«Tu ne diras point de faux témoignage contre ton prochain» (Exode 20, 16; version Darby).
Quel est, pour nous, le sens de cette parole? Dans quelle mesure les croyants de la nouvelle Alliance doivent-ils la prendre à coeur?
Avant de nous pencher sur ces questions, j'aimerais très simplement considérer ce qui nous est dit dans la Bible sur ce point: rendre un «faux témoignage contre ton prochain»:
- Comment ceux qui transgressent le neuvième commandement sont-ils qualifiés dans l'Ecriture Sainte? Voici, en Proverbes 10, 18: « ... celui qui répand la calomnie est un insensé. »
- A quoi peut-on comparer la force destructrice d'un faux témoignage? Il est écrit dans le livre des Proverbes: «Comme une massue, une épée et une flèche aiguë, ainsi est un homme qui porte un faux témoignage contre son prochain» (Prov. 25, 18).
- Proverbes 19,9 nous parle des conséquences qu'un faux témoignage peut entraîner: «Le faux témoin ne restera pas impuni, et celui qui dit des mensonges périra. »
Ces trois brèves déclarations bibliques caractérisent nettement la puissance de destruction d'un «faux témoignage contre ton prochain».
Des fausses rumeurs et des calomnies
Dire un faux témoignage contre son prochain, c'est le calomnier; en d'autres termes: c'est répandre un méchant bruit sur lui. D'où ce commandement en Exode 23, 1: « Tu ne répandras point de faux bruit. »
A cause de fausses accusations, quel lot de souffrances pour Jésus-Christ! Et Il a dû en répondre devant le sanhédrin: «Car plusieurs rendaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne s'accordaient pas. Quelques-uns se levèrent et Portèrent un faux témoignage contre lui, disant. Nous l'avons entendu dire: je détruirai ce temple fait de main d'homme, et en trois jours j'en bâtirai un autre qui ne sera Pas fait de main d'homme. Même sur ce point-là, leur témoignage ne s'accordait pas» (Marc 14, 56-59). Certes, nous savons que le Seigneur Jésus est mort à cause de nos péchés; mais il faut aussi se dire objectivement que ces faux témoins ont finalement joué un rôle certain dans Sa condamnation. Un faux témoignage contre le prochain peut avoir des conséquences absolument désastreuses.
Joseph en a également fait l'amère expérience, quand il s'est retrouvé en Egypte. Après que la femme de Potiphar eut voulu le séduire, mais en vain, elle retint son vêtement tandis qu'il voulait fuir (Gen. 39, 11-12); et elle s'en servit comme preuve pour le calomnier: «Et elle posa le vêtement de Joseph à côté d'elle, jusqu'à ce que son maître rentrât à la maison. Alors elle lui parla ainsi. L'esclave hébreu que tu nous as amené est venu vers moi pour se jouer de moi. Et comme j'ai élevé la voix et que j'ai crié, il a laissé son vêtement à côté de moi et s'est enfui dehors. Après avoir entendu les paroles de sa femme, qui lui disait. Voilà ce que m'a fait ton esclave! le maître de Joseph fut enflammé de colère. Il prit Joseph et le mit dans la prison, dans le lieu où les prisonniers du roi étaient enfermés: il fut là, en prison» (v. 16.20). La prison pour Joseph suite à cette déclaration mensongère!
Ces tristes choses ne sont pas des faits du passé seulement; non, elles se produisent encore très souvent de nos jours, tout particulièrement là où les chrétiens sont persécutés. Que de souffrances pour les croyants dans des camps de travail ou dans des prisons suite à des calomnies ou à de faux bruits répandus!
