.
II Pierre 1 :1 -2
A.) L'AUTEUR:
«Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ...», v. l :
- Simon: nom de naissance de l'apôtre, vient en premier et rappelle la grâce de Dieu qui cherche et sauve ce qui est perdu, transforme des hommes sujets à la faiblesse, de lâches renégats en témoins courageux.
- Pierre: serviteur et apôtre de Jésus-Christ, n'oublie pas ce qu'est Simon, fils de Jonas. Il s'adresse à des hommes qui, étant tentés, peuvent tomber, mais étant tombés peuvent être rétablis, comme il l'a été lui-même, par le Seigneur Jésus -Christ. Rétabli spirituellement et moralement; plus encore: rétabli dans une charge au sein de l'Eglise. Cf. Jean 1 :42; Luc 22:31-34, 54-62; Jean 2 1 : 1 5-1 9.
B.) LES DESTINATAIRES:
II Pierre 1 : 1 b
- Comme dans sa première épître,Pierre s'adresse ici aux croyants dispersés en Asie Mineure, Cf. l Pierre 1:1 et Il Pierre 3:1.
- Ils ont reçu la foi, don de Dieu, d'un prix infini, puisque son fruit est la vie éternelle; «une foi du même prix que la nôtre», car elle comporte les mêmes effets. Notons l'humilité de Pierre qui ne se prévaut ni de sa qualité d'apôtre, ni de celle de témoin oculaire de la vie et du ministère du Seigneur. Of. l Cor. 1:30-31, où le «bien-aimé frère Paul» (II Pierre 3:15-16) exprime cette même vérité.
C.) LA NATURE ET LE BUT DE SES ÉCRITS:
a.) Nature: Les épîtres de Pierre appartiennent au groupe d'épîtres dites générales (ne s'adressant pas à des Eglises distinctes).
Ce sont des épîtres expérimentales: nature pratique, et en relation étroite avec les expériences antérieures de Pierre.
Dans sa première lettre, celui qui s'était autrefois insurgé contre la souffrance (Cf. Mat. 1 6: 21 -23), montre que le serviteur est appelé à passer par le chemin de souffrance dont le Maître a laissé l'exemple.
Dans sa deuxième lettre, celui qui n'avait pu veiller une heure avec son Sauveur dans le jardin de Gethsémané, et l'avait ensuite renié devant les hommes, insiste sur la nécessité de la vigilance.
b.) But Ces deux épîtres, écrites à la fin de la vie d'un apôtre prêt au martyre, ont un but semblable: affermir des croyants dispersés parmi les populations païennes de l'Asie Mineure et exposés à la tribulation, les exhorter à la vigilance en les prévenant des dangers spirituels et moraux qui les guettent, selon l'ordre du Seigneur en Luc 22:32.
D.) LA SALUTATION:
II Pierre 1:2
- L'apôtre exprime un voeu: «Que la grâce et la paix vous soient multipliées», mais aussi le moyen de le voir exaucé: «Par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur». Il s'agit ici de la «pleine connaissance» de Dieu et de Jésus, la connaissance du coeur.
- Notons que la seule foi valable est celle qui confesse Jésus venu en chair et fait Seigneur par Dieu le Père, Cf 1 Jean 2:22-23; mais remarquons, selon ce dernier texte, que la négation du Sauveur et de son oeuvre conduit à la ruine et au châtiment. II Pierre 2:1 le confirme.
E.) LE PLAN DE L'ÉPITRE
L'épître se divise en trois parties, correspondant aux trois chapitres.
- Le chapitre premier montre comment le croyant, en vertu même de l'abondance de la grâce, doit tendre à progresser dans sa vie chrétienne. Le devoir de Pierre consiste à tenir en éveil les enfants de Dieu. L'autorité de son témoignage se fonde sur ce qu'il a vu de la majesté de Jésus-Christ, la transfiguration confirmant elle-même l'inspiration divine de la parole des prophètes.
