Sur ta parole

 

 


«Comme Jésus se trouvait auprès du lac de Génézareth, et que la foule se pressait autour de lui pour entendre la parole de Dieu, il vit au bord du lac deux barques, d'où les pêcheurs étaient descendus pour laver leurs filets. Il monta dans l'une de ces barques, qui était à Simon, et il le pria de s'éloigner un peu de terre. Puis il s'assit, et de la barque il enseignait la foule. Lorsqu'il eut cessé de parler, il dit à Simon: Avance en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher. Simon lui répondit: Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre; mais, sur ta parole, je jetterai le filet. L'ayant jeté, ils prirent une grande quantité de poissons, et leur filet se rompait ... Alors Jésus dit à Simon: Ne crains point; désormais tu seras pêcheur d'hommes» ou, dans la version Darby: « ... dorénavant tu prendras des hommes»

(LUC 5, 1-6.10).

 

Lors d'un cours de religion, une enseignante parla de l'appel des disciples: «Pierre était un simple pêcheur, quand le Seigneur l'appela; il abandonna immédiatement sa profession et devint ... » «Policier!», s'écria Uwe. «Policier?», s'étonna l'institutrice. «D'où te vient cette idée?» «Jésus lui a dit 'dorénavant tu prendras des hommes'.» Ne se fait-il pas que de nombreux chrétiens comprennent mal leur appel comme «pêcheur d'hommes»: plus policier que menant à Jésus?

La vocation prioritaire de l'Eglise du Seigneur et de ses membres est de gagner des âmes pour Christ, de prêcher l'Evangile, de faire du travail missionnaire. Toute autre tâche peut certes être intéressante et importante, même s'y rattacher; elle doit cependant toujours venir après. La chose essentielle est que l'Assemblée de Jésus-Christ croisse, que le Seigneur, pour salaire de Ses souffrances, gagne chaque jour de nouvelles âmes, afin que la plénitude des nations soit atteinte (cf. Rom. 11, 25). Quelqu'un a dit un jour: «Le mieux est l'ennemi du bien. »

Les versets bibliques cités ci-dessus nous donnent une introduction à ce sujet: Comment remplirons-nous le mieux la mission prioritaire de l'Eglise?

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Nous avons besoin d'une charge

«Comme Jésus se trouvait auprès du lac de Génézareth, et que la foule se pressait autour de lui pour entendre la parole de Dieu, il vit au bord du lac deux barques ... » (Luc 5, 1-2). Quand le Seigneur vit cette foule qui «se pressait autour de lui pour entendre la parole de Dieu», Il fut profondément ému. C'est pourquoi Il chercha une occasion d'apporter la parole à ces gens; et Il monta dans l'une de ces barques.

Avez-vous remarqué qu'il est souvent écrit: «Or il arriva ... »? Que de possibilités s'offrent en une seule journée de mettre les gens en contact avec l'Evangile: par un traité, une visite, lors d'une rencontre en rue, dans le bus, etc.! La Bible nous dit que Dieu, pour Son nom, nous conduit dans les sentiers de la justice (Ps. 23, 3). De tels «Or il arriva» sont des faveurs divines destinées à faire connaître Son amour à d'autres personnes. Il faut parfois peu de chose pour rendre courage à son prochain qui est bien las: «Un regard bienveillant donne de la joie et une bonne nouvelle ranime les forces» (Prov. 15, 30; français courant).

Cherchons-nous des occasions d'apporter aux autres le message de l'Evangile libérateur? Cela pèse-t-il sur notre coeur? Nous sentons-nous forcés de nous agenouiller pour les gens de notre famille, de notre voisinage, pour nos collègues de travail ou nos condisciples, afin de supplier le Dieu tout-puissant pour leur conversion?

Quand le Seigneur s'arrêta au bord du lac de Génézareth, les auditeurs étaient suspendus à Ses lèvres: « .. la foule se pressait autour de lui pour entendre la parole de Dieu ... » Non seulement alors, mais aujourd'hui encore, alors que nous sommes à la veille du retour de Jésus, c'est le temps de la moisson. Ne pensons surtout pas que l'on ne veut plus rien savoir de la Parole de Dieu. Même si, actuellement, des distractions de tous genres sont offertes par les médias et les loisirs, nous devons voir dans tous ces gens une foule qui aspire à entendre la Parole. Car chaque individu a en lui une soif de vérité et de vraie paix; et, consciemment ou non, il s'approche de Jésus, qui est la vérité et veut être ou devenir notre paix (Jean 14, 6; Eph. 2, 14). Sommes-nous habités par la pensée que chaque être humain a besoin de Jésus, et cela - parce que sans Lui - il est éternellement perdu dans ses péchés?! Qu'aujourd'hui d'innombrables personnes se tournent vers tant de courants, c'est bien là une preuve supplémentaire qu'elles aspirent à entendre la vérité. Et c'est là précisément que le Seigneur veut nous utiliser!

