« Tu diras en ce jour-là : Dieu est mon salut !... J'aurai confiance et je n'aurai plus peur car I'ETERNEL est ma force et mon chant, c'est lui qui m 'a sauvé. Vous puiserez avec joie aux sources du salut. . . Il est grand au milieu de toi, le Saint d'Israël ! » Esaïe 12
«Ils viennent en pleurant et je les conduis au milieu de leurs supplications. Je les mène vers des torrents d'eau par un chemin uni où ils ne chancellent pas, car je suis un Père pour Israël... » Jérémie 31:9 y
L'année s'écoule et nous surprend quand elle nous rappelle que déjà le temps d'une nouvelle fête arrive... le temps d'une fête, c'est le souvenir d'un événement important que nous tentons de revivre. C'est aussi le moment privilégié pour nous laisser gagner par l'enseignement qui se dégage de l'événement ; car un événement important engendre toujours un fruit que l'on espère durable...
Depuis le mois d'Eloul (mois qui précède R.H. et Y.K.) on regarde en arrière. On se rappelle, au-delà de nos propres fautes, que le peuple d'Israël avait fabriqué le veau d'or. Il avait fallu à nouveau 40 jours et 40 nuits pour que Moïse apporte les «tables» de l'Alliance, une deuxième fois... La Tradition nous rapporte que cette deuxième période d'attente fut un temps de repentance. C'est aussi, avec l'Alliance renouvelée par l'ETERNEL, le temps du pardon et de la réconciliation quand Moïse redescend de la montagne.
Temps de repentance - temps de réconciliation, tel est le sens des fêtes Roch-Hachana et Yom-Kippour. Pendant ces événements qui marquèrent profondément la vie d'Israël an Sinaï, Dieu révélait à Moïse un peu de sa personnalité infinie : «I'ETERNEL, I'ETERNEL, Dieu compatissant et qui fait grâce, lent à la colère, riche en bienveillance et en fidélité, qui pardonne la faute et le crime mais qui ne tient pas le coupable pour innocent... » (Exode 34:6)
La Techouva LE RETOUR VERS DIEU
Roch-Hachana signifie : Tête de l'année. C'est la fête sur laquelle repose l'année qui vient. C'est donc l'occasion où jamais de construire, avec l'aide de Dieu, notre «maison» sur un rocher solide, avec des fondations bien posées.
Les hommes construisent en général leur vie sur leur propre réussite. Or souvent, dans le Tanach, la Bible, Dieu construit avec ceux qui reconnaissent leur faiblesse. C'est le cas de David, dernier de sa famille, méprisé par ses frères aînés, qui dira : «Ce n'est pas dans la vigueur du cheval que Dieu se complaît et ce n'est pas la robustesse d'un homme qu'il agrée...» (Ps 147:10) On pourrait prendre d'autres exemples : Esaïe, s'écriant : «Malheur à moi, je suis perdu car je suis un homme aux lèvres Impures... », ou Elie découragé dans le désert : «Reprends-moi... je ne suis pas meilleur que mes pères...» (l Rois 19) Les hommes que nous considérons comme des héros, des saints, se sont reconnus eux-mêmes coupables devint Dieu ; Moïse a désobéi en frappant le rocher, Abraham a pris Agar, sa servante, pour tenter d'engendrer l'enfant de la promesse. Salomon déclare, sons l'inspiration de la sagesse qui lui avait été donnée : «Il n'y a pas sur terre d'homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche pas... » (Eccl. 7:20)
Si nous prenons conscience, comme tout à nouveau, de nos fautes, c'est alors seulement que Dieu nous invite à revenir vers Lui. C'est le sens du mot Techouva : un véritable demi-tour, une volte-face qui nous ramène vers le Créateur. Mais comment pouvons-nous y parvenir ?
SONDE-MOI, O DIEU...
Pendant ces fêtes nous entendons sonner le Chofar, une corne de bélier dans laquelle un homme souffle selon des règles précises. Le premier coup est un cri d'alarme «Teji'a». C'est celui dont nous venons de parler ; il nous avertit de la gravité de nos fautes qui appellent le jugement de Dieu. Pourtant I'ETERNEL accueille ceux qui reviennent à Lui de tout leur coeur. «Passe au milieu de Jérusalem et fais une marque sur le front des hommes qui soupirent et qui gémissent à cause de toutes les horreurs qui s'y commettent». (Ez 9:4)
On peut vivre avec nos fautes et même, cela peut paraître choquant, s'en délecter... Il arrive aussi qu'on en souffre au point de crier «fais nous revenir vers toi, ETERNEL, et nous reviendrons... (Lament. 5:1) C'est le second cri du Chofar, de la trompette qui appelle, après le réveil des consciences, l'âme aux sanglots, «Chevarim-Terou'a».
Techouva, la repentance, c'est avant tout le finit d'un retour sur soi-même. Mais notre propre inspection peut être faussée. On sait par exemple qu'une introspection prolongée peut conduire au désespoir. On peut, à l'inverse, diminuer la gravité de nos fautes : - je n'ai pas tué ni volé ou menti, etc... La Loi donnée par Dieu à Moïse, à Israël et aux hommes, ne s'arrête pas uniquement aux Mitzvoth. Le Messie nous a rappelé qu'un regard peut suffire pour être adultère ou voleur, une parole dure lancée sous le coup de la colère pour être meurtrière... Et combien de fois n'avons-nous pas désobéi au plus grand des commandements : «tu aimeras I'ETERNEL ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée... » ?
