Eu égard à notre vie éternelle, notre conduite actuelle aura des effets incalculables. Grâce à la lumière du Saint-Esprit sur les prophéties concernant les événements actuels, nous savons que le retour du Seigneur est très proche. Je me permets de vous rappeler le texte de Jérémie 1, 11-12 que nous avons déjà commenté dans nos Nouvelles d'Israël du mois d'avril:
«La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots: Que vois-tu, Jérémie? Je répondis: Je vois une branche d'amandier. Et l'Eternel me dit: Tu as bien vu; car je veille sur ma parole, pour l'exécuter». A ce propos, voici deux annotations différentes:
L'amandier est un arbre à la floraison précoce dont le nom rappelle, en langue hébraïque, le verbe «veiller». Ainsi, entre la vision et son interprétation se trouve un jeu de mots.
L'amandier - son nom signifie en hébreu «le vigilant» ou «celui qui prend confiance» - est le premier arbre à se réveiller de son sommeil hivernal, et à pousser des fleurs.
Nous avions aussi relevé que précisément dans la quarantième année de l'Etat d'Israël, les amandiers y avaient fleuri deux mois plus tôt que d'habitude. Une allusion claire de la nature a l'accélération actuelle de l'accomplissement de la parole prophétique de Dieu.
Mais la proximité du retour du Seigneur apparaît aussi dans la deuxième question du Seigneur à Jérémie: «La parole de l'Eternel me fut adressée une seconde fois, en ces mots: Que vois-tu? Je répondis: Je vois une chaudière bouillante, du côté du septentrion. Et l'Eternel me dit: C'est du septentrion que la calamité se répandra sur tous les habitants du pays. Car voici, je vais appeler tous les peuples (ou: les troupes) des royaumes du septentrion ... » (Jé. 1, 13-15).
Incontestablement, nous nous trouvons ici, comme dans d'autres textes, devant une double prophétie: D'abord, elle revêt un caractère sérieusement menaçant. La chaudière bouillante du septentrion est l'image saisissante des puissances de guerre ennemies venant du nord pour exécuter le jugement divin sur Jérusalem et Juda. Cette prophétie a été accomplie il y a bientôt 2'500 ans. Quant à la force ennemie du nord, la Parole ne précise pas s'il s'agit des Babyloniens. L'annonce de la catastrophe précède de loin le déroulement des événements historiques, de façon à ce que Jérémie lui-même ne pouvait présager que Dieu se servirait du roi de Babylone comme instrument de Son jugement. Il suffit de savoir que c'est le Seigneur qui suscite les «royaumes du nord». Sur Son appel, ils viennent raser ce que Lui-même a planté. Nous lisons en Jérémie 45, 4: «Dis-lui: Ainsi parle L'ETERNEL: Voici, ce que j'ai bâti, je le détruirai; ce que j'ai planté, je l'arracherai, savoir tout ce pays».
Or, ces jugements étaient une conséquence de l'idolâtrie à laquelle s'adonnait le peuple.
«Je prononcerai mes jugements contre eux, a cause de toute leur méchanceté, parce qu'ils m'ont abandonné et ont offert de l'encens à d'autres dieux, et parce qu'ils se sont prosternés devant l'ouvrage de leurs mains» (Jé. 1, 16).
Jugement sur l'Union soviétique
Historiquement, tout cela s'est réalisé. A présent, après des millénaires, nous attendons le dernier accomplissement, qui pourrait avoir lieu à chaque instant. Contrairement à la prophétie de Jérémie 1, 13-15 mentionnée plus haut, celle d'Ezéchiel sur le même thème donne des précisions quant aux noms des puissances septentrionales:
«La parole de L'ETERNEL me fut adressée, en ces mots., Fils de l'homme, tourne ta face vers Gog, au pays de Magog, vers le prince de Rosch, de Méschec et de Tubal, et prophétise contre lui! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur, L'ETERNEL: Voici, j'en veux à toi, Gog, prince de Rosch, de Méschec et de Tubal! Je t'entraînerai et je mettrai une boucle à tes mâchoires; je te ferai sortir, toi et toute ton armée ... » (Ez. 38, 14).
