Il s'agit avant tout d'un recueil dont les différentes pièces ont servi à la liturgie d'Israël : le chant des psaumes accompagnait l'offrande des sacrifices au Temple de Jérusalem, ou soulignait certaines cérémonies particulières lors des grandes fêtes du peuple de Dieu.
Au temps de la saison des pluies, le psaume 64 (65 de l'hébreu) était une prière de remerciement que l'on adressait au Ciel : faute d'eau la terre eût été improductive; les ondées étaient au contraire comme une visite bienfaisante du Tout-Puissant : « Visite la terre, arrose-la, donne lui [l'opulence, le ruisseau de Dieu est plein d'eau ... baigne-la d'averse et bénis sa germination
Le Psaume 66 (67 de l'hébreu) était utilisé par la liturgie lorsque la récolte était faite : ... La terre a donné ses fruits, que Dieu, notre Dieu, nous bénisse »
Psaumes du « Hallèl » et psaumes « des montées »
Les Psaumes 112-117 (113-118 de l'hébreu) composent un petit ensemble appelé le Hallèl (moi hébreu qui signifie « chanter la louange », que l'on retrouve dans Alléluia, « louez le Seigneur ») et destiné à être psalmodié à certaines fêtes. Ainsi le 14 du mois de Nisan, à midi, on exécutait le Hallèl dans le Temple, lors de l'immolation des agneaux de la Pâque.
Le soir du même jour, en famille, ces psaumes étaient psalmodiés par tous, durant le repas pascal : les psaumes 112-113 (113 et 114 de l'hébreu), au moment où l'on buvait la deuxième coupe, après le récit des événements de l'Exode ; les psaumes 114-117 (115-118 de l'hébreu) au moment de la dernière coupe. Ainsi comprend-on la parole des évangélistes qui clôturent ainsi le récit de la Cène : « Ayant chanté des psaumes, ils sortirent vers le mont des Oliviers » (Matthieu chap. 26, vers. 30; Marc. chap. 14, vers. 26)...
On récitait également cet ensemble psalmique le jour même de la Pâque (151 jour de Nisan), le jour de la Pentecôte, le jour de la Dédicace, et durant l'octave de la fête des Tentes. Lors de cette dernière solennité, le psaume 117 (118 de l'hébreu) constituait une liturgie importante. Qu'on se reporte aux versets 25-26 : on ira tout d'abord une demande de salut « De grâce, Seigneur, donne la salut ! En réalité il s'agit d'une acclamation rituelle : Hosanna ! à laquelle répond la bénédiction prononcée par les prêtres, tandis qu'ils processionnaient autour de l'autel : « Au nom du Seigneur, béni soit celui qui vient ! » Au même moment la foule agitait les rameaux qu'elle portait à la main (palmes, branches de saule et de myrte).
Un autre groupe de psaumes était destiné aux pèlerins qui « montaient » au Temple de Jérusalem. Ce sont les « cantiques des montées » : 119-133 (120-134 de l'hébreu).
On finit par attribuer en propre à chacun des jours de la semaine une « prière » particulière : ce sont, dans l'ordre, les psaumes 23, 47, 81, 93, 80 1 , 92, et 91, celui qui est composé « pour le jour du sabbat » (dans le texte hébreu : 24, 48, 82, 94, 81, 93 et 92).
J. DHEILLY Professeur à l'institut catholique de Paris
En ce temps-là, la BibleNo 45 page II.