«Tu ne tueras point» (Exode 20, 13).
Ce que le sixième commandement ne nous dit pas
Il ne vise en aucune manière ceux qui servent leur pays comme soldats du contingent ou comme militaires de carrière. Prétendre que de tels hommes (et femmes) pèchent contre le sixième commandement par cette activité n'est rien d'autre qu'une mauvaise interprétation et une déformation du texte.
Il y a quelques années, l'Allemagne connut un grand débat à ce sujet. Voici de quoi il s'agissait: Quelqu'un a déclaré ouvertement que les recrues de la Bundeswehr (l'armée allemande) étaient tous des «assassins potentiels». C'était naturellement un très dur propos, qui donna lieu à d'âpres discussions et fut véhémentement combattu. Malheureusement, il se trouve des criminels de guerre dans chaque conflit armé. Mais les jeunes recrues, qui font aujourd'hui leur service militaire, ne peuvent être considérées comme «assassins potentiels» et, en conséquence, comme transgresseurs du sixième commandement.
Dieu ne pensait en aucun cas au service sous les drapeaux. Nous lisons d'ailleurs dans l'Ancien Testament qu'Il a personnellement provoqué, voire conçu, beaucoup de guerres. Il a même ordonné à Israël, dans le cadre de la loi, d'organiser le service militaire général. En Exode 23, où l'Eternel donne des instructions sur la conquête du pays, Il déclare: «J'enverrai ma terreur devant toi, je mettrai en déroute tous les peuples chez lesquels tu arriveras, et je ferai tourner le dos devant toi à tous tes ennemis ... je ne les chasserai pas en une seule année loin de ta face, de peur que le pays ne devienne un désert et que les bêtes des champs ne se multiplient contre toi. je les chasserai peu à peu loin de ta face, jusqu'à ce que tu augmentes en nombre et que tu puisses prendre possession du pays» (v. 27.29-30). Nous avons donc là un plan bien élaboré auquel Israël devait se conformer pour chasser les peuples païens: petit à petit.
Il y a ceci que nous devons bien savoir: Quand Dieu déclara qu'Il veillerait à ce que tous les ennemis d'Israël fuient devant lui, le sens n'en était pas pour autant que Lui-même agirait de manière directe; non, mais son propos était que l'armée de Son peuple le réaliserait avec Son secours, naturellement. C'est de cette façon qu'il faut comprendre Deutéronome 11, 24, où il est dit des Israélites: «Tout lieu que foulera la plante de votre pied sera à vous: votre frontière s'étendra du désert au Liban, et du fleuve de l'Euphrate jusqu'à la mer occidentale. » S'il est écrit que «tout lieu que foulera la plante de votre pied» appartiendra à Israël, cela signifie que, par avance, l'Eternel l'avait donné aux Siens, mais qu'il ne deviendra réellement leur propriété que quand ils l'auront conquis par les armes. je voudrais insister sur ce point: le sixième commandement n'a rien à voir avec une interdiction concernant le service militaire. Au contraire: Dieu a ordonné à Israël de posséder une année prête au combat.
Mais qu'en est-il dans le cadre du Nouveau Testament? Y a-t-il là des affirmations qui rejettent le service militaire? A ma connaissance, non! Quand, un jour, de nombreuses personnes se rendirent au Jourdain pour se faire baptiser par Jean-Baptiste «pour la rémission des péchés», quelques soldats étaient là présents. Tous ceux qui se rendaient auprès de Jean le baptiseur lui demandaient de leur dire comment ils devaient vivre. Nous lisons en Luc 3, 14a: «Des soldats aussi lui demandèrent: Et nous, que devons-nous faire?» Que leur répondit Jean? Leur dit-il qu'ils devaient se délier sans tarder de leur serment et cesser d'effectuer leur service militaire, sous peine de transgresser le sixième commandement et devenir des assassins en puissance? Non, rien de tout cela! Mais il leur donna plutôt deux directives tout à fait pratiques: «Il leur répondit. (1) Ne commettez ni extorsion ni fraude envers personne, et (2) contentez-vous de votre solde» (v. 14b). Il ne s'en prit donc nullement au service militaire; par contre, il leur recommanda de ne commettre aucun crime de guerre et de se comporter avec honnêteté.