- Le chapitre deux est une révélation de la nature des dangers qui menacent l'Eglise: faux docteurs, hérésie, corruption morale. Si Dieu sait délivrer les justes, il sait réserver les injustes pour être punis au jour du jugement.
- Le chapitre trois censure les moqueurs qui nient l'avènement de Jésus-Christ et la fin du monde. Pour les croyants, la certitude de ces événements est un stimulant de leur vigilance et une incitation constant à croître dans la grâce et dans 1a connaissance de Celui qui revient.
II.) LES RESSOURCES DE LA GRACE DIVINE:
II Pierre 1 :3-1 1
A.) INTRODUCTION:
- Le thème du chapitre premier s dégage nettement de ces huit versets. L'apôtre montre comment le croyant, en vertu même de l'abondance de la grâce, doit tendre progresser dans sa vie chrétienne Cf. l'enseignement admirable d'équilibre de Paul dans l'épître aux Romains: après avoir affirmé que «là où le péché a abondé, la grâce a surabondé», Rom.5:20 l'apôtre prévient l'abus de la grâce et ajoute aussitôt: «... Demeurions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde? Loin de là!.. Rom.6:1-2. La grâce de Dieu est au contraire, le stimulant le plu puissant de la sanctification
L'apôtre Jean confirme cette vérité: «... Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur», Cf. l Jean 3:2-3.
- les versets 3 à 11 se divisent en deux parties bien distinctes:
versets 3-4: les ressources divines surabondantes de Celui qui nous a appelés.
versets 5-11: la responsabilité du croyant dans l'exploitation de ces ressources pour échapper à la coruption du monde, vaincre convoitise et affermir sa vocation en Christ.
Le lien de pensée est lumineux: puisque vous avez tout à votre disposition pour vaincre, il vous faut vaincre et non être vaincus. Avec le vouloir, Dieu accorde le pouvoir à ceux qui laissent le champ libre au Saint-Esprit, Cf. Poil. 2: 12-16.
B.) LES RESSOURCES DIVINES SURABONDANTES DE CELUI QUI NOUS A APPELÉS
v. 3-4:
- La «divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété»: D'emblée l'apôtre nous place devant un don gratuit, total, suffisant. En Christ, nous
sommes comblés, Cf. Col. 2: 9-10. L'Ecriture place la vie spirituelle avant la piété, car la piété est la manifestation de cette vie intérieure de l'âme qui a sa source en Dieu. Cette vie est dans Son Fils et celui qui a le Fils a la vie, Cf. I Jean 5:II-12.
Mais cette vie nouvelle s'exprime, Cf. II Cor. 4:13. L'apôtre Paul en est l'exemple vivant: quelques jours après sa rencontre avec Jésus sur le chemin de Damas, il «prêcha dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu», Actes 9:20.
- Comment cette vie nous est-elle donnée? «... au moyen de la connaissance de Celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu...», verset 3 b. Cf. l Jean 5:12, Jean 14:6.
- Non seulement tout est en Lui, mais tout vient de Lui. Il nous a aimés le premier. Il a pris l'initiative de notre salut. De notre côté, nous n'avons fait que répondre à l'appel de Sa grâce. La perfection de Ses oeuvres et de sa force nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses.
Ces promesses ont trouvé leur accomplissement à Golgotha où quelque chose de définitif s'est passé à l'égard du péché, du monde et du diable, Cf. II Cor. 1:20.
- Ces promesses accomplies renferment toute l'oeuvre de la grâce, de son commencement à son aboutissement. Reçues dans nos coeurs par la foi, elles nous unissent à celui qui les a accomplies et nous rendent participants de la nature divine, Cf. Jean 1: 11-13, Cal. 3:26-27.
D'autre part, régénérés par la semence incorruptible de l'Evangile, nous ne succombons pas à la corruption qui a son siège dans notre propre convoitise. Unis à Celui qui est la vie, la vérité, la paix, la joie, l'amour, la justice, nous fuyons cette corruption qui existe dans le monde et triomphe de ceux qui refusent de croire au Fils de Dieu. Cf. l Jean 3:9 et II Pierre 2:14.
