«... ils suivent l'Agneau partout où il va» (Ap. 14, 4).
Le roi David avait gracié Mephiboscheth. (Voir «Croissez dans la grâce» NI juin 1988). A présent, il mangeait chaque jour à la table du roi. Cependant, il était perclus des deux pieds. Partant du fait que David fut non seulement roi mais aussi prophète, on discerne derrière l'octroi de cette grâce une signification prophétique. En effet, l'Esprit du Christ habitait en lui! Cela apparaît particulièrement au Psaume 22, dans lequel l'Esprit s'écrie par la bouche de David: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?» (v. 2). «... ils ont percé mes mains et mes pieds» (v. 17). «... ils tirent au sort ma tunique» (v. 19). A cette lumière, il est clair que la question de David: « Reste-t-il encore quelqu'un de la maison de Saül pour que je lui fasse du bien à cause de Jonathan?» (2 Sa. 9, 1) a une portée prophétique.
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Signification prophétique de la grâce accordée à Mephiboscheth
Mephiboscheth était un homme «de reste» dans un double sens. Il était un survivant d'une part de la maison de Saül, et de l'autre de la tribu de Benjamin. Selon Juges 20, la tribu de Benjamin avait été presque entièrement exterminée. Nous lisons au verset 47: «six cents hommes, qui avaient tourné le dos et qui s'étaient enfuis vers le désert au rocher de Rimmon, demeurèrent là pendant quatre mois». En 1 Samuel 9, 2 1, le roi Saül dut confesser: «Ne suis-je pas benjamite, de l'une des plus petites tribus d'Israël? Et ma famille n'est-elle pas la moindre de toutes les familles de la tribu de Benjamin?» Or, les précieuses promesses pour le reste d'Israël demeurent, selon ce qui est écrit en Esaïe 11, 11-12:
«Dans ce même temps, le Seigneur étendra une seconde fois sa main, pour racheter le reste de son peuple, dispersé en Assyrie et en Egypte, à Patros et en Ethiopie, à Elam, à Schinear, et à Hamath et dans les îles de la mer. Il élèvera une bannière pour les nations, il rassemblera les exilés d'Israël, et il recueillera les dispersés de Juda, des quatre extrémités de la terre».
Et, en Esaïe 10, 20-22 nous lisons: «En ce jour-là, le reste d'Israël et les réchappés de la maison de Jacob, cesseront de s'appuyer sur celui qui les frappait; ils s'appuieront avec confiance sur l'Eternel, le Saint d'Israël. Le reste reviendra, le reste de Jacob, au Dieu puissant. Quand ton peuple, ô Israël, serait comme le sable de la mer, un reste seulement reviendra».
Cette parole est en train de s'accomplir. Et c'est vers ce reste d'Israël que le Seigneur se tourne, plein de miséricorde, comme autrefois David s'est tourné vers la maison de Saül, vers Mephiboscheth. En Esaïe 46, 3-4 aussi, Dieu accorde de merveilleuses promesses au reste d'Israël, promesses qui, en Jésus-Christ, nous touchent également:
«Ecoutez-moi, maison de Jacob, et vous tous, restes de la maison d'Israël, vous que j'ai pris à ma charge dès votre origine, que j'ai porté dès votre naissance! Jusqu'à votre vieillesse je serai le même, jusqu'à votre vieillesse je vous soutiendrai; je l'ai fait, et je veux encore vous porter, vous soutenir et vous sauver».
Plusieurs d'entre vous se demanderont peut-être comment comprendre le texte de Romains 9, 27 par rapport à Romains 11, 26? En effet, l'apôtre Paul dit, en Romains 9, 27: <<Esaïe, de son côté, s'écrie au sujet d'Israël.* Quand le nombre des fils d'Israël serait comme le sable de la mer, un reste seulement sera sauvé», et, en Romains 11, 26: «Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit: Le libérateur viendra de Sion, et il détournera de Jacob les impiétés».
N'est-ce pas contradictoire? A cela nous répondons: Tout le reste d'Israël sera sauvé! L'appel prophétique de David: «Reste-t-il encore quelqu'un ... pour que je lui fasse du bien à cause de Jonathan», s'accomplira à l'instant où ils verront Celui qu'ils ont percé. La grâce de «David» se tournera alors vers le reste des Juifs. La prophétie de 2 Samuel 9 se poursuit en Esaïe 55, 3 lorsque le Seigneur dit:
«Prêtez l'oreille, et venez à moi, écoutez, et votre âme vivra: Je traiterai avec vous une alliance éternelle, pour rendre durables mes faveurs envers David».
