«Les fils des prophètes, dirent à Elisée: Voici, le lieu où nous sommes assis devant toi est trop étroit pour nous. Allons jusqu'au Jourdain; nous prendrons là chacun une poutre, et nous nous y ferons un lieu d'habitation. Elisée répondit. Allez. Et l'un d'eux dit: Consens à venir avec tes serviteurs. Il répondit: J'irai. Il partit donc avec eux. Arrivés au Jourdain, ils coupèrent du bois. Et comme l'un d'eux abattait une poutre, le fer tomba dans l'eau. Il s'écria: Ah! mon Seigneur, il était emprunté! L'homme de Dieu dit: où est-il tombé? Et il lui montra la place. Alors Elisée coupa un morceau de bois, le jeta à la même place et fit sur nager le fer Puis il dit. Enlève-le! Et il avança la main, et le prit» (2 Rois 6, 1 - 7).
Les fils des prophètes - appelés aussi disciples des prophètes dans d'autres versions - apprenaient vraisemblablement les Ecritures essentiellement du point de vue théorique. Nous pensons, par exemple, à leur réaction quand ils virent le fer tomber dans l'eau, puis ramené à la surface par un bois jeté par Elisée dans le courant; c'est là qu'ils furent conduits tout à fait pratiquement dans la vérité des desseins prophétiques de Dieu pour Israël et le monde. Il leur fut montré là en quoi consistait, depuis le début, la véritable mission d'Israël pour cette terre. Le Dieu tout-puissant fit se produire devant leurs yeux quelque chose qu'ils ne devraient jamais oublier parce qu'ils pouvaient y distinguer la grandeur et la puissance divines, et entrer quelque peu dans la profondeur du plan du salut dans le Christ Jésus à l'égard de ce monde. Environ 600 ans avant Jésus-Christ, Il leur présentait l'oeuvre de la rédemption qui serait accomplie sur la croix de Golgotha avec ses merveilleuses conséquences quant à la délivrance et à l'avenir d'Israël et de l'humanité entière.
Il est écrit en Hébreux 9, 14b: «Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui-même sans tache à Dieu ... » la gloire de Jésus-Christ est le grand but de Dieu!
Par ce miracle de ce morceau de bois, les fils des prophètes entrevirent quel était le véritable but de leur existence et de leur mission. A cet égard, Pierre écrit dans sa première épître: «.. vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi. Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait de ce salut l'objet de leurs recherches et de leurs investigations» (chap. 1, 9-11). Au chapitre 11 de la lettre aux Romains, Paul fait passer devant nos yeux l'histoire du salut d'Israël ainsi que celle de l'Eglise tirée des nations. Plein d'étonnement, il s'écrie alors: «0 profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu! ... C'est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. A lui la gloire dans tous les siècles! Amen!» (y. 33a.36).
Nous voulons essayer maintenant d'apprendre quelque chose de cet incident survenu au bord du Jourdain, tout d'abord sous l'angle d'Israël et ensuite dans l'optique de l'ensemble de l'humanité.
Israël - un but sans croix
Israël est un peuple prophétique - ce qui lui arrive est d'ordre prophétique. C'est ainsi que cette nation est le plus grand signe du temps de la fin et un poteau indicateur pour la venue de Jésus-Christ.
C'est en Israël qu'a été dressée la croix de Golgotha. C'est de ce peuple que Christ est issu et que viennent les prophètes. C'est là que la Bible a vu le jour et que les révélations divines relativement au salut sont devenues, visibles. Et c'est en Israël que la dernière prophétie s'accomplira. C'est ce que Pierre a affirmé dans la prédication qu'il prononça le jour de la Pentecôte: « Vous êtes les fils des prophètes et de l'alliance que Dieu a traitée avec nos pères, en disant à Abraham (en Gen. 12, 3): Toutes les familles de la terre seront bénies en ta postérité» (Actes 3, 25). C'est pourquoi les événements se rapportant aux fils des prophètes sont d'une portée prophétique. Nous nous demandons si cet incident de jadis n'est pas une préfigure des faits qui arrivent aux actuels fils des prophètes (Israël). Ils ont certes un but, qui est bon et voulu de Dieu, mais il y manque quelque chose d'essentiel. Nous relevons, à cet égard, ces quatre points:
1. Il s'agit de consolidation, d'élargissement du pays, d'une politique moderne de colonisation. Nous lisons en 2 Rois 6, 1-2: «Les fils des prophètes dirent à Elisée. Voici, le lieu où nous sommes assis devant toi est trop étroit pour nous. Allons jusqu'au Jourdain; nous prendrons là chacun une poutre, et nous nous y ferons un lieu d'habitation. Elisée répondit. Allez. »
Depuis que les juifs (les fils des prophètes) sont rentrés dans leur patrie, ils travaillent à la construction et à l'élargissement de leur pays avec beaucoup de sueur et de pertes.
2. Dieu était avec eux par les nombreuses promesses bibliques (représentées par l'action d'Elisée). Il est encore écrit: «Et l'un d'eux dit: Consens à venir avec tes serviteurs. Il (Elisée) répondit. J'irai. Il partit donc avec eux Arrivés au Jourdain, ils coupèrent du bois» (v. 3-4). Poussé par l'Esprit de Dieu, Elisée accompagna un de ces disciples jusqu'au Jourdain.