Ce que Joseph a littéralement subi peut aussi se produire au plan spirituel, par exemple quand un frère dans la foi, sous un quelconque faux témoignage, se voit plongé dans une profonde détresse. Quelqu'un, calomnié et accusé faussement, peut connaître des souffrances intérieures tellement fortes qu'il se sent comme emprisonné. Les Psaumes ne le constatent-ils pas et n'en parlent-ils pas en termes vraiment poignants? Ainsi David qui s'est écrié: «Ne me livre pas au bon plaisir de mes adversaires, car il s'élève contre moi de faux témoins et des gens qui ne respirent que la violence» (Ps. 27, 12). Au Psaume 120, 2, nous entendons le psalmiste supplier: «Eternel, délivre mon âme de la lèvre mensongère, de la langue trompeuse!» Des mots qui font très clairement penser à une «prison intérieure», où le psalmiste s'est retrouvé suite à des calomnies et à de méchantes rumeurs!
Nous ne devons nullement sous-estimer la gravité du péché de faux témoignage: il peut plonger la victime dans un profond désespoir! C'est certainement pour cette raison que Paul a écrit dans son épître aux Ephésiens: «C'est pourquoi, renoncez au mensonge et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain, car nous sommes membres les uns des autres» (Eph. 4, 25). L'apôtre savait très bien de quoi il parlait; car s'il est quelqu'un sur qui de nombreux faux témoignages ont été portés, c'est assurément lui.
Il arrive si facilement que soit propagé quelque chose qui n'est pas tout à fait la vérité. Ne nous sommes-nous pas, de cette manière, rendus coupables en contribuant à répandre un faux bruit? Si c'est le cas, il importe que nous nous en repentions devant Dieu et que nous réglions la chose avec la personne concernée. Oui, prenons à coeur cette parole d'Ephésiens 4, 25 et que nous agissions en conséquence!
Que faire, quand on est soi-même victime d'une calomnie?
Ici aussi, la Parole de Dieu nous indique le seul comportement correct à adopter, et cela dans la première Epître de Pierre: ,Mais sanctifiez dans vos coeurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous, et ayant une bonne conscience, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ceux qui décrient votre bonne conduite en Christ soient couverts de confusion), (1 Pierre 3, 15-16).
Bien que cette lettre n'ait été écrite qu'en 60-64 après Jésus-Christ, le premier martyr chrétien avait, quelque temps auparavant, agi dans ce sens là exactement. Etienne avait été calomnié de la pire des manières: «Ils produisirent de faux témoins, qui dirent: Cet homme ne cesse de proférer des paroles contre le lieu saint et contre la loi» (Actes 6, 13). Mais malgré ces accusations massives, il tint bon jusqu'à sa fin. Pourquoi? Parce que, comme Pierre nous l'enseigne, Etienne, face à ces calomnies, avait profondément sanctifié le nom du Seigneur Jésus dans son coeur: «Tous ceux qui siégeaient au sanhédrin ayant fixé les regards sur Etienne, son visage leur parut comme celui d'un ange» (v. 15).
Veillons bien à ne pas commettre le péché de calomnie! Et quand nous sommes accusés faussement, faisons en sorte d'honorer encore plus le Seigneur Jésus seul dans notre coeur!
Quand de bonnes intentions sont mal interprétées
Le roi des Ammonites, Nachasch, s'était toujours montré bien disposé à l'égard du roi David. A sa mort, celui-ci eut à coeur de transmettre à son fils, Hanun, un message de consolation: «David dit. je montrerai de la bienveillance à Hanun, fils de Nachasch, comme son père en a montré à mon égard. Et David envoya ses serviteurs pour le consoler au sujet de son père» (2 Sam. 10, 2a). Mais le sens de cette démarche, pourtant bien pensée, fut tordu par des calomnies répandues par de faux témoins: «Lorsque les serviteurs de David arrivèrent dans le pays des fils d'Ammon, les chefs des fils d'Ammon dirent à Hanun, leur maître: Penses-tu que ce soit pour honorer ton père que David t'envoie des consolateurs? N'est-ce pas pour reconnaître et explorer la ville, et pour la détruire, qu'il envoie ses serviteurs auprès de toi?» (v. 2b-3).