En la présence de Celui qu'ils ont rejeté, ce reste des Juifs entrera dans un jugement total de soi-même, ce qui aura pour résultat la conversion de tout Israël. A la vue de Jésus, tous ceux qui seront rassemblés au pays d'Israël se lamenteront: «Est-il possible d'avoir pu mépriser CELUI qui, à cause de mon hostilité, a été frappé à ma place? Il s'était identifié à ma misère et semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, il n'a point ouvert la bouche'. C'est LUI qui l'a voulu ainsi, afin de me sauver coûte que coûte»! Esaïe 53, 4-5 sera alors la confession nationale d'Israël:
«Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'est chargé, et nous l'avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris».
A l'instant même de la venue du Seigneur, tous les enfants d'Israël encore dispersés dans le monde seront enlevés «horizontalement» vers le pays d'Israël. C'est ce que nous lisons en Matthieu 24,30-31:
«Alors le signe du fils de l'homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire. Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, d'une extrémité des cieux à l'autre».
Cet événement soudain de l'enlèvement horizontal de tous les enfants d'Israël du milieu de toutes les nations est confirmée en Amos 9, 9: «Car voici, je donnerai mes ordres, et je secouerai la maison d'Israël parmi toutes les nations, comme on secoue avec le crible, sans qu'il tombe à terre un seul grain».
Ezéchiel est encore plus précis au sujet de cet enlèvement particulier d'Israël:
«Et ils sauront que je suis l'Eternel, leur Dieu, qui les avait amenés captifs parmi les nations et qui les rassemble dans leur pays; je ne laisse rai chez elles aucun d'eux» (Ez. 39,28). -
Par conséquent, tout le reste d'Israël sera de retour en Israël lors de la venue du Seigneur. Voilà en bref la signification prophétique de la grâce accordée à Mephiboscheth, le seul resté de la maison de Saül.
La signification éthico-prophétique de la grâce accordée à Mephiboscheth
Chaque jour, il mangeait à la table du roi. Or, manger ensemble est l'expression de la communion. Mephiboscheth, en tant que fils du roi, jouit de la communion ininterrompue avec le roi, et cela «à cause de Jonathan». De même pour nous, à cause de Jésus, la promesse en 1 Jean 1, 3 est une réalité: «... ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son fils Jésus-Christ».
Mais voici que, seize ans plus tard, un grand changement survient. Le roi David est en fuite devant son propre fils Absalon. - Cette catastrophe est, sans aucun doute, la conséquence du grave péché de David. «Tu es cet homme-là!», telle fut la déclaration de Nathan, le prophète (2 Sa. 12, 7-12). Cependant, David se repentit devant Dieu et obtint le pardon de ce péché:
«David dit à Nathan: J'ai péché contre l'Eternel! Et Nathan dit à David: L'Eternel pardonne ton péché, tu ne mourras point» (v. 13).
Par là, la fuite de David se transforme en une touchante épopée prophétique, à savoir, mille ans plus tard, le rejet du fils de David, Jésus-Christ. Nous y trouvons même des détails géographiques. En ce qui concerne David, nous lisons, en 2 Samuel 15, 23:
«Toute la contrée était en larmes et l'on poussait de grands cris, au passage de tout le peuple. Le roi passa le torrent de Cédron, et tout le peuple passa vis-à-vis du chemin qui mène au désert».
Puis au verset 30: «David monta la colline des oliviers. Il montait en pleurant ... ». - Gethsémané. Mille ans plus tard, dans la nuit où Jésus fut livré, nous lisons à Son sujet, en Jean 18, 1:
«Lorsqu'il eut dit ces choses, Jésus alla avec ses disciples de l'autre côté du torrent du Cédron, où se trouvait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples» (le jardin de Gethsémané sur le Mont des Oliviers).
David est rejeté, persécuté par son propre fils - le Seigneur Jésus-Christ est rejeté par les Siens. Il passe le torrent de Cédron pour aller à Gethsémané. Le nom Cédron signifie: «sale», «trouble», «noir», «torrent noir». Ici, le Seigneur s'identifie d'avance à Son Eglise persécutée jusqu'au sang, parce que, plus tard, elle aussi s'identifiera entièrement à Lui. Il est persécuté, Il devient péché pour nous. Cette persécution toujours actuelle commence déjà à se manifester du temps de l'apôtre Paul. Nous lisons: «Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait: Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? Il répondit: Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur dit: Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons» (Ac. 9, 4-5). L'essentiel dans l'histoire de David, c'est que, lors de sa fuite devant son propre fils, devenu son persécuteur, beaucoup le suivent.
