Religion et Foi Causes de l'incrédulité et mission de l'Eglise
Je t'adjure devant Dieu et devant le Christ-Jésus qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son avènement et de son royaume, prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, convaincs, reprends, exhorte, avec toute patience et en instruisant. Car il tiendra un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine; mais au gré de leurs propres désirs, avec la démangeaison d'écouter, ils se donneront maîtres sur maîtres; ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables. Mais toi, sois sobre en tout, supporte les souffrances, fais l'oeuvre d'un évangéliste, remplis bien ton service. (2 Tim 4.1-5)
Je me suis senti obligé de vous écrire, afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. (Jude 3)
NB - Les citations bibliques sont tirées de la Nouvelle Version Segond Révisée, dite "de la Colombe".
RELIGION ET FOI
Le mot religion fait tellement partie du vocabulaire courant qu'on se demande rarement ce qu'il recouvre vraiment. Pour les uns, c'est l'adhésion à certaines maximes ; pour d'autres, ce sont des cérémonies par lesquelles on adore Dieu. Chaque être humain sait, tout au fond de lui-même, qu'il existe un être suprême, un dieu dont il dépend et qui a autorité sur lui. Il aspire à s'approcher de ce dieu qu'il ne connaît pas, et de cette aspiration sont nées toutes les religions du monde. Car l'homme est religieux par nature.
Ce qu'on entend par religion n'est souvent que simple crédulité, une conformité à des croyances et des rites traditionnels. Pour d'autres, il s'agit d'un acte de foi basé sur une conviction absolue de la réalité de Dieu telle que la Bible, Parole de Dieu, le révèle: La foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ (Rom 10.17).
Entre ces deux attitudes, il y a une multitude de divergences plus ou moins nuancées, et personne n'ignore à quel point les convictions religieuses ont allumé les passions et provoqué des conflits parfois sanglants entre sociétés et nations anciennes et modernes. S'il est vrai que les questions concernant Dieu sont les plus importantes qui soient, il est inévitable que des positions diamétralement opposées provoquent des divisions. Il ne peut y avoir réconciliation entre les deux positions extrêmes qu'on peut résumer ainsi :
1. Il existe une personne suprême, Dieu, qui a tout créé ; il s'est révélé par la Bible et en la personne de son Fils, Jésus-Christ ; la raison d'être de l'homme est de le servir et de lui faire honneur.
2. Il n'y a pas de dieu -, tout est le produit du hasard, et l'homme n'est responsable qu'envers lui-même.
Il va sans dire que le pasteur Eicher tient la première de ces deux positions, qui est aussi la nôtre.
La Bible déclare sans ambages : Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu , celui qui s'approche de Dieu doit croire qu'il existe et qu'il récompense ceux qui le cherchent (Héb 11.6). La foi est d'une importance capitale dans l'enseignement chrétien, car d'elle dépend la justification du pécheur, son accès à la grâce de Dieu, sa paix avec Dieu - en un mot: son salut (Rom 5.1-2). La foi sous-entend une confiance absolue dans un Sauveur personnel, qui est Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, en opposition à la confiance de l'homme naturel en des oeuvres méritoires et l'observation de traditions humaines. Cette opposition est présente dans tout le septième chapitre de l'évangile de Marc.
Comme cette foi est basée sur la Bible en tant que parole par laquelle Dieu se révèle quant à son être, son oeuvre et sa pensée, il doit y avoir soumission totale à l'autorité de la Bible, qui nous répète sans cesse que la parole de Dieu est éternellement valable (Ps 119.89 ; Mat 24.35). La foi est une affaire de tête autant que de coeur : Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé (Rom 10.9). Au début, la foi porte surtout sur l'action rédemptrice de Christ à la croix, sur le pardon et la paix avec Dieu que sa mort procure, et le croyant entre dans une relation personnelle avec le Sauveur. Mon Seigneur et mon Dieu ! s'exclame Thomas quand il comprend que Jésus, mort à la croix, est vraiment ressuscité (Jean 20.28). La compréhension de la vie terrestre de Christ, de ses miracles étonnants et de son enseignement représentent une étape ultérieure de la foi. La foi conduit à toute expérience et bénédiction spirituelle. L'intégralité du salut dépend de la foi.
