«Prenez-nous les renards, les petits renards qui ravagent les vignes, car nos vignes sont en fleur» (Cant. 2, 15).
Quand il se mit à écrire le Cantique des cantiques, le roi Salomon ne se doutait pas qu'il allait se trouver sous la direction de l'Esprit Saint pour le rédiger. Car cette oeuvre présente de manière unique les relations de l'épouse avec son Époux, c'est-à-dire> sous l'angle prophétique, celles, entre autres, de l'Eglise avec le Seigneur Jésus-Christ.
Si nous plaçons ce verset biblique dans son contexte, nous constatons combien importante est cette déclaration. Car le chapitre 2 de ce livre nous montre prophétiquement, d'une façon très concise, l'oeuvre du salut réalisée par Jésus-Christ et les signes de Son retour.
Au Cantique des cantiques 2, 8a, nous entendons l'épouse s'écrier: «C'est la voix de mon bien-aimé.'» Nous avons là la perspective de la première venue du Seigneur. «Quel ami fidèle est Jésus-Christ! » > chantons-nous dans un cantique. Pourquoi cette femme put-elle entendre la voix de son époux? Parce qu'elle lui était attachée de tout son coeur. Le Seigneur Jésus a exprimé cette pensée plus tard en ces termes: «Quiconque est de la vérité écoute ma voix» (Jean 18, 37). L'épouse décrit ensuite comment son époux est venu: «Le voici, il vient, sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines» (Cant. 2, 8b). C'est comme si elle voulait dire:
Il a surmonté tous les obstacles! Il est venu vers nous en se hâtant et tout à fait conscient du but à atteindre; mais que de difficultés le Seigneur Jésus a dû surmonter pour parvenir à notre coeur, Son but! Il affirme en Apocalypse 3> 20: «Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voie et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui) et lui avec moi.» Nous lisons quelque chose de semblable au Cantique 2, 10: «Mon bien-aimé parle et me dit: Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens.'» Les versets suivants mentionnent prophétiquement les signes du temps, qui annoncent la seconde venue de l'Ami, donc Son retour en gloire: «Car voici, l'hiver est passé la pluie a cessé, elle s'en est allée. Les fleurs paraissent sur la terre, le temps de chanter est arrivé, et la voix de la tourterelle se fait entendre dans nos campagnes. Le figuier embaume par ses fruits» (Cant.2, 11- 13a). N'entendons-nous pas là la voix de Jésus qui nous recommande: «Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier Dès que ses branches deviennent tendre et que les feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l'homme est proche,à la porte» (Matth. 24, 32-33) ? Le Seigneur vient!
Trois «petits renards»
Dans le Cantique des cantiques, l'époux continue et se met à parler avec la fiancée des préparatifs du mariage.
Suit alors immédiatement l'exhortation du chapitre 2 citée en introduction: «Prenez-nous les renards, les petits renards qui ravagent nos vignes, car nos vignes sont en fleur!» Quel en est le sens pour nous?
Chers frères et soeurs, il s'agit de petites choses insignifiantes qui abîment toute notre vigne; des riens> apparemment sans importance. Un péché mignon en passant - et déjà la «vigne», le lieu de la communion avec le Seigneur Jésus, est endommagée! Je me suis bien penché sur la question des «petits renards» qui veulent ravager notre vigne, et je les ai classés en trois catégories:
Le premier «petit renard»: le commérage
Il arrive parfois que des remarques apparemment inoffensives soient glissées dans une conversation; pourtant, elles peuvent incendier toute une forêt (Jacq. 3, 5).
Dernièrement, j'ai été sensibilisé par le fait que nous pouvons nous comporter à la légère en raison de la force destructrice des mots que nous prononçons. Ce sont là des «petits renards» qui ravagent la vigne! Des paroles inconsidérées, dites à la va-vite, interrompent la communion avec le céleste Époux et mettent du trouble sur celle qui doit lier les croyants entre eux. Le bavardage déchire le lien de l'union interne des chrétiens, car il se transforme toujours en calomnie. Il est écrit en Proverbes 10, 1 9: «Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher», et ceci aussi: «. . . le rapporteur divise les amis» (Prov. 16, 28).
Le deuxième «petit renard»: les mauvaises herbes qui foisonnent dans le coeur
Cette exhortation nous est adressée en Hébreux 12, 15:
«Veillez à. . . ce qu'aucune racine d'amertume (dans le coeur), poussant des rejetons, ne produise du trouble, et que plusieurs n'en soient infectés». Quelle puissance nous aurions dans la prière, en tant qu'assemblée, si tous les coeurs étaient en ordre devant Dieu, s'il ne s'y trouvait pas d'amertume, de rancune, de souillure, s'ils étaient entièrement purifiés par le précieux sang de Christ! Mais dans le cas contraire> si nous laissons pousser sauvagement en nous des racines d'amertume et si nous les tolérons dans l'église, beaucoup de chrétiens en deviendront impurs et l'atmosphère parmi les croyants sera viciée. Ce ne sera sans doute pas palpable> mais on le ressentira soudain lors d'une prédication, dans une réunion de prières ou dans une quelconque rencontre chrétienne: quelque chose ne va pas là.
