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Va et fais de même.

(Luc 10 : 37).

 

Suzi venait de recevoir de sa maman une belle pomme rouge.

Ce que voyant : - « Moi aussi, j'en veux une » ; dit en grognant le petit cousin Pierre. Pierre avait envie d'une pomme simplement, parce que Suzi en avait une. Pierre veut toujours avoir ce que les autres ont. Maussade et autoritaire, il répétait donc : « J'en. veux une aussi ». Sans prendre même la peine de lui répondre, Suzi alla demander une seconde pomme. Elle revint alors, vers. l'enfant volontaire, et, avec un sourire paisible : « Choisis », dit-elle. Puis, très vite, se ravisant : « Non, tiens, prends celle-ci, c'est. la plus belle. »

D'instinct, Suzi avait trouvé dans son coeur, ces deux vérités d'abord, qu'un don n'a de valeur que s'il est fait sans réserve qu'ensuite ce don doit être fait joyeusement, de telle sorte que la joie de celui qui reçoit soit augmentée de la joie de celui qui donne. Ces deux vérités, Suzi, sans hésiter, venait de les mettre en pratique.

Moins généreuse et plus avisée, Suzi se serait tirée d'embarras à meilleur compte. Elle aurait pu refuser de se dépouiller pour l'exigeant Pierre. C'était son droit. Elle aurait pu donner à Pierre, lai moins belle pomme. Qui donc l'en aurait blâmée ? Elle aurait pu enfin s'en tenir à son premier mouvement, se borner à faire choisir espérant, sans se l'avouer, que l'ignorance de Pierre rétablirait la chance de son côté. Le sacrifice, volontairement fait, ne serait, (peut-être Pas consommé; bonté et intérêt se seraient trouvés d'accord.

Suzi préféra faire tout simplement ce qu'elle a fait. Donner généreusement, sans calcul, sans arrière-pensée, décuplant la valeur du don par la manière dont elle l'avait fait.

La conduite désintéressée de Suzi trouvera néanmoins des détracteurs. Le sacrifice était inutile, dira-t-on. D'ailleurs, il n'était pas. méritoire : les pommes ne sont pas rares, cette année à la ferme du château.

Je laisse aux petites âmes très froides, très positives, très prudentes, passablement égoïstes, le soin de trouver des critiques qui les dispensent d'admirer et d'imiter.

Nos préférences vont à Suzi. Heureux ceux pour qui le bien est chose toute naturelle, ceux qui spontanément, par la seule inspiration de leur coeur, font du premier coup ce qui est le mieux ! Tout ce qui vient d'eux a ce charme discret, mystérieux, pénétrant, qui. participe de la perfection. De telles personnes sont le soleil qui réchauffe, la pluie qui féconde, le sel qui donne la saveur...

M. M.


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La fuite d'Elie.

(I. Rois 1 : 1 à 21).

 

Quelle grande figure que celle du prophète Elle ! Quel serviteur Dieu s'est choisi pour parler à son peuple

A la faveur de la faiblesse d'Achab, l'idolâtrie s'implante en Israël et le culte des divinités païennes se substitue au culte du Dieu d'Israël. Les prophètes de Baal dépassent en nombre ceux de l'Eternel.

De la manifestation par laquelle Dieu avait parlé à son peuple, Elie avait espéré des Israélites un repentir sincère et un retour à Dieu. Il n'en lut rien. La païenne Jézabel triomphe, son pouvoir n'est point brisé. Achab son docile et lâche époux la laisse agir et au lendemain de la journée mémorable où les prêtres de Baal ont été exterminés tout est à faire.

Jézabel apprenant ce qu'Elie a fait des prêtres de Baal, jure sa mort. Elie désespéré et découragé s'enfuit au désert. « C'en est assez, ô Eternel ! reprend mon âme, car je ne vaux pas mieux que mes pères ». Et il s'endort sous un genêt. A son réveil, il trouve la nourriture dont il avait besoin et il poursuit sa marche jusqu'au Mont Horeb (Mont Sinaï). C'est là que Dieu l'attire pour lui parler.

« Que fais-tu ici ? » Elle répond : « J'ai été saisi d'une ardente jalousie pour l'Eternel, le Dieu des armées : car les enfants d'Israël ont abandonné ton alliance... ils ont tué tes prophètes... je suis resté, .seul ». Dans sa détresse Elie oublie les sept mille qui n'ont pas fléchi le genou devant Baal. Quelle ardeur magnifique que celle du prophète entraîné dans la lutte par jalousie pour son Dieu.

Appelé par Dieu, Elie sort de la caverne où il s'était caché. Dieu va se manifester à nouveau.

C'est tout d'abord un vent violent qui arrache et détruit. Mais l'Eternel n'est pas dans le vent.

Puis, c'est un tremblement de terre qui ébranle la base des montagnes. Mais l'Eternel n'est pas dans le tremblement de terre.

Puis un son à peine perceptible. A ce moment le prophète se voile la face. Cette manifestation de douceur lui emplit l'âme. Son âme ne perçoit pas Dieu dans le tumulte, mais dans le recueillement et le silence.