C.) LA RESPONSABILITÉ DU CROYANT DANS L'EXPLOITATION DE CES RESSOURCES
v. 5-11
- «A cause de cela même...» verset 5: cette expression souligne le lien de cause à effet entre ressources divines et responsabilité du croyant à leur égard.
La surabondance de la grâce engage ma responsabilité et devient le mobile premier de ma séparation d'avec le péché, de mon refus de l'oisiveté, de la passivité et de la stérilité. Autant il est certain qu'en dehors de la vie de Dieu les choses ne peuvent qu'empirer, autant il est normal que le chrétien croisse dans la grâce et la connaissance de Dieu. Méditer II Tim. 3: 10-13 et Apoc. 22:10-12.
- La foi est le don initial, la racine de la vie chrétienne. Cette vie de la foi, Dieu veut l'entretenir et II le fait si je me soumets à Ses appels, Ses avertissements, Ses exhortations. De plus, la vraie foi engendre des oeuvres qui attestent sa réalité. Cf. II Pierre 1 : 5-1 1 et Jacques 2: 14-26.
- Avec la foi, «produisez» donc la vertu, c'est-à-dire la force d'âme, le courage chrétien qui affrontent la difficulté et l'épreuve.
Avec le courage, recevez la science, le discernement de votre devoir et, exerçant la maîtrise de vous-même, de vos réactions (la tempérance) supportez avec patience ce qui vous est contraire. Maintenez cette attitude en regardant à Dieu que vous craignez et respectez: la piété vous aidera à rester dans l'amour fraternel, mais aussi à faire preuve de charité à l'égard de tous les hommes.
- Ou bien la foi est agissante et les progrès sont là (verset 8), ou bien la foi est passive et le développement normal du chrétien est arrêté (verset 9). Au lieu de la clairvoyance c'est la myopie, au lieu de la tempérance la faiblesse devant les passions, au lieu de la sanctification la tolérance d'anciens péchés qui reprennent du terrain, toutes choses qui affaiblissent sa vocation. Or, cette vocation est l'effet et la preuve de l'élection (Cf. verset 10). Notre persévérance prouve notre élection
et la foi se fortifie en proportion de notre fidélité. Mais elle s'affaiblit et s'obscurcit dans la désobéissance.
- Appliquons-nous donc à affermir notre vocation et notre élection, verset 10. Lisons la Parole, mettons-la en pratique. Veillons et prions afin de ne pas tomber en tentation. Fixons les regards sur Celui qui nous a délivrés de la culpabilité et de la puissance du péché. Confessons le Seigneur devant les hommes. Et courons dans la carrière qui nous est ouverte.
- Alors nous pouvons être assurés qu'en faisant ainsi, l'entrée dans le royaume éternel nous sera pleinement, litt. richement accordée, verset 11. (Cf. par contraste, Lot en Gen. 1 9: 16 et 1 Cor. 3: 1 0-1 5).
Jean-Jacques Dubois
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2 ème partie
III.) L'ÉPANOUISSEMENT DE LA FOl VERS LE BUT FINAL
II PIERRE 1 :12-21
A.) PIERRE REGARDE COMME UN DEVOIR LE FAIT DE TENIR LES CROYANTS EN ÉVEIL PAR DES AVERTISSEMENTS
II Pierre 1:12-15
- Connaissant la faillibilité et la vulnérabilité du chrétien, Simon Pierre n'estime pas superflu de répéter des choses sues. Il n'oublie pas son expérience d'autrefois en Gethsémané, Mat. 26:36-41, ni le reniement qui suivit. cf. l Cor. 10:12.
- L'apôtre écrit à des croyants dispersés au sein des païens; affermis dans la vérité présente, c'est-à-dire celle de l'Evangile. Fondés sur Christ, ils sont appelés à persévérer en Christ, à triompher des dangers spirituels et moraux qui les entourent. L'humilité et la vie d'étroite dépendance de Dieu sont leur protection. N'ayant pas encore remporté le prix, ni atteint la perfection, il leur reste à courir pour tâcher de le saisir, cf. Phil. 3:12. Seuls ceux qui se croient déjà au but ne peuvent plus faire aucun progrès!
