Moïse, abandonné sur le fleuve où la mort règne, est sauvé par la fille de Pharaon émue devant cet «enfant des Hébreux». Moïse grandit dans l'univers de la science et de la connaissance renommées de l'Egypte dont les pyramides témoignent encore aujourd'hui. Devenu adulte, il n'a pas oublié, ni renié, ses origines. Il souffre pour son peuple humilié, maltraité et réduit à l'esclavage. Il pressent déjà que Dieu va lui envoyer une grande délivrance ; mais après une grave erreur, il s'enfuit vers l'Est, au désert. Là, il apprendra que Dieu seul peut accomplir ce miracle et faire sortir Israël d'Egypte par Sa main puissante. (Ex. 3) Envoyés par le Dieu d'Israël pour parler en son Nom, Moïse et son frère Aaron se présentent devant Pharaon et lui disent : «Laisse aller mon peuple afin qu'il me serve... »
UN PREMIER PAS ET... L'ECHEC !
Cette première entrevue, au grand désarroi de Moïse et du peuple d'Israël tout entier, se solde par un échec. Nous aussi, au vingtième siècle, nous sommes pleins d'espérance ! Le premier pas vers Dieu nous remplit d'une joie et d'une force nouvelles. Mais les difficultés surgissent sur notre chemin ; tel un Pharaon cruel, nous accusant de paresse et d'improductivité, l'ennemi de nos vies tente de semer le doute dans notre esprit. Certains nous font croire que le temps passé à parler à Dieu n'est qu'un prolongement de notre paresse, et que nous serions plus utiles ailleurs. Et nous sommes tentés de le croire lorsque Dieu, dans Sa sagesse, retarde la réponse à notre prière...
EL SHADDAï, LE DIEU TOUT-PUISSANT
Dieu veut affermir notre confiance en Lui en nous montrant Sa gloire et Sa puissance dans des circonstances apparemment défavorables pour nous. Le peuple d'Israël a pu oublier comment le Tout-Puissant a appelé Abraham, Isaac et Jacob pour leur révéler Ses promesses éternelles. Mais pourquoi a-t-il fallu qu'Israël passe quatre siècles en Egypte ? Pourquoi suis-je moi-même si souvent esclave de mauvaises habitudes nuisant à mon équilibre et à celui de mes proches, des habitudes ancrées dans mon être tout entier ? Pourquoi suis-je sujet à tant de faiblesses, de problèmes, de maladies qui me tiennent comme esclave à son maître ? Et malgré tous mes efforts, je suis si souvent retombé, découragé, submergé... Il suffit alors d'un pas pour glisser vers la révolte : «Vous nous rendez odieux aux yeux de Pharaon et à ses serviteurs. Vous avez mis une épée dans leur main pour nous tuer... » (Ex. 5:22-23) Devons-nous croire à ce mensonge ? Dieu promet la vie, et non la mort ; et ce qu'Il promet, Il a aussi le pouvoir de le réaliser... (Rom. 4:21 ; Ps. 115:3) Sa réponse est claire : «C'est sous !'emprise d'une main puissante que Pharaon laissera partir ce peuple... » (Ex. 6:1) Ainsi Dieu ravive notre confiance et devient peu à peu un rocher inébranlable dans nos vies. «Qui est comme toi parmi les dieux, à Eternel ? » (Ps. 86:8)
PESSAH' : LA NUIT DE LA DÉLIVRANCE
Confiant en l'Eternel, le Dieu d'Israël, Moïse va se présenter plusieurs fois devant le Pharaon. Malgré les échecs apparents, il reste inébranlable. Les magiciens de l'Egypte, et tout le monde religieux lié au culte de nombreux dieux, tentent de s'opposer à Dieu ; mais ils sont incapables de maîtriser les fléaux envoyés par l'Eternel. Ils n'ont guère réussi qu'à imiter les trois premiers, entraînant alors des catastrophes plus graves encore sur les Égyptiens.
Beaucoup de nos contemporains se tournent vers un monde spirituel douteux, celui des astrologues et des devins de toute sorte, !'horoscope «anodin » du journal quotidien en fait partie. Il faudrait y ajouter la longue liste des radiesthésistes et de pseudo-médecins souvent prêts à se déclarer «croyants en Dieu». La Bible affirme que les démons croient eux aussi en Dieu, mais ils tremblent... (Ja 2:19) Ceux qui s'adonnent à toutes ces pratiques risquent le danger mortel de s'éloigner plus encore du seul vrai Dieu. (Deut. 18:10-14) Dieu veut nous faire connaître le chemin de la délivrance...