Pierre eut la même attitude, lorsque le centurion romain Corneille l'invita chez lui, à Césarée. Il est dit de ce gradé qu'il était «pieux et craignait Dieu, avec toute sa maison; il faisait beaucoup d'aumônes au peuple, et pilait Dieu continuellement), (Actes 10, 2). C'est pour cette raison que Pierre, alors qu'il refusait au début de visiter cet officier païen, fut exhorté par le Seigneur Lui-même à se rendre à Césarée, où Corneille le salua par ces mots: «Tu as bien fait de venir. Maintenant donc nous sommes tous devant Dieu pour entendre tout ce que le Seigneur t'a ordonné de nous dire» (v. 33).
« ... pour entendre tout ce que le Seigneur t'a ordonné de nous dire» Peut-être Corneille, qui cherchait le Dieu d'Israël de tout son coeur, était-il prêt à mettre un terme à sa carrière militaire si Pierre le lui demandait. Celui-ci lui parla-t-il dans ce sens? Nullement! Après que Pierre lui eût prêché Jésus-Christ ainsi qu'à tous ceux présents là et que l'Esprit Saint fût descendu sur eux, l'apôtre ajouta ces mots: «Peut-on refuser l'eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien que nous? Et il ordonna qu'ils soient baptisés au nom du Seigneur» (v. 47-48). Corneille put donc poursuivre sa carrière militaire en tant qu'officier de l'armée romaine. Avec cette différence essentielle: il était maintenant un chrétien né de nouveau. Partout dans le monde, il y a actuellement de tels soldats et gradés qui ne pèchent cependant pas contre le sixième commandement.
Le sixième commandement et la peine de mort
Bien que Dieu ait dit: «Tu ne tueras point», Il ne condamne pas pour autant la très contestée peine de mort, encore pratiquée dans certains pays. Dans la Bible Scofield, il est fait ce commentaire au sujet de la traduction du texte original de ce sixième commandement.
La langue hébraïque emploie plusieurs mots pour exprimer l'action de tuer. Le verbe utilisé ici (Exode 20, 13) contient l'idée de meurtre et s'applique à l'assassinat, toujours commis avec préméditation.
Cette explication est de toute importance; il est ainsi démontré que le sixième commandement ne pose pas la question de savoir si la peine de mort est autorisée ou non. Il s'agit, en fait, de la condamnation du meurtre et de l'assassinat. C'est pourquoi certains ont retenu cette formule: «Tu ne commettras pas de meurtres.». Voici ce qu'en dit littéralement une traduction hollandaise: «Tu ne frapperas point à mort.» Le sens en est donc: ne pas enlever la vie par la violence.
Je réalise fort bien que la peine de mort constitue un grave problème pour bon nombre de chrétiens. Aujourd'hui encore, nous devons nous rappeler nettement que, dans l'Ancien Testament, cette peine de mort était un fait absolument indiscutable. La question n'était pas de savoir si elle était juste et appropriée, mais tout simplement qui la méritait.
L'Ancien Testament indique catégoriquement qui était réellement passible de cette peine: celui qui tuait avec préméditation, péchant ainsi intentionnellement contre le sixième commandement; la conséquence en était le prononcé de la peine de mort.
Très tôt, Dieu présenta ce fait aux humains. Après avoir sauvé Noé et sa famille des eaux du déluge, Il fit avec lui une alliance. Un important élément y apparaît: l'institution de la peine de mort. Nous lisons en Genèse 9, 6: «Si quelqu'un verse le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé car Dieu a fait l'homme à son image. » Assurément une très nette déclaration qui ne prête pas à confusion! L'Ancien Testament contient de nombreux autres passages sur ce thème; ainsi, par exemple, en Exode 21 qui traite des ordonnances, nous lisons au verset 12: «Celui qui frappera un homme mortellement sera puni de mort. » Et en Lévitique 24, 17, les mêmes mots: ,Celui qui frappera un homme mortellement sera puni de mort.» Nous constatons donc que, dans l'ancienne Alliance, la peine de mort était un fait absolument normal.
Cette question vient se poser tout naturellement: Qu'en est-il sous la nouvelle Alliance et qu'en dit le Nouveau Testament? Faut-il encore s'en tenir, sans autres, à la peine de mort?
Plus de possibilité de se convertir?
Un argument très souvent avancé par les chrétiens contre la peine de mort est celui-ci: «Si l'on exécute un condamné à mort, on ne lui laisse plus aucune chance de se convertir. Sans être sauvé, il entre dans la damnation éternelle.» Permettez-moi de faire cette remarque: les chances qu'un meurtrier libéré se convertisse sont d'un pour cent. L'expérience prouve qu'un assassin remis en liberté commet de nouveaux crimes; il ne renonce pas.
