En Matthieu 13, le Seigneur Jésus expose sept paraboles qui ont toutes un contenu prophétique; elles concernent exclusivement le royaume des cieux. Il désire nous faire saisir l'évolution du royaume des cieux, au départ d'Israël pour être transmis à l'Eglise jusqu'à Son retour en puissance et en gloire. Ces sept paraboles portent donc sur le temps qui sépare la Pentecôte (naissance de l'Assemblée) de l'enlèvement (de cette même Assemblée).
I. Pourquoi le Seigneur Jésus s'est-Il exprime en paraboles?
Jusqu'alors (Matth. 12), Il avait toujours parlé à Son peuple d'une manière telle que tous pouvaient Le comprendre, comme, par exemple, dans le sermon sur la montagne (Matth. 5-7). Mais voici que maintenant Il se met soudain à s'adresser à eux en recourant à des images mystérieuses, incompréhensibles pour beaucoup. Même les disciples s'étonnèrent fortement de ce changement dans Sa prédication, et ils Lui posèrent cette question: «Pourquoi leur parles-tu en paraboles?» (Matth. 13, 10). A la base de ce tout nouveau mode d'expression du Seigneur vis-à-vis de Son peuple - comme nous le constaterons encore en rapport avec l'ensemble de l'histoire du salut - il faut relever deux circonstances décisives:
1. Le rejet de Jésus par le peuple d'Israël
En Jésus, Dieu a placé devant nos yeux Sa parfaite grâce. Malheur à nous si nous traitons à la légère le sacrifice d'une valeur éternelle accompli par Son cher Fils Jésus-Christ! Lui-même a promis: «Celui qui croit en lui (le Fils de Dieu) n'est point jugé» (Jean 3, 18a). Il y a là tout Son amour infini. Pour pouvoir réaliser cette promesse, le Seigneur Jésus a volontairement fait le don de Sa vie.
Jésus de Nazareth est venu comme roi pour Son peuple. «Où est le roi des Juifs qui vient de naître?» (Matth. 2, 2a), demandèrent les mages venus de l'Orient à Jérusalem. Plus tard, Il entra dans la ville de Jérusalem, assis sur un ânon et accompagné des cris: «Hosanna au Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts!» (Matth. 21, 9). Mais le peuple d'Israël et, en particulier, ses responsables religieux L'ont rejeté comme roi.
L'élément déterminant qui a amené ce changement dans les discours de Jésus - par l'usage de paraboles - se situe dans les événements de Matthieu 12. Ainsi, par exemple, lorsque le Seigneur guérit un homme possédé, aveugle et muet (v. 22), les pharisiens se mirent à blasphémer contre l'Esprit Saint en attribuant au diable cette oeuvre manifestement de Dieu (v. 24). Sur ce, Jésus leur déclara que ce péché contre l'Esprit Saint ne serait pas par donné (cf. v. 25-32). Outre ce passage, tout le restant du chapitre nous montre que les autorités spirituelles d'Israël remettaient en question et rejetaient Jésus et toute Son activité. C'est ainsi que nous lisons aux versets 14-15: «Les pharisiens sortirent, et ils se consultèrent sur les moyens de le faire périr. Mais Jésus, l'ayant su, s'éloigna de ce lieu. Une grande foule le suivit. Il guérit tous les malades.» Bien que le Seigneur Jésus, par d'innombrables signes et miracles, eût prouvé qu'Il était le vrai Messie d'Israël, la génération d'alors des scribes et des pharisiens réclamèrent de Lui «un signe» - non pas pour croire, mais parce qu'ils Le remettaient une fois de plus en question (v. 38). Mais Il leur répondit: «Une génération méchante et adultère demande un miracle, il ne lui sera donné d'autre miracle que celui du prophète Jonas» (V. 39).