PESSAH' : PASSER PAR DESSUS, ÉPARGNER
Le dernier fléau entraînera la mort de tous les premiers-nés des hommes et des animaux parmi les Égyptiens. Cette nuit est la plus grave pour eux et la plus solennelle pour Israël. Pour échapper à ce terrible fléau, les enfants d'Israël doivent mettre un signe visible sur leur porte. Après avoir égorgé dans leur maison un agneau ou un chevreau, chacun doit prendre un peu du sang de cet animal innocent et le mettre sur les linteaux de la porte à l'aide d'une branche d'hysope. L'Ange de la mort passera par-dessus les maisons marquées de ce signe d'Alliance.
Des siècles plus tard, alors qu'Israël devait continuer de commémorer chaque année cette nuit solennelle, Jean le baptiste reconnaîtra en Jésus, Yeshoua, le Messie promis à Israël, l'Agneau de Dieu... En brisant la matsa, le pain sans levain, et en faisant passer une coupe de vin à ses disciples, le Messie annoncera le temps d'une nouvelle Alliance entre Dieu et les hommes. Ce pain brisé est le symbole de son corps et le vin celui de son sang qu'Il donnera pour que nos fautes soient effacées. La veille de Pessah', l'Agneau de Dieu fut mis à mort sur une croix romaine... Au cours du Seder, le repas de la Pâque, nous cachons une des matsot ; celle-ci est retrouvée en principe par notre plus jeune enfant, à la fin du repas. Ainsi, le Messie, mort à la veille de Pessah', est revenu à la vie le surlendemain. Lui avons-nous exprimé notre confiance pour que son sang couvre nos fautes et que l'Ange de la mort éternelle nous épargne ?...
Le prophète Esaïe l'avait annoncé : «Il s'est élevé devant I'ETERNEL comme un faible rejeton, comme une racine qui sort d'une terre assoiffée. Il n'avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards et son aspect n'avait rien pour nous plaire. Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur connaissant la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, il fut méprisé et nous n'avons fait de lui aucun cas. Et pourtant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, ce sont nos douleurs dont il s'est chargé. Et nous, nous pensions qu'il était puni, frappé de Dieu et humilié, alors qu'il était meurtri à cause de nos péchés, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui et c'est dans ses blessures que se trouve notre guérison ». (Esaïe 53)
VIGILANT ET PRET A PARTIR
Au cours de cette dernière nuit en Egypte, le peuple juif doit être vigilant, prêt à partir. Ce repas est pris debout, le bâton de marche à la main, la ceinture bien nouée, les sandales chaussées... Nous devons rester vigilants. Le «V » de la victoire doit s'accompagner du «V» de la vigilance. «Veillez car Je reviendrai à l'heure où personne ne s'y attendra plus... » En attendant le retour de Yeshoua, Jésus notre Messie, nous devons être équipés pour notre marche vers la terre promise. Dieu nous donne Son Esprit, le Consolateur, un bâton sûr et solide dont la présence dans nos vies nous permet de mieux connaître et servir le Créateur et nos semblables. Paul, un rabbin devenu disciple de Jésus, nous encourage à vivre dans la vérité qu'il compare à une ceinture : soyons fermes, n'acceptons aucun mensonge, pas même ceux qui nous arrangent sachant que celui qui aime dit aussi la vérité. Chaussons également les «sandales » pour répandre la Bonne Nouvelle concernant le Messie avec amour et ferveur. Enfin, comme un ultime rappel, Pessah' se prolonge par la fête des pains sans levain. Les pains sans levain sont pour nous l'image d'une vie purifiée, débarrassée progressivement des anciennes mauvaises habitudes qui nous tenaient «esclaves ». C'est le chemin que Dieu veut faire avec nous, si nous le voulons. C'est le chemin de la délivrance...
SOUVIENS-TOI DE CETTE NUIT-LA
Aujourd'hui encore, nous devons nous rappeler de la délivrance accordée par l'Eternel pour Israël, de celle effectuée par Yeshoua notre Messie pour les enfants d'Israël et l'humanité tout entière. Et lorsque notre enfant nous demande : «Pourquoi rappelons-nous cet événement ?» Nous répondons : «C'est en mémoire de ce que l'Eternel a fait pour nous... » Ce mémorial, ce souvenir du sacrifice et de la délivrance, sera alors comme un signe sur nos mains et sur notre front : un événement qu'on ne peut pas oublier !
Frédéric BAUDIN
Le Berger d'Israël No 424