Fille de Sion réjouis-toi !
«Pousse des cris d'allégresse et réjouis-toi, fille de Sion! Car voici, je viens, et j'habiterai au milieu de toi, dit l'Eternel» (Zach. 2, 10).
Fille de Sion, réjouis-toi!, une exclamation qui retentit partout dans le pays! Qui cette expression «fille de Sion» désigne-t-elle? Il s'agit tout d'abord des habitants de Jérusalem, mais également du peuple d'Israël - ce qui est confirmé par bon nombre de passages bibliques (cf. 2 Rois 19, 2 1; Es. 14, 32; Jér. 14,17; 18,13; 31, 4.21; Lam. 1, 15, etc.). Dans l'histoire du salut, Dieu, Sion et Son peuple forment une unité bien fermée: «L'Eternel règne éternellement, ton Dieu, ô Sion, subsiste d'âge en âge. Louez l'Eternel!), (Ps. 146,10).
Sion est le centre du monde, ainsi que l'écrit Ezéchiel 5, 5 et 38, 12: «Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel. C'est là cette Jérusalem que j'avais placée au milieu des nations et des pays d'alentour. » Et «... un peuple recueilli du milieu des nations ... et occupant les lieux élevés du pays. » Dans une autre version: «... et ils habitent le centre du monde.» Un principe que ne prennent pas en considération les politiciens et les diplomates dans leurs soi-disant négociations pour la paix! C'est pourquoi, en ce temps de la fin, la tension entre Israël et les nations (aveugles) va croissant, et Sion est une pomme de discorde, «une coupe d'étourdissement» et «une pierre pesante» (Zach. 12, 1-3). Comme il est précieux de savoir en faveur de qui la balance finira par pencher! Puisque la parole de Dieu désigne Sion comme le centre du monde, ne devrions-nous pas, si pas extérieurement, du moins intérieurement, nous rapprocher d'elle le plus possible?!
Géographiquement, Sion est la colline orientale de la ville de Jérusalem; dans l'histoire du salut, elle est «la sainte montagne», la résidence du «grand Roi»: «C'est moi qui ai oint mon roi sur Sion, ma montagne sainte!» (Ps. 2, 6), et au Psaume 48, 3: « Belle est la colline, joie de toute la terre, la montagne de Sion ... c'est la ville du grand roi. » Sion est le lieu de Sa sainteté, du culte et de l'adoration; et dans un sens global, l'endroit où se réunissent tous ceux qui appartiennent au Messie. Sion est universellement le lieu du salut et du jugement ainsi que celui du rassemblement de l'Israël nouveau et du triomphe final. Qui peut expliquer pourquoi les juifs, dans la diaspora, ont eu, rivée au coeur, la nostalgie de Sion, leur salutation étant de tout temps: «L'an prochain à Jérusalem! »? Il semble que Dieu ait mis ce désir dans leurs gènes - et c'est là que tous, finalement, se rassembleront. S'ils ne viennent pas là volontairement, sous une poussée intérieure, sachons que Dieu dispose d'autres moyens pour les y ramener. «L'Eternel est vivant, lui qui a fait monter les enfants d'Israël du pays du septentrion et de tous les pays où il les avait chassés! je les ramènerai dans leur Pays, que j'avais donné à leurs pères. Voici, j'envoie une multitude de pêcheurs, dit l'Eternel, et ils les pêcheront; et après cela j'enverrai une multitude de chasseurs, et ils les chasseront de toutes les montagnes et de toutes les collines, et des fentes des rochers» (Jér. 16, 15-16).
Quand Dieu leur ordonnera de venir, ils viendront! De grands miracles se produiront encore. Ne sommes-nous pas aujourd'hui témoins des agissements de Dieu? Des milliers et des milliers de juifs habitant dans les pays de la CEI et ailleurs attendent des permis de sortie, et cela parce qu'ils ressentent ou savent qu'Israël est leur patrie. Le rassemblement n'est pas encore achevé la fille de Sion n'est pas encore saisie d'une jubilation céleste malgré les festivités dans le cadre des 3000 ans d'existence de Jérusalem. Et le prochain 2000 ème anniversaire de la naissance de Jésus à Bethléhem, actuellement aux mains des Palestiniens, nous plonge aussi dans l'embarras. Le Shalom, pour lequel Israël lutte, n'est pas réalisable même avec les formules «Des territoires pour la paix» ou «La paix et la sécurité».
Le problème est moins politique que religieux. Israël sait qu'il ne peut y avoir de paix avec l'islam, lequel est intolérant et aspire à dominer le monde; Allah n'est pas le Dieu saint qui s'est manifesté en Jésus-Christ. Des films vidéo de programmes de jeunesse réalisés par la télévision palestinienne ont été visionnés par la Commission de la politique étrangère de la Knesset. On y voit des enfants qui souhaitent devenir des kamikazes et des combattants de la Djihad, la «Guerre sainte». D'un côté, il y a «Shalom alechem!», et de l'autre «Allah akbar! (Allah est grand). Debout pour la guerre sainte!»- une guerre non sainte. Dès qu'Israël cédera et ouvrira largement une brèche, un pied palestinien s'y posera avec d'autres exigences. La Ligue arabe, qui dispose d'un territoire 640 fois plus grand qu'Israël, veut à tout prix s'emparer du mini-pays d'Israël dans son entièreté. Les Palestiniens établissent des cartes topographiques qui ne prévoient plus de frontières israéliennes, puisqu'ils revendiquent Israël comme leur possession.