Comme ce faux témoignage des chefs des Ammonites dut blesser David, qui vit ainsi ses bonnes intentions complètement ruinées. Il a donc suffi d'un faux témoignage pour détruire beaucoup de bien.
Qu'en est-il de nous, chrétiens? Se pourrait-il que nous soyons vraiment capables d'anéantir une bonne intention de notre prochain par de fausses paroles et produire ainsi le contraire de l'effet escompté? Nous péchons probablement vis-à-vis des autres de cette manière bien plus que nous le pensons. Mais de quelle façon?
Pour une meilleure compréhension, considérons de nouveau un exemple biblique: Parce que n'ayant pas encore d'enfant, Anne (la future mère de Samuel) était une femme extrêmement triste. Elle pleurait beaucoup et ne parvenait pas à se réjouir vraiment. Alors qu'avec Elkana, son mari, elle se rendait une fois de plus à Silo, où se trouvait le sanctuaire, pour offrir à l'Eternel, elle saisit l'occasion pour épancher son coeur bien triste devant Dieu: «Et, l'amertume dans l'âme, elle pria l'Eternel et versa des pleurs. Elle fit un voeu, en disant: Eternel des années! si tu daignes regarder l'affliction de ta servante, si tu te souviens de moi et n'oublies point ta servante, et si tu donnes à ta servante un enfant mâle, je le consacrerai à l'Eternel pour tous les jours de sa vie, et le rasoir ne passera point sur sa tête» (1 Sam. 1, 10-11). Quelle poignante prière que celle de cette femme!
Mais là se trouvait quelqu'un qui fut témoin de la supplication de cette croyante fort éprouvée: le sacrificateur Eli. Il est dit de lui: «Comme elle restait longtemps en prière devant l'Eternel, Eli observa sa bouche» (v. 12). Eli voyait bien que les lèvres de la jeune femme remuaient, mais il ne pouvait pas comprendre. Pourquoi? Parce que Anne priait à voix basse: «Anne parlait dans son coeur et ne faisait que remuer les lèvres, mais on n'entendait Point sa voix» (v. 13a). Ne pouvant ni entendre ni comprendre ces pleurs et ce langage silencieux, mais voulant absolument savoir, il en vint à cette conclusion totalement fausse: «Eli Pensa qu'elle était ivre, et il lui dit. jusques à quand seras-tu dans l'ivresse? Fais passer ton vin» (v. 13b-14).
Représentons-nous la scène: Là se trouvait une femme priant dans son coeur et versant beaucoup de larmes; il y avait aussi un homme, un sacrificateur, qui, ne pouvant ni entendre ni comprendre, l'accusa d'être ivre. Que se passa-t-il à ce moment-là à Silo? Un sacrificateur de l'Eternel pécha contre le neuvième commandement en accusant faussement une femme qui épanchait son coeur devant Dieu.
Anne s'était jetée sur sa face dans la meilleure des intentions et d'un coeur sincère devant le sanctuaire de Dieu à Silo. Mais en la taxant d'ivrognerie, Eli jeta le trouble sur ce saint moment.
Pourquoi Eli parla-t-il ainsi? Voulait-il lui faire du mal dans l'intention de la blesser? Naturellement pas! Il agit ainsi tout simplement parce qu'il ne pouvait s'expliquer le comportement de cette femme et, qu'à tout prix, il voulait parvenir à une réponse.
Hélas, la chose ne se passe que trop souvent dans les assemblées locales. Voilà quelqu'un qui dit ou fait quelque chose, ou encore prie dans sa détresse secrète (comme Anne), ce qui, en soi, n'a rien de répréhensible. Mais les autres membres de l'église ne connaissent pas les motifs qui poussent le frère en question à agir de la sorte. Et au heu de laisser tout simplement l'affaire, ils ne trouvent rien de mieux à faire que de condamner. Consciemment ou inconsciemment, ils transgressent ce commandement: «Tu ne diras point de faux témoignage contre ton prochain. » Que de détresses et de souffrances intérieures sont provoquées ainsi chez bien des enfants de Dieu!