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Dieu cherche des volontaires

Nous lisons en Luc 5, 1-3: «Comme Jésus se trouvait auprès du lac de Génézareth ... il vit au bord du lac deux barques, d'où les pêcheurs étaient descendus pour laver leurs filets. Il monta dans l'une de ces barques, qui était à Simon, et il le pria de s'éloigner un peu de terre. Puis il s'assit, et de la barque il enseignait la foule.» Pour Sa grande mission qui est de sauver des perdus, Jésus veut employer des êtres humains qui se sont déjà donnés à Lui. Jadis, Il s'est trouvé au bord de la mer pour procurer le pain de vie à des âmes affamées. Il eut alors besoin de gens et de la barque de Pierre pour présenter Sa parole: (Il monta dans l'une de ces barques, qui était à Simon ... »

Comment le Seigneur veut-Il nous employer? En utilisant ce qui nous appartient' Il «monta dans l'une de ces barques, qui était à Simon», mais Il lui demanda aussi «de s'éloigner un peu de terre». Toute notre vie, avec tout ce que nous sommes et possédons, Il veut l'utiliser pour Ses affaires, afin que des âmes perdues soient sauvées pour l'éternité. Mais Il n'oblige personne à Lui donner quelque chose; Il fait appel à notre bonne volonté. Là où Il réussit, d'autres sont richement bénis; et les donateurs volontaires reçoivent surabondamment en retour. Chacun de nous est un tel petit «bateau», dont le Seigneur de la moisson veut se servir.

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Du quotidien à l'essentiel

Il est écrit en Luc 5, 2-3: « .. les pêcheurs étaient descendus pour laver leurs filets. Il monta dans l'une de ces barques, qui était à Simon, et il le pria de s'éloigner un peu de terre. Puis il s'assit, et de la barque il enseignait la foule.» Ces pêcheurs étaient occupés à une tâche quotidienne, mais nécessaire: ils lavaient leurs filets. Mais le Seigneur les en arracha pour tourner leurs regards vers l'essentiel.

Jésus veut parfois nous tirer des circonstances normales de la vie pour nous utiliser pour Ses affaires. Il arrive souvent que nous soyons fort imprégnés du quotidien et de son infrastructure: nous nous imposons un plan, qui doit absolument être respecté. Le Seigneur peut-Il ainsi contrecarrer nos desseins, nous arrêter dans nos activités, nous arracher au travail habituel pour nous entraîner vers ce qui est le plus important à Ses yeux? Peut-être désire-t-Il. qu'à ce moment précis, vous rendiez visite à votre voisine et que vous laissiez là votre repassage de linge. Il se pourrait aussi qu'à un moment ou l'autre de la journée, vous ayez l'impression de devoir intercéder pour telle ou telle personne. Laissez donc le travail qui vous occupe et mettez-vous à prier! Acceptons-nous de telles interruptions proposées par le Seigneur? Ou faisons-nous le matin une halte pour lire et méditer la Parole? Il arrive, hélas, souvent que nous n'avons pas le temps, notre programme étant déjà établi.

Se mettre à l'écoute de la voix de Dieu et s'y plier est souvent plus précieux et plus productif que l'ensemble de notre propre travail. Par cette requête adressée à Pierre: «s'éloigner un peu de terre», Il arracha également les autres disciples à leur lavage de filets pour les ramener dans la barque.

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Communion personnelle avec Jésus

Avant de s'adresser à la foule, Le Seigneur «Monta dans l'une de ces barques, qui était à Simon, et il le pria de s'éloigner un peu de terre» Le temps qu'il fallut à Pierre pour s'éloigner quelque peu du bord l'isola avec Jésus: un tête-à-tête particulièrement important!

Pour nous aussi, de tels moments sont de la plus grande signification. Etre avec Jésus seul, «quelque peu éloigné de la terre ferme»: un temps de calme indispensable pour pouvoir s'offrir une respiration spirituelle. Ce sont des instants des plus profitables pour nous; et ils nous permettent de présenter à d'autres le message du salut.