A la fin de ce chapitre relatif au rejet de Jésus par Israël - les dés étaient maintenant jetés -, Il parla d'une manière imagée en mentionnant cet esprit impur qui, parce que chassé, s'en est allé pour en chercher sept autres pires que lui afin d'occuper de nouveau la maison vide, nettoyée et ornée (cf. Matth. 12, 43-45a), de sorte que la situation nouvelle était pire que la précédente. Et le Seigneur de dire: «Il en sera de même pour cette génération méchante» (v. 45b). Jésus était venu pour purifier la maison d'Israël. Il chassa des démons, fit des signes et des miracles, apporta la vérité divine dans Sa propre personne et guérit des malades. Il était occupé à la nettoyer et à l'orner. Mais ils ne voulurent pas de Lui, et leur situation devint bien plus grave que par le passe.
Tout à la fin de ce chapitre, Jésus dit même que ne sont pas Ses frères et Ses soeurs ceux qui le sont selon la chair (donc, les descendants d'Abraham), mais bien ceux qui font la volonté de Son Père (cf. v. 46-50). Nous ne pouvons pas nous fermer au sérieux de cette vérité.
A la question des disciples: «Pourquoi leur parles-tu en paraboles?» (Matth. 13, 10), Jésus répondit fort logiquement qu'Il faisait une énorme distinction entre Ses disciples croyants et le peuple incrédule qui se laissait séduire par les pharisiens: «Jésus leur répondit Parce qu'il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur a pas été donné» (v. 11). Il en était ainsi, parce qu'ils ne voulaient vraiment pas comprendre! Et dans le verset suivant, le Seigneur dit qu'elle sera la conséquence du rejet de Sa personne: «Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas, on ôtera même ce qu'il a» (v. 12).
Même si la foi des disciples fat souvent chancelante, ils croyaient pourtant en Jésus comme dans le Messie promis; c'est pourquoi il leur fat donné d'être dans l'abondance pour pouvoir devenir porteurs des autres mystères de Dieu et collaborateurs de Christ dans l'oeuvre de formation de l'Eglise. Mais le peuple juif rejeta Jésus; c'est la raison pour laquelle non seulement il ne reçut pas de lumière plus profonde, mais ce qu'il avait lui fut même retiré. En effet, Jésus quitta le temple et Son peuple, et Israël devint partiellement aveugle (Rom. 11, 25b). je le dis une fois encore avec solennité: Dieu a, en Jésus-Christ, placé devant nos yeux toute Sa grâce; quiconque en fait peu de cas devient spirituellement aveugle!
En Matthieu 13, 13-15, Jésus affirme que, par l'utilisation de paraboles dans Ses discours, la prophétie d'Esaïe (chap. 6, 9-10) se réalise: «C'est pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu'en voyant ils ne voient point, et qu'en entendant ils n'entendent ni ne comprennent. Et pour eux s'accomplit cette prophétie d'Esaïe: 'Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point, vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point. Car le coeur de ce peuple est devenu insensible; ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu'ils ne voient de leurs yeux, qu'ils n'entendent de leurs oreilles, qu'ils ne comprennent de leur coeur, qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse'» (Matth. 13, 13-15). Ils ne comprenaient pas, parce qu'ils ne le voulaient pas. Leur coeur était endurci (v. 13b et 15a). Du point de vue de la cure des âmes, ce fait mérite d'être retenu, car ici s'explique pourquoi un individu reste fermé à l'Evangile. Il n'est pas possible de comprendre si le coeur est endurci et ne veut pas s'ouvrir au message du salut.
Les hommes de la classe religieuse supérieure en Israël prétendaient certes se tenir dans la vérité et posséder la Parole de Dieu. Mais lorsque la vérité de la Parole devenue chair en Jésus-Christ se tint devant eux, ils la rejetèrent.
D'un côté, l'endurcissement d'Israël fut responsable que le Seigneur se détourna de Son peuple et qu'Il se mit à lui parler en paraboles. Mais d'autre part, bien que notre entendement soit incapable de le saisir, il fallait qu'Israël rejetât son Messie pour que nous, gens des nations, puissions être sauvés (Rom. II, 11).