Il serait superflu de citer ici les innombrables promesses de l'Ecriture, qui montrent clairement que Dieu s'est engagé à donner aux juifs, aux derniers temps également, la terre d'Israël. Durant toutes les années de la prise de possession du pays et de sa reconstruction, l'Eternel a été avec les juifs, qui se sont trouvés impliqués dans cinq guerres existentielles contre de puissants ennemis arabes et dont ils sortirent chaque fois victorieux grâce à des interventions miraculeuses de Dieu. Toute cette période depuis la fondation de l'Etat d'Israël en 1948 - laquelle se produisit trois années seulement après le fameux Holocauste - est une preuve que la Parole de Dieu est ferme et sûre.
3. Malgré ce but et la réalité de la Terre promise, il leur manque l'essentiel. Il est également écrit dans notre récit: «Et comme l'un d'eux abattait une poutre, le fer tomba dans l'eau. Il s'écria. Ah! mon seigneur, il était emprunté!» (v. 5).
Malgré tous les efforts consentis, Israël connaît le désespoir. Au lieu d'agrandir ses territoires, il ne fait que perdre constamment. de la puissance, des moyens et du soutien de la part du monde pour élargir son pays. Alors que les juifs s'emploient à reconstruire leur pays, la politique mondiale se tourne contre eux, leur refuse des fonds et leur retire des territoires. Ils perdent le «fer de la hache». Tout semble actuellement leur échapper des mains. Mais il doit en être ainsi!
Un cri d'effroi ne monte-t-il pas du peuple d'Israël, angoissé à la pensée de tout perdre? «Et comme l'un d'eux abattait une poutre, le fer tomba dans l'eau. Il s'écria. Ah! mon seigneur, il était emprunté!» Tous les efforts consentis par ce fils des prophètes pour récupérer le fer étaient voués à l'échec. Le peuple d'Israël aussi devra en venir à la conclusion que tous ses propres efforts ne le conduiront nulle part, et cela bien que les promesses prophétiques soient là pour lui et que Dieu l'ait ramené en Canaan.
La perte du fer interrompit jadis le travail de construction. Il en est de même actuellement: les tentatives de reconstruction du pays semblent soudain avoir échoué. A ce propos, nous lisons, entre autres, dans un communiqué de presse:
Jéricho et Gaza ainsi que de grandes parties de la Terre biblique de Judée et de Samarie sont déjà aux mains des Arabes. Voici qu'Israël a maintenant encore perdu Hébron, qui a toujours été la dernière station avant Jérusalem. Le combat pour la capitale du pays s'annonce. Le compte à rebours a commencé! (L.S.)
Le rêve d'Arafat d'un Etat palestinien avec au moins Jérusalem-Est comme capitale semble s'être complètement évanoui en raison de la construction déjà commencée de 6500 nouveaux appartements à Har-Homar pour des Israéliens, bien que le Président US Bill Clinton se tienne dans cette affaire aux côtés de l'OLP et, selon les propres paroles d'Arafat, «pèse de tout son poids pour sauver le processus de paix». C'est la raison pour laquelle il y a partout des manifestations de militants arabes et des menaces d'attentats suicides de la part des partisans du Hamas et du Hezbollah. Faisal Husseini, le représentant non-officiel de l'OLP à Jérusalem, a déclaré: je puis sentir l'odeur de la révolte, l'Intifada. Mais quand elle se produira réellement, ce sera une véritable explosion.» Israël est sur ses gardes: il a renforcé ses troupes à Gaza, en Judée et en Samarie pour pouvoir contrer efficacement de telles explosions de haine. Mais Arafat et le Roi Hussein de Jordanie tremblent plus encore que les Israéliens devant les conséquences d'une nouvelle Intifada. En effet, la situation pourrait très rapidement échapper à tout contrôle, si les Arabes militants prennent le dessus.
4. Il doit en être ainsi, pour qu'Israël atteigne le but. Il est écrit en 2 Rois 6, 6: «L'homme de Dieu dit. Où est-il tombé? Et il lui montra la place. Alors Elisée coupa un morceau de bois, le jeta à la même place et fit surnager le fer. » La perte du fer de la hache permit la réalisation du miracle: Dieu intervint alors!
La situation actuelle d'Israël ne se place-t-elle pas à la veille du retour de Jésus? Ce peuple a besoin de son «Golgotha» c'est pourquoi il est conduit dans cette direction. Ce n'est que par la croix qu'Israël parviendra au repos et au but ultime, ce qui est présenté ici prophétiquement.
Israël se trouve présentement devant la plus grave des catastrophes:
Ce peuple sera encore précipité dans les flots de la mort, c'est-à-dire dans la grande tribulation, mais le plus grand miracle se produira alors pour lui. La croix, dressée sur cette terre il y a deux mille ans déjà, lui sera en salut au retour de Jésus-Christ: l'impossible sera alors devenu possible! Le cri du jeune prophète «Ah! mon seigneur, il était emprunté!» (v. 5b) est également une exclamation prophétique d'Israël en ce temps de la fin, à la manière dont David s'était écrié dans sa détresse: «Retire-moi de la boue, et que je n'enfonce Plus! Que je sois délivré de mes ennemis et du gouffre! Que les flots ne m'inondent plus, que l'abîme ne m'engloutisse pas, et que la fosse ne se ferme pas sur moi! Exauce-moi, Éternel! car ta bonté est immense. Dans tes grandes compassions, tourne vers moi les regards» (Psaume 69,15-17). Cette «immense bonté» est la croix de Golgotha où Jésus, le Roi des juifs, a résolu tous les problèmes d'Israël (et ceux du monde entier). Il viendra comme Messie d'Israël et se tournera vers ce peuple dans Ses grandes compassions. Israël, tiré ainsi de sa profonde détresse, renaîtra à une vie nouvelle.
(la suite dans le prochain journal)
NORBERT LIETH
Nouvelles d'Israël 10 / 1997