Le chrétien et le plus grand commandement

 

«Maître, quel est le plus grand commandement de la loi? Jésus lui répondit: 'Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée. 'C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable. 'Tu aimeras ton prochain comme toi-même' De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes» (Matth. 22, 36-40).

 

Le plus grand commandement, qui nous a été communiqué par Jésus-Christ Lui-même, comporte deux aspects importants: premièrement, l'amour illimité pour Dieu et, deuxièmement, celui pour son prochain.

Bien que notre propos soit de nous occuper ici exclusivement du premier aspect de ce commandement - notre amour pour Dieu -, j'aimerais dire brièvement quelque chose sur son double contenu: Tout d'abord, nous devons constater que ces deux aspects, mentionnés par Jésus comme étant le plus grand commandement, ne sont pas empruntés aux dix commandements. Ne sont-ce pas les dix commandements - c'est-à-dire les commandements de tous les commandements - qui sont généralement appelés les «dix commandements»? Pourquoi dès lors ce plus grand commandement n'a-t-il pas été tiré des dix autres? Voici la réponse:

 

- Les dix commandements ne sont pas nécessairement les plus importants de tous les commandements; en effet, il y a beaucoup d'autres ordonnances, qui ont un contenu qui doit faire autorité. La grandeur et la qualité des dix commandements ne résident pas dans le fait qu'ils sont les plus significatifs, mais bien parce qu'ils constituent la genèse officielle de tous les commandements et ordonnances que Dieu a voulu donner à Son peuple.

- Même si, comme déjà mentionné, les deux aspects du plus grand commandement - aimer Dieu et son prochain - ne procèdent pas littéralement des dix commandements, ils sont indirectement, mais pourtant clairement, présents dans les dix commandements. Car quand, par exemple, l'Eternel ordonne dans le premier commandement: «Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face» (Exode 20, 3), il est ainsi nettement affirmé que l'on doit aimer Dieu. Ou encore, que les neuvième et dixième commandements (Ex. 20, 16-17) viennent interdire un comportement répréhensible à l'égard de son prochain, le sens profond n'en est-il pas que l'on doive aimer ce prochain?

 

Comment faut-il comprendre cette déclaration du Seigneur Jésus: que le second aspect du plus grand commandement - aimer son prochain comme soi-même - est aussi important que le premier, qui consiste à aimer le Seigneur Dieu de tout son coeur? N'est-il pas beaucoup plus important d'aimer Dieu davantage que son prochain? Très certainement! Aimer le Seigneur est tellement plus élevé que l'exigence d'aimer son prochain! Que voulait donc dire Dieu par là: «Et voici le second, qui lui est semblable: 'Tu aimeras ton prochain comme toi-même'»? Il voulait mettre l'accent sur le fait que ces deux choses sont égales dans leur sens, qu'elles dépendent l'une de l'autre. L'une ne va pas sans l'autre! je ne puis aimer Dieu de tout mon coeur sans, en même temps, aimer mon prochain. Et de même, je ne puis aimer mon prochain de tout mon coeur, si je ne suis pas pénétré d'un puissant amour pour Dieu. Ou nous aimons Dieu et notre prochain, ou notre «amour» - qu'il soit destiné à Dieu ou à notre prochain - est sans objet.

Relativement au premier aspect du plus grand commandement - «'Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta Pensée.» -, nous voulons tout d'abord nous poser cette question:

Qu'est-ce qui peut obscurcir et ruiner l'amour pour Dieu?

1. Des souhaits non rencontrés

Effectivement, des voeux non satisfaits peuvent amener l'extinction de notre amour pour Dieu. Cela ne veut cependant pas dire que nous ne puissions pas former des souhaits; tout individu - les chrétiens également - a toujours des voeux au fond de lui-même. Parfois, le Seigneur en exauce, accordant ce à quoi le coeur aspire.