- Jusqu'à son martyre très proche, l'apôtre ne cessera pas d'inciter à la vigilance ses frères en la foi, versets 13 et 14. Plus que cela, sa vocation laissera des traces, des fruits après l'extinction de sa vie physique. cf. le verset 15, qui peut confirmer la thèse généralement admise, que Marc a transcrit, dans l'Evangile qui porte son nom, les souvenirs que Pierre, témoin oculaire de la vie de Christ, lui communiqua.
B.) L'AUTORITÉ DU TÉMOIGNAGE APOSTOLIQUE
- Elle se fonde sur ce que Pierre a vu de la majesté du Seigneur, la transfiguration confirmant l'inspiration divine des prophètes, versets 16-21, cf. Marc 8:38 - 9:9.
- Plusieurs passages de l'Ecriture nous montrent que Pierre a une haute conscience de sa qualité de témoin oculaire de la vie de Jésus jusqu'à son ascension glorieuse. cf. Actes 1 :2 1 -22; 10:39-43. Luc, au début de son Evangile, l'auteur de l'épître aux Hébreux et l'apôtre Jean insistent également sur le caractère unique du témoignage transmis par «ceux qui ont été des témoins oculaires dès le commencement et sont devenus des ministres de la Parole», cf. Luc 1:1-4; Héb. 2:1 -4; 1 Jean 1 :1-4. La concordance et la solidité de leur témoignage devraient faire réfléchir ceux qui ne reconnaissent pas de réalité historique à l'Evangile.
- Les avertissements de Pierre ne sont pas des paroles en l'air. Il se réfère à des faits: la glorieuse transfiguration de Jésus-Christ, à laquelle il assista, fut un présage et un gage de l'avènement du Seigneur.
Non seulement il vit de ses propres yeux la majesté du Fils de Dieu, mais encore il entendit la voix du Père rendre témoignage à ce Fils bien-aimé. Quel homme oserait mettre en doute ce témoignage? cf. l Jean 5:9-10.
- La puissance et l'avènement du Seigneur sont l'un des pôles de la révélation prophétique, cf. l Pierre 1 :10-21 .
La manifestation anticipée de cette gloire (la transfiguration) rendit cette parole prophétique encore plus certaine à l'esprit de ces témoins oculaires. Il était donc bien de lui prêter d'autant plus attention, verset 1 9, et de réfuter les moqueurs, cf. II Pierre 3:4.
Cette lampe de la parole prophétique brille dans l'obscurité de ce monde. elle éclaire notre sentier et nous permet de marcher droit jusqu'à l'apparition du jour, c'est-à-dire, jusqu'au moment où se lèvera le soleil de la justice, cf. Mal. 4:1-2.
Dieu a déjà fait briller la lumière dans nos coeurs depuis que nous sommes venus à Christ. Bientôt l'espérance et la réalité se confondront. L'étoile du matin se lèvera
invinciblement dans nos coeurs quand le rejeton de David descendra lui-même du ciel. La certitude et l'imminence de son avènement sont un appel pressant à marcher dans l'amour et la sainteté. cf. Rom. 13: 11-12. - Puisque l'apôtre vient de faire allusion, verset 16, à ceux qui s'attachent à des fables plutôt que de prêter attention à la parole prophétique, il éprouve le besoin de conclure ce premier chapitre par deux affirmations capitales. La première concerne l'interprétation de l'Ecriture et la deuxième son inspiration.
L'interprétation de l'Ecriture ne doit pas être soumise au jugement humain qui varie d'un individu à un autre. L'Ecriture procède de Dieu et non de l'homme. Ceux qui ont été des instruments de sa rédaction ont parlé de la part de Dieu, emportés par le souffle du Saint-Esprit, verset 20-21. Les prophètes ont écrit sous l'inspiration de l'Esprit et les lecteurs des prophètes ont besoin de l'illumination de l'Esprit pour interpréter correctement les prophéties. cf. Jean 16:12-14.