Après qu'Elie a travaillé son peuple, il est travaillé lui-même par l'Esprit divin. Dieu le dépouille de toute force propre. Il ne peut se servir de l'instrument qu'il s'est choisi qu'après l'avoir asservi à sa divine volonté.

L'Eternel est ma lumière, ma délivrance ; de qui aurais-je peur ? Il me cachera dans sa tente aux mauvais jours. (Psaume 27 : 1. à .5).

Dieu donne de la force à l'homme fatigué. (Esaïe, 40 : 29).


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Sous le ciel étoilé.

 

Le papa de Madeleine est malade. Il a dû partir poux voir un oculiste de Lausanne. Quand maman a su qu'il allait revenir, elle a fait quelque chose qui a rempli Madeleine de curiosité et d'effroi. elle a fixé de lourdes couvertures devant les fenêtres, et le cabinet de travail de papa est devenu tout noir !

- Dis, maman, pourquoi fais-tu la nuit dans la chambre ?

- Papa a mal aux yeux et pendant quelque temps, il ne faudra pas qu'il voie la lumière.

Madeleine est consternée; papa, son papa devra rester ainsi dans le noir ! Elle prend la résolution de faire tout ce qu'elle pourra tour « amuser » papa, afin -qu'il ne s'ennuie pas trop.

Papa est revenu ; la chambre noire est maintenant le paradis de

Madeleine. Papa lui raconte des histoires, on chante, la petite fille dit tout ce qu'elle a vu au jardin, au poulailler, vers les lapins, et la journée passe vite. Le soir, papa, dont les yeux sont couverts d'un bandeau, et maman font une promenade pour prendre l'air.

Et voilà qu'un jour, après le souper, maman confie papa à Madeleine pour la sortie du soir. Sortir le soir, quand il fait tout nuit!...

Cette pensée fait battre le coeur de la fillette. Elle est fière, fière de devoir guider son papa et en même temps elle a un peu peur de la nuit.

Madeleine et papa, se tenant bien fort par la main, vont sur la route qui s'enfonce dans les champs pleins d'ombre. C'est la première fois que Madeleine se promène dans la nuit ; tout lui paraît effrayant et merveilleux : ces formes sombres, accroupies au bord du chemin et dans lesquelles la petite fille reconnaît les buissons de ronces où elle a cueilli de si bonnes mûres ; Je ciel tout scintillant d'étoiles qui brillent comme les bougies de l'arbre de Noël... Voici un bouquet -d'arbres qu'il faudra traverser; de nuit, il prend les proportions d'un vrai bois et l'on est à un endroit qu'on appelle « le Maupas » (mauvais pas) ! Un peu d'angoisse oppresse Madeleine; elle ne babille plus, les mots se serrent dans sa gorge. et ne peuvent plus sortir. Papa ne dit rien, mais, doucement, fermement, il enveloppe la main de sa petite fille qui, peu à peu, se sent pénétrer de chaleur et de sécurité. Elle n'a plus peur ; son papa qui est bon, qui pst fort, son papa est là qui lui tient la main ; elle a confiance, elle sait comme il l'aime et qu'il ne l'exposerait pas à un danger. Profondément, elle aspire l'air frais tout plein du parfum des prés. Qu'importe le petit bois, les coins sombres où l'on ne voit rien, qu'importent ces arbres qui ont l'air d'être des hommes tendant les bras, qu'importe tout ce noir : papa est là !

Madeleine a grandi, elle est devenue une maman. Son papa n'est plus là ; il est parti auprès de Dieu, de ce bon 'Père qu'il lui avait l'ait connaître et qu'il lui a appris à aimer.

Elle a quelquefois de la peine, des soucis qui lui paraissent aussi

sombres que le petit bois qu'il fallait traverser de nuit. Alors, elle pense à son cher papa qui lui tenait si doucement et fermement la main, et avec lequel elle n'avait pas peur... Elle pense que si son papa était fort et doux, c'est que lui aussi avait sa main dans celle d'un bon Père céleste qui le conduisait et le soutenait. Elle sait que ce, Père est là, toujours, toujours, tout près de nous; nous n'avons qu'à mettre notre main dans la sienne et à nous laisser conduire.

Alors, nous n'avons plus pour de la nuit, de la peine, des soucis. Nous pouvons aller en avant avec confiance, courageusement. certains que, derrière les ombres, nous trouverons la lumière.

V. J.


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Qui chante, son mal enchante

 

Un rossignol est enfermé dans une cage. Plus de grands espaces, plus de bocages ombreux : chacun de ses mouvements se heurte aux barreaux de sa prison. Il est triste... et pourtant il chante ! Chante-t-il pour ses maîtres, pour ceux qui lui apportent la nourriture chaque jour et qui se croient bien généreux parce qu'ils lui ,épargnent le soin de la chercher ?

Non : c'est pour lui-même qu'il chante, le pauvre oiseau prisonnier ; en chantant, il oublie sa cage et ses malheurs. Son chant lui rend tout ce qu'il a perdu. Quand il chante. il est heureux et libre !

Qui chante, son mal enchante.


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La vigne de Naboth.

(I. Rois 21 : 1 à 29).