L'ONU sanctionne ce procédé. C'est dans ce champ de tensions que s'organisent, mal, les fêtes du jubilé. On fait semblant ... Pour la fille de Sion, il y aura une jubilation sans pareille lors de la toute dernière phase de la grande tribulation, «l'angoisse de Jacob», quand Jésus-Christ, le Messie d'Israël, reviendra pour établir Son royaume en Israël. Dieu n'a pas promis des chimères à Ses prophètes: «Voici ce que l'Eternel proclame aux extrémités de la terre: Dites à la fille de Sion: Voici, ton sauveur arrive; voici, le salaire est avec lui, et les rétributions le précèdent. On les appellera 'peuple saint' 'rachetés de l'Eternel', et toi, on t'appellera 'recherchée', 'ville non délaissée'» (Es. 62, 11-12). Alors, tout Israël sera renouvelé pour sa nouvelle naissance et rempli de l'Esprit de Dieu en bénédiction pour l'humanité entière.
Christ, le Messie promis, le Fils de Dieu et le Sauveur du monde, est né à Bethléhem: déjà alors une véritable raison pour se réjouir. C'est pourquoi nous chantons: «Fille de Sion, réjouis-toi! Voici, ton roi vient à toi!» Il est venu comme juif chez les Siens, chez Son peuple juif, mais peu l'ont reçu. «Mais à tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné le droit d'être enfants de Dieu» (Jean 1, 12; version Darby). C'est ainsi que tous les enfants de Dieu, qui ont accepté le Messie comme Sauveur et comme Rédempteur personnel, ont des raisons de se réjouir pour et avec Israël; il est écrit en Deutéronome 32, 43: «Nations, chantez les louanges de son peuple! Car l'Eternel venge le sang de ses serviteurs, il se venge de ses adversaires, et il fait l'expiation pour son pays, pour son peuple. » Très longtemps, Moïse a parlé exclusivement à son peuple.
Mais ici à la fin de sa vie, Dieu lui a accordé de porter sur le but un regard visionnaire élargi; d'où son appel aux nations des païens: «Réjouissez-vous avec Jérusalem!» Ce que Moïse a pu distinguer au loin, Esaïe l'a vu plus nettement: «Faites d'elle le sujet de votre allégresse, vous tous qui l'aimez; tressaillez avec elle de joie, vous tous qui menez deuil sur elle, afin que vous soyez nourris et rassasiés du lait de ses consolations, afin que vous savouriez avec bonheur la plénitude de sa gloire. Car ainsi parle l'Eternel. Voici, je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve, et la gloire des nations comme un torrent débordé, et vous serez allaités; vous serez portés sur les bras et caressés sur les genoux» (Es. 66, 10-12). Oui, nous pouvons nous réjouir de la miséricorde de Dieu qu'Il a accordée et accordera encore à Son peuple. «Car, pour ce qui concerne toutes les promesses de Dieu, c'est en lui qu'est le oui; c'est pourquoi encore l'Amen par lui est prononcé par nous à la gloire de Dieu» (2 Cor. 1, 20).
La miséricorde de Dieu n'est pas seulement pour ce cher peuple élu, objet de Son premier amour; elle est aussi offerte en salut à toute l'humanité. Qui est compté parmi la «fille de Sion»? Tous ceux qui croient dans le nom de Jésus, qui se sont convertis à Christ et sont ainsi devenus Sa propriété, qui Le confessent comme leur Sauveur et Rédempteur. Oh, si surtout ceux qui se nomment chrétiens voulaient vraiment croire que Sion sera bientôt le centre du tout prochain royaume de paix! Sous cet éclairage, combien fautifs sont l'antisémitisme et l'antisionisme! Quiconque aime réellement Jésus doit aussi être profondément attaché à Sion. Il est triste et honteux que dans maints endroits de la chrétienté actuelle, on ignore les déclarations de la prophétie biblique ou qu'on les considère comme du fondamentalisme fanatique. L'Eglise perd son fondement et se discrédite en ne restant pas attachée à la vérité de l'entière Parole de Dieu contenue dans l'Ancien et le Nouveau Testament.
Les lignes du salut d'Israël et de l'Assemblée se rencontreront dans l'installation du prochain royaume de Christ; il est écrit en Esaïe 2, 23: «Il arrivera, dans la suite des temps, que la montagne de la maison de l'Eternel sera fondée sur le sommet des montagnes, qu'elle s'élèvera par-dessus les collines, et que toutes les nations y afflueront. Des peuples s'y rendront en foule et diront. Venez, et montons à la montagne de l'Eternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l'Eternel. » Jésus a déclaré très nettement: J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger» (Jean 10, 16). On transformera alors les épées en socs, et il y aura paix globale: le glorieux résultat de l'oeuvre accomplie par Celui qui est né à Bethléhem, qui est mort, est ressuscité et est haut élevé par Celui qui a fait la réconciliation, par le sang de Sa croix: «... et de les réconcilier, l'un et l'autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l'inimitié. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près; car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit» (Ephés. 2, 16-18).
Dans le Millénium, l'Eglise sera une avec le peuple, revivifié, de l'alliance de Dieu. «Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication» (Zach. 12, 10). Quelle joie Sion procurera alors à l'Agneau de Dieu! Il faut absolument que vous y participiez!
BURKHARD VETSCH
Nouvelles d'Israël Décembre 1998