Nous croyons que Jésus est la Parole (le logos, la raison de l'univers) faite chair, c'est-à-dire Dieu devenu homme (Jean 1. 14). Nous croyons que Jésus est l'Agneau de Dieu immolé pour notre rédemption (Jean 1.29), et qu'il est ressuscité pour notre justification (Rom 4.25). C'est par la foi que nous nous réjouissons en Christ, l'espérance de notre glorification (Rom 8.17,23-24).
Tout comme le pardon reçu par la grâce de Dieu (Eph 2.8-9), la foi aussi est un don de Dieu (Jean 6.44; 1 Cor 12.9). L'homme ne peut atteindre Dieu de lui-même (c'est la tour de Babel) ; Dieu vient atteindre l'homme (c'est Noël). Mais c'est par la foi, qui s'exprime par la confiance en Jésus-Christ et par l'obéissance à la parole de Dieu, que l'homme peut devenir le bénéficiaire du salut préparé par Dieu à son intention.
LES CAUSES DE L'INCREDULITE
Nous devons nous rendre à l'évidence : le christianisme est devenu, pour la grande masse, une religion sans foi. Comment cela est-il possible, vu que la foi est au coeur même du christianisme ?
Les chrétiens du premier siècle ont dû faire face principalement à l'opposition extérieure. Les Juifs ne voulaient pas abandonner la loi, le principe du mérite que conférait son observation, au profit de la grâce conférée au croyant sur la base des seuls mérites du Fils de Dieu. Les païens ne voulaient pas abandonner leurs idoles, leurs superstitions et leurs pratiques, dont l'immoralité était condamnée par le christianisme. Plus tard, ce dernier fut ravagé par des luttes intestines provoquées par l'intrusion de philosophies pseudo-chrétiennes et la corruption du clergé, entre autres.
"Pendant huit années de guerre au Liban, dit le pasteur Eicher, nous avons assisté à l'augmentation du nombre d'idoles à travers toutes les régions chrétiennes ; des vierges en plâtre et des saints en bois de différentes tailles sont partout adorés comme de véritables personnes. Quelle idolâtrie ! C'est une des raisons pour lesquelles la paix n'est pas intervenue dans ce beau pays.
De nos jours, nous pouvons, sans prétendre à être exhaustifs, nommer trois causes principales de l'incrédulité qui balaye nos églises chrétiennes.
1. Manque d'un enseignement biblique fondamental
Dans beaucoup d'églises, il n'y a pas d'études bibliques systématiques pour jeunes et adultes, et souvent peu ou pas de réunions de prières.
Les grands réformateurs croyaient sans réserve en l'autorité finale des Ecritures, guide divin en matière de foi et de discipline dans l'Eglise. Ils étaient entièrement convaincus que la Bible est la parole inspirée de Dieu. Ils défendaient tout ce qui s'y trouve et abandonnaient ce qui n'y est pas.
Nos pères aussi avaient une connaissance solide de la parole de Dieu et une foi ferme en sa vérité. Cela leur a permis de tenir contre les difficultés et les persécutions. Ils ne se joignaient pas aux incroyants et acceptaient de payer le prix de la séparation pour Dieu. Quelle est notre part aujourd'hui à la grande bataille de la foi ?