Mais il y a aussi des souhaits que Dieu ne réalise pas, ou du moins pas immédiatement; ce qui, si nous nous y cramponnons malgré tout, peut amener en nous un changement négatif. Un tel voeu inexaucé n'est pas nécessairement une mauvaise chose ou un péché. Non, il peut s'agir de quelque chose de bon et de positif, mais voilà, le Seigneur ne désire pas nous satisfaire sur le moment même. Vient alors se poser la question: Quel est notre comportement dans une telle situation? Il se peut que nous ne tenions absolument pas à nous résigner; et nous restons attachés avec détermination à cette chose tant désirée. Et qu'arrive-t-il ensuite? En Proverbes 13, 12, il est dit: «Un espoir différé rend le coeur malade. » Quand certains souhaits ne se réalisent pas, que nous nous y cramponnons malgré tout, nous pouvons effectivement avoir le coeur malade. Mais la chose ne se limite pas à cela, cette maladie pouvant amener une altération de notre relation avec le Seigneur. Ou pour le dire sans détours: notre amour pour Lui diminue, se refroidit.

C'est ce que nous constatons chez Anne, la mère du prophète Samuel. Il est dit à son sujet: «... mais Anne n'avait pas d'enfants» (1 Sam. 1, 2; vers. Darby). Assurément, pour cette femme un problème énorme! De toutes les fibres de son coeur, elle désirait un enfant. Nous voyons fort bien chez elle comment des voeux inexaucés peuvent réellement rendre malade: elle ne trouvait plus aucun plaisir aux belles choses de la vie. Il est écrit à propos d'Elkana, son mari: «Chaque année,cet homme montait de sa ville à Silo pour se prosterner devant l'Eternel des années et pour lui offrir des sacrifices,) (v. 3). Chaque année, cet homme célébrait avec toute sa famille une grande fête en l'honneur du Dieu d'Israël. On y offrait des sacrifices, on mangeait et buvait, on se réjouissait dans l'Eternel. Mais que faisait son épouse Anne pendant ces festivités? Voici: «Alors elle pleurait et ne mangeait point» (v. 7). Naturellement, ces pleurs et ce jeûne pouvaient s'expliquer par les vexations que lui infligeait Peninna, la deuxième femme d'Elkana:

«Sa rivale lui prodiguait les mortifications pour la porter à s'irriter de ce que l'Eternel l'avait rendue stérile» (v. 6). Assurément un dur coup supplémentaire pour elle! Nonobstant cela, il y avait ce fait qu'Anne pleurait chaque année à la fête de l'Eternel, qu'elle ne mangeait rien, parce que son aspiration à avoir un enfant n'était pas rencontrée. Oui, le coeur de cette femme en était malade. Mais pour qui cette situation était-elle un grand problème? Pour son époux, Elkana. Nous entendons cet homme dire: «Anne, pourquoi pleures-tu et ne manges-tu pas? Pourquoi ton coeur est-il attristé? Est-ce que je ne vaux pas pour toi mieux que dix fils?» (v. 8). Quelle image saisissante de notre Seigneur Jésus-Christ s'ouvre là à nous, car n'est-ce pas exactement ce dont Il doit se plaindre chez nous, qui n'arrêtons pas d'insister continuellement auprès de Lui au sujet de voeux non exaucés? Elkana demanda à Anne: «Est-ce que je ne vaux pas pour toi mieux que dix fils?» Autrement dit: Ne suis-je pas le mieux que tu puisses avoir et aimer? Que de fois le Seigneur n'a-t-Il pas dû nous adresser ces mêmes mots? Peut-être le fait-Il à ce moment même, alors que des voeux non exaucés occupent notre coeur plus que notre amour pour lui. «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée», a dit Jésus. Cela signifie tout particulièrement qu'il importe que nous prenions nos distances vis-à-vis de tous nos désirs non réalisés. Permettez-moi de le dire une fois encore:

Ceux-ci sur lesquels nous insistons chaque jour peuvent nous transformer d'une manière telle que notre amour pour Dieu s'en trouve refroidi. C'est pourquoi nous devons bien nous garder d'une telle attitude intérieure, pour attendre l'heure du Seigneur; ce qui ne manquera pas d'attiser tout à nouveau notre amour pour Lui et de donner de la sérénité à notre coeur.