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L'appel à l'élargissement

Après avoir, depuis le bateau, adressé Son enseignement à la foule se tenant sur le rivage, «il dit à Simon: Avance en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher Simon lui répondit. Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre; mais, sur ta parole, je jetterai le filet. L'ayant jeté, ils prirent une grande quantité de poissons, et leur filet se rompait» (Luc 5, 4-6).

L'ordre donné à Pierre: «Avance en pleine eau .. » est rendu ainsi dans d'autres versions: «Pousse en eau profonde ... » (Maredsous), «Avance la barque à un endroit où l'eau est profonde» (Français courant). Dieu veut élargir nos limites. Nous devons porter nos regards vers le large, nous ne pouvons cesser de ramer:

nous devons avancer toujours plus sur la mer des peuples. Nous ne pouvons nous arrêter que là où le Seigneur nous dit de le faire pour y jeter nos filets.

Nous ne devons pas ménager nos peines; nous devons continuer à chercher des occasions d'accomplir la mission prioritaire de l'Eglise. Mais il faut pour cela une totale confiance dans les promesses bibliques.

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Une ferme confiance en Jésus

«Simon lui répondit. Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre; mais, sur ta parole, je jetterai le filet» (Luc 5, 5). Toutes les objections humaines, tous les motifs et expériences de la raison, Pierre les surmonta en disant: « .. mais, sur ta parole, je jetterai le filet». Il y a mille et un arguments, sentiments et paroles humaines pour nous arrêter, pour nous empêcher de jeter nos filets, pour nous amener à la résignation. Cela n'a plus aucun sens de prier pour un tel ou une telle - la situation ne fait que s'aggraver! Il existe pourtant un argument décisif qui doit nous inciter à continuer et à ambitionner davantage: écouter la Parole de Dieu et la mettre en pratique. Jésus a promis: «Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre ... Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création . - Et voici, le suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde» (Matth. 28, 18-19; Marc 16, 15; Matth. 28, 20). Parce que, Seigneur, tu l'as déclaré dans ta parole, je prie. Sur ta parole, je vais, car je n'ai rien d'autre sur quoi m'appuyer. Les gens déçoivent; mais sur ta parole, je veux oser!

Pierre, sur la parole de Jésus, a osé jeter les filets; et il ne l'a pas regretté: «L'ayant jeté, ils prirent une grande quantité de poissons, et leur filet se rompait ... Alors Jésus dit à Simon: Ne crains point; désormais tu seras pêcheur d'hommes» (Luc 5, 6.10).

Jusqu'à ce que la décision mûrisse dans un coeur de ne plus regarder ni à gauche ni à droite, mais de simplement agir sur la parole de Jésus, il faut de la foi. Dieu ne fait appel ni à nos sentiments ni à nos pensées, mais bien à notre volonté. A cet égard, j'ai lu récemment ces quelques lignes dans un livre de méditations très interpellant:

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«J'aimerais» - «Je ferai» - «Je veux»

Ces trois expressions situent trois types d'individus. Il est aisé de deviner laquelle des trois catégories les promesses divines visent, et qui s'en tirera le mieux dans la vie.

«J'aimerais bien» - cela signifie que l'on sait déjà que telle qu'elle est, la situation n'est pas en ordre; quelque part, on désire une «autre vie», on aspire à sortir du manque de clarté et de vérité, mais on ne parvient pas à prendre une décision nette: on veut et on ne veut pas, on «aimerait», et on reste irrésolu.

«Je ferai bientôt» - le sens en est que l'on a bien compris ceci: les choses ne peuvent pas continuer ainsi, on veut en sortir, on prend une décision, mais on n'ose pas s'engager immédiatement, on remet à plus tard; et dans cette attitude, on stagne et, au fond, on est très malheureux.

Par contre, il y a le «Je veux» - dans ce cas, on ne se contente pas d'aspirer à quelque chose et de réfléchir; il s'agit ici d'une nette décision; une démarche ferme est entreprise.

C'est ainsi que Pierre a agi, lorsque Jésus le mit devant le choix à faire; il a prononcé le grand "Mais" de sa vie et il a oeuvré en conséquence: "... mais sur ta parole je jetterai le filet"

Des milliers de personnes l'ont suivi. Plus nous adopterons cette attitude courageuse, plus Jésus pourra nous utiliser à Son service dans Sa communion.

Le Seigneur attend que nous prononcions ces deux petits mots, maintenant et régulièrement: "Je veux..."

Soyons de ceux qui, "sur sa parole", s'engagent vers le large des possibilités divines! Ce n'est qu'en entreprenant des démarches fermes "sur sa parole" que nous serons de véritables pêcheurs d'hommes.

Appel de Minuit 10 / 1999

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