Un jour, on demanda au pasteur Eicher de donner un cours biblique dans une classe terminale d'une école secondaire missionnaire pour garçons. Comme aucun cours spécifique n'avait été fixé, le pasteur Eicher proposa une série de leçons sur les doctrines chrétiennes de la Bible. On lui fit alors comprendre que cela ne s'enseignait pas à cette école, et on lui proposa un livre écrit par un théologien libéral. Monsieur Eicher refusa, persuadé que la négation des doctrines chrétiennes fondamentales conduit à une religion sans foi. C'est là une deuxième cause de l'incrédulité:
2. Le modernisme ou la théologie libérale
Cette école de pensée théologique ne considère pas la Bible comme inspirée par le Saint-Esprit, et quand elle professe de le faire, elle le fait avec tant de réserves que cela équivaut à une négation de l'inspiration sacrée des Ecritures. Evidemment que la théologie libérale n'a que faire de l'analogie scripturaire, qui stipule que la Bible, ayant été écrite sous l'autorité d'un seul auteur, le Saint-Esprit, s'explique par elle-même et forme un tout cohérent. Pour cette théologie-là, la Bible contient toutes sortes d'erreurs, notamment des erreurs historiques, bien qu'aucun des faits historiques relatés dans la Bible n'ait jamais pu être prouvé faux.
Parmi les promoteurs de la théologie moderniste-libérale, il faut nommer Bultmann, les évêques Robinson et Oxnam, Fosdick, Buttrick, ainsi que Teilhard de Chardin et Henri Guillemin, bien que d'une trempe différente. On pourra mesurer le gouffre qui sépare les affirmations bibliques des énoncés de ces hommes, véritables traîtres de la foi, en lisant quelques brefs extraits de leurs écrits :
"Notre enseignement devient de l'idolâtrie s'il présente Jésus comme la seule manifestation de Dieu ou étant Dieu lui-même. Il y a beaucoup à faire pour enlever des prières, des hymnes et de certains livres pour enfants la manifestation de l'adoration de Jésus-Christ." (Werner Fallow dans "Twentieth Century", p. 189)
"Marie, nous le savons, a été trouvé enceinte avant d'être engagée au doux Joseph. Nazareth était sous le règne d'une garnison romaine dont les soldats étaient mercenaires allemands. Jésus serait donc l'enfant d'un soldat allemand, selon la revendication nazie." (Nells F.S. Ferré dans "Le soleil et l'ombrelle", p. 191) Ce blasphémateur moderne vint à Beyrouth donner une conférence aux étudiants de la "Near East School of Theology", nid de production de pasteurs libéraux au Moyen-Orient.
"Le Christ n'est pas vraiment venu pour mourir, mais pour dire et pour attester. Idée qui n'a pas encore fait son chemin et que l'Institution semble peu prête à accueillir. Subsiste là, pour d'innombrables esprits légitimement rétifs, l'impossibilité de croire à une rédemption-rachat. " - "Pendant des siècles, les catéchisés ont été dressés à souscrire sans problème à un scénario mis au point par saint Paul... " (Henri Guillemin dans "L'affaire Jésus", 1982, p. 82 et 78)
Les fruits d'une telle aberration théologique sont "la mort de Dieu", l'idée qu'adorer Jésus constituerait une idolâtrie, la "démythologisation" des évangiles (qui ne relateraient pas des faits historiques, mais des légendes). Ces renégats de la foi reconnaissent Jésus seulement comme celui qui est venu sur terre pour aider les pauvres et les opprimés, pour lutter contre les injustices humaines, et qui est mort en martyr pour une juste cause, sans que sa mort ait le sens d'une expiation des péchés de l'humanité, comme tout le Nouveau Testament l'affirme pourtant avec une clarté éblouissante.
Les philosophies purement intellectuelles des penseurs pour lesquels seul le monde matériel existe conduisent au doute systématique (scepticisme) et à la négation de Dieu (athéisme).
