L'ordinateur contre les critiques de la Bible

 

On considère comme infaillible la découverte de la Haute Critique qui défend la thèse d'une multiplicité de sources (Quellenscheiclung) des cinq livres de Moïse, qui auraient été assemblés en un seul ouvrage par un habile «rédacteur». Des scientifiques juifs - dont David Hoffmann, Benno Jacob et Moshe David Cassuto - se sont opposés à cette étude critique de la Genèse, effectuée par K.H. Graf et J. Wellhausen au 19ème siècle. Ils ont combattu cette critique biblique en fournissant des preuves démontrant les fausses hypothèses et résultats erronés de cette théorie. Ainsi, Wellhausen, qui dénombrait quatre sources, était d'avis que tous les textes «secs», (c'est-à-dire, manquant d'élan, de fraîcheur et de pittoresque - la Réd.; citation de L. Gautier dans, Introduction à l'A.T.' p. 160), auraient été rédigés par des prêtres. Lorsqu'il trouvait un de ces textes, il l'attribuait à la source P («Priester Codex», Code sacerdotal). Puis, il examinait le vocabulaire du texte - ses vocables, ses tournures, ses spécificités grammaticales et autres. Il utilisait les résultats ainsi obtenus pour assigner textes entiers ou versets à différentes sources. A côté de la source P, il pensait pouvoir établir les sources J, E et D. Pour J (Jahviste) et E (Elohiste), deux noms de Dieu lui servaient de directives: Jahvé et Eloïm.

En ce qui concerne la source D, qui se réfère au «Deutéronomiste», il considérait, outre le vocabulaire, également des données d'ordre social. Il fallait beaucoup de virtuosité pour faire éclater les cinq livres de Moïse en particules toujours plus petites, dont chacune était attribuée à une source différente. Sûr d'avoir abouti à une solution définitive, on oubliait que le résultat n'était que le fruit d'une hypothèse. Dans un petit livre très intéressant, intitulé «Hypothèse documentaire», Cassuta affirma que la théorie de la multiplicité des sources était injustifiable. Simultanément, il parvint à démontrer que beaucoup de difficultés apparentes disparaissaient si l'on acceptait l'unité du texte provenant d'un seul et même auteur!

 

Le biologiste Dr Moshe Katz, et l'informaticien Dr Wiener du Technion à Haïfa, ainsi que le mathématicien Dr Rips de l'université hébraïque à Jérusalem, cherchent à démontrer l'unité des textes. «Le travail n'est pas terminé» souligna le Dr Katz lors d'une conférence de presse à Jérusalem, et «de ce fait, nous ne pouvons pas encore tirer des conclusions définitives». Cependant, le «tamisage» du contenu en vocabulaire de différents textes effectué à l'aide d'un logiciel (programme d'ordinateur), a apporté un résultat remarquable: L'unité des textes. En outre, les trois chercheurs ont découvert, grâce aux nombreux éléments déjà réunis, que certains textes bibliques renfermaient des messages codés.

On les trouve en éliminant un certain nombre de lettres, selon une fréquence prédéterminée. Ainsi, dans un texte, on sélectionne une lettre tous les 26 ou 50 caractères à partir d'une certaine lettre, ce qui fera ressortir un mot jusqu'ici invisible. Dans Genèse 1, 7-9, où il est parlé de la création du monde, on trouva le nom de Dieu «Elohim» en sélectionnant à partir de «alef» des mots «et haraqia» (- Dieu forma le firmament') un caractère toutes les 26 lettres. Selon le Dr Katz, le chiffre 26 n'est pas le fruit d'un hasard, car il correspond à la valeur numérique du nom de Dieu «Haschem». Dans Genèse 1, 1-4, on découvre le mot codé de THORA (instruction, ordre divin). Le point de départ se trouve dans le «tâv» de «b'reshit» - «au commencement». A partir du «tâv», on sélectionne chaque 50ème lettre.