Elie et Achab dans la vigne de Nabth

 

Voici une page bien sombre encore de la vie d'Achab, et qui nous montre à quel point la vanité et la cupidité peuvent avilir l'homme.

Le roi demande à Naboth de lui céder une vigne en échange de laquelle il lui donnera ou de l'argent ou une autre vigne. Naboth, par respect pour l'héritage de ses pères et de la loi de l'Eternel qui défendait à un Israélite de se défaire de la propriété qui lui était assignée, refuse l'échange.

Achab rentre chez lui, triste et irrité. Jézabel s'informe de la cause de cette tristesse et ironiquement s'écrie : « Est-ce bien toi qui règne en Israël ? »

« Ce que tu n'as pu obtenir, je te le donnerai ».

Jézabel, comme si un grand péché avait été commis en Israël fait publier un jeûne. Elle charge deux faux témoins, « deux scélérats » de déposer contre Naboth. Naboth accusé d'avoir blasphémé contre. Dieu est traîné hors de la ville et lapidé.

Jézabel dit à Achab : « Prends maintenant possession de la vigne de Naboth ». Le vol succède au crime. C'est alors qu'Elisée se lève, semblable à Nathan. Il prononce un jugement sévère sur le criminel ?... « Tu t'es vendu pour faire ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, eh ! bien je vais faire venir le malheur sur toi .

Toi et ta famille, serez exterminés et retranchés hors du peuple ».

Et l'Ecriture porte ce jugement sur Achab Il se rendit abominable à l'excès en suivant les idoles ».

Quelle misère que cette vie, quel amas de péchés, de convoitises, d'avarice, d'orgueil, d'idolâtrie et de crime ; quelle faillite !

Que trouve-t-on à l'origine de cette corruption ? quel en est le vice initial ? l'infidélité à Dieu. Dieu a perdu la place à laquelle il a droit de toute éternité. Dieu est détrôné.

« Le sarment ne saurait de lui-même porter du fruit s'il ne demeure attaché au cep ».

La conscience et l'âme qui se détachent du vrai Dieu sont condamnées à périr.

« Malheur à celui qui bâtit avec le sang des hommes, qui édifie sa maison sur l'iniquité. » (Habac. 2 :12).

« Tu ne convoiteras point. » (Exode 20 :17).


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Jour de vacances.

 

- Je le pensais bien, çà y est !

- Quoi donc ?

- Congé tout le jour demain, le maître déménage. Quelle veine ! Aussi allons-nous en profiter, Charlot et moi. Tu sais, Marie-Jeanne, tu ne nous demanderas rien, ni commissions, ni bois à porter, rien de rien, nous voulons avoir une fois un jour de vacances complet, nous lever quand il nous plaira faire ce que nous voulons, sans que personne ne nous commande...

- Très bien, dit la grande soeur, vous serez obéis. Mais je voudrais bien savoir quand j'aurai mon jour de vacances, moi aussi...

- Toi ? fit Pierre ahuri, mais tu en as tous les jours des vacances tu ne vas pas à l'école !

-Crois-tu que je ne fasse rien pendant que vous y êtes Il faut cuire, laver, raccommoder, balayer, repasser, courir ici et là tout le jour sans un arrêt, même quand vous jouez, vous.

- C'est de l'ouvrage de fille, cela ne compte pas.

- Tu croîs ?...

Mais Marie-Jeanne s'arrêta, un sourire malicieux sur les lèvres à quoi bon discuter ? il y avait mieux que cela à faire...

Depuis plusieurs années que la mère était malade, elle était à la brèche, sans se plaindre, avec la lourde charge d'élever ses deux frères et de tenir le ménage du père, brave ouvrier souvent absent des jours entiers pour son travail.

Ainsi fut fait. Pierre et Charlot eurent leur jour de vacances complet et la soeur aînée ne leur demanda pas le plus léger service.

Trois jours après, c'était un dimanche. Comme à l'ordinaire, les deux garçons se levèrent tout juste à temps pour être prêts à l'heure de l'école. Lorsqu'ils descendirent à la cuisine, ils furent tout étonnés de trouver les volets encore fermés, le fourneau éteint et la table pas encore dressée.

Bon ! voilà Marie-Jeanne qui est restée endormie, dit Charlot. c'est bien ennuyeux !

Mais il avisa soudain un papier posé bien en évidence sur la table et qui portait ces mots :

« Aujourd'hui, c'est moi qui prends mon jour de vacances complet. Comme cela serait impossible si je restais à la maison, je m'en vais chez cousine Fanny et ne rentrerai que par le dernier train. Arrangez-vous ? Si vous descendez trop tard pour faire à déjeuner, il y a du pain et du fromage dans l'armoire. Le père est parti de bonne heure pour visiter un collègue, mais il rentrera dîner. Pierre, qui se vante de savoir faire sa cuisine d'éclaireur, saura bien préparer une soupe Maggi et des pommes de terre frites. Il y a de la salade au jardin et un saucisson à la cave. Ce soir, café à 6 heures juste, le père est exact. Débrouillez-vous ! Marie-Jeanne. »

- Tu entends Pierrot ? Elle ne se gêne pas ! Il va falloir se bouger à présent, la cloche sonne ! Où sont mes chaussures ! Oh ! bon, elles ne sont pas faites, les tiennes non plus... Dépêche-toi. tu mangeras en rentrant ! Où est le cirage ? je ne le vois pas...