2. La révélation d'une nouvelle vérité relative au salut
Le Seigneur Jésus, par les paraboles, nous donne une vision de la nouvelle forme du royaume des cieux et lève le voile sur ce qui va se passer durant le temps de Son rejet comme Roi jusqu'à Son acceptation lors de Son retour en gloire. En outre, Il parle du «mystère du royaume des cieux» (Matth. 13, 11).
Dans le Nouveau Testament, il y a en tout onze mystères qui sont révélés; j'aimerais en citer quelques-uns:
- l'aveuglement partiel d'Israël (Rom. 11, 25),
- l'Eglise (Ephés. 3), - l'enlèvement (1 Cor. 15, 5 1),
- l'Epouse de Christ (Ephés. 5), - Babylone (Apoc. 17).
Un mystère biblique est un fait que Dieu a tenu caché et qui ne peut être compris sans révélation divine.
Ici en Matthieu 13, il s'agit d'une forme secrète du royaume des cieux. Ce mystère se situait en ceci que le royaume, qui était venu en Israël, passait maintenant aux nations et que l'Assemblée devait être introduite. Jésus dit au verset 17: «Beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu.» Les prophètes de l'ancienne Alliance eurent des visions spirituelles qui leur montraient, comme un événement, les souffrances et la gloire du Messie, Jésus-Christ. Mais il se manifeste maintenant - et c'est là le mystère du royaume des cieux - qu'entre les souffrances et la gloire de Jésus, une très longue période s'écoulera: à savoir le temps de la grâce qui dure depuis bientôt deux mille ans. En Matthieu 13, cette période entre le rejet d'Israël et l'acceptation de son Messie lors de Son retour en gloire sur cette terre est, pour la première fois, présentée par des paraboles. Les disciples l'ont compris et annoncé plus tard. Quant à Israël, il y est resté aveugle jusqu'à présent.
II La parabole du semeur
Elle commence par le fait que le Seigneur Jésus sort de la maison et se rend près de la mer: «Ce même jour, Jésus sortit de la maison, et s'assit au bord de la mer» (Matth. 13, 1). La maison située sur la terre ferme est une image d'Israël et de son temple; par contre, la mer typifie les nations.
Comme nous l'avons constaté auparavant, le début de ce chapitre se caractérise par ce changement dans l'histoire du salut: Jésus a quitté la maison d'Israël et s'est tourné vers la mer des nations, parce que Son peuple ne L'a pas reçu et que, dès lors, cette nouvelle approche devenait nécessaire du point de vue du salut. C'est ce que, dans le chapitre précédent, le Seigneur voulait indiquer en mentionnant l'attitude de ce démon qui avait été chassé mais qui était revenu en prenant une forme sept fois pire: «Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme, il va par des lieux arides, cherchant du repos, et il n'en trouve point.
Alors il dit. Je retournerai dans ma maison d'où je suis sorti, et, quand il arrive, il la trouve vide, balayée et ornée. Il s'en va, et il prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui; ils entrent dans la maison, s'y établissent, et la dernière condition de cet homme est pire que la première. Il en sera de même pour cette génération méchante» (Matth. 12, 43-45). Pourquoi le démon trouva-t-il la maison d'Israël vide, balayée et ornée? Parce que Jésus y avait été, avait fait des miracles et des signes, mais qu'Il allait être rejeté même après Son oeuvre de purification pour Israël aussi sur la croix; Il s'éloigna donc d'eux. Par la suite, les Romains détruisirent tout dans le pays, et la situation d'Israël devint sept fois pire. Et 1900 années durant, cette parole de Jésus en Matthieu 23, 38: «Voici, votre maison vous sera laissée déserte» s'accomplit.