En outre, il ne s'agira plus, dans ce dernier accomplissement, de jugements sur Juda, c'est-à-dire Israël. Au contraire:
«Et toi, fils de l'homme, prophétise contre Gog! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur, L'ETERNEL: Voici, j'en veux à toi, Gog, prince de Rosch, de Méschec et de Tubal! Je t'entraînerai, je te conduirai, je te ferai monter des extrémités du septentrion, et je t'amènerai sur les montagnes d'Israël. J'abattrai l'arc de ta main gauche, et je ferai tomber les flèches de ta main droite. Tu tomberas sur les montagnes d'Israël, toi et toutes tes troupes, et les peuples qui seront avec toi; aux oiseaux de proie, à tout ce qui a des ailes, et aux bêtes des champs je te donnerai pour pâture. Tu tomberas sur la face de la terre, car j'ai parlé, dit le Seigneur, L'ETERNEL» (Ez. 39,1-5). Le verset 23 du chapitre 38 nous révèle la raison de l'effondrement du communisme mondial sur les montagnes d'Israël:
«Je manifesterai ma grandeur et ma sainteté, je me ferai connaître aux yeux de la multitude des nations, et elles sauront que je suis L'ETERNEL».
En soulignant au chapitre 38, 8-9 l'époque de ce dernier accomplissement, Ezéchiel confirme qu'il s'agit ici du second et dernier accomplissement de la vision de Jérémie:
«Après bien des jours, tu seras à leur tête; dans la suite des années, tu marcheras contre le pays dont les habitants, échappés à l'épée, auront été rassemblés d'entre plusieurs peuples sur les montagnes d'Israël longtemps désertes; retirés du milieu des Peuples, ils seront tous en sécurité dans leurs demeures. Tu monteras, tu t'avanceras comme une tempête, tu seras comme une nuée qui va couvrir le pays, toi et toutes tes troupes, et les nombreux peuples avec toi».
Cette invasion subite de l'Union soviétique et ses satellites est imminente. Depuis longtemps déjà, elle est entrée dans le domaine du possible. Peut-être sera-ce le retrait de l'Afghanistan qui provoquera la fuite en avant. Cependant, ce retrait peut aussi avoir lieu avant - qu'importe, d'une manière ou d'une autre, ils attaqueront Israël en raison de leur haine contre le Seigneur et contre Son Oint:
«Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils et les princes se liguent-ils avec eux contre l'Eternel et contre son oint? - Brisons leurs liens, délivrons-nous de leurs chaînes! - Celui qui siège dans les cieux rit, le Seigneur se moque d'eux. Puis il leur parle dans sa colère, il les épouvante dans sa fureur» (Ps. 2, 25).
Dans ce contexte, il est remarquable de constater que, pour l'Union soviétique, il y a toujours plus de motifs pouvant justifier une attaque d'Israël. Ces motifs sont comme des boucles à leur mâchoire (cp. Ez. 38, 4). A ce propos, voici un article récent:
«Après un certain laps de temps, qui permit à Israël de fabriquer des bombes atomiques, les israéliens ont maintenant aussi réussi la construction de fusées-porteuses correspondantes, ayant une portée de 1'500 kilomètres environ. C'est alarmant pour les Soviétiques, dont les centres industriels orientaux se trouvent actuellement dans le rayon d'action de cette arme précise. Dans ses émissions radiophoniques, le Kremlin affirme se trouver en danger de mort et parle de répercussions graves.
Des connaisseurs de la politique militaire soviétique n'excluent pas un coup préventif des Soviets contre le centre nucléaire israélien (les projectiles sont fabriqués dans le désert du Néguev). Ils rappellent l'attaque surprise israélienne, il y a 6 ans, sur le projet irakien du réacteur de recherche atomique Osirak' près de Bagdad, qui a été entièrement détruit. Depuis que les Etats du Golfe ont pris connaissance de l'existence des fusées-porteuses israéliennes, qui représentent pour eux également une menace, il règne aussi chez eux un climat d'alarme. On se consulte avec Moscou.»
