En avril 1994 passait sur toutes les chaînes de télévision, au même moment, une émission consacrée au sida. D'après les estimations, plus de 30 millions de téléspectateurs l'ont regardée. 200 millions de francs, sans compter l'apport du gouvernement, ont été recueillis depuis pour les soins des sidaïques et pour la recherche dans ce domaine.
Ce fut une mobilisation énorme contre un fléau qui ravage de plus en plus la France et notre monde.
Que faut-il en penser ?
Tout d'abord, elle part d'un double sentiment :
- un sentiment de crainte par rapport à l'ampleur que prend la maladie dans le monde.
Nous sommes tous concernés par ce drame, de près ou de loin. Personne ne doit faire l'autruche, encore moins les chrétiens. Il fallait, il faut faire quelque chose.
Ainsi, une émission pour l'information et pour la prévention de cette maladie a sa place. Le problème en est plutôt le contenu. Lorsque quelqu'un est malade, le médecin va certes donner des remèdes pour soulager les symptômes (fièvre, douleur...), mais il tentera d'abord d'établir un diagnostic, de découvrir l'origine du mal.
C'est pourquoi nous aimerions apporter quelques réflexions :
Romains 1 :18-32 déclare :
La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété, et toute injustice des hommes... Car ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu... ; ils se sont égarés dans leurs pensées et leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres... C'est pourquoi Dieu les a livrés à l'impureté, selon les convoitises de leurs coeurs; ainsi, ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps, eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur. . .
C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes; car leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature; et de même les hommes, abandonnant l'usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement.
Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé pour commettre des choses indignes. . .
Et, bien qu'ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les font. »
Dans ce passage l'impureté, l'impudicité, l'homosexualité, l'adultère sont condamnés. Il est à noter que ceux-ci sont la conséquence du rejet de Dieu par l'homme. Dieu, ne pouvant voir le péché. « La colère de Dieu se révèle contre toute impiété... » (v.18).
Remarquons les termes : « Ils ne L'ont pas glorifié comme Dieu... » et « C'est pourquoi Dieu les a livrés à » (répété trois fois).
Ainsi du rejet de Dieu par l'homme découle l'immoralité avec toutes ses conséquences :
«. . . commettant. . . des choses infâmes et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement» (v.27).
- Le Sida, une des conséquences de cette immoralité, n'atteint pas seulement ceux qui ont commis ces actes répréhensibles, mais aussi des innocents, par exemple les bébés par contamination dans le ventre de leurs mamans, les hémophiles par transfusions sanguines...
De plus, de par leurs métiers, certains sont plus exposés à attraper la maladie. D'autre part, le sida entraîne la recrudescence de maladies telles que la tuberculose et d'autres maladies infectieuses graves et contagieuses.
Ainsi ses conséquences font boule de neige et s'étendent à d'autres. Personne n'est complètement à l'abri, même les chrétiens.
Le petit schéma qui suit illustre ce qui vient d'être dit:
REJET DE DIEU
IMMORALITÉ
DEREGLEMENTS
CONSÉQUENCES POUR SOI-MEME ET POUR LES AUTRES SUR TOUS LES PLANS
Lorsqu'un juge condamne des criminels, va-t-on le rendre responsable des crimes des accusés qui ont marqué de façon irrémédiable ou non leurs victimes ?
Et pourtant, on entend : « Si Dieu était bon, il ne permettait pas ceci ou cela. . . »Ainsi on veut accuser Dieu, le juge suprême, au lieu de reconnaître la culpabilité de l'homme qui s'attire la colère de Dieu.
Mais alors, comment remédier à ce fléau ?
Il n'y a pas de solution miracle, pourtant nous aimerions faire quelques réflexions par rapport aux « solutions » apportées dans cette émission.
Cependant c'est en attaquant la racine même du mal que sa propagation diminuera.
Mais, le veut-on vraiment? Cela demande un retour à Dieu et ses directives.
On ne touche pas à l'essentiel. Bien plus, qu'on le veuille ou non, on pousse au dérèglement : On met à disposition à prix réduit ou même gratuitement des préservatifs jusque dans les lycées :
« Laissez les jeunes vivre leur amour» a-t-on dit lors de l'émission.
