'enfant qui la retrouve reçoit une promesse dont on s'acquittera plus tard. A la fin de la cérémonie - généralement à minuit - on chante le cantique à dix strophes:

«Un agneau, un agneau. . . » en langue hébraïque: «Chad gadja, chad gadja...» Cette cérémonie annuelle a pour but de nous rappeler toujours à nouveau que «non seulement nos pères on été sauvés de l'esclavage d'Egypte, mais nous aussi» ! En même temps, retentit le poème inoubliable de Léopold Marx: «Voici la nuit, commencement de la liberté, sortie du pays de l'esclavage - l'heure divine de. la naissance d'un peuple - obstiné et en désharmonie, il est vrai, mais malgré tout, portant le nom du Dieu vivant à travers le monde. Parfois, autour de nous, des hurlements, parfois le silence . . . et lorsque touché comme par l'orage, coup sur coup, la mort appelant la mort - un reste subsista, portant en lui la certitude, en dépit de toutes ses calamités, détresses et souffrances: Nous Lui appartenons. . . Il agit. . . mais insondable est Sa volonté.»

Tout comme la liturgie chrétienne est en grande partie l'enfant de la liturgie juive, la fête de Pessach est une parfaite parallèle aux fêtes de pâques chrétiennes. Jésus, lors de sa dernière célébration de Pessach ou de Seder, a institué la Sainte Cène.

Les pains azimes et le vin de célébration deviennent symboles du corps et du sang et, à la place de l'agneau de Pessach, Il est devenu Lui-même, «l'Agneau de Dieu». Les Evangiles racontent comment Jésus s'est retiré plusieurs fois pour ne mourir - selon l'interprétation d'anciens pères de l'Eglise - qu'au temps fixé comme agneau de Pessach. L'inscription sur la croix indique aussi par ses lettres initiales et selon l'interprétation de schalom Ben Chorin, le nom inexprimable de Dieu: «Jeschua Hanozri Wumelech Hajehudim» - IHWH.

D'après le calendrier essénien contrairement à celui des pharisiens - Jésus institua la Sainte Cène le mardi soir, ce qui explique aussi la différence entre les synoptiques et qu'Il ait été crucifié le vendredi. (Le jeudi saint est une tradition ultérieure). Dans l'Eglise primitive, on célébrait ce repas de la Cène au sein de la famille seulement, ce qui est encore pratiqué de façon semblable chez les Juifs le jour du «Erev schabbat». Il a été transformé plus tard en une liturgie dominicale.

Lorsque les Germains adoptèrent le christianisme, les fêtes de Pâques coïncidèrent avec une ancienne fête païenne, qui était appelée du nom de la déesse du printemps, Austro ou Ostara, et finalement «Ostern» (expression allemande). Autrefois, les Eglises chrétiennes primitives célébraient la fête de la résurrection à la même date que la Pessach juive. Ce n'est que lors du concile de l'Eglise de Nicée, (325), où l'empereur romain Constantin ordonna de ne plus avoir de communications avec les Juifs et les Juifs messianiques -, parce que c'était un obstacle pour la majorité de ses subordonnés politiques européens - on proposa de ne plus jamais faire coïncider Pâques avec Pessach. En 341, on prit la décision de déplacer Pâques, s'il le fallait, pour effacer toute trace du lien étroit entre ces deux fêtes. Ce n'est que depuis le calendrier grégorien (introduit en 1582), que les deux tombent de nouveau ensemble.

Ainsi, en 1981 par exemple, les deux fêtes ont été célébrées à la même date. Ernst Ludwig Ehrlich appelle à la réflexion en ajoutant: «Même si le lien avec le judaïsme n'est plus considéré par certains chrétiens, il existe encore, non parce que nous, les Juifs, le voulions, mais parce que la Bible en parle !»

Nouvelles d'Israël 05 / 1983

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