Un autre motif est la révolte des Arabes contre Israël. En effet, selon Ezéchiel 38, 13, les Arabes réagiront très positivement lorsque l'Union soviétique et ses satellites se prépareront à l'attaque contre Israël:
«Séba (l'Arabie) et Dedan, les marchands de Tarsis et tous leurs lionceaux, te diront: Viens-tu pour faire du butin ... ?» N'est-il pas bouleversant de vivre actuellement l'accomplissement de ces événements?! Nous en connaissons l'issue, selon ce qui est écrit, par exemple, en Joël 2, 20-2 1:
«J'éloignerai de vous l'ennemi du nord, je le chasserai vers une terre aride et déserte, son avant-garde dans la mer orientale (la Mer morte), son arrière-garde dans la mer occidentale; et son infection se répandra, sa puanteur s'élèvera dans les airs, parce qu'il a fait de grandes choses (ou: parce qu'il s'est élevé). Terre, ne crains pas, sois dans l'allégresse et réjouis-toi, car L'ETERNEL fait de grandes choses!»
Cela se prépare. Nous savons aussi que pendant ce laps de temps, l'enlèvement peut avoir lieu à chaque instant. Sera-ce cette année?
Quelle doit alors être notre conduite?
En Luc 19, 13, le Seigneur nous exhorte: « Travaillez jusqu'à ce que je revienne» (trad. allemande). Et Paul d'écrire: «Rachetez le temps, car les temps sont mauvais!» (Ep. 5, 16). Il existe deux extrêmes négatifs dans le comportement des gens face au retour subit du Seigneur. D'une part, celui décrit en Luc 12, 45-46:
«Mais, si ce serviteur dit en lui-même: Mon maître tarde à venir; s'il se met à battre les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s'enivrer, le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s'y attend pas et à l'heure qu'il ne connaît pas, il le mettra en pièces, et lui donnera sa part avec les infidèles».
Il est intéressant de constater la déchéance croissante de cet homme. C'est l'apostasie d'aujourd'hui. D'abord, l'homme dit en son coeur: «Mon maître tarde à venir». Certes, contrairement aux moqueurs, il ne nie pas que le retour du Seigneur soit une réalité. Seulement, il se dit que «cela pourra aller longtemps encore»! Là où , dans un esprit de tiédeur et de demi-mesure, l'attente persévérante de la venue proche du Seigneur s'estompe, le mal s'installe. Sans réfléchir, l'homme s'adonnera à ses penchants égoïstes, autoritaires et ambitieux. «Battre, manger, boire» sont les caractéristiques de cet enfant de Dieu qui fait ce qu'il veut, qui répand autour de lui des paroles empoisonnées, qui oublie la purification de ses anciens péchés et qui s'amasse des trésors sur cette terre. Cet homme-là sera pris à l'improviste par la subite apparition de Jésus-Christ. A ce sujet, je pense à Luc 12, 40:
«... car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas».
L'élément surprise fait inséparablement partie de l'enlèvement, comme d'ailleurs de la vie selon l'Esprit en général. Ainsi, par exemple, toute nouvelle naissance surprend, étonne: «Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit» (Jn. 3, 8).
Les hommes ne peuvent arrêter le vent. Il souffle où il veut. De même, jamais l'oeuvre du Saint-Esprit ne peut être enfermée dans des méthodes logiques ou rationnelles. Ce n'est pas selon nos conceptions que le Seigneur se manifeste. Sinon, Il n'aurait pas dit: «Veillez». « Vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas».
L'apparition du Seigneur se fera à un moment absolument illogique: précisément à celui où nous L'attendrons le moins. C'est pourquoi Jean, dans sa première lettre, écrit:
«Et maintenant, petits enfants, demeurez en LUI, afin que, lorsqu'il paraîtra, nous ayons de l'assurance, et qu'à son avènement, nous n'ayons pas la honte d'être éloignés de lui» (I Jn. 2, 28).