Dans l'histoire du rêve de Jacob, où il est question de l'échelle allant jusqu'au ciel (Ge. 28), on a découvert les mots THORA et MIQDASCH (sanctuaire), en effectuant par le moyen de l'ordinateur de semblables sélections (un caractère toutes les 26 lettres).

Ces mots ont une certaine importance par rapport au sanctuaire de Beth-El (Maison de Dieu).

Dans l'histoire de la reine Esther - qui raconte la délivrance des Juifs persans de la main d'Haman - les lettres écrites en minuscule au chapitre 9, 7-9 (tâv, chîn, zaïn) donnent la valeur numérique de 707. En l'an 5707 (1946) des hommes animés par l'esprit d'Haman, les assassins nazis, ont été condamnés à la peine de mort par pendaison. Ils étaient dix, ce qui correspond aux dix fils de Haman qui, eux aussi, avaient été pendus. Le onzième condamné - Hermann Goering, criminel de guerre No. 1 - s'est empoisonné deux heures avant son exécution. Le Dr Katz voit dans les paroles de la reine Esther une allusion à l'exécution du jugement de Nuremberg. Elle dit au chapitre 9, 13: «... que l'on pende au bois les dix fils d'Haman». Ils étaient pourtant morts, pourquoi les «exécuter» une seconde fois? «Que l'on pende» (jitlu - on pendra) ne concerne pas, selon Katz, les propres fils d'Haman, mais les «fils ayant le même esprit».

L'histoire d'Esther, d'inspiration divine (b'ruach haqodesch), anticiperait un événement d'un avenir lointain. Selon Katz, il faut simplement déchiffrer le vocabulaire. Du reste, l'exécution des nazis était tombée sur un 16 octobre, à J'époque, le jour du «Hoschana Rabba», jour de la «grande délivrance» (à la fin de la Souccoth - fête des tabernacles). Des hasards? Le Dr Katz répond par la négative. Il n'aurait pas été possible à l'homme de coder si fréquemment et subtilement la Bible que Dieu nous a laissée et qui contient la sagesse et l'instruction de Dieu jusqu'à ce jour. Chacune des lettres a son importance.

Si on voulait en supprimer une seule, dit le Dr Moshe Katz, toute la structure s'effondrerait. Le travail de recherche des trois hommes n'est pas encore publié. Cependant, on peut s'attendre à une riche moisson, mais aussi à de pénibles discussions avec les représentants de la Haute Critique, En dernière analyse, il en va de la question fondamentale de savoir si seules les pensées - c'est-à-dire l'esprit de la Bible est d'origine divine, ou si Dieu a aussi inspiré la forme dans laquelle ces oracles nous sont parvenus. La question est de savoir si les textes ont été inspirés verbalement ou non.

Le Dr Katz n'a fait qu'effleurer la problématique, mais on ne peut se tromper sur la véritable intention de travail de ce chercheur et de ses collègues.

Dr Roland Gradwohl, Jérusalem

 

Ce qui frappe dans ce communiqué extraordinaire, c'est que face aux «théologiens chrétiens issus des païens» qui cherchent à se surpasser par leurs critiques de la Bible, des savants juifs, se basant sur d'excellentes études scientifiques, cherchent à mettre une halte à la théologie moderne. En effet, par leur recherche, les Israéliens renversent toutes ces misérables thèses comme, par exemple, celle des «contradictions de l'Ancien Testament» ou celle des «divers auteurs des cinq livres de Moïse» (Pentateuque), ou encore celle de la douteuse cohérence de l'histoire». Par leur découverte, ils prouvent que la Bible non seulement contient la Parole de Dieu, mais qu'elle est la Parole de Dieu! Ils confirment ainsi le texte de 2 Timothée 3,16: «Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice». On pourrait aussi citer 2 Pierre 1, 19-21. La Parole de Dieu reste la Parole de Dieu!

Nouvelles d'Israël Juin 1986

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