Ces philosophies proclament la suprématie de l'homme, libre et indépendant de son entourage cosmique. L'homme est la mesure de tout. Sa sagesse ne se réfère plus à aucun point absolu en dehors de lui-même. C'est le propre de l'humanisme. Pourtant la Bible dit: La crainte de l'Eternel est le commencement de la sagesse (Ps 111. 10), et : L'insensé dit en son coeur: il n'y a point de Dieu (Ps 14. 1). L'apôtre Paul s'exclame : Où est le sage ?*.. Dieu n'a-t-il pas convaincu (ou: frappé) de folie la sagesse du monde ? (1 Cor 1.20)
Certaines organisations de tendance philosophique radicale, ainsi que p. ex. les dirigeants d'églises du COE (Conseil Oecuménique des Eglises) ne s'intéressent qu'à l'homme et ses besoins temporels. Le COE a pour objectif de pourvoir aux besoins matériels de l'humanité, de réformer l'injustice sociale, d'éliminer le racisme et d'abolir l'impérialisme, et il ne craint pas de soutenir financièrement les organisations révolutionnaires qui veulent y arriver par la violence armée. Lors d'une conférence du COE à Paris, il a été dit: "La lutte révolutionnaire entre dans le processus qui conduit à l'établissement du royaume de Dieu ... Nous reconnaissons le droit de chaque chrétien et de tous les hommes de prendre part à la révolution et même aux luttes armées". (Cité dans "Christianisme et révolution", Soepi, 4 avril 1968)
Encourager et soutenir des combattants armés, de quelque bord qu'ils soient, sachant qu'il s'en suivra mort, destruction et misère, est incompatible avec l'Evangile. Cette attitude est le résultat logique du désintéressement que manifeste le COE pour l'enseignement biblique, notamment la doctrine concernant la grâce salvatrice de Dieu, sans laquelle l'homme ne peut être libéré de l'emprise de Satan, grâce sans laquelle il n'y a pas de salut, même temporaire. C'est pourquoi on constate, au sein du COE, une nette tendance à adhérer à un christianisme sans foi, à un humanisme matérialiste et à un syncrétisme qui se veut tolérant, mais refuse de recevoir les délégués de nos frères persécutés dans les pays soviétiques, à cause de leur foi fondée sans compromis sur la Bible.
Les conséquences néfastes du libéralisme théologique dans les églises et leurs sphères d'influence se font sentir dans tous les domaines. Puisque l'Eglise, du moins dans son expression officielle, n'est plus le sel de la terre, sel qui devrait empêcher la corruption morale, une déchéance sans précédent se déverse sur notre monde par la télévision, la vidéo et les publications pornographiques. On ne se sent plus responsable de la vie de l'autre; on tue l'homme déjà d'ans le sein de sa mère, et cela légalement dans certains pays. Meurtres, suicides, viols, agressions, morts dues à la drogue, persécution des croyants par les régimes totalitaires, tout cela est aujourd'hui à l'ordre du jour. Et l'Eglise en porte une lourde responsabilité ! La raison ? Elle a quitté sa seule base légitime: l'acceptation inconditionnelle de l'autorité de la Bible dans toute question de foi et de comportement. Le libéralisme théologique tue la foi. C'est tellement évident que l'évangéliste roumain Josif Ton, qui a dû quitter son pays parce qu'il persistait à exercer son ministère chrétien dans la foi, a déclaré, il y a un an, à une conférence de presse en Californie : "Si le rideau de fer se levait subitement, les chrétiens de l'Europe de l'Est seraient menacés de deux maux: la pornographie et la théologie libérale". (Cité par "Le témoin", avril 1983)
La lutte pour la foi, telle qu'elle se trouve définie par la Bible; la défense des principes de la Réforme ; la protection de nos libertés religieuses; la prédication de l'Evangile à toute créature humaine : tout cela exige une entière consécration et soumission à la Parole de la part des hommes qui sont appelés à s'y vouer. De nos jours de grande apostasie, le besoin pressant de tous les croyants et de l'Eglise entière est un sens renouvelé de la sainteté de Dieu, de la justice de sa loi, de la grandeur de son amour envers les pécheurs repentants. Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle (Jean 3.16).
La grande mission de l'Eglise, ordonnée par le Seigneur Jésus, comprend trois aspects qui resteront les lignes directrices de la mission de l'Eglise jusqu'au retour de Christ, quand l'Eglise entrera dans un service plus élevé et plus glorieux. Examinons les trois aspects de la mission de l'Eglise:
1er aspect: Proclamer et prêcher l'Evangile
Quel est cet Evangile à proclamer ? L'apôtre Paul en parle ainsi : Je m'étonne que vous vous détourniez si vite de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre évangile. Non pas qu'il y en ait un autre, mais il y a des gens qui vous troublent et veulent pervertir l'Evangile du Christ Mais si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait un évangile différent que celui que nous vous avons annoncé, qu'il soit anathème (= maudit) (Gal 1.6-8). Il n'y a rien à ajouter ou à enlever à l'Evangile qui nous est présenté dans la Bible, sous peine de tomber sous la malédiction de Dieu (2 Jean 8- 10 Apoc 22.18-19).