Quand un animal attaque une personne et la blesse à mort, on est persuadé qu'il répétera son acte, si on ne l'abat pas. Un chien est privé de la vie, quand il a déchiré une plus petite bête. On a la conviction qu'il récidivera.
Pourquoi refuser de voir qu'il en est de même pour quelqu'un qui s'est rendu coupable d'atrocités, qu'il est sans doute pire qu'un animal, un criminel remis en liberté refaisant presque toujours les mêmes actes?
Généralement, une bête tue pour se nourrir, par nécessité ou, quand elle se sent menacée. Mais quand un homme tue, c'est souvent par vice, par plaisir. Il violente, martyrise, mutile son prochain jusqu'à ce que mort s'ensuive. Et il est prêt à recommencer, si la possibilité lui en est offerte. C'est pourquoi tant de criminels sont des récidivistes. Que de violeurs ont commis les mêmes crimes; que de meurtriers aussi, après leur libération!
Moi aussi, je suis toujours profondément exercé quand j'entends ce cri: «Il faut rétablir la peine de mort!» Mais, quand je considère tout ce qui se passe de nos jours, et qu'après des crimes abominables, on arrête souvent des récidivistes, je dois reconnaître, malgré mes sentiments, que «la Bible a parfaitement raison! !»
Si l'on faisait actuellement preuve de davantage de courage pour châtier les meurtriers et les pédophiles selon les mesures bibliques, il y aurait bien plus d'ordre et moins de victimes. Mais voilà, il n'en est pas ainsi. Au contraire: de nos jours, on déclare tout simplement irresponsables de leurs actes les pires criminels. Ils ne doivent purger que des peines légères de sorte qu'au bout de quelques petites années, ils retrouvent la possibilité de se livrer à leurs funestes activités.
Un exemple: Marc Dutroux, ce Belge qui, il y a quelques années, a fait mourir des jeunes filles dans des conditions atroces. Cet homme était un sinistre récidiviste: déjà, il avait été condamné pour faits de ce genre. Après sa libération, il s'en prit de nouveau à des enfants qui perdirent la vie, jusqu'à ce qu'on le mette réellement hors d'état de nuire pour une plus longue période. Si on lui avait infligé le châtiment qu'il méritait, ces enfants seraient encore de ce monde. Mais on l'a laissé courir, avec toutes les affreuses conséquences que nous connaissons fort bien. Aujourd'hui, chose inexplicable: cet homme reçoit du courrier d'admiratrices surtout. Est-ce normal?
Au sujet de l'argument selon lequel on ferme le chemin du salut et de la vie éternelle en exécutant un condamné à mort, que l'on me permette de rapporter ce fait: Il se trouva qu'un jour, deux meurtriers se trouvèrent face à l'issue fatale; ils n'avaient plus que quelques heures à vivre. Pendant ce court laps de temps, ils furent en contact avec le Prince de la vie, Jésus-Christ. Chacun comprend qu'il s'agissait là des deux brigands crucifiés avec le Seigneur. Ces deux hommes savaient exactement qui se trouvait là avec eux: Jésus-Christ qui, seul, pouvait leur venir en aide. Le récit biblique nous dit que l'un des assassins se convertit et qu'il reçut cette merveilleuse promesse du Seigneur: «Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis» (Luc 23, 43). Alors que personne ne peut être sûr d'avoir, à la fin de sa vie terrestre, une ultime occasion de se convertir, il y a cependant toujours eu des conversions de dernière minute; et cela par la seule grâce de Dieu! Ce fut le cas pour un assassin dont voici l'histoire vraie:
Un criminel se trouvait dans une cellule de la prison de Flensburg. Il avait commis un meurtre avec viol sur une jeune fille. Il était condamné à mort. Une tentative d'évasion ainsi qu'une autre de suicide échouèrent. La situation désespérée de l'âme de cet homme était poignante. La nuit, la forme blanche de la fille tuée par lui venait le hanter. Angoissé et gémissant, il était là sur sa couche, tourmenté par sa conscience. Un jour, une diaconesse (une religieuse protestante) demanda à visiter ce prisonnier. Et voilà que la lumière de l'amour se mit à éclairer ce coeur enténébré et vide. Ce coupable alla avec son fardeau à Jésus, le Prince de la vie, qui a vaincu Satan. Et c'est ainsi qu'il trouva grâce et paix auprès de Dieu.
