Observe-t-on deux mouvements divergents?

Interrogations suite au récent congrès de Valence sur la Dynamique Cellulaire

 

Le week-end du 23 novembre s'est tenu le deuxième congrès national sur la Dynamique Cellulaire. Une centaine de participants venus de toute la France (Alsace, Bordelais, Côte d'Azur, Touraine, Centre, Lyonnais etc.) a permis de garder une taille humaine à ce congrès. Ce qui est très appréciable. Parmi les intervenants : D et M. Schaerer, A.Rindel, P. Bagnoly, P. Lespect, M. Hausamann, F. Rouméas, A. et A. Baeza,

 

Trois orientation étaient privilégiées :

- Églises cellulaires, dont l'axe est la multiplication des petits groupes.

- Églises en transition, passant d'un schéma d'églises classiques à une dynamique cellulaire.

- Églises de maisons et réseaux d'églises de maisons.

 

A l'évidence, la préoccupation majeure était d'adapter l'église à la mission que le Seigneur lui a donnée: faire des disciples. Si certains ont une réelle vision de l'église cellulaire, d'autres viennent à la recherche de recettes, et il est difficile voire dangereux de répondre à l'attente de personnes qui doivent d'abord trouver dans la prière et la présence de l'Esprit Saint la réponse à leurs interrogations.

La transition de l'église traditionnelle vers l'église cellulaire n'est pas aussi simple qu'il y paraît. Émietter l'esprit qui est dans l'église au niveau de chaque cellule, ne résoudra pas le problème de l'église, même si le nombre de ses membres augmente.

Or, un certain nombre de points abordés dans ce congrès, (la couverture spirituelle de l'église, la cure d'âme, l'enseignement, les ministères, etc.) ont montré clairement que, si la structure est en transition, la mentalité de l'église ne suit pas toujours à la même vitesse, voire ne suit pas tout à fait le même chemin.

Certains points fondamentaux comme la pratique de la Sainte Cène dans le cadre de la cellule sans que la présence d'un pasteur soit requise, sont admis, ce qui montre une acceptation de la pratique de l'évangile tel qu'il nous a été transmis.

Mais on sent néanmoins très clairement le maintien d'une certaine mainmise sur la cellule.

La cellule est là pour amener les gens à Jésus. Le reste lui échappe. Une fois que la personne est évangélisée, tout le reste passe par l'église (pastorat, formation, prière, groupe enfant, actions sociales) Ainsi le « nouveau-né » sera pris en main ailleurs pour sa formation de base, (groupe ABC, EPI) et de nouveau ailleurs pour devenir un chrétien adulte. Il manque là un aspect fondamental: la cellule ne grandit pas, ne se reproduit pas. Elle n'accompagne pas, ne mène pas à la maturité, et ne donne pas naissance à une nouvelle cellule par division cellulaire. On pourrait comparer cela à un couple qui se contenterait de mettre des enfants au monde puis les confierait à d'autres éducateurs, pour les retrouver adultes quelques temps plus tard.

La pastorale, l'enseignement, la cure d'âme sont extérieures à la cellule. Or c'est cela qui crée la famille chrétienne, c'est cela qui tisse les liens fraternels de confiance, de soutien, d'amour, et fait la force de l'unité entre les chrétiens. En ce sens-là, bien des barrières existants dans les églises traditionnelles se retrouvent dans la mise en place de ces cellules. Sous cette forme, la cellule n'est pas un lieu de vie mais de travail chrétien.

Ce qui reste troublant, c'est que cette dynamique cellulaire est apparue en même temps aux deux extrémités de la structure chrétienne. Dans certaines églises qui se divisent en petits groupes, et dans des petits groupes sans églises. Or si la vision est la même - amener les hommes à s'engager personnellement envers Jésus (disciples) - l'esprit est différent, très sensiblement différent, car ce qui sépare ces deux mouvements parallèles est tout simplement la vision de l'église.

Dans le premier cas, la cellule est une extension de l'église, dans le deuxième cas l'église est la réunion des cellules. Cela peut paraître minime, mais il s'agit en fait d'une différence fondamentale qui remet entièrement en cause la lecture et la pratique des Ecritures.

Ainsi les problèmes de la Sainte Cène, du baptême, des ministères et de leur rémunération, de la dîme et des offrandes, de la fonction de diacre, de l'entraide, de l'action, de la louange menée par des baptisés ou des non baptisés, etc. se conçoivent et se résolvent différemment selon qu'ils se situent dans une église ou dans une cellule. La notion d'autorité y est totalement différente.

Les participants qui étaient issus de cellules sans églises, n'ont pas vraiment pu trouver de réponses à leurs interrogations. La séparation entre ces deux mouvements parallèles, s'est surtout ressentie en ce qui concerne les 5 ministères. Ainsi une personne a demandé que faire quand on n'a pas de pasteur, la réponse est évidente pour un membre d'une église : il faut en trouver un &Cette personne est repartie avec sa question... Espérons qu'elle s'adressera au Seigneur qui Lui a la réponse !

Et c'est peut être là que se situe tout l'enjeu de l'église cellulaire. Écouter le Seigneur, vivre la présence du St Esprit, retrouver ce Dieu qui pourvoit quand on est dans le besoin, revenir dans la dépendance de Jésus, pour lui faire toute la place, ne pas compter sur ses propres moyens. Cela les cellules sans églises le vivent, car elles n'avaient rien au départ, et Dieu à pourvu à leur besoin et elles grandissent dans cette dépendance du St Esprit. Leur vision n'est donc pas de construire une église mais de se reproduire en tant que cellule, ou tous les aspects de la vie chrétienne existent, de la sainte cène à l'enseignement. La réunion en église (communauté des croyants) étant un moment de réjouissance, de partage et de fête.

Les églises en transition vers l'église cellulaire ont ce défi devant elle, réapprendre à dépendre du Seigneur. Elles ont besoin d'être encouragées et soutenues dans la prière, afin qu'elles grandissent telle que le veut Notre Seigneur. Les cellules sans églises doivent quant à elles apprendre à vivre la complémentarité avec les autres cellules, elles ont besoin d'être encouragées et soutenues dans la prière afin qu'elles grandissent telles que le veut Notre Seigneur. Aucune des deux voies n'est facile. Mais elles ont la même vision : faire des disciples, le même but : répandre l'évangile de Jésus Christ, et elles ont le même Père.

Il n'y a pas opposition entre église cellulaire et cellules sans églises, mais seulement des voies différentes et complémentaires. Que toutes puissent avancer dans la paix, pour le Service de Dieu.

(MJ, pour voxdei)

(voxdei) ajouté le 17/12/2001

Trouvé sur http://voxdei2.free.fr/infos Point Final - Informations chrétiennes et eschatologiques au quotidien.