L'Evangile affirme que l'homme est pécheur par nature, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu et le salaire du péché, c'est la mort (Rom 3.23, 6.23). Or, l'Evangile de Jésus-Christ est la proclamation de la libération de la puissance du péché et de Satan, libération que Dieu offre à tous les hommes qui croient que Jésus-Christ a expié leur péché à la croix. La grande nouvelle de la grâce de Dieu, c'est que, par la foi en Christ, nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés selon la richesse de sa grâce (Eph 1. 7).
Le christianisme n'est pas une religion parmi d'autres. Jésus-Christ ne peut être comparé à aucun autre chef religieux du passé ou du présent. La foi chrétienne est d'abord une personne, le Seigneur Jésus-Christ, qui doit être reçu comme Sauveur.
Ensuite, la foi chrétienne est un mode de vie qui sort les hommes des habitudes du péché et du désespoir qui s'en suit pour les mener dans l'espérance de la lumière en Christ (1 Pi 2.9).
Ce sont précisément ces affirmations claires et nettes que refusent de recevoir certains théologiens, tels que l'évêque Oxnam, qui écrit dans "Un testament de foi" (p. 46) : "Est-ce que Dieu est un être qui règle les comptes des individus par quelque mort, et ce jusqu'au sacrifice d'un fils ? Franchement, de telles doctrines ne m'aident pas... "Pourtant, ce sont justement ces doctrines-là qui ont aidé des millions de pécheurs à trouver grâce et libération, paix et joie auprès de Dieu. Les refuser équivaut à refuser l'Evangile tout court.
2e aspect: Faire des disciples
Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les... enseignez-les .. (Mat 28.19). Cet ordre du Christ est à être exécuté en trois temps; il trace tout le programme du prosélytisme chrétien. Le prosélytisme est une activité commandée par le Seigneur, et ceux qui la regardent d'un mauvais oeil chez les autres font eux-mêmes du prosélytisme pour leur propre église. D'une part Jésus n'a pas dit: "Allez, faites des membres d'église", mais faites des disciples. D'autre part, tout disciple s'attachera naturellement à une église locale, dont il deviendra un membre actif. A son tour, il prêchera l'Evangile, promesse de vie pour ceux qui croient et déclaration de mort pour ceux qui ne veulent pas croire.
Dans ce sens, l'Evangile était déjà présent sous le régime de la loi, puisque Moïse a écrit: J'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives... pour aimer l'Eternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix et pour t'attacher à lui: c'est lui qui est la vie .. (Deut 30.19-20). On croirait entendre l'exclamation de Jésus : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra ... (Jean 11.25). Pour "faire des disciples", il faut donc prêcher la Bonne Nouvelle du Fils éternel devenu homme, qui a souffert à la croix pour faire l'expiation des péchés du monde, qui est ressuscité, qui est monté au ciel, qui reviendra en gloire pour régner, et qui aujourd'hui appelle les hommes à la repentance et à la foi en Jésus-Christ, seul nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés (Act 4.12). Celui qui prêche l'Evangile sait qu'il n'y a de salut en aucun autre qu'en Jésus-Christ.
L'ordre de Jésus de baptiser les disciples doit être pratiqué dans ces termes mêmes. Le baptême est un acte extérieur scellant une réalité intérieure : le disciple s'est identifiée à la mort de Jésus à la croix (s'il restait dans l'eau, elle deviendrait son tombeau) et à la résurrection de Jésus après trois jours (il ressort de l'eau comme Jésus est ressorti du tombeau). En plus, le baptême est une confession de foi publique : le baptisé professe sa foi en la Trinité divine. Il engage sa conscience devant le Père, le Fils et le Saint-Esprit, comme le dit Pierre dans sa première épître :... le baptême .. est l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu (3.21).