Lorsqu'un jour, on lui communiqua qu'il serait exécuté le lendemain, il ressentit le calme et la paix au plus profond de lui-même. Cette dernière nuit, l'inspecteur de la prison lui dit: «Pensez à votre âme!» Et le meurtrier de répondre: «Monsieur l'Inspecteur, c'est déjà fait!» Humble et serein, il sortit en priant de sa cellule pour le dernier tronçon de ce chemin le conduisant à l'échafaud. Il dit cette prière à haute voix. «Cher Sauveur, tu m'as racheté. Tu m'as pardonné. Aide-moi!»
C'est la grâce infinie de Dieu qui fait que bien des meurtriers ont trouvé et trouvent le Sauveur avant leur exécution!
Revenons-en à l'autre brigand crucifié sur la colline de Golgotha. Nous savons qu'il ne s'est pas converti. Ces importantes questions viennent se poser: Que s'est-il passé? Quelle fut l'attitude de Jésus à son égard? Fit-Il encore autre chose pour lui? Si le Seigneur avait été vraiment un adversaire déterminé de la peine de mort, comme bien des chrétiens le prétendent aujourd'hui, Il aurait dû empêcher l'exécution de cet homme pour qu'il puisse se convertir. Il aurait pu lui dire: «Tu n'es pas encore prêt pour le paradis; mais comme je ne veux pas que tu ailles à la perdition, je vais veiller à ce que tu ne sois pas exécuté. Tu auras ainsi encore du temps pour mettre ta vie en ordre et te convertir à Dieu.» C'eût été tout à fait possible pour le Seigneur d'accomplir cet acte. Mais Il ne l'a pas fait! Que nous l'acceptions ou non: après que ce brigand L'eut repoussé, Jésus-Christ ne lui adressa plus un seul mot. Il le laissa voué à la damnation éternelle. Ce fait devrait nous porter à réfléchir, nous qui voulons souvent être plus humains que Jésus.
Nous devons donc constater que le sixième commandement n'est pas contre la peine de mort!
L'avortement est un meurtre contre une vie à naître. L'avortement est actuellement l'objet de bien des discussions et d'écrits; c'est pourquoi je me propose de me résumer ici. Pour les chrétiens croyants, cette pratique est un crime et, dès lors, une transgression directe du sixième commandement. Pourquoi? Parce qu'un enfant ne devient pas une âme vivante à sa naissance seulement; il l'est immédiatement après sa conception; autrement dit, quand les premiers signes de sa vie se sont manifestés dans le corps maternel. Nous lisons au Psaume 139, 13-16: «C'est toi qui as formé mes reins, qui m'as tissé dans le sein de ma mère. je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes oeuvres sont admirables, et mon âme le reconnaît bien. Mon corps n'était point caché devant toi, lorsque j'ai été fait dans un lieu secret, tissé dans les profondeurs de la terre. Quand je n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient; et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m'étaient destinés, avant qu'aucun d'eux existât.» Au sujet de ces mots: «Quand je n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient», Ludwig Albrecht a écrit: «Il faut entendre par là l'enfant à son tout début dans le corps de sa mère. .»
Ne sont-ce pas là des mots d'une clarté absolue? Ils affirment qu'un oeuf fécondé est déjà une âme vivante dans le sein maternel. C'est la raison pour laquelle toute interruption volontaire de grossesse, à quelque moment qu'elle se produise, n'est rien d'autre qu'un meurtre.
Je souhaite fortement qu'en tant que chrétiens, nous adoptions, sur ce problème, une position nette. Car, lorsque Dieu ordonne: « A ne tueras point», cela concerne également les enfants à naître.
Le sixième commandement et l'amour du prochain
Dans Son sermon sur la montagne, Jésus-Christ nous fait part, en termes clairs, de la profonde signification du sixième commandement: «Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens: Tu ne tueras point; celui qui tuera mérite d'être puni par les juges. Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d'être puni par les juges; que celui qui dira à son frère: Raca! mérite d'être puni par le sanhédrin; et que celui qui lui dira: Insensé! mérite d'être puni par le feu de la géhenne» (Matth. 5, 21-22). En se servant d'autres mots, le Seigneur déclare ici que le meurtrier n'est pas seulement celui qui pèche contre le sixième commandement, mais aussi celui qui commet le péché qui consiste à adresser avec colère des paroles injurieuses à son frère dans la foi. La personne qui le fait est, du point de vue spirituel, un transgresseur direct du sixième commandement. L'apôtre Jean affirme dans sa première Epitre: «Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle demeurant en lui» (1 Jean 3, 15). Cette dure vérité ne nous atteint-elle pas au plus profond de notre coeur?
Il peut nous arriver que, parfois, nous fassions du tort, par des paroles malheureuses, à un frère ou à une soeur en Christ. Nous transgressons alors le sixième commandement.
