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LA LUMIERE UN MOT à L'ETUDE Maison de Jacob, marchons à la lumière de I'ETERNEL !
Nous pouvons également rappeler qu'au mois de décembre, lors du solstice d'hiver, la durée du jour recommence à s'allonger et reprendre le dessus sur l'avancée de la nuit ! On a même suggéré que la date de Noël, jour anniversaire présumé de la naissance du Messie, fut choisie à cause de ce phénomène ! Il est vrai que nous fêtons, en un sens, la venue en notre monde d'une Lumière divine qui continue de briller encore, quoiqu'on dise... et nous pensons, en tous cas, que le moment nous paraît propice pour nous pencher un peu sur ce mot abondamment utilisé dans la Bible : « Lumière » !
LUMIERES
La lumière demeure toujours l'élément indispensable à la vie sur notre terre. Elle est définie ainsi, dans le « Petit Robert » : « agent physique capable d'impressionner l'oeil, de rendre les choses visibles... elle est ce par quoi les choses sont éclairées... Ce sont encore les radiations visibles ou invisibles émises par les corps incandescents ou luminescents». Cette définition est complétée par le sens figuré: « ce qui éclaire, illumine l'esprit » ou bien « ce qui rend clair » ; on met par exemple tel point en lumière pour qu'il soit compris et accepté par tous. Enfin, le mot lumière est opposé à obscurité, ombre, aveuglement, erreur.
La lumière peut donc être étudiée sous deux angles différents : nous appellerons « lumière physique » (ou naturelle ) celle dispensée par le soleil ou par une autre source telle que le feu, et « lumière spirituelle » celle dispensée par notre Créateur pour éclairer et nourrir notre âme, notre esprit. Cette distinction est présente dans la Bible et nous nous pencherons particulièrement sur la racine (OR) dont sont issus le verbe éclairer, et son substantif : lumière. Cette racine apparaît essentiellement dans les livres de Job, des Psaumes et du prophète Esaïe, au sens figuré pour la plupart des cas .
LUMIERE NATURELLE
Le mot lumière apparaît pour la première fois dans le livre de la Genèse. Nous avouons d'ailleurs qu'il soulève d'emblée une difficulté : comment définir la lumière créée le premier jour alors que le soleil ne fut créé, d'après le texte, que le quatrième jour ? Certains exégètes donnent une interprétation littéraire du premier chapitre de la Genèse : «la forme attribuée à l'oeuvre de la Création est un arrangement artistique... l'intention de l'auteur (de la Genèse) n'est pas de nous livrer une chronologie originelle...» . Nous n'entrerons pas ici plus en avant dans le débat : une chose est sûre, le soleil est toujours actuellement notre source de lumière et de chaleur ! (Même relatives en ces mois d'hiver ! ). Le mot lumière est très souvent synonyme de jour, et, par extension, de vie : c'est par cette lumière apparaissant chaque matin qu'est défini le jour ; c'est aussi le moment propice aux activités humaines, à la vie. Cette lumière quotidienne est opposée à l'obscurité de la nuit, elle-même synonyme de mort. C'est au point du jour que le voleur et le meurtrier se livrent à leurs affreuses besognes, alors que les ténèbres se dissipent lentement pour faire place à la lumière. Le méchant travaille la nuit, et son chemin (moral) en est d'autant plus obscurci ! Tandis que les « justes » agissent en plein jour et bénéficient d'une lumière divine pour conduire leurs pas . Notons encore que les astres ont été disposés dans le ciel par le Créateur pour servir de signes : le soleil est le signe du jour, la lune celui de la nuit. Ce sont des points de repère chronologiques pour fixer les jours, les saisons, les années (Gen. 1 :14 ). On ne peut chercher dans l'agencement des astres aucune influence déterminante sur le cours de notre vie : la Bible condamne fermement, à maintes reprises, l'astrologie. Dieu est une source d'amour et de lumière pour ceux qui se confient en lui : pourquoi craindre l'avenir (ou le passé ! ) si nos vies sont entre ses mains ? On ne saurait confondre le Dieu Tout-Puissant et ces astres temporaires. Le soleil, la lune, les étoiles ne sont que des objets : gardons-nous de les adorer d'une manière ou d'une autre ! Manquer de confiance en Dieu, c'est déjà trahir son amour et faire ainsi défaut au plus grand des commandements : « tu aimeras I'ETERNEL ton Dieu de tout ton coeur... » (Deut. 6:4-5 ).