Moi, je cherche ma feuille d'école du dimanche, elle était là sur la table... Et puis mon sou pour le nègre... ah ! les voilà!

- Et puis tu sais, fit Charlot rageux, il va falloir rentrer tout de suite pour faire le dîner et préparer les pommes de terre, et j'avais justement promis à Samuel que j'irais pécher avec lui à 11 heures. Marie-Jeanne avait bien besoin de s'en aller aujourd'hui !

- Un autre dimanche, cela aurait été la même chose, fit Pierre qui finissait d'attacher ses chaussures.

Enfin prêts, ils tournèrent la clef en hâte et se mirent à courir pour arriver au dernier coup de cloche.

La journée se passa cahin-caha. On oublia d'aller chercher la salade au jardin, puis Charlot y mit trop de vinaigre. La soupe vint au feu, et lorsque le père arriva, la table n'était pas dressée. Mis au courant par Marie-Jeanne de l'épreuve imposée à ses petits frères. il ne se montra pas trop difficile, mais laissa entendre qu'il voulait le souper à l'heure.

- A quelle heure faudra-t-il faire le café ? demanda Pierre à son frère.

- Je crois que Marie-Jeanne allume le feu à 5 heures.

- A 5 heures ! Et le match de foot-ball que nous allons voir !

- Il faudra partir avant la fin et arriver en retard, tu sais, il faut laver la vaisselle !

- Ah ! non, quand même, quelle corvée !

Il fallut, en effet, quitter le jeu au moment le plus intéressant, et à la maison, cela n'alla pas tout seul : le feu ne voulait pas brûler, le café était trop clair, il fallait être partout à la fois... Et puis quand on fut enfin tranquille pour la veillée, on s'aperçut qu'on avait oublié de fermer les poules et que les lits n'avaient pas été faits...

- Tu sais, fit Pierre en se couchant, Marie-Jeanne a beaucoup à faire tout de même. La semaine cela doit être pire encore: si nous faisions chaque jour nos chaussures ou notre lit pour l'aider ?

- D'accord ! On va lui mettre aussi un billet sur la table...

Et voici ce que Marie-Jeanne y lut :

« Nous avons trimé, mais tu seras contente, nous avons compris la leçon et tu ne te plaindras plus de nous désormais. -

L. M.


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Naaman le syrien.

(Il Rois 5: 1 à 17).

Dans la maison de Naaman

 

Naaman était le chef de l'armée du roi de Syrie. C'était donc un personnage important Mais tout grand qu'il fût, la maladie ne l'épargna point.

Naaman est atteint d'une terrible maladie dont l'issue est fatale. Il est lépreux Cette maladie peut germer longtemps dans le corps sans qu'il soit possible de la découvrir. Elle consiste dans la décomposition progressive de l'extrémité des membres et du visage. Les malheureux lépreux deviennent un objet d'horreur, pour eux-mêmes et pour les autres. lmaginez-vous un être qui perd lentement ses doigts, phalange par phalange, dont les oreilles, le nez, les lèvres se décomposent, et dont le corps tout entier finit par n'être qu'une plaie, Naaman découvre les premiers signes de sa terrible maladie (elle existe encore aujourd'hui). Il voit des taches blanches sur sa peau. Qui le délivrera de la mort lente et certaine qui le menace ?

Une petite fille israélite qui avait été emmenée au pays des Syriens, se souvient qu'il y a dans son pays un prophète, un homme par lequel Dieu manifeste sa puissance et qui pourrait guérir son maître.

Elle en parle à la femme de Naaman. Naaman reçoit l'autorisation d'aller en Israël chez le roi pour se faire guérir. Mais le roi n'est pas un homme de Dieu et ce n'est pas par lui que Dieu opérera le miracle demandé.

Elisée fait venir Naaman et sans même le recevoir il lui fait dire de se plonger sept fois dans les eaux du Jourdain. Non sans difficultés Naaman obéit à l'ordre du prophète, il est guéri et purifié.

Un trait touchant est à relever : Elisée n'accepte aucun des riches cadeaux que Naaman avait apportés. Il ne veut pas pour lui la gloire qui revient à son Dieu. Ce n'est pas sa vertu propre qui a guéri le lépreux, c'est Dieu lui-même, à Lui seul la gloire.

Devant le refus d'Elisée d'accepter un cadeau, Naaman demande la faveur de pouvoir emporter dans son pays un peu de terre sainte sur laquelle, rentré chez lui, il adorera le Dieu d'Israël. Naaman n'a pas encore renoncé à toute idolâtrie. Il est cependant bien disposé à entrer dans la voie nouvelle et à adorer le seul vrai Dieu.

Guehazi, le serviteur d'Elisée, moins désintéressé que son maître court après Naaman pour solliciter de lui un cadeau. Il accepte l'argent du Syrien, mais Dieu le punit et le frappe de la lèpre dont il avait libéré le chef de l'armée syrienne.

« Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.» (Luc 18).


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William Carey (1761-1834), Missionnaire aux Indes.

 

William Carey.

Né à Paulersbury (Angleterre). Apprenti cordonnier. Missionnaire à l'âge de 32 ans. Traducteur de la Bible en plusieurs langues de l'Inde.

 

Nous nous trouvons dans une petite ville d'Angleterre nommée Paulersbury en l'année 1774 ou 1775. Devant nous, un jeune garçon d'une quinzaine d'années qui se dirige vers une modeste échappe de cordonnier. Il marche lentement, les yeux baissés et à l'air singulièrement embarrassé. Il a tout à fait l'apparence d'un coupable.

Et c'est bien vrai. William Carey - tel est son nom - a été chargé par son maître, un brave savetier, d'aller reporter des souliers réparés et de recevoir l'argent de ses clients. Mais voici qu'en chemin il a vu à la devanture d'un magasin un couteau qui lui a, fait grande envie. Il a pris une pièce d'argent d'un shilling sur l'argent de son maître et maintenant le couteau est à lui !

Mais il n'a plus aucun plaisir. Il sait qu'il est tout simplement un petit voleur. Et voici qu'il pense tout à coup à une pièce fausse, qu'il a depuis longtemps dans sa poche. Il la donnera au vieux cordonnier avec le reste de l'argent et celui-ci croira qu'elle a été remise à William par mégarde ou par méchanceté !

Le jeune garçon est donc un menteur également, mais son maître n'est pas un sot. Il lit sur la figure de l'enfant que sa conscience est troublée et bientôt, pressé de questions, William finit par faire l'aveu de sa faute.

Or, son maître était un homme pieux. Il sait que tous les hommes ont besoin de la grâce et du pardon de Dieu. Il ne chassera donc pas son apprenti, ne racontera rien à personne, mais l'enfant devra s'efforcer de marcher dans le bon chemin et de demander au, Seigneur la sagesse et la force en face des tentations.

Le jeune garçon tint sa promesse et il devint plus tard l'un des plus grands missionnaires anglais, Carey, missionnaire aux Indes.

Est-ce possible ? Mais oui, de grands serviteurs de Dieu ont commencé par être des coupables et ils ont été sauvés et gardés ensuite par le Seigneur, véritables « tisons arrachés du feu comme le dit une parole biblique.

Certains soirs, le cordonnier l'envoyait à des assemblées religieuses où on lisait et étudiait les Saintes-Ecritures. William Carey s'y fit des amis fidèles. D'autres soirs, il lisait des ouvrages qui le captivaient, surtout des récits de voyages. C'était, en effet, l'époque des grandes découvertes de Cook, La Pérouse. Daniel de Foë venait de publier son Robinson Crusoë qui faisait fureur en Angleterre et ainsi William s'instruisait sans s'en douter. Il fit même de tels progrès que ses amis lui firent donner une place de maître d'école pour de jeunes enfants des quartiers extérieurs de la ville.

Il faut dire qu'à cette époque on ne demandait aux instituteurs que d'enseigner l'Histoire sainte, les psaumes, la lecture, les quatre opérations et surtout l'écriture. William Carey, du reste, continuait son métier de cordonnier tout en faisant la classe et il tapait le cuir tandis que les enfants épelaient ou récitaient leurs leçons !

Le dimanche, de jeune instituteur aimait à visiter des vieillards,des malades, à leur lire et à leur expliquer la Bible, tant et si bien qu'on commença à parler de lui et de ses cultes. En 1787, la petite église baptiste de Moulton étant devenue vacante, on lui demanda d'en devenir le pasteur.

Je ne sais si le vieux cordonnier vivait encore : si oui, il était bien récompensé de sa charité et de ses efforts.

Mais ce n'était pas là encore ce que le Seigneur avait décidé pour lui. On commençait alors à s'intéresser aux missions en terre païenne et, une fois par mois, l'église de Moulton tenait une réunion de prières pour cette belle oeuvre. Carey se passionna si bien, poux les missions qu'on lui demanda de partir pour le Bengale où les Eglises Baptistes avaient décidé en 1792 de créer une station qui leur appartînt en propre.

On s'adressait -d'autant plus volontiers à lui qu'on avait déjà remarqué l'étonnante facilité que William Carey possédait pour l'étude des langues : dès sa nomination à Moulton, il s'était mis, avec succès à l'étude du latin, du grec et de l'hébreu, jugeant avec raison que pour bien comprendre la Bible, il fallait pouvoir l'élu(lier dans ses langues originales.

En 1793 Carey s'embarquait. C'était alors un long, bien long voyage. Le canal de Suez n'étant pas creusé, il fallait contourner toute l'Afrique.

Tout était à créer dans la Mission Baptiste. Sans grandes ressources, il dut débuter en 1794 comme surveillant d'une plantation d'indigo, ce qui eût pour lui le grand avantage de le mettre étroitement en rapports avec les indigènes. Il se rendit compte des difficultés que rencontraient les missionnaires en ce qui concerne les langues hindoues si nombreuses. Une quarantaine de dialectes existent, en effet, dans la grande péninsule.

