«Le ministère de la parole de la femme»
Après une intensive étude de la Bible, les Eglises Presbytériennes d'Australie viennent d'abolir le ministère de femmes-pasteurs, pourtant accepté en 1974. En Allemagne on attend la décision de l'Union des Eglises Baptistes et d'une partie des
Assemblées de Frères, avec ses 86 500 membres en 1 000 églises. En pays francophones les débats ne sont pas clos, mais un petit pas vient d'être franchi. Mais vers où?... Les éleveurs protègent le menu bétail contre rapace, renard, serpent par
un «grillage à triple torsion». L'apôtre Pierre parle de passages difficiles chez l'apôtre Paul ( II Pierre 3:16) dont certaines gens «tordent le sens». Mais, à l'inverse du grillage à triple torsion, qui protège, le sens tordu des Ecritures ouvre la porte à tous les ravages de l'Ennemi.
Un navrant modèle en est fourni par un pasteur, dans la quarantaine, dont le nom a peu d'importance mais qui appartient à l'une des plus cotées confessions évangéliques de France.
Cette thèse lui valut fin 91 le Doctorat en Théologie avec félicitations unanimes du Jury, ce qui peut l'amener à former nos pasteurs de demain!
Il a rédigé lui-même un résumé de sa thèse. C'est lui que nous citons, en italique et entre guillemets.
l. Torsion au niveau des mots.
l Cor. l 1 : 2-16. Rappel: un seul mot grec, «kephalê» y est toujours traduit par Chef, ou tête, au sens propre ou figuré. «Tête ne parle absolument pas d'autorité, mais d'origine, de source. » Au contraire, voici comment rétablit la vérité un professeur de théologie évangélique nullement suspect d'anti-féminisme:
«(Cette thèse) peut être réfutée sans qu'aucune miette de crédit lui reste...
Nous avons décidé de faire une enquête exhaustive... Le sens d'ORIGINE pour «kephalê» ne se recommande nulle part; celui de chef est possible partout... Il est finalement frappant que dans tous les autres passages où Paul traite du rapport entre l'homme et la femme, il parle de subordination... En pulvérisant une proposition mal fondée, nous espérons surtout montrer qu'on ne peut faire dire à l'Ecriture n'importe quoi».
H. Blocher (Ichthus No 85).
«Si la femme est appelée aide, cela parle... d'un pouvoir de la femme sur l'homme. »
Au contraire, il est plus naturel de comprendre que l'homme a un pouvoir sur son aide. (Gen. 2:18). Surtout que la femme a été tirée de l'homme et créée à cause de l'homme (1 Cor. l 1 :8-9).
« Le verset 10... dit que la femme possède autorité sur la tête, cette tête étant nulle autre que l'homme. »
Au contraire! Comment n'avoir pas reconnu qu'au verset 3 seulement, l'Ecriture emploie les 3 fois TETE au sens figuré alors qu'à partir du verset 4, TETE a toujours le sens propre de partie du corps de l'homme ou de la femme. Ce jeu de mots fut compris de tout temps.
Sinon, la conclusion viendrait comme un cheveu sur la soupe: «C'est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir une autorité sur l'homme (son origine, sa source)»! L'absurdité friserait le ridicule!
Donc, même si le verset 10 est difficile, il dit évidemment que la femme doit avoir sur sa propre tête de quoi signifier un pouvoir; et non pas exercer sur l'homme un pouvoir, une autorité.
«Le verset 12 parle d'ailleurs d'une égalité parfaite: l'homme et la femme viennent de Dieu. »
Égalité parfaite? N'est-ce pas encore forcer le sens des mots, «aller au-delà de ce qui est écrit» 1 Cor. 4:6?
Résultat. Par une simple torsion des mots on parvient à faire dire à la Parole inspirée de Dieu, jusqu'à 100% du contraire de ce qu'elle proclame en réalité, et à enseigner aux enfants de Dieu à faire de même.
C'est pire que de l'annuler (Marc 7:13). Et pire que la prétendue réciprocité que des sous-titres et commentaires insinuent à la soumission dans Eph. 5:22 - 6:9. Sur un point la clarté apostolique est éblouissante: il existe trois chefs: Dieu, Christ, l'homme.
Quant à l'autorité respective, elle doit être visiblement distinguée sur la tête de quiconque «prie ou prophétise» (v. 4 à 10).
2. Torsion au niveau de l'auteur.
l Cor. 1 4:34 s.
«A première lecture ce passage semble interdire la parole à la femme dans l'église. . . l Cor. 14:34 s. est une citation de ce qui se disait à Corinthe. . .Paul s 'oppose en fait à cette règle. Il ne fait que la citer pour ensuite la rejeter. »*
En toute interprétation il faut préférer le sens le plus simple et naturel, si le texte a un sens en lui-même et dans le contexte: règle élémentaire, honnête, universelle. Mais voilà qu'une nouvelle «méthode», où chacun ajoute des guillemets où bon lui semble, se répand chez traducteurs et commentateurs.