Oh, si nous pouvions saisir le sens de cette recommandation de Romains 13, 8: «Ne devez rien à personne, si ce n'est de vous aimer les uns les autres. » La signification en est que non seulement nous devons aimer notre prochain, mais que notre responsabilité, dans le domaine de l'amour, est très profonde à son égard. Voilà pourquoi la chose est si difficile. Que de fois il nous arrive de ne pas éprouver un véritable amour!
Tous, nous avons nos sentiments, nos mouvements du coeur. Il peut se faire que tel frère dans la foi nous est plus sympathique qu'un autre; ou encore que nous préférons éviter telle soeur dans le Seigneur, alors qu'il nous est agréable de serrer la main à telle autre. Comment vaincre cette mauvaise attitude? Comment pouvoir vraiment aimer notre prochain, qui qu'il soit? Comment aller à la rencontre de chacun des autres, comme s'il était notre meilleur ami? Et surtout, comment puis-je me tenir sans rancune devant quelqu'un qui, quelque part, m'a infligé une profonde souffrance, le regarder droit dans les yeux et lui parler sans arrière-pensée?
La réponse tient en ces mots: En aimant, non pas sur base de sentiments comme la sympathie, mais à la manière de Jean, «l'apôtre de l'amour», qui aimait ses enfants spirituels. Ce serviteur de Dieu, qui, dans sa première Epitre, pouvait écrire une formule aussi dure que celle-ci: «Quiconque hait son frère est un meurtrier», est très explicite, dans sa deuxième lettre, quant à la façon de réellement aimer: «L'ancien, a Kyria l'élue et à ses enfants, que j'aime dans la vérité, et ce n'est pas moi seul qui les aime, mais aussi tous ceux qui ont connu la vérité, à cause de la vérité qui demeure en nous, et qui sera avec nous pour l'éternité» (2 Jean 1-2). Quelle était la raison pour laquelle Jean pouvait écrire aux destinataires de sa deuxième Epître: «Je vous aime»? Ce n'était pas là une parole de simple politesse; non, il les aimait vraiment. Considérons ces mots une fois encore: « ... dans la vérité ... à cause de la vérité qui demeure en nous ... » Dans la version Darby, nous lisons: « ... à cause de la vérité qui demeure en nous et qui sera avec nous à jamais. » La vérité qui demeure en nous et qui sera avec nous à jamais , ce n'est personne d'autre que Jésus-Christ, de qui il est dit en Jean 14, 6: «Jésus lui dit. Je suis ... la vérité». C'est là une indication évidente que nous ne pouvons aimer que si notre profonde motivation est Jésus-Christ Lui-même. Oui, nous ne pouvons réellement aimer que si cela se produit par et en Jésus. Pratiquement, le sens en est que nous ne devons rencontrer notre prochain que dans la disposition intérieure de Christ. Paul a écrit à ce sujet: «Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair» (2 Cor. 5, 16). Quand cela est réalité, nous cessons de pécher, en pensée, contre le sixième commandement.
Allons encore un pas en avant et demandons-nous: Quelle est la condition à remplir pour que je rencontre mon prochain vraiment dans les dispositions intérieures de Jésus? Tournons-nous de nouveau vers Jean pour obtenir la réponse à cette question. Qu'a-t-il exactement écrit dans sa deuxième Epître? Pourquoi pouvait-il assurer les destinataires de sa lettre de son amour pour eux? Parce que non seulement il peut écrire: je vous aime «à cause de la vérité», mais il peut ajouter. « ... qui demeure en nous, et qui sera avec nous pour l'éternité. » Il ne s'agit pas seulement que nous aspirions à aimer notre prochain «à cause de la vérité», donc à cause de Jésus. Nous devons veiller à ce que la chose soit possible. Comment? Par ceci: que la vérité, Jésus, puisse effectivement demeurer en nous. Telle est la pensée de Jean, quand il écrit: je vous aime «à cause de la vérité qui demeure en nous ... »
Jésus-Christ habite-t-Il réellement en vous à chaque instant de votre vie? Si oui, vous êtes capable d'aimer votre prochain comme vous le devez. Au plan spirituel, vous n'êtes plus un «meurtrier», mais quelqu'un qui observe scrupuleusement le sixième commandement«Tu ne tueras point». Il est aussi écrit: «L'amour ne fait point de mal au prochain: l'amour est donc l'accomplissement de la loi» (Rom. 13, 10).
MARCEL MALGO
Nouvelles d'Israël 07 et 08 / 1999