Le Seigneur l'avait prédit à propos de Jérusalem. Après avoir exprimé cette prophétie, Il alla sur la mer des peuples; et là, parmi les nations, Il chercha d'autres «vignerons». C'est ce que, s'adressant aux pharisiens et aux scribes, Il a voulu indiquer par ces mots de Matthieu 21, 39-41: «Et ils se saisirent de lui (du fils du maître de la vigne = le Fils de Dieu), le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent. Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons? Ils lui répondirent. Il fera périr misérablement ces misérables, et il affermera la vigne à d'autres vignerons, qui lui en donneront le produit au temps de la récolte. » Le Seigneur cherche du fruit dans les quatre terrains des nations. Nous lisons en Matthieu 13, 3-9: «Il leur parla en paraboles sur beaucoup de choses, et il dit. Un semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: les oiseaux vinrent, et la mangèrent. Une autre partie tomba dans les endroits pierreux, où elle n'avait pas beaucoup de terre: elle leva aussitôt, parce qu'elle ne trouva pas un sol Profond, mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines. Une autre partie tomba parmi les épines: les épines montèrent, et l'étouffèrent. Une autre partie tomba dans la bonne terre: elle donna du fruit, un grain cent, un autre soixante, un autre trente. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. »
Le semeur par excellence est Jésus, mais il y a aussi tous ceux qui sont sortis et sortent en Son nom pour répandre - en dehors d'Israël - la semence, la Parole de Dieu sur les champs des nations. Et que donne cet ensemencement dans le monde? Il est effrayant de constater qu'un quart seulement de toute la semence répandue produit réellement du fruit. N'y aurait-il que 25% des individus qui entendent l'Evangile qui naîtraient de nouveau? Et encore: on ne récolterait du fruit en abondance que chez un tiers d'entre eux?! Ne nous étonnons dès lors pas quand nous voyons l'état de nos assemblées! Le Seigneur a dit Lui-même que ce ne seraient pas tous les croyants qui porteraient une plénitude de fruits: «Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c'est ce"lui qui entend la parole et la comprend; il porte du fruit, et un grain en donne cent, un autre soixante, un autre trente» (Matth. 13, 23).
A mon sens, les trois premiers groupes de cette parabole (Matth. 13, 4-7) ne sont pas faits de chrétiens nés de nouveau, car ils ne présentent même pas la marque de la nouvelle naissance, et encore moins celle du fruit de l'Esprit. Ce ne sont que les membres du quatrième et dernier groupe qui entendent la Parole de Dieu, portent le fruit de la nouvelle naissance et «qu'un grain en donne cent ou soixante ou trente». Nous sommes ainsi placés devant tout le saint sérieux de la consécration à Jésus-Christ.
1. La semence de la Parole de Dieu tombée le long du chemin
Il est écrit en Matthieu 13, 4: «Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: les oiseaux vinrent, et la mangèrent» De quelles personnes s'agit-il là? Le Seigneur nous le dit au verset 19: «Lorsqu'un homme écoute la parole du royaume et ne la comprend pas, le malin vient et enlève ce qui a été semé dans son coeur cet homme est celui qui a reçu la semence le long du chemin.» Ce premier groupe est constitué d'individus qui refusent de recevoir la Parole. D'avance, ils la rejettent; ils ne peuvent la comprendre, parce qu'ils ne le veulent pas. C'est ce que Jésus révèle par ces mots: Car «en voyant ils ne voient point, et en entendant ils n'entendent ni ne comprennent ... Car le coeur de ce peuple est devenu insensible ... » (v. 13b. 15a). Ces gens ont des idées précises et bien ancrées sur le péché, sur l'origine du monde (ils préfèrent croire la théorie de l'évolution), sur la Bible et les religions, etc., théories auxquelles ils ne veulent renoncer à aucun prix. Il est pratiquement impossible de parler de Dieu à de telles personnes, car elles mettent toute la Parole en doute. Elles ont délibérément adopté cette attitude de doute; elles refusent de se pencher sur la vérité. «Cet homme est celui qui a reçu la semence le long du chemin» (v. 19). Le chemin est un sol dur et fortement piétiné. Ces gens ont certes entendu la vérité de la Parole, mais ils la rejettent parce qu'ils veulent vivre leur propre vie. Il est évidemment facile au diable et à ses démons d'enlever la Parole par la critique, le doute et les préjugés, l'auditeur ne voulant pas laisser entrer cette semence dans son coeur.