La lumière physique, c'est encore celle d'un feu, d'une bougie, d'une lampe : c'est la lumière domestiquée par l'homme. Elle est « apprivoisée » par l'homme pour son bien-être ; elle favorise notre confort et donne ses reflets à l'intimité familiale ; nous la jugeons synonyme de vie sociale ; elle est un relais du soleil pour éclairer nos relations humaines. Cette lumière favorise la communication entre les hommes, mais elle n'est pas source de communion véritable.
Dans le Tabernacle dressé par Israël dans le désert, puis dans le Temple, la Ménorah éclairait, de ses sept lampes à huile, le « Lieu Saint » où se trouvaient les douze pains posés sur une table, et l'autel pour offrir des parfums (Ex. 40 ). LUMIERE SPIRITUELLE «Venez et marchons à la lumière de I'ETERNEL » s'est écrié Esaïe devant le peuple d'Israël (Es. 2:5 ). Dieu est lumière: il peut faire briller sa face sur ses serviteurs comme il l'a promis à ceux qui lui obéissent . «Auprès de toi est la source de vie, par ta lumière nous voyons la lumière» disait le psalmiste (Ps. 36:10 ). Il nous semble juste de réaffirmer que la lumière de ce monde ne suffit pas pour nous satisfaire pleinement. Notre coeur a besoin d'une autre lumière, d'une lumière inaccessible. Nous avons besoin d'être éclairés, réchauffés par la lumière du «Père des lumières» . Jésus, le Messie, fut lui-même cette lumière incarnée. Si le roi David a pu proclamer que la Parole de Dieu était comme une lumière sur son sentier, Jean l'évangéliste a reconnu en Jésus la Parole-Lumière faite homme pour éclairer ceux qui la reçoivent : « Au commencement était la Parole... en elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes... c'était la véritable lumière qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme... » (Jn 1:1-9 ). Cette lumière créatrice nous sonde : elle met nos fautes en lumière, même celles que nous dissimulons aux yeux des hommes ! Cette lumière ne nous laisse pas accablés sous le poids de cette triste révélation : elle nous transforme ; d'enfants des ténèbres, nous devenons enfants de la Lumière, de la puissance de Satan, nous passons à celle de Dieu, de la mort, nous passons à la vie . D'aucuns diront peut-être que nous ne sommes pas aussi enténébrés que nous le prétendons, surtout depuis deux siècles ! Augustin Fresnel (1788-1827 ) a mis en lumière la théorie ondulatoire qui a révolutionné l'optique. Ce physicien a, le premier, supposé que de la lumière ajoutée à la lumière peut produire l'obscurité. Nous sera-t-il permis de reprendre cette vérité comme image de notre situation ? Il nous faut convenir que nos lumières scientifiques et raisonnables, aussi utiles et bienfaisantes qu'elles soient par bien des côtés, ne nous sont malheureusement d'aucun secours pour appréhender La Vérité spirituelle, pour saisir la lumière d'En-Haut, de Dieu. Nos fautes obscurcissent notre intelligence spirituelle ; nous sommes souvent de ceux qui appellent le mal : bien, et le bien : mal, nous renversons, comme le dénonçait Esaïe le prophète, l'ordre voulu par Dieu : le jour devient nuit ; notre lumière est obscure (Es. 5:20 ). Nous ne sommes, tout au plus, que « des lumignons qui fument encore » . Mais le Messie veut les rallumer pour l'éternité : « Je suis la lumière du monde... Je suis venu dans le monde afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres... ».
MARCHER DANS LA LUMIERE
Le Messie a demandé à ses disciples devenus enfants de la lumière, de marcher dans la lumière : nos actes doivent suivre notre foi. L'amour envers les autres est la principale caractéristique de cette marche: « celui qui aime son frère demeure dans la lumière ; mais celui qui hait son frère est dans l'obscurité, il ne sait où il va : 1 'obscurité le rend aveugle... » . Dieu est amour, rappelle l'évangéliste, et c'est en cela qu'il est lumière. Cet amour ne tolère pas le mal, l'injustice. Les voies du «méchant», dans la Bible, sont absolument opposées à celles des « justes » : les unes sont obscures, les autres lumineuses. «Quiconque fait le mal a de la haine pour la lumière et ne vient pas à la lumière de peur que ses oeuvres ne soient réprouvées, mais celui qui pratique la vérité vient à la lumière afin qu'il soit manifeste que ses oeuvres sont faites en Dieu... » (Jn 3:19-20 ). La Lumière de Dieu est source de communion entre les hommes et les femmes ayant cru et reconnu en Jésus la lumière du monde. Or, « le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité... » (Eph. 5:8 ).