CONCLUSION
Pierre parle donc avec toute l'autorité d'un apôtre du Seigneur Jésus-Christ, d'un témoin de l'accomplissement des prophéties divines. L'autorité de son témoignage va peser de tout son poids face aux tromperies et aux menées des faux docteurs dont il dénonce les mauvaises oeuvres et annonce la ruine au chapitre 2.
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3 ème partie
IV L'ATTITUDE QUE DOIVENT PRENDRE CEUX QUI ATTENDENT L'AVENEMENT DU SEIGNEUR
INTRODUCTION
-Tout le chapitre 3 converge vers un événement que les moqueurs nient et auquel les chrétiens croient et se préparent: l'avènement de Jésus-Christ. Plus de seize passages du N.T. en parlent, et tout un livre, l'Apocalypse, gravite autour de ce fait et des perspectives qu'il ouvre, glorieuses pour les enfants de Dieu, terribles pour «ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n'obéissent pas à l'Evangile de notre Seigneur Jésus», cf. II Thess. 1:8. Lire Mat. 24:3; l Cor. 1 5:23: 1 Thess. 4:15-18; 5:23; II Thess. 2:1 - 8; II Tim. 4:8: 1 Jean 2:28.
-Contraste frappant entre les chapitres 2 et 3: l'accent de sévérité dont l'apôtre use à l'égard des impies fait place au ton affectueux de l'exhortation, adressée aux «bien-aimés». v. 1, 8, 14, 17. Nuance très importante pour l'intelligence du texte et que l'on retrouve dans Jude et Héb. 6:4-10. comme il est consolant de savoir que «le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent...», II Tim. 2:19, et qu'il ne se trompera sur le cas d'aucune créature au jour des rétributions, selon Rom. 2:7-8.
- Le chapitre 3 est composé de deux parties distinctes: v. 1-10: Censure des moqueurs qui nient l'avènement de Jésus-Christ. v. 11-18: Exhortation aux chrétiens à croître dans la connaissance de Christ, la perspective de l'avènement du Seigneur et de la fin du monde d'à présent étant le meilleur stimulant de leur vigilance.
l.) CENSURE DES MOQUEURS QUI NIENT L'AVENEMENT DE JESUS-CHRIST, v. 1-10
A.) Après la digression du chapitre 2 (cf. 1 :13 et 3:1), Pierre rappelle le but de ses deux lettres éveiller par des avertissements la saine intelligence des croyants.
- Il s'agit de cette intelligence spirituelle qui permet de discerner les choses les meilleures et de laisser de côté celles qui ne sont pas utiles, qui ne concourent pas à notre avancement dans la foi, cf. Phil. 1:9-11.
- Dans le fond, l'apôtre ne cherche pas à leur communiquer de nouvelles connaissances, mais à leur faire discerner les signes des temps et la volonté de Dieu. Au lieu d'aspirer à plus de connaissance, regardons si nous marchons d'une manière digne de la connaissance que nous possédons déjà. Seule une plus grande mesure d'obéissance ouvre légitimement la voie à l'augmentation de la connaissance. Ainsi, la connaissance conduit à la croissance, cf. Col. 1 :9-1 1.
- C'est en les ramenant sur le terrain de la parole des prophètes et des apôtres que Pierre éveille leur intelligence.
L'expression le «commandement du Seigneur et Sauveur, enseigné par vos apôtres» peut désigner l'ensemble de son enseignement ou son ordre particulier de veiller en attendant sa venue, cf. Mat. 24:33-35, 42-44.
- Répéter les mêmes choses aux mêmes personnes est une preuve d'amour, cf. Phil. 3:1. Le prédicateur ne prêche pas ce qu'il veut, mais ce qu'il peut, le message étant souvent limité par le niveau de connaissance et d'obéissance des auditeurs. Lire 1 Cor. 3:1-3.
B.) L'avènement du Seigneur est certain, même si les moqueurs le nient et se persuadent que les choses continueront sans changement. Ces gens repoussent la pensée de la mort, du jugement, de la fin d'un monde auquel ils se cramponnent.
