la ville du roi qui habitait le sud où sera édifié le temple du désert
Le « roi d'Arad » qui livra bataille à Israël et lui fit des prisonniers (Nombres, chap. 21, vers. l à 3) étendait alors sa domination sur tout le territoire du Néghev, qui couvre au sud le pays de Canaan. Il s'opposait ainsi à une pénétration directe des Hébreux venant de Cadés-Barné. Mais, parvenus en Terre promise après avoir contourné la mer Morte, les fils d'Israël conduits par Josué vaincront à leur tour le roi d'Arad (Josué, chap. 12 ; vers. 14) parmi un grand nombre d'autres « rois ».
Arad, colline brûlée par un soleil implacable, domine majestueusement une gigantesque étendue de sable blanc. Alentour, seules quelques tentes de Bédouins. entourées de maigres troupeaux.
C'est au terme de leur marche du Sinaï au Néghev que le peuple d'Israël rencontre le tout-puissant « roi d'Arad (qui) habite dans le sud » qui refuse donc le passage aux tribus errantes d'Israël.
Bien avant cet épisode biblique. Arad était déjà une ville prospère. Des fouilles récentes ont établi là l'existence de plusieurs niveaux de peuplement. Le premier, des environs de l'an 3000 av. J.-C. a permis de découvrir une ville cananéenne en parfait état.
on y voir de nombreuses maisons dont les portes sont précédées d'un perron, les murs garnis d'étagères et les salles meublées de bancs et tables de pierre.
qui servaient d'établis; mais aussi des réservoirs à grains et des restes de céréales. preuves que les habitants de celle cité aujourd'hui ensablée vivaient d'agriculture Des jarres, dires d'Abydos, y lurent trouvées, elles étaient connues en Egypte sous la première dynastie. C'eu un argument pour taire d'Arad une étape caravanière entre l'Egypte et la plaine du Jourdain.
Autre indice : les fouilles ont mis à jour des agglomérés d'asphalte qui permettent de penser que le bitume provenant de la mer Morte était entreposé à Arad avant d'être exporté vers l'Egypte où on l'utilisait pour embaumer les morts.
Un mur de pierres de 2.50 m d'épaisseur, doré de trois tours semi-circulaires. protégeait la ville.
Il fut pourtant forcé, puisque vers 2700 av. J:C. la ville lui détruite.
Elle restera inhabitée jusqu'en 1700 environ. Lorsque les Israélites entrent en Canaan et se partagent le pays, c'est une famille noble entre toutes .
puisqu'elle s'apparente à Moïse - qui prend possession du désert du Néghev et de la ville d'Arad (JUGES, c. l, v. 16).
Une forteresse pour Salomon
Plus tard Salomon y édifia une puissante forteresse. Elle veillait sur les frontières du royaume d'Israël et contrôlait notamment la grande route menant vers Edom et Elath, le port de la mer Rouge. Celle voie était d'une importance capitale pour l'exploita.
lion des mines de cuivre du sud et le commerce avec l'Arabie à qui l'on achetait épices et parfums.
Heureusement conservé, l'ouvrage militaire, construit en pierres équarries, reste d'une solidité à toute épreuve.
La citadelle elle-même est ceinturée d'un mur massif de 4 mètres qui put la taire juger imprenable. Cependant l'équipe du professeur israélien Aharoni eut la surprise d'y découvrir des centaines de poteries précipitamment abandonnées sur le sol; preuve, semble-t-il, que ce fort orgueilleux subit tout de même quelques brutales conquêtes.
Un Temple pour Yahvé
Non loin du port étaient groupées plusieurs installations industrielles, dont l'une servait à la distillerie des parfums La ville enfin possédait une immense citerne reliée à l'extérieur par un superbe canal. Tout laisse à penser qu'un système perfectionné permettait d'y recueillir l'eau des rares averses.
C'est aussi à Arad qu'on eut la chance de découvrir, préservées par le climat ires sec, des inscriptions sur des fragments de poterie : lettres, factures et documents commerciaux qui font revivre pour nous ces antiques habitants du désert.
Mais la découverte la plus importante eut lieu brusquement à la fin de l'été 1963. Au dernier jour des fouilles apparut un majestueux sanctuaire.
Bâti selon les mêmes principes architecturaux que le temple de Jérusalem (dont il ne reste hélas aucun vestige), il est précédé d'un vestibule et d'une salle intérieure. en enfilade.
Dans le Saint des Saints. on a découvert deux autels de pierre . le plus grand mesure 0,50 m de haut . dont la patrie supérieure. concave. contient encore des débris organiques carbonisés, dernières traces probables des offrandes qui lurent sacrifiées en l'honneur de Yahvé.
Sous les autels court une sorte de gouttière en pente, creusée dans la pierre; non loin, une plate-forme surélevée, en pierre aussi (bamah).
est entourée de trois stèles (matséba) dont la plus grande est colorée de rouge et polie avec soin. Faut-il y voir le symbole d'une présence divine.
les témoins d'une alliance, ou simplement le souvenir d'un défunt?
Arad eu le seul sanctuaire israélite découvert en Palestine, témoignage d'une piété défiant le temps et les hommes, qui a survécu par delà trente siècles.
M. C. HALPERN
En ce temps-là la Bible No 12