Le premier livre des Maccabées, écrit en hébreu vers l'an 100 avant notre ère, par un Juif de Jérusalem favorable aux Asmonéens, raconte le début de la révolte juive avec les trois fils de Matathias Judas, Jonathan et Simon.
On peut dire sans arrière-pensée que l'ensemble de cette histoire est véridique, cependant elle est de caractère apologétique. En effet, la lutte des maquisards est considérée comme une « guerre sainte » par l'auteur,mais, porté par son sujet, celui-ci est d'une sévérité parfois injuste envers le gouvernement des Séleucides, et passe sous silence les agissements lamentables de certains grands prêtres de l'époque. Le texte hébreu est perdu, nous possédons le grec. Il s'y reflète telle habitude religieuse du moment : ainsi l'auteur évite d'écrire le nom de Dieu, et le remplace par celui de « Ciel ». Voilà l'indication d'un respect scrupuleux à l'égard de ce Dieu qui se fait plus distant, parce que perçu comme très différent de sa créature. On notera également l'attachement à la Loi, qui se confond pratiquement avec l'Alliance. Sans doute l'aspect juridique qui domine-t-il, mais c'est à partir l'observation de cette Loi, que se fait le clivage entre les rénégats et les martyrs.
Dés lors, nous touchons au problème vital qui sous-tend tout livre : vaut-il la peine de sacrifie ses biens, voire son existence afin de demeurer fidèle à une certaine forme de civilisation? La nation juive constitue alors un État théocratique. Serrée autour de son Temple, elle est régie par l'ancienne Loi mosaïque. Certes elle a, au cours des siècles, reçu de nombreux apports et subi multiples influences, mais un point reste inchangé : sa foi monothéiste. Et telle ou telle des prescriptions de ses codes législatifs à laquelle les plus fidèles seront attachés jusqu'à la mort, n'a d'autre raison d'être que de dresser une barrière en face des païens afin de rendre plus facile la fidélité. On comprend que certains Juifs aient été tentés d'accepter, du moins, de la civilisation hellénistique, ce qui était conciliable avec leur foi. Mais la maladresse d'Antiochus Épiphane devait faire échouer sa tentative d'imposer mode de vie nouveau : l'interdiction des sacrifices, des fêtes et la circoncision, sous peine mort, déclenchait un refus général chez tous les Juifs fervents, hésitants ou non.
J. D
En ce temps-là, la Bible No 38 page IV.