Si la révélation écrite de Dieu ne fournit pas de guillemets pour des mots éventuellement rapportés par Paul, c'est que nous pouvons nous en passer sans dommage. Ne faut-il pas plus de foi pour croire à de telles hypothèses que pour croire la Parole sur parole? Une supposition peut être hasardée, mais jamais pour inverser les rôles (pas plus que pour attribuer aux démons ce qui venait de Jésus).
A ce titre chacun a vite fait de se débarrasser de tout verset gênant. Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage. C'est tout simplement la critique moderniste larvée. Un enfant dit un jour: Papa! pourquoi Paul dit-il le contraire de ce qu'il veut dire?
Devinez la réponse!
«Ce n'est pas à Corinthe que le christianisme a vu ses débuts».
Oh non! C'est en Palestine précisément, sans «pouvoir de la femme sur l'homme», ni égalitarisme. Même des membres du jury ont trouvé l'argument fragile, expéditif. Et que rien n'autorisait à dire que Paul, dans deux longues phrases, citait une opinion opposée; qu'il n'y avait de sa part ni césure, ni clin d'oeil; que quand Paul cite, il le fait explicitement.
3. Torsion au niveau de l'intéressée.
l Tim. 2: 8-15.
«La femme qui ne devait pas enseigner était celle qui n'avait pas encore fini d'apprendre, et qui était influencée par les hérésies. »
Restriction mentale de Paul? Autrement dit tête-à-queue? Selon notre nouveau docteur, la femme non-hérétique peut enseigner en fin d'apprentissage. Principe habituel pour les hommes. Reste à définir à partir d'où un enseignant ou docteur est influencé par une hérésie! Torsion 3.
«Que les hommes et les femmes se soumettent aux autorités. Les hommes doivent manifester cette volonté de se soumettre par des prières. . . Les femmes aussi».
Par simple glissement ou dérapage, l'attention est déviée des interdictions apostoliques, vers l'ordre de prier, ramené du contexte, valable pour les deux sexes naturellement. Un simple nivellement doit chasser le «avec une entière soumission»
du verset 1 1.
Les 3 vraies motivations inspirées sont masquées:
1 . «Comme il convient à des femmes qui font profession de servir Dieu» verset 10.
2. «Car Adam a été formé le premier» verset 13.
3. «C'est la femme qui, séduite, s'est rendue coupable» verset 14.
Et à ces trois motifs on substitue trois bons conseils:
- que la femme finisse d'apprendre,
- qu'elle repousse l'influence des hérésies,
- qu'elle manifeste sa soumission aux autorités civiles par des prières.
On y trouve même quelques paroles bibliques, mais à quoi bon, si c'est pour chasser d'autres paroles de Dieu. Pour être antique, le procédé n'en est pas moins fâcheux, face à un texte sacré si formel:
«Je veux aussi» verset 9.
«Je ne permets pas» verset 12.
A côté de louanges qui vont de soi pour 636 pages rédigées en huit années, le jury a relevé: l'acharnement, l'érudition «presque jusqu'à la nausée» mais aussi des traductions surprenantes ou erronées, du grec, de l'anglais et de l'allemand; des contradictions internes désorientant le lecteur, «obligé plus d'une fois de faire confiance» une fuite vers les nombreuses interprétations, au détriment du texte de Paul; une image préalable de l'apôtre se contredisant d'une épître à l'autre!
Le plus significatif fut l'adjuration finale de ne pas publier la thèse telle quelle, de changer la stratégie de communication pour faire changer les gens! Les «Eglises dites Evangéliques» sont-elles vraiment conduites selon le principe de l'inspiration, ou simplement selon une dogmatique «non-dite»? telle fut la question du jury
avec cet encouragement: il vaut la peine de se battre, d'opérer pour la justice. Mais, de peur de blesser les faibles, n'accepter que des conflits limités.
Quant à nous, disons que toute l'Ecriture s'inscrit en faux contre ce semblant de cohérence dans l'erreur, cette unité à rebours envahissant le monde (évangélique compris, à retardement). Au lieu d'hypothèses fragiles, d'autorité de la femme, proclamons celle du Seigneur, de Sa Parole immuable et de l'Esprit Saint. Il en est comme du péché: un mauvais départ entraîne des réactions en chaîne. Prions pour ces hommes et ces femmes qui conditionnent les églises et les pasteurs de demain... et d'aujourd'hui.
«Ta grande érudition te fait déraisonner»!
«lls veulent être docteurs de la loi et ne comprennent...»
«Ce que je vous écris est un commandement du Seigneur, et si quelqu'un l'ignore, c'est qu'il est ignoré (de Dieu)».
Actes 26:24; 1 Tim. 1:7; 1 Cor. 14: 37-38 (Colombe).
Ch. H
Voir aussi dans La BN 6/91 "L'Art de faire dire à la Bible le contraire de ce qu'elle dit"
La Bonne Nouvelle 4/92
La Bonne Nouvelle - Droit de reproduction: prière de s'adresser au journal