Retrouvailles célestes

 

Dans une émission religieuse, le prédicateur affirmait qu'au ciel on ne se souviendra plus du passé. Alors je me demande s'il l'on se reconnaîtra au ciel. Avons-nous raison d'espérer retrouver, auprès de Dieu, notre mari, nos enfants et nos parents puisque, dans notre famille, nous sommes tous croyants?

C'est vrai. Le prophète Esaïe cite la parole qui motive vos interrogations: «Car je vais, dit l'Eternel, créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre. On ne se rappellera plus des choses passées; elles ne reviendront plus à l'esprit » (Es. 65, 17).

Le prédicateur avait donc bien raison d'affirmer qu'une foule de choses seront oubliées dans l'au-delà. Heureusement d'ailleurs puisqu'il ne sera plus jamais question des angoisses, des souffrances, des injustices et des malheurs qui ont éprouvé l'humanité au travers des siècles et en particulier durant la «grande tribulation». Les élus ne garderont pas davantage le souvenir de leurs infidélités et de leurs chutes innombrables qui ont attristé le Seigneur. S'il en gardait le souvenir, qui pourrait subsister devant Lui et se réjouir devant sa face. Mais quelle assurance et quelle joie est la nôtre de savoir que le Dieu de sainteté efface nos transgressions comme un nuage, avec la promesse plusieurs fois répétée «qu'Il ne se souviendrait plus de nos péchés» (Jér. 31, 34; Héb. 8, 12; 10, 17 etc.), pourvu que notre confiance reste placée dans le Christ Jésus, mort et ressuscité.

Se reconnaîtra-t-on au ciel? Sans aucun doute. Si dans l'au delà j'étais privé de mémoire, privé de ma personnalité, des particularités qui me différencient des autres ici-bas, que resterait-il de moi? Rien! Et quel avantage aurai-je alors d'avoir part au siècle à venir si ce n'est pas moi qui en bénéficie?

La Bible nous encourage à croire que nous nous reconnaîtrons là-haut. Le Ressuscité ne disait-il pas à ses disciples: «Voyez mes mains et mes pieds; c'est bien moi; touchez-moi et voyez» (Luc 24, 39). David, bien avant Lui, ne déclarait-il pas qu'il allait rejoindre l'enfant qu'il avait perdu (2 Sam. 12, 23)? Moïse et Elie, lors de la Transfiguration, n'ont-ils pas été reconnus par les trois disciples? Enfin, Jésus n'a-t-il pas clairement annoncé que «nous verrions Abraham, Isaac et Jacob et tous les prophètes dans le Royaume de Dieu» (Luc 13, 28), preuve donc que nous aurons la faculté de les reconnaître et de reconnaître les nôtres morts dans la foi?

Mais je vous demande: quelle sera notre première préoccupation lorsque nous entrerons, nous les enfants de Dieu, dans le monde invisible? Sera-ce de chercher le visage des bien-aimés qui nous ont devancés?

Certainement pas! «La préoccupation suprême des élus de Dieu, écrivait un croyant, sera avant toute chose de chercher la face bénie du Sauveur. Les yeux de tous se porteront avec une ferveur passionnée sur Jésus et sur Lui seul. Non pas même sur le respIendissement de Sa gloire, mais sur son front portant les marques de la couronne d'épines, sur ses mains, ses pieds et son côté percés pour nos péchés. Nous n'arriverons pas a en détacher nos regards, et nous n'arriverons pas à en rassasier nos yeux. Nous ne nous lasserons pas de contempler éperdument la face de notre Seigneur. Ensuite, nous songerons à nos bien-aimés et nos bien-aimés songeront à nous ... ».

Que la perspective de voir et de contempler à jamais Celui qui nous a tant aimés et qui, peut-être, va bientôt paraître nous incite à plus de vigilance et plus de zèle pour notre Dieu.

«Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté. Mais nous savons que lorsqu'Il paraîtra nous serons semblables à Lui parce que nous le verrons tel qu'Il est. Quiconque a cette espérance en Lui se purifie comme Lui-même est pur» (1 Jean 3,2-3).

A. Adoul

AVENEMENT Novembre 1992 No 53

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