Une fois au courant du dialecte Bengali, Carey acheta une petite plantation à Kidderpoore, mais le gouvernement lui suscita nombre d'ennuis, poussé par d'autres colons qui trouvaient les missionnaires trop doux pour les indigènes, trop généreux dans le salaire accordé aux travailleurs. Un autre se fût découragé. Carey se rappelant de la parole de l'apôtre Paul : « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu », y vit la volonté de Dieu, Le Seigneur me destine ailleurs, pensait-il.

Et il ne se trompait pas. Parti pour Serampoore, possession danoise, Carey put tranquillement se livrer au grand travail qu'il avait projeté : la traduction complète de la Bible en Bengali et dans, ,d'autres dialectes hindous. En 1800, il édita la Bible en sanscrit, en bengali, en pushtoo, en mahrati en telugoo, en cingalais et la tâche était d'autant plus difficile que, ne pouvant se servir des caractères habituels d'imprimerie, il dut fondre lui-même de nouveaux caractères.

Après ce fut le tour des grammaires, de dictionnaires de tout genre et surtout de trente-deux versions de la Bible ! Devant une. telle oeuvre, on comprend que le gouverneur de l'Inde, le marquis Wellesley, l'ait nommé professeur de langues orientales et de sanscrit an collège universitaire de Calcutta où venaient se former les !jeunes Anglais désireux d'entrer au Service civil de -l'Inde.

Quelle distance parcourue depuis le temps où il apprenait du vieux cordonnier à remettre en état les souliers ides habitants de Paulersbury !

Sans doute, William :Carey en travaillant ainsi ne pouvait pas soigner les malades, les lépreux si nombreux aux Indes, prêcher l'Evangile dans les villes et les villages, mais il savait que son oeuvre n'était pas moins de toute utilité. Il préparait le chemin pour les futurs missionnaires qui auraient bien moins de peine à apprendre l'Hindoustani grâce à ses innombrables travaux.

Cela doit nous rappeler la parole de Paul aux Corinthiens « Il y a diversité de dons, de services, mais un seul esprit ». C'est à nous de faire rapporter le talent ou les talents que le Seigneur nous a confiés. Si nous le faisons avec fidélité, comme Carey, si, comme lui, nous ne nous laissons pas décourager quand arrive l'épreuve.

Si nous aimons à nous dire que le Seigneur dirige nos pas, alors, nous aussi, aurons la fin paisible du grand William Carey qui s'endormit tranquillement dans les bras du Seigneur, le 9 mars 1834, en murmurant ces deux .maximes qu'il avait toujours aimées:

« Faites de grandes choses pour le Seigneur et attendez aussi de grandes choses dia Seigneur »

William Genton.


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Le petit verre du matin

 

Un jour je dus prendre, pour revenir chez moi, la charrette d'un messager. Elle était attelée d'un seul cheval qui allait au pas ; je descendis près du conducteur et je me mis à suivre à pied comme lui.

C'était un homme jeune encore, de belle apparence et dont le visage annonçait cette santé robuste qui est le salaire d'une bonne conscience. J'appris bientôt qu'il possédait quelques arpents de terre qu'il cultivait entre ses voyages. Il rue racontait l'histoire de son domaine, comme il l'appelait, en riant, quand nous fûmes 1 croisés sur la route par un homme mal vêtu, courbé, dont les cheveux grisonnants retombaient en désordre sur un visage bourgeonné. Au moment où il passait près de nous, je m'aperçus qu'il chancelait. Il salua le voiturier avec la chaleur bruyante de l'ivresse et celui-ci répondit sur un ton de familiarité qui me surprit.

- C'est un de vos amis ? demandai-je quand il se fut éloigné.

- Cet homme-là, monsieur, c'est mon bienfaiteur et mon maître.

Je le regardai comme si je ne pouvais comprendre.

- Ça vous étonne ; c'est pourtant la vérité.

Il faut vous dire que Jean-Pierre - c'est ainsi qu'on le nomme - est un ancien camarade d'enfance. Le hasard finit par nous, mettre ouvriers chez le même patron. Le premier jour, au moment de partir pour le travail, voilà que Pierre et les autres s'arrêtent au cabaret pour boire le coup d'eau-de-vie du matin. Je restai. à la porte, sans trop savoir ce que je devais faire, mais, ils m'appelèrent tous.

- N'a-t-il pas peur que ça le ruine ? s'écria Pierre, en se moquant.

- Deux sous d'économisés ! -Il croit peut-être que ça le rendra millionnaire

Les autres se mirent à rire, ce qui me fit honte et j'entrai boire avec eux. Cependant, arrivé au chantier, je commençai à ruminer ce que Pierre avait dit :

Le prix de ce petit verre du matin était, dans le fait, peu de chose ; mais répété chaque jour, il finissait par produire trente-six francs cinquante par an.

Je me mis à calculer ce qu'on pouvait avoir avec cette somme

Trente-six francs cinquante, c'est une chambre de plus au logement ; c'est du bois l'hiver. C'est le prix d'une chèvre.