Josh McDowell a écrit dans son livre «La Bible testée», à la page 39:
Excuses intellectuelles
Le rejet de Christ est généralement plus une question de volonté que d'intelligence; plutôt que d'un «Je ne peux pas», il s'agit de (Je ne veux pas». J'ai rencontré bon nombre de gens avançant des excuses intellectuelles, mais relativement peu devant faire face à de véritables problèmes intellectuels.
J'ai eu, un jour, une conversation avec une étudiante qui en avait par-dessus la tête du christianisme, parce qu'elle pensait qu'il n'était pas historique et ne reposait pas sur des faits. Elle avait pu convaincre tout son monde qu'elle avait fait de sérieuses recherches et que, comme résultat de ses études universitaires, elle se trouvait confrontée à de graves problèmes intellectuels. L'un après l'autre de ses amis avaient tenté de la persuader intellectuellement et de répondre à ses nombreuses objections. je l'écoutai et lui posai ensuite quelques questions. Après moins de trente minutes, elle concéda qu'elle les avait tous tournés en dérision et développé ces doutes intellectuels pour excuser sa mauvaise conduite morale.
Un autre étudiant m'a affirmé avoir des problèmes intellectuels avec le christianisme et ne pouvoir, dès lors, accepter Christ comme Sauveur personnel. «Pourquoi ne pouvez-vous pas croire?», lui demandai-je. Sa réponse: «Le Nouveau Testament n'est pas crédible.» J'insistai: «Et si je vous prouvais que le Nouveau Testament fait partie de la littérature la plus digne de confiance des temps anciens, croiriez-vous?» Il mit brutalement fin à la conversation. «Vous n'avez aucun problème au niveau de votre intelligence, mais bien avec votre volonté», lui rétorquai-je. 1 Jean 5, 18 affirme que de telles personnes ne peuvent être nées de Dieu: «Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche point, mais celui qui est né de Dieu se garde lui-même, et le malin ne le touche pas. »
2. La semence de la Parole de Dieu tombée dans les endroits pierreux
Nous lisons en Matthieu 13, 5-6: «Une autre partie tomba dans les endroits pierreux, où elle n'avait pas beaucoup de terre: elle leva aussitôt, parce qu'elle ne trouva pas un sol profond, mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines. » L'explication donnée par le Seigneur Jésus: «Celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c'est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie; mais il n'a pas de racines en lui-même, il manque de persistance, et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute» (V. 20-21). Il s'agit ici de gens qui ont reçu la Parole superficiellement, avec enthousiasme, mais non pas dans une réelle repentance. Elle est tombée chez eux comme sur une fine couche de terre qui recouvrirait leur coeur dur comme de la pierre. Ils s'enthousiasment en surface: «... c'est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie ... » mais le temps vient prouver que leur réaction à la Parole entendue n'avait concerné que leur sensibilité et non pas leur coeur en profondeur. Ils n'ont aucune racine en eux; il ne peut donc y avoir du fruit. Ici aussi, la base propice à la nouvelle naissance manque. Leur joie du début de pouvoir entrer un jour dans le ciel cède rapidement devant les tourments de la vie. Car dès qu'il est question de fournir une marche journalière conséquente et de rendre témoignage de sa foi au sein des tentations et des épreuves, ils s'éclipsent. Parce qu'ils ne se sont pas vraiment convertis et n'ont pas connu une véritable nouvelle naissance, ils sont aussi versatiles que le temps. Ici nous est donnée nettement la réponse à la question que beaucoup se posent: Quelqu'un né de nouveau peut-il aller à la perdition? Ces gens avaient certes la Parole, ils étaient éclairés par l'Esprit Saint, ils avaient «goûté» mais non mangé. Jésus dit en Jean 6, 50 qu'il faut Le manger, Lui «le pain de vie», dans la foi. Jésus savait déjà qu'il se trouverait dans les assemblées locales des personnes qui donneraient l'impression d'être nées de nouveau, mais qui n'appartiendraient pas aux rachetés. Pour ces gens, le christianisme s'avérera, au fil du temps, être une pierre d'achoppement. Ils remettent dans la Bible beaucoup de choses en question et expriment des doutes quant à ceci ou cela. C'est ainsi qu'un jour, ils ne veulent plus que la Parole de Dieu, par ses exigences, exerce une quelconque influence sur leur vie. Ils s'achoppent dès les plus petites difficultés. Ils s'irritent contre tout prédicateur qui présente intégralement la vérité. Et ils trouvent telle ou telle chose à reprocher aux croyants qui marchent fidèlement à la suite de Jésus. Mais quiconque s'insurge contre la Parole de Dieu le fait, au fond, contre Jésus. Il est dit des pharisiens: «Et il était pour eux une occasion de chute» (Matth. 13, 57a; voir aussi chap. 15, 12).
