étude sur 12 Juifs, les apôtres JUDAS FILS DE SIMON, DE LA VILLE DE KERIOTH
Etudions maintenant la vie et la personnalité du douzième apôtre : Judas, fils de Simon, de la ville de Kérioth. De nombreuses pages ont été écrites à son sujet. Bien des points de sa vie sont difficiles à comprendre.
LE MESSIE LE CHOISIT
C'est à Capernaüm que plusieurs, parmi ceux qui avaient suivi le Messie, ne purent supporter son enseignement. Ils renoncèrent et retournèrent à leur ancienne façon de vivre abandonnant leur espérance et refusant de suivre leur Messie sur le chemin étroit. Alors Jésus se tournant vers le petit noyau des douze, dont faisait partie Judas, demanda : «Et vous, ne voulez-vous pas aussi partir ?» Simon Pierre lui répondit : «Maître, vers qui irions-nous ? Toi seul tu as les paroles qui donnent la vie éternelle. Nous t'avons fait confiance et nous avons la conviction que tu es le Messie, le Saint (l'Envoyé ) venu de la part de Dieu » (Jn 6:67-69 )
C'est à ce moment que Jésus nous donne une indication importante concernant la présence de Judas au milieu des apôtres : « N'est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les douze ! et l'un de vous est un démon ! » Il est possible de traduire, du grec, «l'un de vous est un diable», c'est à dire un diviseur, un ennemi. Judas l'était-il dés le commencement, l'est-il devenu, cette question est difficile et extrêmement délicate à résoudre. Judas fut choisi, Jésus connaissait parfaitement sa nature profonde, et il resta dans le groupe intime des 12.
UN PARFUM DE GRAND PRIX
Plus tard, 6 jours avant la Pâque, Jésus se rendit à Béthanie où habitait son ami Lazare qu'il avait ressuscité des morts. Un repas fut préparé en son honneur. Marthe servait à table. Alors Marie, soeur de Lazare et de Marthe, prit un demi-litre d'un parfum d'une très grande valeur et versa ce nard précieux sur les pieds et la tête de son sauveur en brisant le vase d'albâtre qui le contenait. Toute la maison fut remplie d'une odeur merveilleuse. Judas l'Iskarioth (et d'autres disciples également) s'indigna disant : «Pourquoi ce gaspillage ? Ce parfum, s'il avait été vendu, aurait permis de donner aux pauvres beaucoup d'argent, 300 deniers (environ le salaire d'un ouvrier pendant un an ) ! » La Bible nous apprend que si Judas parla ainsi, ce n'était pas du tout parce qu'il se souciait des pauvres mais parce qu'il aimait l'argent et volait dans la bourse commune qui lui avait été confiée. Jésus ne lui reprit pas cette responsabilité (Jn 12 : 1 -8 ; Mtt 26 :6- 13 ).
Bien souvent l'amour de l'argent a perdu ceux qui voulaient suivre le chemin de Dieu. souvenez-vous d'Acan qui fut, à Jéricho, séduit par de l'or, de ''argent, et par un manteau de grande valeur. Il périt misérablement, lui et sa famille (Jos 7 ). De même Guéhazi, le jeune serviteur du prophète Elisée, il fut frappé par la lèpre pour avoir été détourné du chemin par des richesses interdites. Le Messie a lui-même clairement averti ceux qui le suivent : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur .__ Nul ne peut être au service de deux maîtres .__ vous ne pouvez servir en même temps Dieu et Mamon (la divinité de la richesse ) » (Mtt 6:19-24 ).
L'ECRITURE S'ACCOMPLIT
A Jérusalem, juste avant la Pâque, Jésus et ses disciples soupaient. Déjà Satan avait semé dans le coeur de Judas le projet de trahir et de livrer son Maître. Après avoir lavé les pieds de ses disciples, donc aussi de Judas, Jésus dit : « Il faut que s'accomplisse ce que l'Ecriture a annoncé : celui avec qui j'ai partagé mon pain a levé le talon contre moi » (Jn 13:2-19 ), ce qui veut dire qu'il est devenu mon ennemi. Lorsque leur Maître annonça clairement que l'un des 12 allait le trahir et le livrer, les disciples se regardèrent les uns les autres, surpris et inquiets. Pierre fit signe à Jean pour qu'il demande à Jésus de qui il venait de parler. Jésus lui répondit : « Je vais tremper un morceau de pain dans le plat, celui à qui je le donnerai, c'est lui ». Jésus trempa un morceau de pain dans le plat et le tendit à Judas. Dès qu'il eut pris le morceau, Satan entra en lui et Jésus lui dit : « Ce que tu as à faire, fais le promptement » (Jn 1 3 :27 ).
Judas sortit aussitôt, il faisait nuit. Il se rendit auprès des principaux sacrificateurs et leur dit : « Que me donnerez-vous si je vous livre Jésus ? » Ils lui proposèrent 30 pièces d'argent que Judas accepta. Il est bouleversant de lire dans le prophète Zacharie la description de cette scène et de ce qui arriva ensuite : «... Si vous le jugez bon, payez-moi mon salaire ... ils me comptèrent 30 pièces d'argent. Puis I'ETERNEL me dit : Jette-le au potier ce prix magnifique auquel ils m'ont estimé ». Il est significatif de remarquer que 30 pièces d'argent était le prix indiqué, dans la Tora, pour un esclave (Ex 21:32 ). Puis le prophète Zacharie continue la prophétie : « Je pris les 30 pièces d'argent et je les jetai dans la Maison de I'ETERNEL, pour le potier » (Za 11 :11-13 ). Dans le récit des événements rapportés par Matthieu, nous apprenons que lorsque Judas vit que Jésus était condamné, il fut pris de remords. Il rapporta les 30 pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux chefs de la Nation qui refusèrent de reprendre cette somme. Alors Judas jeta les 30 pièces dans le Temple et partit, il alla se pendre. Les chefs des prêtres ramassèrent les pièces et après s'être mis d'accord, ils achetèrent avec cette somme le champ d'un potier pour y établir un cimetière pour les étrangers qui mouraient à Jérusalem (Mtt 26:14-16 ; 27 :3-10 ). Nous sommes saisis de voir comment la prophétie de Zacharie s'est accomplie, même si certains détails sont difficiles à saisir. Mais n'est-ce pas suffisant : «... jette-le au potier ce prix magnifique auquel ils m'ont estimé ».