Trente-six francs cinquante ! notre voisin Jérôme ne paie pas davantage pour la location de l'arpent de terre qu'il cultive et qui nourrit ses enfants.

Avec cet argent, dépensé chaque matin au détriment de ma santé, je puis élever mes enfants et faire des économies pour mes vieux jours.

Ces calculs et ces réflexions me décidèrent. Je laissai de côté la mauvaise honte qui m'avait fait céder une fois aux sollicitations de Pierre, j'épargnai sur mes premiers gains ce qu'il m'aurait fait dépenser au cabaret et bientôt je suis devenu patron à mon tour.

La misère de Pierre, c'est le petit verre qu'il boit en se levant.

E. Souvestre.


« Faire la guerre à l'alcoolisme est plus que jamais faire oeuvre de patriotisme.»

Dr Legrain.

« L'alcool fait de nos jours plus de ravages que le trois fléaux historiques: la famine. la peste et la guerre ».

Gladstone.


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Que chacun mette au service des autres le don qu'il a reçu.

 

Nelly n'est pas contente, elle est tout à fait déçue et même j'ai honte de le dire - presque un peu fâchée. Du reste, il y a de quoi. Ce matin, le nouveau pasteur a fait l'école du dimanche et elle s'était tant réjouie de l'entendre, après le gentil sourire amical qu'il lui avait adressé l'autre jour dans la rue. Elle avait cru trouver dans ce sourire la sympathie et la compréhension dont elle avait si grand besoin, et voilà qu'il était comme les autres, il s'occupait seulement de ceux qui savaient faire quelque chose, et la pauvre Nelly - qui n'avait jamais été bonne à rien, comme on le lui répétait constamment - serait, comme toujours, mise de côté.

 

Le sujet du jour avait été : « Que chacun mette au service des. autres le don qu'il a reçu. Et dès qu'elle avait entendu cette phrase et la recommandation pressante du pasteur d'en faire le molto de la semaine et de le mettre en pratique, chacun selon ses moyens, Nelly avait senti son coeur se serrer et un immense regret l'envahir. Il n'y aurait donc rien pour elle aujourd'hui dans la leçon, rien qui lui aide à combler la tristesse et la monotonie de la longue semaine qui allait venir, pareille à toutes les semaines, où elle serait sans cesse bousculée, dans la crainte constante des leçons non sues et des mauvais compliments de ses frères qui la raillaient. C'est vrai qu'elle n'était bonne à rien à l'école elle était toujours la dernière, aussi ne s'y donnait-elle plus de peine du tout - à quoi bon ? - à la maison, on préférait se passer de ses services.

Elle aurait bien voulu. comme Jeanne ou Mathilde, pouvoir confectionner de jolis ouvrages, mais elle avait beau essayer, sous ses doigts ne naissaient que des oeuvres informes ou peu gracieuses. Pourquoi ? parce qu'elle n'était bonne à rien et ne serait jamais bonne à rien ! Et voilà que maintenant tous allaient s'évertuer à mettre en pratique le conseil du pasteur : Jeanne ferait de beaux ouvrages pour la vente paroissiale, Irène jouerait du piano pour la pauvre aveugle, elle seule ne serait capable de rien, et on rirait d'elle comme toujours. Du reste, on commençait déjà, elle l'avait bien vu : Rose avait chuchoté quelques mots à l'oreille de Marie et toutes deux avaient ri derrière leur cantique. Et de quoi riaient-elles si ce n'était de Nelly qui, immobile, mais frémissante, n'écoutait plus ce que disait le pasteur et se croyait le point de mire de tout le monde. Aussi s'était-elle enfuie dès que l'école avait été terminée ; elle avait pris un chemin détourné et elle s'attardait dans la campagne, le coeur rempli d'amertume. Elle était partie Ce matin avec de si bonnes intentions, et maintenant elle se sentait devenir méchante et jalouse, et son coeur sensible, en souffrait cruellement.

- C'est toi, Nelly ! Que fais-tu là ?

Nelly tressaillit : toute à ses pensées, elle n'avait rien entendu et se trouvait soudain en face du pasteur et du maître d'école qui l'accompagnait chez lui.

Son premier mouvement fut de s'enfuir, mais quelque chose dans le regard du pasteur la retint presque malgré elle. De la chaire, celui-ci avait remarqué cette enfant aux grands yeux passionnés, attentive au début et buvant ses paroles, puis prenant une attitude découragée et sombre, et cela l'avait intrigué. Il s'était dit qu'il y avait quelque chose dans ces yeux-là, de même qu'il devait y avoir un lourd fardeau sur ce petit coeur. En chemin, il avait questionné le maître d'école sur la fillette qu'il avait déjà rencontrée au village, et celui-ci lui avait dépeint Nelly comme une enfant pas très douée, étrange parfois, maladroite le plus souvent, et à cause de cela un peu le souffre-douleur de ses compagnes qui s'amusaient - pas méchamment du reste - de ses gaucheries. A la maison, elle avait un père veuf, toujours occupé, une grande soeur un peu aigrie qui lui reprochait son manque de savoir-faire, et deux frères qui la taquinaient. L'enfant en était devenue farouche et craintive et, malgré les avances qu'on lui faisait, renfermée et maussade. On la trouvait plutôt en compagnie des petits de l'école enfantine avec lesquels elle :s'entendait beaucoup mieux.