Un chrétien né de nouveau peut tomber, il peut être faible, mais il ne se dressera jamais avec persistance contre Dieu et Sa Parole; il donnera toujours tout à nouveau raison au Seigneur. Il s'en voudra plutôt d'avoir manqué de vigilance et d'être tombé dans le péché. En se frappant la poitrine, il retournera à Dieu, confessera son péché et demandera à en être purifié par le précieux sang de Jésus. C'est ainsi que vous pouvez vous sonder et voir si vous êtes dans la vraie foi rédemptrice en Jésus-Christ!
3. La semence de la Parole de Dieu tombée parmi les épines
Jésus dit en Matthieu 13, 7: «Une autre partie tomba parmi les épines. les épines montèrent, et l'étouffèrent.» Le verset 22 vient nous dire de quelles personnes il s'agit ici: «Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c'est celui qui entend la parole, mais en qui les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole, et la rendent infructueuse» Ici nous sont présentés des gens de qui on a bien des raisons de penser qu'ils appartiennent au royaume de Dieu. Ce n'est que longtemps après qu'un autre élément intervient: tout comme pour la bonne semence répandue, les ronces ont besoin de temps pour croître; et elles étouffent de plus en plus les bons grains. Le fruit spirituel de la nouvelle naissance brille également par son absence dans la vie de ces gens, et cela parce qu'ils n'ont pas voulu se débarrasser de quelque chose qui est fatalement venu à maturité.
Jésus est Celui qui désire constamment croître dans la vie des enfants de Dieu. Jean le baptiseur a dit à propos de Lui: «Il faut qu'il croisse, et que je diminue» (Jean 3, 30). Il est extrêmement dangereux que nous permettions à un quelconque péché de se développer dans notre existence! Si, au début, il reste caché, il ne manquera pas de se manifester avec le temps. Il s'agit des «soucis du siècle et la séduction des richesses». La poursuite de succès personnels et de richesses tue l'aspiration au royaume de Dieu. Voici, à cet égard, un exemple frappant: celui du fils d'un homme cupide possédant une grande entreprise:
Le fils dut bientôt choisir entre être agréable au Seigneur ou à son père. La terre où la semence avait été jetée et germait était déjà envahie par les ronces. Les soucis du temps et la tromperie des richesses faisaient leur oeuvre. Sa décision alla dans le sens des souhaits de son père; il ne travailla plus que pour l'entreprise et grimpa les échelons jusqu'au poste de direction. Mais alors que, de ce point de vue, tout allait bien pour lui, il dut reconnaître qu'il avait négligé les occasions célestes. Il voulut se retirer des affaires pour se consacrer à ce qui était spirituel. Mais on ne se moque pas de Dieu. L'homme s'offrit effectivement du repos, mais il mourut quelques mois plus tard. Il laissa, certes, une immense fortune, mais aussi une vie spirituellement gâchée. Les épines avaient étouffé la Parole; il n'avait porté aucun fruit. (W. McDonald: «Commentaires sur le Nouveau Testament»)
Une bien triste histoire que celle de ce fils! Mais elle est aussi celle de tous ceux qui tolèrent la présence d'autres choses à côté de la Parole: peu à peu, le christianisme du début, qui n'a jamais vraiment pu percer, est étouffé par les plaisirs du monde toujours plus forts.