On pense que chacun doit vivre sa sexualité comme il l'entend. Il est libre ! Mais cela revient à dire :
«Prenez vos précautions, mais vivez vos instincts comme des animaux. » «... livrés à leur sens réprouvé», dit le texte biblique » (v. 28)
La moralité est bafouée. Les principes donnés par Dieu Lui-même sont piétinés, à savoir :
«l'amour», seulement dans le cadre du mariage, et, par conséquent :
- la fidélité à son conjoint.
Or, que constate-t-on ?
- Les partenaires multiples sont fréquents,
-l'adultère, l'infidélité conjugale sont choses communes.
Tout cela est vu comme « normal ». Celui qui veut vivre moralement est Ç anormal », pas dans ce seul domaine d'ailleurs.
« Malheur, disait le prophète Ésaïe au chapitre 5, verset 20, à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière et la lumière en ténèbres. »
- Le sida n'est pas la seule conséquence de cette vie de désordre. Outre les maladies on retrouve :
. l'égoïsme,
. le refus de s'engager ou la rupture de ses engagements.
Cela mène aux séparations, au divorce, aux^familles brisées, aux enfants écorchés, aux coeurs brisés, aux dépressions, aux suicides... la liste est longue.
C'est un cercle vicieux infernal. Une chose en entraîne une autre et ainsi de suite.
Nous poserons cette question entre parenthèses : « Mesurons-nous la conséquence de nos actes, quels qu'ils soient en tant que chrétiens? Combien peuvent souffrir suite à nos inconséquences dans tous ces domaines ?»
« Que le lit conjugal soit honoré de tous », dit le texte de Hébreux 13 :4.
La prévention consiste à revenir aux valeurs bibliques
. Revenir à Dieu
. Suivre ses enseignements et ses principes qu'il a établis pour.notre bien.
S'ils ne veulent pas nous écouter, s'ils veulent vivre leurs propres expériences, continuons de les aimer, de les avertir, de prier pour eux.
- Nous devons aussi entourer nos hères ou soeurs qui, vivant dans le désarroi, seraient peut-être tentés de chercher « l'amour » ailleurs que dans les règles établies par Dieu.
- Nous devons tous être vigilants. « Que celui qui est debout prenne garce de ne pas tomber». « Car le Diable rôde, cherchant qui il dévorera. »
Un remède à la maladie même ?
- Cependant, le sidaïque, qu'il soit responsable ou pas de sa maladie, doit savoir que Christ a porté sur Lui tout le poids de ses péchés, de ses souffrances quelles qu'elles soient (Ésaïe 53), qu'il peut et veut pardonner toutes ses fautes, qu'il veut l'aider à porter son fardeau.
Comme tout être humain, le sidaïque doit venir au Sauveur, se saisir de cette main qui lui est tendue pour lui donner la vraie vie et la paix du coeur. Et alors, un jour, là-haut, auprès de son Seigneur, il jouira pour toujours d'une totale délivrance de ses maux. Ses souffrances n'existeront plus. Ce sera le bonheur éternel.
Comment vivra le sidaïque qui revient à Dieu ?
Car ses souffrances seront les mêmes, le risque de contagion sera tout aussi présent...
Devra-t-il toujours mener une vie chaste ? Ce n'est pas à nous de juger. Cependant, il devra toujours agir dans les limites que Dieu a instituées, d'un commun accord avec son conjoint et avec les précautions préconisées.
Certes, sa vie sera difficile, les conséquences seront là, mais il aura toujours pour Ami et appui son Sauveur, le Seigneur Jésus en attendant sa totale délivrance.
Quelle doit être notre attitude ?
- Nous n'avons pas à rejeter le sidaïque.
C'est le péché qui est condamné. Attention, ne nous posons pas en juges face à quelqu'un atteint de cette maladie, car qui sommes-nous ?
«Que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre » dira le Seigneur aux pharisiens qui accusaient la femme adultère. Nous devons aimer le sidaïque quel qu'il soit, responsable ou pas de sa maladie. Nous devons lui tendre la main, lui témoigner de la compassion, lui montrer l'amour de Dieu, l'amener à Jésus, prier pour lui et l'entourer.
R. P.
Extrait de «LE REVERBERE»
Bonne Nouvelle 6/94
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