MON AMI
Lorsque la foule et les soldats arrivèrent au jardin de Gethsémané, conduits par Judas, celui-ci indiqua aux soldats le signe par lequel il leur ferait reconnaître Jésus : « Celui à qui je donnerai un baiser, ce sera lui, saisissez-le !» Alors Judas s'approcha et dit : « Salut Rabbi ! », ce qui veut dire, dans le sens littéral - réjouis-toi mon Maître ! » puis il l'embrassa. Jésus lui dit : « Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le » (Mtt 26:47-50 ). Luc nous rapporte une autre parole : « Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme ! » (Lc 22 :48 ).
Le Messie a toujours profondément aimé son prochain, il appelle Judas : mon ami, mon compagnon ! Judas aurait-il pu ne pas trahir ! C'est une grande question que nous nous posons et je n'ai pas la prétention de vouloir résoudre ce grave problème. Avec vous j'ai voulu faire le tour de la personnalité et des événements qui jalonnent la vie de Judas. C'est en citant des textes du Nouveau Testament que nous avons fait cette étude. Un point important à souligner : il fallait que toute 1 'Ecriture s 'accomplisse.
Notre Messie a prié ainsi pour tous ceux que le Père lui a donnés : «Père, c'est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde mais pour ceux que tu m'as donnés parce qu'ils sont à toi ... Aussi longtemps que j'étais parmi eux, je les ai gardés en ton nom ... Je les ai protégés et aucun d'eux ne s'est perdu sauf celui qui devait se perdre - le fils de perdition -, afin que s'accomplisse ce que dit l'Ecriture à son sujet ». Une dernière citation concernant Judas. Jésus dit : « Celui qui a trempé son pain dans le plat avec moi, c'est lui qui me trahira. Le Fils de l'homme va mourir de la façon dont les Ecritures l'ont annoncée, mais malheur à celui par qui le Fils de l'homme va être trahi. Il aurait mieux valu pour cet homme ne jamais être né !» Judas qui allait le livrer lui demanda : « Maître, est-ce moi ? » et le Messie lui répondit : « Oui, tu viens de le dire toi-même » (d'après Mtt 26:20-25 ).
SAVONS-NOUS POSER LES QUESTIONS ?
Il faut honnêtement admettre que plusieurs points de la vie de Judas sont extrêmement difficiles à comprendre. Cependant je sais que Dieu répond aux nombreuses questions que nous nous posons. Mais prenons-nous le temps de les formuler de la bonne manière ? Nous donnons-nous réellement la peine de tourner autour du problème afin de savoir reconnaître la réponse quand Dieu nous l'enverra ? Si nous ne nous sommes pas suffisamment penchés sur les dimensions réelles de la question, nous risquons d'être semblables à celui qui voudrait faire entrer de force un violon dans un étui à clarinette !
Un point encore pour terminer. Dans votre Bible, ne soulignez pas les textes difficiles à comprendre mais plutôt ceux que vous avez compris, qui vous concernent au moment où vous les lisez. Aux enfants nous racontons cette histoire :
Un homme était en train de se noyer dans la tempête, il était épuisé et allait mourir. A cet instant il entendit une voix l'appeler : Nous savons maintenant où tu es, nous t'envoyons une corde, saisis-là et nous te sauverons ! Et en effet cet homme aperçoit la corde qui, s'il s'y cramponne, pourra le sauver. Alors nous disons aux enfants : imaginez que cet homme, au lieu de saisir immédiatement la corde, se mette à poser des conditions en disant : je ne saisirai cette corde qui peut me sauver qu'à condition qu'auparavant vous me disiez quelle est la profondeur de l'eau où je me trouve, pourquoi la tempête s'est-elle abattue sur moi, et quelle est la vitesse du vent ! Les enfants répondront tous : qu'il saisisse donc d'abord la bouée qui peut le sauver. Après, il pourra poser toutes les questions qu'il voudra !
Chers amis, de la part de Dieu nous vous lançons une bouée qui peut maintenant vous sauver car le Messie d'Israël est venu chercher et délivrer des hommes et des femmes perdus. Il ne refuse personne qui vient à lui avec confiance et humilité. En face de la porte que Dieu ouvre devant chacun de nous, car nous sommes tous appelés, nous pouvons être accablés par notre misère, notre faiblesse, notre lâcheté ... Mais nous venons de voir que les apôtres furent des hommes semblables à chacun de nous. Ils ont ouvert leurs oreilles pour entendre, et leur coeur pour être pardonnés, purifiés. Notre Dieu les a aidés en affermissant leur volonté. Ces enfants d'Israël durent apprendre à vivre ensemble. Ils trébuchèrent en chemin mais ceux qui se tournèrent vers leur Messie pour être relevés et pardonnés le furent. Ne voulez-vous pas suivre ces Juifs qui ont cru que les promesses de Dieu à Abraham s'accompliraient : «Tu seras une source de bénédiction et toutes les familles de la terre seront bénies en toi ! » (Gen 12:1-3 ).
Jacques GUGGENHEIM
Le Berger d'Israël No 457