Cependant, Mephiboscheth qui, pendant seize ans avait mangé chaque jour à la table du roi, manque. Or, que vous l'admettiez ou non, la persécution de notre Seigneur se poursuit. Ce sont ceux qui refusent Son règne dans leur vie, préférant régner eux-mêmes et vivre égoïstement pour eux, qui Le persécutent; ceux qui, comme Absalon, sont tombés dans l'apostasie. Ils disent: «Moi, non pas Christ»! En apprenant la mort de son fils Absalon, David pleure et se lamente: «Alors le roi, saisi d'émotion, monta dans la chambre au-dessus de la porte et pleura. Il disait en marchant: Mon fils Absalon! mon fils, mon fils Absalon! Que ne suis-je mort à ta place! Absalon, mon fils, mon fils!» (2 Sa. 18, 33).
Nous voyons ici - prophétiquement - les ennemis de la croix tels que Paul les décrit en Philippiens 3, 18-19. Ce texte est la description exacte de la situation actuelle:
«Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ, je vous en ai souvent parlé, et j'en parle encore maintenant en pleurant. Leur fin sera la perdition; ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, ils ne pensent qu'aux choses de la terre».
Incapacité de s'engager plus loin
Pourquoi Mephiboscheth ne fait-il pas partie de ceux qui suivent David? Serait-il devenu son ennemi? Loin de là! Mais il est incapable de suivre le roi à cause de ses pieds malades - à cause de sa façon de vivre selon ses pères. Car, en fin de compte, l'origine de son handicap est à rechercher dans les péchés d'idolâtrie commis par son grand-père, le roi Saül! Nous avons ici une image très claire de beaucoup de croyants, de ces «Mephiboscheth» graciés qui, malgré tout, ne sont pas en mesure de suivre l'Agneau partout où Il va. Leur «paralysie» spirituelle héréditaire les en empêche! Ils sont donc incapables de s'engager plus.
Ce n'est pas à cause de ses péchés de la chair, etc qu'Israël a été puni et emmené en captivité. Non, mais il s'est rendu coupable devant Dieu par son incrédulité et sa désobéissance face aux premiers commandements de Dieu. Dieu punit les péchés touchant Sa Personne et Son Nom jusqu'à la troisième et la quatrième génération. Car Dieu est un Dieu «jaloux» qui ne tolère pas d'autre dieu à côté de Lui (cp. Ex. 20, 5; 34, 7; Nb. 14, 18; De. 5, 9). En ce qui concerne les autres péchés, le châtiment de Dieu n'est pas aussi sévère. Voyez Ezéchiel 18, 19-20:
« Vous dites: Pourquoi le fils ne porte-t-il pas l'iniquité de son père? C'est que le fils a agi selon la droiture et la justice, c'est qu'il a observé et mis en pratique toutes mes lois; il vivra. L'âme qui pèche, c'est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l'iniquité de son père, et le père ne portera pas l'iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui».
Par contre - et cela nous concerne aussi - en s'abandonnant à 1'idolâtrie, Israël s'est exposé aux châtiments les plus terribles. Pour Israël, ce péché revêtait toujours un caractère collectif et national. Même si le péché est commis par des individus, il touche l'ensemble du peuple, qui en porte les responsabilités. Cette imputabilité globale se répercute loin dans le temps. Des générations subissent le châtiment des générations antérieures (Ex. 20, 5). Sous quelque forme extérieure que le péché se manifeste - religieux, moral ou social - il aura toujours le même caractère: la culpabilité permanente envers la Majesté, la Sainteté et la miséricorde de Dieu, ce qui provoque la séparation entre l'homme et Dieu (Es. 59,2). Pour les prophètes aussi, la culpabilité et le châtiment ont un caractère collectif.
Même si, en premier lieu, le péché vise ou touche d'abord notre prochain, le drame réside moins dans l'injustice commise envers l'homme que dans le péché contre la Majesté de Dieu. L'homme pèche parce que ses pères ont péché. Au travers de cette hérédité, le poison du mal s'étend partout dans le monde. De nombreux serviteurs de Dieu de différents milieux chrétiens attestent, sur la base d'expériences faites tout au long de leur travail de cure d'âmes, la gravité de la sorcellerie et du péché contre le premier commandement. Ces péchés empêchent souvent les âmes de croire en la Parole et en une pleine délivrance par la croix, même quand elles le désirent. Après leur conversion, elles ont souvent beaucoup de peine à obtenir et à garder une pleine assurance du salut. Elles sont sans cesse en butte à de grandes luttes avec l'ennemi, qui se plaît à faire retomber les âmes qui ne sont pas réellement libres des liens d'occultisme. A l'exemple de Mephiboscheth, tout en bénéficiant de la grâce, elles restent paralysées, incapables de suivre l'Agneau - le roi - dans la communion avec Sa souffrance.