Le Seigneur Jésus-Christ également en a fait la douloureuse expérience sur cette terre. Pensons à ce bien triste fait: «Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui» (Jean 6, 66). Comment en sont-ils arrivés là? Parce qu'Il leur avait dit quelque chose qui leur était encore incompréhensible: «Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain que je donnerai, c'est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde» (v. 51). Il n'était nullement étonnant que cette déclaration leur soit alors restée hermétique de sens. Mais au lieu de laisser reposer la chose, ils se mirent à disputer entre eux et à demander «Comment peut-il nous donner sa chair à manger?» (v. 52). Pourtant, un peu plus tard, le Seigneur voulut leur indiquer comment ils devaient comprendre ces mots: «C'est l'esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie» (v. 63). On pourrait retenir cette formule: «Ce que je vous ai dit, vous devez le comprendre spirituellement et ne pas essayer d'en saisir le sens par votre intelligence naturelle!» Mais hélas, c'était trop tard; car déjà ils s'étaient appuyés sur leur propre intellect, de sorte qu'il ne leur restait plus qu'une chose à faire: L'abandonner. Absolument tragique!
De nos jours, il n'en va pas autrement pour bon nombre de ceux qui Le suivent. Pleins de bonnes intentions, ils parlent, agissent ou prient, mais très vite ils sont critiqués violemment et mal jugés. Cela est tout bonnement porter un «faux témoignage contre son prochain. », car l'enfant de Dieu concerné est ainsi mis sous un mauvais éclairage. Nous devons nous en garder!
Quand des coupables sont déclarés non coupables
Dire «de faux témoignages» peut aussi être le contraire de calomnier - quand on déclare non coupable un coupable. Ce faisant, nous rendons également un faux témoignage.
Certains pourraient se demander: «Se peut-il donc que, parmi les chrétiens, des coupables soient déclarés innocents?» En tout cas, la Bible nous met en garde à ce sujet en Exode 23, 1:
- «Tu ne te joindras pas au méchant pour faire un faux témoignage. »
- «Tu ne donneras pas la main au méchant pour être un témoin inique» (version Darby).
- «Vous ne devez pas... porter un faux témoignage en faveur de malfaiteurs» (français courant).
Il est ainsi prouvé que ce genre de faux témoignage a trait au neuvième commandement, qui, de nos jours, est souvent enfreint.
Avant d'étudier davantage la question, nous nous proposons de considérer un exemple biblique. Barabbas, emprisonné pour sédition et meurtre, fut libéré en lieu et place de Jésus-Christ, qui était innocent. Au moment où la foule se trouvait devant Pilate et criait au sujet de Jésus: «Fais mourir celui-ci, et relâche nous Barabbas» (Luc 23, 18), elle «donnait la main au méchant» et rendait un faux témoignage.
Qu'en est-il pour nous, chrétiens, de nos jours? OÙ et comment transgressons-nous dans ce sens le neuvième commandement? Quand rendons-nous de cette manière un «faux témoignage»? En voici un exemple vécu dans ma patrie: Pendant nos années de service en Hollande, mon épouse Rita et moi-même sommes entrés en contact avec une jeune femme qui, un beau jour, s'était décidée pour Jésus. Mais elle tomba dans le péché en vivant maritalement avec un homme. Par la suite, elle dit à Rita: «Alors que les anciens de notre assemblée étaient informés de ma façon de vivre, ils me donnèrent la cène.» Ce disant, cette dame était manifestement fort exercée: elle s'était quelque part attendue à se voir refuser la cène par les anciens.