Certes, on reste aimable les uns vis-à-vis des autres, on prononce de bonnes paroles, on parle positivement mais il y a une racine d'amertume cachée, un «petit renard» qui peut ravager toute la vigne.
Le troisième «petit renard» : un amour hypocrite
Il existe un amour fraternel sincère, spontané il est impossible de ne pas le remarquer. Paul a écrit à ce sujet:
- «Mais nous nous recommandons à tous égards comme serviteurs de Dieu . . . par un amour sincère» (2 Cor. 6, 4)! - «. . . nous recommandant comme serviteurs de Dieu. . . par un amour sans hypocrisie» (version Darby).
- «Que l'amour soit sans hypocrisie . . .(Rom. 1 2, 9).
Mais il y a des sourires derrière lesquels se cache un coeur de glace. Un tel «amour» hypocrite vis-à-vis des frères et des soeurs procède de l'amour de soi, du moi; ici aussi, il s'agit de «petits renards». Ils ne restent pas toujours petits; ils croissent pour devenir des bêtes sauvages et transforment les chrétiens en antichrists.
Le véritable amour fraternel est le plus élevé qui puisse se trouver parmi les croyants en Christ. Paul l'exprime avec fermeté: «L'amour ne fait point de mal au prochain: L'amour est donc l'accomplissement de la loi» (Rom. 13, 10), et ceci en 1 Corinthiens 13, 1-3:
«Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité (l'amour), je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. Et quand j'aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j'aurais même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien.È Si je n'ai pas cet amour brûlant pour mon prochain, pour mon frère et ma soeur, le chrétien que je suis devient un antichrist. D'où ce commandement:
Prenez les «petits renards»!
Nous devons absolument attraper ces «petits renards» qui ravagent la vigne. Celui qui ne les prend pas et les laisse agir, reste certes dans la vigne il appartient toujours, parce que né de nouveau, à l'Eglise du Seigneur; mais sa piété s'atrophie, elle devient fausse. A cet égard, j'ai lu un verset biblique qui m'a profondément touché. je ne sais comment vous vous penchez sur le Saint Livre. On peut y lire énormément, hélas souvent superficiellement; mais voici que soudain, on est saisi par un verset, un seul! Il en fut ainsi pour moi à la lecture de Proverbes 20, 6: <Beaucoup de gens proclament leur bonté mais un homme fidèle, qui le trouvera?È Si je laisse les «petits renards» gambader dans ma vigne, je continuerai peut.être à passer pour pieux, mais aux yeux de Dieu, je ne serai pas droit: ma piété sera fausse. Cette parole pourrait se rendre de cette façon:
«Qui trouvera un homme pieux, qui agit droitement dans le royaume de Dieu?» Je suis troublé par ce que j'ai observé ces derniers temps.
Pour employer un terme moderne, on peut être «super-pieux»: aller aux réunions la Bible sous le bras, faire fidèlement silence, jeûner, prier, renoncer, rendre témoignage, distribuer des traités, etc., mais en même temps avoir une attitude intérieure antichrist.
Oui, c'est possible! Il s'agit d'une piété charnelle qui laisse de la place dans le coeur aux «petits renards» et permet à la langue de fonctionner sans retenue.
Que signifie «prendre les petits renards», qui ravagent la vigne? Au point de vue du Nouveau Testament, ceci qui figure en Colossiens 4, 6: «Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel . . .» Pourquoi se sert-on du sel? Par exemple pour la viande:
pas seulement pour lui donner du goût, mais pour la préserver de la corruption. En voici le sens spirituel: je ne dois dire à mon frère, à ma soeur, quoi que ce soit qui puisse corrompre, mais bien plutôt énoncer ce qui empêche cette corruption afin que mon prochain en reçoive de la bénédiction. Un enfant de Dieu ne doit jamais se risquer à parler négativement d'un croyant, d'un serviteur ou d'une servante du Seigneur en son absence.
«Que votre parole soit toujours . . . assaisonnée de sel.'» Nos paroles doivent empêcher la corruption et être vie.
C'est ainsi que les «petits renards» peuvent être chassés de la vigne. Les bourgeons pourront alors se développer normalement, et les fruits que le Seigneur produira en et par nous seront sains et pleins. A Sa venue, Il nous dira: «C'est bien, bon et fidèle serviteur (bonne et fidèle servante); tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître» (Matth. 25, 2 l ).
Appel de Minuit Août 1998