Les disciples de Jésus et l'accusateur
En suivant le roi, nous connaîtrons aussi l'accusateur, celui dont nous parle Apocalypse 12, 10: «... l'accusateur ... celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit». C'est ce qu'avait aussi expérimenté le pauvre Mephiboscheth paralysé. Tsiba, son serviteur, se révèle devant David être un traître odieux. «Le roi dit: Où est le fils de ton maître? et Tsiba répondit au roi: Voici, il est resté à Jérusalem, car il a dit: Aujourd'hui la maison d'Israël me rendra le royaume de mon père» (2 Sa. 16, 3). Lorsque David reprend son règne, preuve est faite que tout n'est que mensonge et calomnie. A son retour à Jérusalem, David va trouver Mephiboscheth, dont il est dit:
«Mephiboscheth, fils de Saül, descendit aussi à la rencontre du roi. Il n'avait point soigné ses pieds, ni fait sa barbe, ni lavé ses vêtements, depuis le jour où le roi s'en était allé jusqu'à celui où il revenait en paix» (2 Sa. 19, 24).
C'est d'abord son abnégation qui lui mérite la grâce. Pendant seize ans, Mephiboscheth fut bénéficiaire de la miséricorde de David. A présent, alors que ce dernier se trouve en exil, rejeté, Mephiboscheth vit dans une pleine soumission. La façon dont il s'habille et vit montre combien il partage les soucis, les difficultés et la souffrance de son roi expulsé. Cependant, à cause de son «handicap» héréditaire, il n'est pas en mesure de Le suivre. Lorsque David, à son retour, comprend combien Mephiboscheth s'est inquiété du bien-être de son roi, il lui demande:
«Pourquoi n'es-tu pas venu avec moi, Mephiboscheth?» (2 Sa. 19, 25b).
Mephiboscheth dit alors la vérité au roi, lui révélant la calomnie de Tsiba. Et David, conscient de sa propre faute, dit à Mephiboscheth:
«Toi et Tsiba, vous partagerez les terres. Et Mephiboscheth dit au roi: Qu'il prenne même le tout, puisque le roi mon Seigneur rentre en paix dans sa maison» (2 Sa. 19, 29b-30).
Donc, à cause de sa paralysie, Mephiboscheth ne fut pas capable de suivre David dans la communion avec sa souffrance, malgré son amour pour le roi. Ces paroles: «Qu'il prenne même le tout, puisque le roi mon Seigneur rentre en paix dans sa maison», ne sont-elles pas révélatrices?!
Voilà le vrai renoncement! «Qu'il prenne tout, ce ne sont pas les richesses qui m'intéressent. L'essentiel, c'est que tu sois revenu en paix. Je ne désire que toi. Je ne recherche ni les bénédictions ni les richesses, je ne désire que ta personne»! Voilà les pensées de Mephiboscheth. C'est aussi une réponse digne de la grâce. Le signe d'une vie véritablement issue de la grâce est certes ce renoncement manifesté par Mephiboscheth, caractérisant tout son être, ses paroles, son comportement. C'est ainsi que se manifeste aussi le désir de partager et la souffrance et le rejet du Christ, jusqu'à Son retour. C'est aussi la pensée de Paul, lorsqu'il écrit à Tite, chapitre 2, 11-13:
«Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. Elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété, en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ».
Mais ces signes extérieurs, que nous voyons chez Mephiboscheth, manifestent un changement intérieur plus profond encore. Le monde ne le sait pas, bien que les signes d'une vie chrétienne authentique soient visibles. Cette transformation a lieu au moment où l'enfant de Dieu tourne son regard vers Jésus, priant ainsi: «Seigneur, ce ne sont pas Tes bénédictions qui m'importent, c'est Toi. Je veux que Tu règnes en paix dans Ta maison. Ils peuvent prendre tous les biens matériels. Mon corps est le temple du Saint-Esprit. Seigneur Jésus, je suis Ton enfant, racheté par Ton sang précieux, c'est pourquoi je T'appartiens pleinement».
Ainsi, beaucoup de Mephiboscheth vivent parmi nous, aimant le Seigneur de tout leur coeur. Avec le psalmiste ils s'écrient: «Quel autre ai-je au ciel que toi? et sur la terre je ne prends plaisir qu'en toi» (Ps. 73, 25).
tu pas venu avec moi, Mephiboscheth»? Vous pouvez alors répondre comme Mephiboscheth:
«Et il répondit.- 0 roi mon Seigneur, ... ton serviteur . . . est boiteux» (2 Sa. 19,26).