C'est là un exemple frappant qui nous porte à réfléchir. Nous voulons approfondir cette affaire et nous demander: Que s'est-il passé dans cette assemblée pendant la célébration de cette cène? La réponse est solennelle, car il s'agissait là d'une transgression directe du 9ème commandement. On a donné la main d'association à cette femme coupable et un faux témoignage a été rendu à son avantage. On a failli à la tâche qui consistait à exhorter cette dame égarée et à la reprendre avec un amour sincère. En lui donnant la cène, on l'a traitée comme une chrétienne irréprochable, ce qui ne correspondait pas à la réalité.
De nos jours, ce genre de «faux témoignage» est largement répandu. jamais auparavant le mal n'a été toléré ainsi dans des assemblées chrétiennes; de nos jours, c'est à peine si on l'extirpe encore de nos églises. Pourquoi? Parce que nombreux sont les prédicateurs et les anciens qui redoutent d'appeler par son nom un péché évident, et de l'ôter. Et les membres de l'assemblée eux-mêmes sont de plus en plus enclins à se montrer tolérants vis-à-vis d'autres frères et soeurs, au risque de faire de «faux témoignages»; et plutôt que de citer le péché par son nom, on préfère l'ignorer et le taire. On sait que tel ou tel membre de l'église vit dans un péché bien précis, mais on se garde d'en faire mention et encore moins de reprendre la personne, et cela sous le manteau du soi-disant amour. Mais c'est «rendre un faux témoignage», «donner la main au méchant» ou répandre un faux bruit.
Comme le Seigneur Jésus-Christ a insisté sur la nécessité de se garder du mal, de l'ôter, même s'il faut froisser un frère ou une soeur: «Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l'affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Eglise; et s'il refuse aussi d'écouter l'Eglise, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain» (Matth. 18, 15-17). Une nette directive que le Seigneur nous donne là, mais hélas bien peu appréciée de nos jours, et prise à coeur dans des cas extrêmes seulement.
L'apôtre Paul se comportait tout autrement. Nous lisons à son sujet qu'ayant entendu parler un jour d'un grave mal survenu chez les Corinthiens, il n'a pas hésité à épingler et condamner ce péché dans une lettre publique: «On entend dire généralement qu'il y a parmi vous de l'impudicité, et une impudicité telle qu'elle ne se rencontre pas même chez les païens; c'est au point que l'un de vous a la femme de son père. Et vous êtes enflés d'orgueil! Et vous n'avez pas été plutôt dans l'affliction, afin que celui qui a commis cet acte fût ôté du milieu de vous! Pour moi, absent de corps, mais présent d'esprit, j'ai déjà jugé, comme si j'étais présent, celui qui a commis un tel acte ... qu'un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus» (1 Cor. 5, 1-3.5). Mon propos n'est pas ici de mettre en évidence le pouvoir apostolique qui consistait à livrer quelqu'un à Satan, mais plutôt d'insister sur le fait que Paul a dévoilé le mal impitoyablement. Pour lui, pas de compromis! Là où il voyait des manquements, il intervenait radicalement.
C'est ainsi que, par exemple, il a écrit à Timothée: «Le commandement que je t'adresse, Timothée, mon enfant, selon les prophéties faites Précédemment à ton sujet, c'est que, d'après elles, tu combattes le bon combat en gardant la foi et une bonne conscience. Cette conscience, quelques-uns l'ont perdue, et ils ont fait naufrage par rapport à la foi. De ce nombre sont Hyménée et Alexandre, que j'ai livrés à Satan, afin qu 'ils apprennent à ne pas blasphémer» (1 Tim. 1, 18-20). Et par lettre, il fit cette mise au point auprès de l'assemblée de Corinthe: «Maintenant, ce que je vous ai écrit, c'est de ne pas avoir des relations avec quelqu'un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme» (1 Cor. 5, 11). Et aux Thessaloniciens, il fit cette recommandation: ,,Nous vous recommandons, frères, au nom de notre Seigneur Jésus Christ, de vous éloigner de tout frère qui vit dans le désordre, et non selon les instructions que vous avez reçues de nous» (2 Thess. 3, 6).