Je le répète: Le Seigneur Jésus ne viendra pas au moment qui nous semblera favorable. Au contraire, Il viendra lorsque nous L'attendrons le moins. Voilà pourquoi cet appel si pressant de demeurer avec et en JESUS! La traduction allemande d'Albrecht l'exprime plus concrètement encore:
«Et maintenant, chers enfants, demeurez en LUI! Alors, lorsqu'il paraîtra, nous aurons une joyeuse assurance, et nous ne devrons pas, lors de son avènement, nous retirer de LUI avec honte et déshonneur».
Nous voilà au coeur de ce que Jésus dit Lui-même en Matthieu 7, 23: «... retirez-vous de moi!»
D'autre part, il existe un autre extrême, exactement opposé au premier. En effet, beaucoup de croyants disent: «Puisque le Seigneur vient très prochainement, je ne fais plus rien». Bien que les signes de Sa venue proche soient évidents, nous devons savoir ce que pense le Seigneur d'une telle attitude intérieure face à Son retour:
«Il en sera comme d'un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs, et leur remit ses biens. Il donna cinq talents à l'un, deux à l'autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité, et il partit. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents. De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres. Celui qui n'en avait reçu qu'un alla faire un creux dans la terre, et cacha l'argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint, et leur fit rendre compte. Celui qui avait reçu les cinq talents s'approcha, en apportant cinq autres talents, et il dit: Seigneur, tu m'as remis cinq talents; voici, j'en ai gagné cinq autres. Son maître lui dit: C'est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître. Celui qui avait reçu les deux talents s'approcha aussi, et il dit: Seigneur, tu m'as remis deux talents; voici, j'en ai gagné deux autres. Son maître lui dit: C'est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître. Celui qui n'avait reçu qu'un talent s'approcha ensuite, et il dit: Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n'as pas semé, et qui amasses où tu n'as pas vanné j'ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre; voici, prends ce qui est à toi. Son maître lui répondit: Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, et que j'amasse où je n'ai pas vanné il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j'aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt. Otez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas, on ôtera même ce qu'il a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents» (Mt. 25, 14-30). A ce propos:
Que signifient les talents et les dons que Dieu nous a confiés?
Nous croyons qu'il s'agit là de tous les dons naturels et surnaturels dont Dieu nous a gratifiés. Concernant les dons naturels, nous pensons aux privilèges d'une bonne santé dont dépendent notre force et la capacité de la pensée, de l'émotion et de la volonté.
Conséquence: il ne suffit pas d'attendre le retour du Seigneur et Son jugement. Le croyant est appelé, pendant sa vie terrestre, à travailler et à faire valoir les dons reçus. Il n'existe pas de formation plus excellente que celle de la fidélité dans les petites choses. C'est une éducation plus élevée, meilleure, plus profonde que celle de toutes les hautes écoles du monde, de toutes les facultés de pensée. La fidélité dans la prière, dans la lecture de la parole de Dieu, dans la profession, dans le ministère spirituel, dans le travail pour Dieu - tout cela fait progresser! Le Seigneur attend de chacun de nous la fidélité jusqu'à ce qu'Il revienne! «Travaillez (vers. all. de Luther; français: Faites-les valoir) jusqu'à ce que je revienne» (Luc 19, 13)!
Remarquez que la différence de la somme des talents indique la diversité des prédispositions, des facultés et des dons des serviteurs. Or, l'important n'est pas le don en lui-même, mais la façon dont le serviteur l'aura valorisé. En outre, les talents représentent aussi les biens matériels qui nous sont confiés!
Le Seigneur ne demande pas à tout le monde la même chose. A l'un, Il a confié beaucoup. A l'autre moins! N'est-ce pas une injustice de la part du donateur? Nullement, car dans cette parabole, l'importance n'est pas centrée sur les dons, mais sur l'application et la réalisation de ceux-ci. Ici, la justice du Seigneur ne fait aucun doute! Jamais le Seigneur ne demandera à quelqu'un au-delà de ce qu'il est capable de faire. L'essentiel n'est pas la différence entre les deux premiers serviteurs, mais le contraste dans lequel se trouve le troisième face aux deux premiers:
Les deux premiers serviteurs ont ajouté cent pour cent à ce que le Seigneur Jésus leur avait confié. Le dernier a caché son talent dans la terre, manquant ainsi l'occasion de le faire valoir. Il a sûrement pensé de temps à autre: Il faut absolument que je fasse ceci ou cela ... Il avait de bonnes intentions, mais il n'agissait pas.