4. La semence de la Parole de Dieu tombée dans de la bonne terre
Nous lisons en Matthieu 13, 8: «Une autre partie tomba dans la bonne terre: elle donna du fruit, un grain cent, un autre soixante, un autre trente.» Et le Seigneur d'expliquer au verset 23: «Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c'est celui qui entend la parole et la comprend, il porte du fruit, et un grain en donne cent, un autre soixante, un autre trente.»
Ce n'est qu'ici que le Seigneur Jésus-Christ, dans cette parabole, désigne ceux qui sont réellement nés de nouveau. Ils prouvent par leurs fruits qu'ils ont la vie de Dieu: «Tout bon arbre porte de bons fruits» (Matth. 7, 17a). Si les fruits ne sont Pas toujours tous pareils, ils sont cependant bien présents. Il s'agit ici de gens qui entendent la Parole, la reçoivent, la comprennent et s'y engagent dans l'obéissance de la foi. C'est la juste succession des divers éléments! Les fruits qui en sortent, c'est-à-dire les neuf manifestations du fruit de l'Esprit, nous sont décrits en Galates 5,22.
III. La diminution du fruit au temps de la fin
La façon normale de compter de un à cent, c'est de commencer par le plus petit chiffre et de terminer par le plus grand. Mais en Matthieu 13, le Seigneur Jésus procède inversement. Il parle des grains qui en rapportent cent, puis soixante et enfin trente. Pourquoi le fait-Il ainsi? Parce qu'il s'agit ici de paraboles prophétiques qui décrivent l'ère du salut entre Son rejet et Son acceptation par Israël, entre la Pentecôte et l'enlèvement. Il en est effectivement ainsi: plus nous avançons dans le temps de la fin, moins il y a de fruits. La récolte des produits de la semence de la Parole de Dieu a diminué au fil du temps. Ainsi, par exemple, le livre de l'Apocalypse nous déclare que le christianisme du temps de la fin ne sera plus que «tiède» (Apoc. 3, 16).
Nous vivons actuellement à l'époque qui précède immédiatement l'enlèvement, époque où un grain n'en rapporte plus que trente. Evidemment, il se trouve encore de nos jours de vrais croyants qui produisent du fruit au centuple ou soixante fois plus. Mais en général, il n'en est hélas plus ainsi.
Comment pouvons-nous dire que nous sommes maintenant tout près de l'enlèvement? Parce que la maison d'Israël - Jérusalem -, mentionnée au début de cet article, et de laquelle le Seigneur est sorti il y a pratiquement deux mille ans, est restée bien longtemps déserte. Mais depuis le 7 juin 1967, lorsque Dieu rendit à Israël sa capitale Jérusalem, cette maison n'est plus, au vrai sens, abandonnée. Bientôt, le Seigneur reviendra et entrera en gloire à Jérusalem. Alors s'accomplira cette parole du Psaume 147, 2: «L'Eternel rebâtit Jérusalem, il rassemble les exilés d'Israël. »
Sondons-nous donc aujourd'hui et voyons si notre «champ», c'est-à-dire notre coeur, est apte à recevoir valablement la semence de la Parole de Dieu! Cessons de jouer avec la grâce! Bien plutôt - pour la première fois ou de nouveau - laissons en nous toute la place au Seigneur Jésus, afin qu'Il nous trouve portant beaucoup de fruits quand Il viendra sur les nuées du ciel! Amen!
Norbert Lieth
Nouvelles d'Israël 07 / 1994