L'argument n'est d'ailleurs pas nouveau, cf. Eccl. 8:11. Au lieu de voir dans la patience de Dieu une occasion de salut, ils Le défient par leur attitude, cf. Es. 5:18-25.
Mais cette dernière est de mauvaise foi. En effet, ils ignorent volontairement ce qui est arrivé au monde d'autrefois par le déluge. Or Dieu est le maître des éléments, puisqu'Il est le Créateur et que tout est venu à l'existence par le seul pouvoir de sa Parole, cf. Ps. 33:9; Gen. 1 :3; Job 34:13-14; Ps. 33:6; 104:29-30; Jean 1 :1 -3; Héb. 1:2. Qu'il retire aux cieux et à la terre d'à présent le support de cette Parole créatrice et conservatrice, et voilà que s'amorcera la plus formidable désintégration cosmique préludant à la création de nouveaux cieux et d'une nouvelle terre, cf. v. 10-13. Dans un raccourci saisissant, Pierre embrasse tout le processus d'événements déclenchés par l'avènement du Seigneur et qui culmineront dans le jugement dernier et la fin du monde post-diluvien, cf. Apoc. 20:1 1 et 21 :1.
C.) Quant aux bien-aimés, leur devoir est de comprendre que pour le Dieu d'éternité, le temps ne compte pas. v. 8.
Ce qui paraît un retard n'est que l'effet de la bonté de Dieu, qui patiente, cf. Rom. 2:4-8. Si le passé nous pèse, si le futur nous remplit d'appréhensions réfugions-nous en Celui dont la bonté est éprouvée et qui demeure le même, Héb. 13:8, Ps. 90.
II.) LES CHRÉTIENS EXHORTÉS A CROITRE DANS LA GRACE ET DANS LA CONNAISSANCE DE JÉSUS-CHRIST
- «Puis donc que toutes choses doivent se dissoudre, quels ne devez-vous pas être par la sainteté de la conduite et par la piété...» v. l 1 Le monde (l'univers) actuel est réservé pour le feu, car il est de la justice et de la sainteté de Dieu de faire disparaître tout ce qui a été pollué par le péché.
Mais celui que nous attendons n'aura plus besoin d'être détruit, car la justice y habitera. Ce but ultime de l'oeuvre de Christ, l'état de félicité éternelle dans un univers de gloire, a été révélé aux prophètes, cf. Es. 65:17; 66:22. La gloire de cet état futur est telle qu'elle incite le croyant à s'y préparer en se séparant du mal, par amour pour Dieu. La patience de Dieu permet aussi à l'Eglise, à l'épouse de Christ, de se revêtir d'un fin lin, éclatant et pur, pour le jour des noces de l'Agneau, Apoc. 19:7-8; II Cor. II:1-2; Eph. 5:27: Jude 24. Paul et Pierre traitent de ce sujet délicat, l'avènement du Seigneur qui devient facilement la proie des ignorants qui tordent le sens des Ecritures. Et en effet, que de sectes ont altéré les vérités qui s'y rattachent.
Le témoignage de Pierre à l'égard des lettres du «bien-aimé frère» Paul (il les place au rang des «autres Ecritures») est très précieux si l'on pense à l'incident de
Gal. 2:1 1-14: Dieu assure l'infaillibilité des écrits d'hommes faillibles!
- l'Epître se termine par un rappel à la vigilance, v. 17-18. Ceux qui sont avertis ne doivent pas subir l'influence des impies, mais rester fermes dans leur position spirituelle. Le secret de la victoire réside dans la croissance, car celui qui n'avance pas recule. Dieu veut que nous devenions des hommes mûrs en Christ, capables de discernement. C'est ce dont le monde et l'Eglise ont besoin.
En conclusion, Pierre s'est acquitté de sa mission : affermir ses frères en butte aux attaques du malin. Quel message actuel!
Jean-Jacques Dubois
La Bonne Nouvelle 1/93 315
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