C'est la terrible illusion dans laquelle vivent aussi tous les individualistes qui pensent être à l'abri de toute atteinte. Leur vie spirituelle intérieure fait naufrage. Par contre, se donner aux autres dans un service empreint d'amour n'affaiblit pas notre richesse spirituelle, mais au contraire l'augmente. Celui qui vit pour les autres, évite la maladie de l'égocentrisme pieux. Ainsi, le principe de la vie spirituelle et intellectuelle décrit en Luc 19, 26: «... on donnera à celui qui a, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a», se réalisera. Le disciple de Jésus ne possède qu'en donnant, car il n'a rien reçu pour lui-même. A celui qui ne donne rien, on prendra même ce qu'il a, parce qu'il ne donne pas.
Autant cette parole touche chaque disciple personnellement, autant elle condamne tout individualisme. Le disciple de Jésus ne doit pas rester seul. Il est destiné à la communion. C'est pourquoi, cette parabole parle aussi de l'Eglise et de son ministère dans le monde. A cet effet, le Seigneur nous a accordé divers dons naturels, surnaturels et spirituels comme, par exemple, celui de prédicateur, de musicien, de chanteur, de pasteur, de la miséricorde ou encore du travail pratique. Celui qui n'investit pas totalement pour le Seigneur tous les dons reçus, mais ne le fait que de façon limitée ou même pas du tout, est un serviteur paresseux et infidèle. Raison pour laquelle le Seigneur exhorte avec insistance: «Travaillez jusqu'à ce que je revienne»!
Cette parabole si sérieuse montre encore une fois aux disciples qui, lors du retour du Seigneur, sera élevé et qui sera rejeté, Il y a simultanéité entre la plus grande promesse et les plus terribles jugements. Ne négligeons pas le présent dans lequel nous nous trouvons, car il en va de la gloire extraordinaire de notre avenir, lors du retour du Seigneur, dont tout croyant né de nouveau peut se réjouir. Il ne faut pas, a cause de l'attente de la venue du Seigneur, oublier la fidélité dans les petites choses quotidiennes! C'est de cette attitude-là que la fausse doctrine des Adventistes est née.*
Dans notre parabole, le maître, qui part pour un voyage (Mt. 25, 14-30), confie ses biens à trois serviteurs. Au premier cinq talents, au second deux talents et au troisième un seul talent. Un talent représente la somme d'environ 5'000 francs. Le maître dont parle la parabole s'absente pendant un temps assez long. Il se fait attendre. Personne ne sait quand il reviendra. Puis, il est dit avec précision: « Longtemps après, le maître ... revint» (v. 19). A son arrivée, il juge le travail de ses serviteurs: Le premier a doublé ses cinq talents, ce qui fait une somme de 50'000 francs. Le deuxième aussi a su faire valoir du double ses deux talents, ce qui lui fit 20'000 francs. Le troisième serviteur n'a rien perdu, mais il n'a rien gagné non plus. Il n'a donc pas travaillé. Pour les deux premiers, le verdict fut le même. Ils peuvent «entrer dans la joie de leur maître». Par contre, la sentence du Seigneur sur le troisième serviteur est accablante.