Le pasteur avait écouté sans rien dire, mais l'image des grands yeux expressifs le poursuivait, et lorsqu'Il se trouva en face de l'enfant, il n'eut pas de peine à démêler ce qui se passait.

- Qu'as-tu, Nelly ? dit-il avec bonté. Quelqu'un t'a-t-il fait de la peine ? Ou bien t'en vas-tu méditer ce que j'ai dit ce matin ?

Il sentit qu'il avait touché juste : la fillette avait brusquement tourné le dos pour qu'on ne voie pas la flamme de son regard et la rougeur qui envahissait ses joues. Et son coeur, plein jusqu'à l'étouffer, éclata :

- Oh ! ils ont tous des dons à mettre au service des autres, ils vont tous travailler cette semaine et moi seule ne serai bonne à rien !

- Vraiment ? dit le pasteur en souriant.

- Oh ! oui, on dit que tout ce que je fais ne vaut rien, ou nie, trouve à redire pour tout, même si je me donne de la peine. Elise ne veut plus que je lave la vaisselle, crainte que je la casse, Jean et Pierre...

- Arrête, ma petite. Je veux te dire quelque chose : en me promenant hier, j'ai vu dans un verger un charmant groupe, deux petits enfants tout à fait tranquilles, écoutant avec bonheur une histoire qu'on leur racontait. Je crois bien que celle qui racontait s'appelait Nelly, et certes elle avait le don d'intéresser ses petits

- Est-ce un don ? demanda Nelly en se retournant.

- Certainement, c'est un don, et j'imagine qu'il y a plus d'une maman qui serait contente de pouvoir tranquillement vaquer à ses affaires en sentant son petit garçon tout occupé à écouter les histoires de Nelly, et aussi plus d'un petit malade qui voudrait les entendre....

- Oh ! alors... cria Nelly. Puis d'un bond elle s'échappa et s'enfuit comme honteuse de montrer sa pensée ou sa joie.

- Curieux caractère, n'est-ce pas ? dit le maître en secouant la tête.

- En effet, mais qui sait ? elle n'a pas dit son dernier mot. Ces yeux-là ne mentent pas. Il suffit parfois d'insuffler une bonne idée, un peu de courage, de donner une toute petite impulsion... Nelly saura mettre au service des autres le don qu'elle a reçu, j'en suis persuadé.

L. M.


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Amos.

(II Rois 14 : 23 à 27. Amos 1 : 1 à 2 ; 5 : 21 à 24; 7 : 10 à 15).

Amos et Amasïas

Amos est le premier des prophètes de la seconde série (petits prophètes) et le plus ancien des prophètes écrivains, c'est-à-dire de ceux dont les prophéties nous ont été conservées dans des livres. Son ministère se place aux environs de 760.

Un prophète, c'est; un homme qui parle devant la foule (prédicateur), c'est aussi un annonciateur de l'avenir. Il prédit ce qui va se passer.

Amos vit à une époque de prospérité en Israël et de corruption. Le royaume est divisé, les ambitieux rêvent d'asservir le peuple, l'injustice règne et l'idolâtrie aussi.

A ce moment, Dieu suscite un homme, un prophète qui ne prononcera pas seulement des jugements sur les peuples païens, mais aussi sur les Israélites. Les païens ne connaissent pas le vrai Dieu, ils n'en ont pas eu la révélation, tandis que le peuple d'Israël a maintes fois bénéficié, des interventions d'amour de son Dieu. Israël sera puni à cause de tous ses crimes. C'est à Béthel (Nord) qu'Amos, qui venait du Sud exerce son ministère. C'est dans le temple, devant le prêtre Amatsia qu'il prêche la repentance et la réforme.

Dieu est trop pur pour supporter la vue du mal. Il est trop saint pour tolérer l'injustice et à cause de sa sainteté, toute injustice sera punie, celle des païens qui ne connaissent pas Dieu et celle des Juifs qui l'ont vu.

Les païens « vendent le pauvre pour une paire de sandales », les Israélites en font autant et de plus ils méprisent la loi de l'Eternel.

Des sacrifices et des holocaustes, ils en ont assez offert pendant les quarante ans passés au désert. « Je nia prends point plaisir à. vos assemblées, je hais, je méprise vos fêtes solennelles », dit l'Eternel. « Recherchez, l'Eternel et vous vivrez, faites plutôt couler le' bon droit comme de l'eau, la justice comme un fleuve intarissable ».

Quelle scène admirable que celle d'Amos parlant devant le prêtre Amatsia ; qu'il est grand ce simple berger devant l'orgueilleux prêtre du sanctuaire et qu'elle est belle sa réponse :

« Je ne suis qu'un berger et je me nourris de figues sauvages ; l'Eternel m'a pris derrière mon troupeau et l'Eternel m'a dit : va. prophétise à mon peuple, d'Israël ». (Amos 7 : 14, à, 15).

Amos est l'apôtre de la justice ; au Dieu Saint, il veut un peuple saint.