Actes 17: 24-27 / La croix: scandale et folie

 

Dans la foule colorée et bruyante de l'Athènes du 1er siècle, un groupe d'hommes se fraye un chemin en direction de l'Aréopage, au pied de l'Acropole.

 

Dans cet ancien tribunal se réunissait le Conseil de ville et souvent des philosophes venaient y débattre avec les magistrats responsables de l'ordre et des idées. Nombreux étaient les habitués de ces lieux où l'on entendait stoïciens, épicuriens, penseurs et brasseurs d'idées, et messagers porteurs de quelques nouvelles.

En ce jour, accompagné de plusieurs philosophes, un étranger est conduit devant le Conseil, et là, il est invité à faite connaître l'étrange nouvelle doctrine qu'il répand.

Cet homme, très cultivé, s'exprime avec aisance. Dans un silence attentif, il cite des poètes, fait allusion aux divers courants de pensées et relève que la population d'Athènes est extrêmement religieuse. En effet, Partout on remarque des temples édifiés en l'honneur d'une quantité de divinités. Puis il parle d'un dieu inconnu, d'un dieu qui a créé l'univers et tout ce qu'il renferme. Ce dieu est proche des hommes et maintenant, il se révèle à eux.

Cet étranger poursuit son discours en disant que «Dieu demande aux hommes de se repentir parce qu'il a fixé un jour où il jugera le monde avec justice par l'homme qu'il a désigné, ce dont il a donné une preuve certaine en le ressuscitant des morts».

Aussitôt, à ces mots, un brouhaha s'élève, des rires éclatent. La résurrection, c'est plus que n'en peut concevoir un Athénien, même philosophe. Isolé dans cette foule moqueuse, l'orateur est renvoyé. On lui fait comprendre qu'on l'écoutera une autre fois, c'est-à-dire aux Calendes grecques...

C'est aux environs de l'an 50 que s'est produit cet événement, dont on trouve le récit dans la Bible au chapitre 17 du livre des Actes.

 

Ce texte nous apprend encore que certains auditeurs ont cru, tel Denys l'aréopagite et Damaris.

L'orateur en question est l'apôtre Paul. le même qui écrivit un jour aux chrétiens de la ville de Corinthe que la prédication de Christ crucifié est un scandale pour les juifs et une folie pour les païens. Mais elle est puissance de Dieu pour ceux qui sont sauvés.

 

Aujourd'hui, quelque 1900 ans plus tard, on ne parle plus ou presque des philosophes grecs. Mais le message de la résurrection, inséparable de la crucifixion est prêché plus que jamais dans l'histoire. Des millions d'auditeurs ont cru à la bonne nouvelle, ont cru en ce Dieu qui se livre sans défense, innocent et pourtant torturé et exécuté, puis mis au tombeau et ressuscité le 3e jour.

Une foule immense, que personne ne peut compter, a trouvé une relation vivante avec Le Ressuscité.

Eléments centraux de la foi chrétienne, la Croix de Golgotha et le tombeau vide sont devenus le lieu de rassemblement de tous les croyants. Un lieu hors des siècles, une actualité permanente, la bonne nouvelle la plus récente, une invitation perpétuelle. Car la mort et la résurrection de Jésus le Christ demeurent le don suprême de Dieu aux hommes, un don renouvelé tous les jours, un don par lequel nous passons, par la foi, de la mort à la vie. D'une mort méritée à une vie imméritée.

 

En cette période de Pâques, tous les chrétiens sont invités à se souvenir qu'ils sont vivants et porteurs de vie, messagers d'une nouvelle brûlante d'actualité. Le monde n'est pas rempli que de philosophes, mais il se trouvera sur notre chemin des Denys l'aréopagite, des Damaris pour qui la nouvelle de la résurrection de Jésus-Christ deviendra une bonne nouvelle pour la vie éternelle.

Michel Décosterd

AVENEMENT Avril 1994 No 70 / P 25

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