Il est indéniable que si l'on veut vraiment s'en tenir aux paroles de Jésus et faire abstraction des traditions et coutumes ecclésiastiques extra-bibliques, on se fera des ennemis. Le pasteur Eicher en a fait l'expérience. "Les libéraux ne vous aiment pas", lui a fait remarquer une dame. Sa réponse fut: "Pour moi, Jésus-Christ et (la fidélité à) la Parole de Dieu sont au-dessus de toute considération".
Le troisième temps du prosélytisme est l'enseignement. Jésus a spécifié son ordre : Enseignez-leur (aux disciples) à garder tout ce que je vous ai prescrit.
Cette définition du contenu de l'enseignement exclut aussi bien l'adjonction de doctrines ou de pratiques ne se trouvant pas dans l'enseignement de Jésus, que l'omission de certains éléments de son enseignement (ainsi, à en croire certains, Jésus n'aurait prêché que la grâce et le pardon, mais pas le jugement et la condamnation).
La mission de l'Eglise comporte encore un 3e aspect: Etre témoins de Jésus-Christ
Vous recevrez une puissance, celle du Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins.. jusqu'aux extrémités de la terre (Act 1.8). A ne pas oublier que le mot témoin correspond au mot martyr du texte grec utilisé dans le Nouveau Testament. Etre témoin comporte des risques. Jésus précise: Vous serez mes témoins. Qu'est-ce à dire ? Relisons la définition que donne Jésus lui-même : Je suis le chemin, la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi (Jean 14.6). Témoigner de Jésus-Christ équivaut à témoigner de la vérité. Nous n'avons pas à proclamer ou à défendre un système idéologique, mais une personne, le Seigneur Jésus-Christ. C'est là, je le rappelle, la différence entre le christianisme biblique et toutes les autres religions. Aucune de ces dernières ne mène à Dieu ; Jésus-Christ en est le seul chemin. Aucune religion ne saurait communiquer la vie ; Jésus-Christ étant la vie, lui seul peut la communiquer. C'est de Jésus-Christ et de ce qu'il est, que nous avons à être les témoins. Si le COE n'a sur aucun principe une affirmation claire à offrir, c'est que ceux qui dirigent ses groupes d'études sont toujours à la recherche de la vérité, alors que Jésus-Christ en est l'incarnation suprême et finale. Pouvons-nous dire avec l'apôtre Paul : Je sais en qui j'ai cru... (2 Tim 1. 12), au lieu de dire "en quoi j'ai cru ?" Que les adhérents de l'idéologie matérialiste marxiste-léniniste proclament que, pour libérer les hommes (sous-entendu : les travailleurs), il faut se libérer de Dieu et de toute idée d'une vie après la mort (déclassés dans la catégorie des vieilles fables), on peut le comprendre. Mais il semblerait qu'une organisation telle que le COE devrait savoir que Jésus-Christ est la réponse à tous les problèmes de l'homme, qu'ils soient de nature sociale ou politique, morale ou spirituelle, temporelle ou éternelle.
Voici la conclusion par laquelle le pasteur Eicher termina sa conférence: "Nous avons un merveilleux héritage: le cadeau de l'amour de Dieu pour nous et la foi basée sur les affirmations de la Bible. De Jérusalem jusqu'au dernier point de la terre, des hommes et des femmes ont payé un grand prix par leur courage, leur consécration et leurs souffrances, afin que nous jouissions des bénédictions de Dieu par la foi. Levons-nous donc pour témoigner courageusement de la Parole de Dieu, et levons bien haut l'étendard de notre Seigneur Jésus-Christ sur le champ de bataille de la foi dans les pays d'où nous venons tous, jusqu'au jour où notre Seigneur, le juste juge, viendra pour nous prendre dans son royaume, nous tous qui aurons aimé son apparition (21 Tim 4.7-8). "
Conférence donnée par E.C. EICHER, pasteur au Liban (Adaptation : J.-P. Schneider)
Promesses 1986 - 3 - 4 / No 77
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