Jésus fait ressortir le fait que ce serviteur infidèle, qui avait enfoui son talent dans la terre, se justifia d'avoir manqué à son devoir par peur de la dureté de son maître. Or, seul celui qui n'a pas d'amour peut parler ainsi. L'amour pourrait-il refuser quelque chose au Seigneur? L'amour pourrait-il reprocher au Seigneur de demander trop, et que Ses commandements sont une charge? Comment être bénéficiaire de la vie et de la gloire éternelle, lors du retour de Jésus, si notre coeur fait des reproches à Dieu, si nous nous plaignons sans cesse de notre pauvreté et d'être les seuls à subir tous les malheurs? La crainte que prétexte le serviteur n'est pas vraiment de la crainte, mais du mépris impudent à l'égard du Seigneur! Car, c'est mentir que d'avoir pour excuse le fardeau et le poids du commandement de la fidélité! Jamais, le Seigneur ne demande trop à Ses disciples! C'est vous qui demandez trop au Seigneur par votre éternelle «demi-mesure», votre dévouement partiel! Quand voulez-vous enfin déterrer de votre refuge personnel les talents que le Seigneur vous a confiés, et les faire valoir? Du reste, nous voyons ici un terrible parallèle avec Acan qui, lui aussi, avait enterré ce qui appartenait au Seigneur (Jos. 7, 19-23):
«Josué dit à Acan: Mon fils, donne gloire à l'Eternel, le Dieu d'Israël, et rends-lui hommage. Dis-moi donc ce que tu as fait, ne me le cache point. Acan répondit à Josué, et dit: Il est vrai que j'ai péché contre l'Eternel, le Dieu d'Israël, et voici ce que j'ai fait. J'ai vu dans le butin un beau manteau de Shinear, deux cent sicles d'argent, et un lingot d'or du poids de cinquante sicles; je les ai convoités, et je les ai pris; ils sont cachés dans la terre au milieu de ma tente, et 1 ' argent est dessous. Josué envoya des gens, qui coururent à la tente; et voici, les objets étaient cachés dans la tente d'Acan, et l'argent était dessous. Ils les prirent du milieu de la tente, les apportèrent à Josué et à tous les enfants d'Israël, et les déposèrent devant l'Eternel». Par quatre fois dans ce texte est mentionné le mot tente - l'abri privé d'Acan.
Ces choses sont arrivées lorsque, lors de la prise de Jéricho, on commença à compter les années de Jubilé. Le Seigneur avait ordonné expressément:
«Tout l'argent et tout l'or, tous les objets d'airain et de fer, seront consacrés à l'Eternel, et entreront dans le trésor de l'Eternel» (Jos. 6, 19).
Acan s'était approprié les précieux objets pour en faire un usage personnel, et les avait enfouis dans sa tente, au lieu de les consacrer au Seigneur. Par cet acte, tout Israël s'est trouvé sous l'interdit. Ce qui aurait dû servir à la bénédiction et à la gloire du Seigneur, était devenu malédiction parce que, à l'exemple du serviteur infidèle dans le Nouveau Testament, Acan se l'était approprié personnellement et l'avait enterré «dans sa tente».
Vous avez «enfoui sous la terre», «dans votre tente» vos merveilleux dons et talents que vous devriez consacrer au service du Seigneur. Votre vie privée a la priorité sur les affaires du Seigneur! C'est ainsi que vous volez les talents que le Seigneur vous a confiés pour Sa gloire. Vous murmurez, le temps passe et - Jésus revient bientôt! Vous n'entendez plus que très faiblement Son appel: «Travaillez jusqu'à ce que je revienne»! Et, contrairement à cet appel, vous travaillez toujours moins et vous criez toujours plus fort vos nombreuses activités. L'heure de Sa venue est très proche. Voulez-vous paraître devant le Seigneur les mains vides? Qu'avez-vous fait de vos talents, de vos mines?
Si le calcul est juste, nous nous trouvons depuis l'histoire d'Acan, c'est-à-dire depuis la prise de Jéricho, dans la 70ème année de Jubilé - soit 70 fois 50 = 3'500 ans plus tard. Cette année sera peut-être la dernière. Notre Seigneur vient! Comment vous trouvera-t-Il? «Travaillez jusqu'à ce que je revienne»! En Luc 12, 43-44, Jésus déclare:
«Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi! Je vous le dis en vérité, il l'établira sur tous ses biens»!
