De l'holocauste à l'offrande de communion
Les chapitres 1 à 7 du Lévitique sont entièrement consacrés aux sacrifices. sujet sur lequel nous aurons à revenir. Leurs rites sont ici minutieusement décrits. comme le sont la victime et les intentions de celui qui l'offre.
Schématiquement on peut ramener les sacrifices d'animaux vivants, à trois grandes catégories.
L'HOLOCAUSTE
La racine hébraïque vient du verbe Olah, monter : la victime est brûlée tout entière. et la fumée du sacrifice doit monter vers le ciel comme expression du don total à Dieu (Deutéronome. chap. 33, vers. 10).
Les victimes sont toujours des mâles sans défaut : normalement un jeune taureau, un bélier, un agneau ou un chevreau mâles. Il est deux cas particuliers :
II sera accompli dans le Temple, et comporte un sacrifice du soir et un sacrifice du matin. Il s'agit chaque fois d'un agneau d'un an.
Prévus dans les chapitres 12 à 15 du Lévitique où à l'holocauste est joint un «sacrifice pour le péché».
L 'accouchée offrira un agneau de l'année pour l'holocauste, le petit d'une tourterelle ou d'une colombe pour le péché si elle ne peut offrir un agneau, elle prendra deux oiseaux, « l'un pour l'holocauste. l'autre pour le péché » (Lévitique, chap. 12).
Le lépreux guéri offrira deux agneaux sans tache et une brebis de l'année, l'un en« sacrifice pour le péché, l'autre en holocauste ». S'il est pauvre, il se contentera d'un seul agneau « pour la faute », et de deux tourterelles ou deux petits de colombe dont l'un pour l'holocauste (Lévitique. chap. 14).
Le malade vénérien guéri sacrifiera seulement deux tourterelles ou deux petits de colombe, l'un pour le péché, l'autre en holocauste (Lévitique. chap. 15, vers. 14 et 29).
On notera dans cette « loi » sur les sacrifices. le souci d'« imposer » les fidèles en proportion de leurs moyens.
Certains textes du Pentateuque distinguent le sacrifice pour le péché, et le sacrifice pour la faute (ou sacrifice de réparation ). Mais la distinction n'est pas maintenue dans toutes les lois. Il y a probablement dédoublement d'un sacrifice jadis unique (Lévitique, chap. 4 et 7).
Le sacrifice pour le péché émane de l'idée d'expiation. Il concerne les offenses faites à Dieu.
La victime est, suivant l'importance ou la qualité de l'offrant. un mâle ou une femelle sans défaut :
. Si l'offense a été faite par un prêtre, c'est un jeune taureau qui devra être offert. Si c'est la communauté du peuple : encore un jeune taureau. Si c'est un chef : un bouc sans défaut . Si c'est un homme du peuple, la victime pourra être une femelle : chèvre ou brebis (Lévitique. chap. 4, vers. 3, 13, 22 et 27 ).
Deux cas particuliers aussi :
Le sacrifice pour le péché prenait une ampleur toute spéciale le jour des Expiations.
Alors s'y ajoutait solennellement l'envoi du bouc émissaire ( Lévitique, chap. 16, vers. 20 à 22 ). L'autre cas concerne la purification du lépreux ou de la « maison lépreuse » : on lâche alors un oiseau, trempé dans le sang d'un oiseau immolé (Lévitique, chap. 14, vers. 6 et 53 ).
Le sacrifice pour la faute émane, lui, de l'idée de satisfaction, et semble plutôt concerner les torts faits au prochain (Lévitique, chap. 11 et 19, vers. 22).
Il ne sera jamais pratiqué pour des fautes collectives. La victime est toujours « du petit bétail » et ce peut être une femelle : chèvre ou brebis. Si l'offrant n'a pas les moyens, il peut offrir aussi deux tourterelles ou deux petits de colombe. Et si tout cela est encore trop pour ses moyens. il peut se contenter d'une oblation de fleur de farine.
On l'appelle sacrifice pacifique, sacrifice d'action de grâces, sacrifice de bien-être ou sacrifice de communion.
Une partie de la victime est offerte à Dieu, l'autre prise par les offrants dans un repas joyeux : ce qui crée ou renforce un lien de communauté entre les participants et Dieu.
Les victimes peuvent être mâle ou femelle. à condition que ce soient « des animaux sans défaut ».
Dans le cas d'offrande spontanée. mais dans ce cas seulement. on pouvait offrir une bête qui ne serait pas agréée pour un autre type de sacrifice, parce qu'elle avait un défaut (Lévitique, chap. 22. vers. 23).
On distinguera en effet, dans la suite, l'offrande spontanée (ou sacrifice volontaire). l'offrande faite à la suite d'un voeu (ou sacrifice votif) et l'offrande d'action de grâces (ou sacrifice de louange).
Le terme « minah » que l'on traduit par oblation a d'abord le sens plus général de sacrifice.. Dans le Lévitique, Il désigne une offrande de farine ou de gâteaux, généralement jointe à l'huile et à l'encens, ou encore les prémices des récoltes, des épis rôtis. du Pain broyé, mêlé d'huile et d'encens (Lévitique, c. 2, v. 14-16).
Une partie était brûlée sur l'autel. l'autre revenait au prêtre (Lévitique.chap. 2,vers. 1-3 ; chap. 2, vers. 9-10). Sauf toutefois s'il s'agissait d'une oblation pratiquée par le prêtre lui-même : « Toute offrande de prêtre sera consumée entièrement par le feu. Personne n'en mangera » (Lévitique, chap. 6, vers. 23).
L'oblation pouvait s'offrir seule (Lévitique, chap. 2). Elle pouvait aussi suffire comme matière du « sacrifice pour le péché », dans le cas. où l'offrant n'avait pas les moyens de se procurer un animal (Lévitique, chap. 5. vers. 11 ).
Plus souvent l'oblation est jointe à d'autres sacrifices :
à l'offrande d'action de grâce (Lévitique, chap. 7. vers. 11 ) à l'holocauste du naziréen, celui qui se voue à Dieu, le jour de sa consécration (Nombres, chap. 6, vers. 14) ; aux sacrifices des jours de fête (Nombres, chap. 28, vers. 9 à 17). enfin à ceux de l'ordination des prêtres (Lévitique, chap. 8, vers. 26.28 et chap. 9. vers. 4) et à l'holocauste perpétuel (Exode, chap. 29. vers. 38 à 41; Nombres, chap. 28, vers. 3 à 8).
En ce temps-là, la Bible No 9 pages III- IV.