 

2. Apprécier le soutien humain plus que l'aide de Dieu

C'est là une deuxième raison qui peut agir d'une manière désastreuse sur notre amour pour Dieu, comme le fait de se cramponner à tout prix à des voeux non exaucés. Quelle énorme déchirure douloureuse peut s'établir en conséquence entre moi et Dieu! Comme mon amour pour Lui peut se refroidir dangereusement!

L'Ancien Testament fait mention d'un homme dont le coeur était rempli d'un amour profond pour l'Eternel, son Dieu: le roi Asa. Il est dit à son sujet: «Asa fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel, comme David, son père» (1 Rois 15, 11). Qu'il soit écrit «comme son père David», cela prouve qu'Asa aimait énormément son Dieu, comme le faisait David. Celui-ci s'écria un jour: «Je t'aime, ô Eternel, ma force!» (Ps. 18,2). Tel était aussi le roi Asa: il aimait profondément son Dieu.

Cet amour, il le prouva entre autres par les profondes réformes qu'il entreprit au début de son règne. Il détruisit toutes les idoles, les autels païens, les colonnes consacrées au soleil et les hauts-lieux se trouvant dans son royaume. Mais cet amour s'approfondit et s'enrichit, quand il fit preuve d'une totale confiance en son Dieu dans une situation réellement pénible et sans issue. - Si nous aussi voulons réellement témoigner d'un amour inconditionnel pour le Seigneur, c'est, entre autres, par une confiance aveugle en Lui! - Asa voulait croître dans l'amour pour l'Eternel en rétablissant l'autel des holocaustes du Temple et en amenant le peuple entier à renouveler son dévouement à Dieu par un très grand sacrifice. Oh, comme Asa était un homme dont le coeur tout entier appartenait à Dieu!

Mais, soudain, comme un couteau acéré, une puissance destructrice pénétra dans cette union d'amour entre Asa et Dieu. Comment cela arriva-t-il? Au lieu de continuer à faire confiance à l'Eternel, il chercha de l'aide auprès de Ben Hadad, roi de Syrie, dans une guerre contre Baescha, le roi des dix tribus d'Israël. Il considérait donc l'aide humaine supérieure à celle de Dieu! Nous lisons à ce sujet en 2 Chron. 16, 1-4: «La trente-sixième année du règne d'Asa, Baescha, roi d'Israël, monta contre Juda; ... Asa sortit de l'argent et de l'or des trésors de la maison de l'Eternel et de la maison du roi, et il envoya des messagers vers Ben Hadad, roi de Syrie, qui habitait à Damas. Il lui fit dire. Qu'il y ait une alliance entre moi et toi

... Voici, je t'envoie de l'argent et de l'or. Va, romps ton alliance avec Baescha, roi d'Israël, afin qu'il s'éloigne de moi. Ben Hadad écouta le roi Asa; il envoya les chefs de son armée contre les villes d'Israël ... » C'en fut ainsi fini de cette merveilleuse relation d'amour entre Dieu et lui; il est, en effet, ajouté: «Dans ce temps-là, Hanani, le voyant, alla auprès d'Asa, roi de Juda, et lui dit. Parce que tu t'es appuyé sur le roi de Syrie et que tu ne t'es Pas appuyé sur l'Eternel, ton Dieu, l'armée du roi de Syrie s'est échappée de tes mains. Les Ethiopiens et les Libyens ne formaient-ils pas une grande armée, avec des chars et une multitude de cavaliers? Et cependant, l'Eternel les a livrés entre tes mains, Parce que tu tétais appuyé sur lui. Car l'Eternel étend ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le coeur est tout entier à lui. Tu as agi en insensé dans cette affaire, car dès à présent tu auras des guerres» (v. 7-9). Ces derniers mots tout particulièrement sont révélateurs de la cassure qui s'est produite dans la relation d'amour entre l'Eternel et Asa. Car, quand Dieu lui déclara: «Car l'Eternel étend ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le coeur est tout entier à lui», Il parlait de ceux dont le coeur était et est rempli d'amour pour lui!