Hélas nous affaiblissons, par nos faillites, cette lumière bienfaisante. Le Messie, apparaissant au sein des chandeliers, le visage brillant comme le soleil dans sa force, reproche à l'église d'Ephèse d'avoir perdu son premier amour pour Dieu. Il la menace de lui retirer son chandelier (Apoc. 1 et 2 ). Prenons garde de ne pas laisser faiblir en nous cette lumière de Dieu. Certains prétendront peut-être même attendre la lumière sans avoir à se détourner de leurs fautes, sans éprouver le besoin de croire en Jésus pour recevoir la lumière. Pour eux, le jour de Dieu ne sera que ténèbres, comme ce le fut pour les faux prophètes lors du premier exil à Babylone (Jér. 13:16). Sachons toutefois que la lumière divine brillera enfin de tout son éclat dans la cité céleste, la Jérusalem d'En-Haut. Elle est définie ainsi par Esaïe le prophète : « Ce ne sera plus le soleil qui te servira de lumière pendant le jour, ni la lune qui t'éclairera de sa lueur; mais l'Eternel sera ta lumière à toujours... » (Es. 60:19 ). Ici la lumière est encore synonyme de guérison pour Israël et pour les nations, de vie au sens le plus complet du terme.
LUMIERE
Nous aimerions, pour conclure, rappeler l'image du Tabernacle construit d'après les indications données à Moïse au mont Sinaï. Depuis la sortie d'Egypte, jusqu'aux frontières de la Terre Promise, le peuple d'Israël fut conduit par la « nuée ». Cette nuée fut la conjonction de la lumière physique, visible par tous, et de la lumière spirituelle : Dieu était présent au sein de la nuée . Cette nuée reposait sur une partie précise de ce sanctuaire provisoire construit dans le désert, puis plus tard, du Temple à Jérusalem. Dieu avait choisi d'habiter dans une pièce fermée, obscure, comme s'en étonnait le roi Salomon ! Seule la lumière divine pouvait éclairer ce Saint des Saints caché aux yeux des hommes. Dans la pièce adjacente, le Lieu Saint, se trouvait la Ménorah. Elle était posée du côté sud, là où le soleil donne sa pleine lumière. Elle éclairait cette petite table sur laquelle se trouvaient les douze pains symboles des douze tribus d'Israël, du peuple de Dieu. Cette table était au nord où le soleil ne vient jamais. Enfin, nous l'avons vu, la Ménorah éclairait l'autel des parfums situé à l'ouest, juste devant le voile séparant les deux pièces du sanctuaire (Lév.24 ). Au dehors se trouvaient les deux éléments symboles de la purification : l'autel des sacrifices et la cuve d'eau. Nous suggérons que la Ménorah est un symbole du Messie : Dieu, en Jésus le Messie, éclaire son peuple racheté et purifié par lui, par l'agneau divin. Il éclaire les oeuvres de ceux qu'il reconnaît comme ses enfants : notre adoration était l'ultime expression de nos oeuvres, de notre amour, semblable à un parfum agréable. Sans lui nos oeuvres demeurent ténébreuses, malgré nos efforts. L'oeuvre accomplie par le Messie est notre véritable source de lumière, celle qui « éclaire tout homme dans le monde ». Nos oeuvres (pratiques et réalistes !) suivent notre foi en la lumière sacrifiée au sein des ténèbres pour révéler la véritable lumière... Un jour viendra où le Tabernacle de Dieu sera révélé dans la nouvelle Jérusalem : «Dieu habitera lui-même avec son peuple... la ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour y briller car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'Agneau est son flambeau, les nations marcheront à sa lumière... » (Apoc. 21).
Frédéric BAUDIN
Le Berger d'Israël No 454