Il ne s'agit pas seulement de se souvenir de nos fautes, de les compter ou les écrire. Il faut un véritable lavage intérieur. Cette purification comme par une prière : «Sonde-moi ô Dieu et connais mon coeur ! Eprouve-moi et connais mes pensées. Regarde si je suis sur une mauvaise voie et conduis-moi sur la voie de l'éternité... » (Ps 139) «Achamnou, bagadnou... » Nous avons péché, nous nous sommes rebellés... ! L'antique prière doit descendre au fond de nos coeurs et se laisser porter par l'Esprit de Dieu qui nous sonde... Dieu nous aime. Laissons-Le avec confiance éclairer notre conscience. Techouva, c'est le premier pas qui nous permet d'échapper au jugement, à .la crainte ; c'est le premier pas du Retour vers I'ETERNEL, notre Dieu.
«Avinou, Malkenou... Notre Père, notre Roi, sauve-nous de la mort par ta grâce. Fais-nous sortir de la maison des esclaves... »
YOM-KIPPOUR LE JOUR DES EXPIATIONS
Si nous Le laissons nous sonder, Dieu met Sa lumière sur nos fautes. Puis Il nous rappelle aussitôt qu'il est un Dieu lent à la colère et riche en bienveillance. Mais pour nous faire entrer dans son pardon, Dieu a établi un principe de «rachat». Dans la première Alliance contractée par Moïse, c'est le sang d'un animal versé sur l'autel qui permettait d'être purifié. Ce n'était pas les mérites qui faisaient pencher la balance du bon côté ; c'était la confiance que chacun pouvait avoir en la fidélité de Dieu qui lui permettait d'échapper à la condamnation.
Le mot hébreu - Kippour - dérive d'une racine qui signifie «couvrir». Dieu veut nous couvrir et nous revêtir de Son pardon comme d'un manteau, un manteau neuf. Une fois par an, à Yom-Kippour, le Jour des expiations, le Souverain Sacrificateur entrait dans le Saint des Saints, pour offrir le sang du sacrifice offert à la porte. Ainsi, confiant en la fidélité de Dieu qui avait prescrit cette Alliance, le Souverain Sacrificateur détournait le jugement de I'ETERNEL grâce aux sacrifices offerts pour son péché et celui des 12 tribus d'Israël.
UN SACRIFICE PARFAIT
«Voici l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde... » Jean était celui qui invitait au «Mikwé» par excellence, l'immersion, le baptême de purification dans l'eau, signe visible d'une «Techouva », d'une repentance sincère. Ce prophète en Israël a prononcé ces mots simples à la résonance éternelle. La veille de Pessah, le Messie désigné comme l'agneau de Dieu a accompli cette parole en prononçant, lors du repas de la Pâque juive, cette phrase : «Ceci est la nouvelle Alliance : mon corps donné pour vous et mon sang versé pour que vos péchés soient effacés... » Par sa mort et son retour à la vie, le Messie scellait la promesse d'un pardon parfait. Or Pessah', dans le Tanach, marque le véritable nouvel an... (Exode 12:1,2)
«Souviens-toi de cela, Jacob ! Israël ! car je t'ai façonné pour que tu sois mou serviteur... Israël, j'ai effacé tes transgressions... reviens à moi car je t'ai racheté... » Esaïe 44:21,22
«...Fais-moi revenir, et je reviendrais car c'est toi I'ETERNEL mon Dieu. Après m'être détourné de toi je me repens... » Jérémie 31:18,19
UNE BONNE ET DOUCE ANNÉE, SOIS INSCRIT SUR LE LIVRE DE VIE
L'espérance de Kippour, c'est d'être inscrit dans le livre de la vie. Le Messie Yeshoua - nom hébreu de Jésus - a déclaré : «...celui qui place sa confiance dans le Fils possède la vie éternelle. Celui qui refuse d'écouter le Fils et de se fier à lui, ne verra jamais la vie mais la colère de Dieu reste suspendue au-dessus de sa tête ». (Jean 3:36 (transcription A.K.)
Il y a plusieurs années, j'ai enfin mis toute ma confiance en I'ETERNEL. J'ai compris à ce moment-là, alors que je me tournais vers Dieu, repentant, que Yeshoua le Messie avait porté sur Lui toutes mes fautes. Il est, lui seul, le sacrifice agréé pst Dieu et j'eus par la suite la certitude que mon nom était inscrit sur le livre de la vie. Je me savais réconcilié avec le Créateur, prêt à l'aimer, prêt à réparer mes torts envers ceux à qui j'avais fait tant de mal, ne serait-ce qu'en paroles...
Nous avons coutume de souhaiter, à cette époque de l'année : «une bonne et douce année à venir, une bonne inscription sur le livre de vie». Tel est mon souhait pour chacun ! Mais le chemin de cette bonne et douce année est celui du Tabernacle dans le désert : un chemin sur lequel on avance en pleurant sur nos fautes, sur nos égarements. Ce chemin qui passe par le sang d'un animal sacrifié et par l'eau qui purifie. Ce chemin nous conduit au. «Saint des Saints», en la présence même de Dieu notre Père et notre Roi. Il nous appelle à revenir à Lui et à former un seul peuple. Alors le dernier son du Chofar nous invite à la joie... Simha !
«Heureux le peuple attentif au son d'appel de la trompette ! Seigneur ce peuple marchera à la lumière de ta face ! » (Ps 89:16)
Frédéric BAUDIN
Le Berger d'Israël No 417
Dieu, Israël, fautes, KIPPOUR