En d'autres termes, vous reconnaissez devant le roi que vous êtes «paralysé, incapable de Le suivre, entièrement»! Cependant, n'entend-on pas, derrière cette confession, votre profond soupir après une pleine délivrance de votre paralysie spirituelle? Et vous vous demandez comment cela est possible? C'est l'oeuvre du Saint-Esprit. Sans Son secours, jamais personne ne pourra saisir pleinement ce que Jésus-Christ a accompli sur la croix de Golgotha, car Lui seul peut réaliser Son oeuvre dans le coeur humain.
La grande tâche du Saint-Esprit
D'abord, le rôle du Saint-Esprit consiste à convaincre les hommes de leur péché d'incrédulité, de la justice de Dieu et du jugement sur le prince de ce monde (cp. Jn. 16, 8-11). Aussitôt que l'homme reconnaît, sous l'action du Saint-Esprit, sa terrible incrédulité a l'égard de Dieu et de Sa Parole (qui révèle la culpabilité de l'homme par rapport à toute la loi), il est aussi en mesure de croire de tout son coeur que ce «vieil homme» , avec sa mauvaise nature héritée des pères, a été crucifié et qu'en Christ il est devenu une «nouvelle créature» bénéficiant de toute la plénitude de la grâce (Ga. 2, 17; Ro. 6, 6; Ep. 4, 24).
Vous qui souffrez de paralysie spirituelle, permettez au Saint-Esprit de faire Son oeuvre en vous. Les péchés de vos pères et de vos ancêtres sont aussi vos péchés! Reconnaissez, avec l'aide du Saint-Esprit, que les abominations non pardonnées de vos pères exercent encore aujourd'hui leur pouvoir ténébreux sur vous. C'est ce qui provoque votre handicap spirituel, qui vous empêche de vous défaire de vos pensées et actions d'impureté. C'est aussi ces puissances-là qui provoquent votre avarice. Dieu est prêt à révéler la plénitude de Son salut à ceux qui croient de tout leur coeur à toute la parole de Dieu, et qui acceptent le jugement de tous leurs péchés, y compris celui qui a été commis contre le premier commandement. C'est en crucifiant son «vieil homme», et en vivant par la résurrection en Jésus-Christ que l'on y parvient. Nous lisons en Exode 20, 3-5:
«Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l'Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent ... ».
En donnant raison à Dieu et à Sa parole, vous reconnaîtrez votre culpabilité à l'égard de tous les commandements, même si vous n'en avez transgressé qu'un seul (Ja. 2, 10; Ga. 5, 3)! Il est très important de reconnaître, à la lumière de Sa Parole et de Sa sainteté, la nature du péché et de la culpabilité devant Dieu. Par là, le Saint-Esprit peut vous convaincre plus encore de votre péché d'incrédulité et vous révéler dans la plénitude de Sa perfection la personne et la foi du Fils de Dieu. Il peut ainsi donner gloire à l'oeuvre de Jésus-Christ. C'est pourquoi, combien est-il important de se laisser juger par la Parole de Dieu, en dépit de notre ignorance, parfois de certains de nos péchés, parfois de ceux de nos pères. Car dans notre vieille nature déchue habitent tous les péchés rassemblés. David dit: «La loi de l'Eternel est parfaite, elle restaure l'âme. Le témoignage de l'Eternel est véritable, il rend sage l'ignorant ... qui connaît ses égarements? Pardonne-moi ceux que j'ignore» (Ps. 19, 8 et 13) ou, dans le Psaume 90, 8:
«Tu mets devant toi nos iniquités, et à la lumière de ta face nos fautes cachées».
Celui qui s'humilie, qui permet à la loi de le juger, qui avoue sa culpabilité (cp. Ps. 51, 6-8) et confesse ses péchés, tout comme ceux de ses pères, obtient non seulement le pardon, mais aussi la délivrance de tout lien allant jusque dans la troisième et la quatrième génération. Oui, il n'y aura plus de «paralysie» semblable à celle de Mephiboscheth. Nous lisons en 1 Pierre 1, 18-20:
«... vous savez que ce n'est pas par des choses périssables, par de J'argent ou de l'or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache, prédestiné avant la fondation du monde, il fut manifesté à la fin des temps, à cause de vous ... ». C'est ainsi que vous serez capables de suivre l'Agneau partout où Il va.
Wim Malgo
Nouvelles d'Israël Juillet 1988