Nous trouvons une parabole semblable en Luc 19, 11 et ss, où, au lieu des talents, le Seigneur parle de mines:
«Un autre vint, et dit: Seigneur, voici ta mine, que j'ai gardée dans un linge». C'est l'autre version de l'enfouissement. Le linge (plus exactement: suaire) est une illustration des propres oeuvres - les biens du Seigneur camouflés par ses propres efforts.
«Car j'avais peur de toi, parce que tu es un homme sévère,- tu prends ce que tu n'as pas déposé, et tu moissonnes ce que tu n'as pas semé. Il lui dit: Je te juge sur tes paroles, méchant serviteur,tu savais que je suis un homme sévère, prenant ce que je n'ai pas déposé, et moissonnant ce que je n'ai pas semé: pourquoi donc n'as-tu pas mis mon argent dans une banque, afin qu'à mon tour je le retire avec un intérêt? Puis il dit à ceux qui étaient là: Otez-lui la mine, et donnez-la à celui qui a les dix mines. Ils lui dirent: Seigneur, il a dix mines. - Je vous le dis, on donnera à celui qui a, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a» (Luc 19, 20-26).
Les trois serviteurs n'ont pas tous exécuté avec fidélité l'ordre de leur maître pendant son absence. Face aux deux serviteurs, qui représentent la classe des ouvriers fidèles, se trouve un troisième, qui avait enveloppé dans un linge, la mine que le maître lui avait confiée - il avait pris ses propres efforts plus au sérieux que ce que le Seigneur lui avait confié. Ensuite, pour se justifier, il employa la même argumentation que le troisième serviteur de Matthieu 25, 24-25, mais dans une succession de pensée renversée. Dans l'Evangile de Matthieu, le point de départ est l'intransigeance du maître. Ici, en Luc 19, la mise en dépôt inactif de l'argent provient de la crainte du serviteur qui dit avant tout autre chose: «Voici ta mine». En rendant au maître ce qui lui appartient, il confesse en même temps avoir caché la mine dans un linge. Son excuse est hypocrite dans la mesure où, à la place de sa paresse, il fait prévaloir la sévérité de son maître. Voici typiquement l'homme actuel: C'est toujours la faute de l'autre!
Certes, aujourd'hui vous pouvez encore faire semblant, vous pouvez vous cacher derrière cette fleur de rhétorique: «Je n'ai pas le temps, je ne peux pas; demain, demain, mais pas aujourd'hui». Or, quand Jésus reviendra, Lui qui aujourd'hui vous dit: «Travaillez jusqu'à ce que je revienne», vous ne pourrez plus faire semblant, votre état de serviteur infidèle sera mis au jour! C'est pourquoi, n'attendez plus, consacrez-vous immédiatement au service du Seigneur. Donnez-Lui tous vos talents, avant qu'il ne soit trop tard.
* A l'époque, un groupe de croyants attendait le retour de Jésus-Christ pour le 22 octobre 1844. Dans cette perspective, beaucoup d'entre eux vendirent leurs biens. Mais le Seigneur ne vint pas . Alors, on trouva une solution élégante au problème: Parmi ce groupe de croyants, une femme, Mme E. G. White, eut une vision. Elle vit, dans le lieu Très-Saint, une arche en or, et les dix commandements gravés sur deux tables en pierre. «Les quatre commandements sur la première table brillaient fortement. Mais le quatrième - celui du Sabbat - brillait davantage encore. C'est pourquoi ce commandement doit être accompli pour la gloire du Saint Nom de Dieu. Un cercle lumineux entourait ce commandement». «J'ai vu que Dieu n'a pas changé le jour du Sabbat, car Lui-même ne change jamais. Non, c'est la papauté qui a mis le septième jour à la place du premier, car elle a changé les temps et la loi». «J'ai vu que le saint Sabbat forme le mur de séparation entre le vrai Israël de Dieu et les incrédules, et que le Sabbat est le point principal qui réunira les saints bien-aimés de Dieu qui attendent». Cette vision fut le moyen d'instituer le Sabbat comme le commandement central de Dieu. C'est ainsi que la doctrine des Adventistes est née.
Wim Malgo
Nouvelles d'Israël Mai 1988