Nous devons nous demander très sérieusement: OÙ une telle discipline d'assemblée s'exerce-t-elle encore? Ne se fait-il pas plutôt qu'aujourd'hui, on contourne et transgresse le neuvième commandement dans maint endroit, en «tendant la main au méchant», rendant ainsi un «faux témoignage»?
Destruction du couronnement de la création par un faux témoignage
En préparant ce sujet, je me suis demandé pourquoi Dieu a introduit dans les dix commandements ce neuvième: «Tu ne diras point de faux témoignage contre ton prochain». A mon sens, la réponse apparaît clairement et de façon déterminante: le péché contre ce commandement a été le facteur qui a déclenché la destruction du couronnement de la création, l'homme, dans le jardin d'Eden.
Comment le serpent ancien, le diable, a-t-il pu tromper Eve? En prononçant un témoignage absolument faux sur Dieu. Après qu'il eut dit à Eve: «Dieu a-t-il réellement dit. Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin?» (Gen. 3, 1), la femme lui répondit: «Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez» (v. 2-3). C'était exactement la réponse que le diable attendait; et il passa à l'attaque en avançant ces mots: «Vous ne mourrez point; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal» (v. 4-5). Par cette parole, il donnait à entendre que Dieu, dans un certain sens, craignait le moment où elle mangerait du fruit de cet arbre défendu, car alors, elle serait comme Lui. Le serpent, utilisé comme l'instrument du diable, prononça là un témoignage entièrement faux au sujet de Dieu, le plus grave qui puisse être. L'Eternel n'avait absolument aucune raison, quant à Lui-même, de craindre le moment où la femme mangerait de ce fruit défendu. Mais bien plutôt, il Lui était pénible de penser que le couronnement de Sa création serait ainsi détruit. Il avait, en effet, dit à l'homme: « ... mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras» (Gen. 2, 17). Parce qu'Il ne pouvait se contredire, Lui, le Dieu juste et saint, devrait tenir parole et agir.
Dieu Lui-même fut donc le premier à devoir réaliser amèrement quels énormes dégâts un «faux témoignage» peut causer. C'est, je pense, premièrement pour cette raison qu'Il a énoncé ce neuvième commandement.
Aujourd'hui encore, le diable utilise la tactique du «faux témoignage». Il fit son funeste travail auprès de job également. Alors que l'Eternel enveloppait cet homme pieux de Ses bénédictions, l'Adversaire se présenta pour dire:
- «Maïs étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu'il te maudit en face» (Job 1, 11).
- «Mais étends ta main, touche à ses os et à sa chair, et je suis sûr qu'il te maudit en face» (Job 2, 5).
Le diable prononça ainsi un faux témoignage concernant job, qui ne maudira cependant jamais son Dieu.
C'est comme «père du mensonge» (Jean 8, 44) que le diable a toujours agi, de nos jours encore. Il est dit de lui en Apocalypse 12, 10 qu'il est «l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit». Le sens en est, notamment, qu'il rend des faux témoignages sur les croyants. Mais Dieu soit loué: nous ne devons nullement craindre; le Seigneur Jésus n'a-t-Il pas dit: «Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi» (Matth. 5, 11)? Cela vaut également par rapport au diable: quand il prononce un faux témoignage sur nous devant Dieu (mentant ainsi), il nous donne l'occasion de nous réjouir. Par ses calomnies, nous pouvons être heureux. Le sens en est que ce faux témoignage de l'Adversaire nous rapproche davantage encore de Christ, exactement comme job qui put entrer toujours plus dans la communion avec son Dieu suite aux outrages de Satan.
La Parole de Dieu est la vérité! Il est fidèle à Ses engagements! Il est écrit en Romains 8, 28: «Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. » Amen!
MARCEL MALGO
Nouvelles d'Israël Janvier-Février 2000