Les choses ne s'améliorèrent ensuite pas pour Asa; bien plutôt, cette voie de corruption ne fit que s'accentuer: «La trente-neuvième année de son règne, Asa eut les pieds malades au point d'éprouver de grandes souffrances; même pendant sa maladie, il ne chercha pas l'Eternel, mais il consulta les médecins» (v. 12).

Nous ne devrions jamais sous-estimer les conséquences qui ne manqueront pas de se manifester, quand nous nous détournons effrontément de Dieu en ne Lui faisant plus inconditionnellement confiance - ce n'est rien d'autre qu'une rupture de fidélité dans notre amour pour lui.

Dans la ligne de l'exhortation de Matthieu 22, 37: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta Pensée», nous devrions nous confier sans réserve en Dieu dans toutes les situations, car la confiance implique l'amour et aimer est faire confiance.

Quant au fait fâcheux qu'Asa, dans sa maladie, rechercha le secours des médecins, je voudrais dire ceci: Ce n'était ni répréhensible ni un péché de la part d'Asa de s'adresser à des docteurs, ces derniers étant une bénédiction accordée par Dieu. Mais son péché consistait dans le fait que «pendant sa maladie, il ne chercha pas l'Eternel, mais il consulta (seulement) les médecins,,,.

Nous pouvons et devons tenir compte de cette vérité dans bien des domaines de notre vie. Bien que dans bon nombre de situations, nous ayons à faire certaines démarches précises, il importe que nous, chrétiens, soumettions l'affaire en question, en tout premier lieu, au Seigneur. Ce faisant, nous témoignerons que nous L'aimons de tout notre coeur, de toute notre âme et de toute notre pensée!

Qu'est-ce qui peut assombrir et refouler l'amour pour notre Seigneur?

 

3. La «mentalité de Marthe»

Le Seigneur Jésus était souvent reçu chez les deux soeurs Marthe et Marie, de Béthanie. Lors d'une de ces visites, il se fit que Marthe s'impliqua énormément pour préparer un excellent repas à leur hâte. Par contre, Marie s'assit aux pieds du Seigneur pour L'écouter.

A la plainte de Marthe concernant sa soeur qui ne l'aidait pas, Jésus répondit par ces mots qui ne manquent pas d'impressionner: «Le Seigneur lui répondit: Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée» (Luc 10, 41-42).

Il est évident que des «Marthe» sont nécessaires dans une assemblée locale pour assurer certains services. Sans elles, nos lieux de rencontre auraient souvent un aspect bien triste (pensons, par exemple, aux réunions auxquelles assistent de nombreux visiteurs étrangers; il faut leur servir un ou des repas, etc.). Il ne s'agit cependant pas ici du caractère positif et pratique de Marthe, mais bien plutôt de sa disposition intérieure dont sont affligés bien des enfants de Dieu et à cause de laquelle l'amour pour le Seigneur est littéralement étouffé. Mais procédons par ordre!

Nous lisons en Luc 10, 38: «Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison.» Marthe accueillit le Seigneur dans sa maison et fit la meilleure chose qu'un être humain puisse faire ici-bas: laisser entrer Jésus dans sa vie. Elle est ainsi un type frappant de tous ceux qui ont accepté le Seigneur comme Sauveur.

Mais que se passa-t-il ensuite? Quelque chose qui n'aurait pas dû se produire. Nous pensons là à la mentalité tragique qui est celle de bien des chrétiens actuellement et dont Marthe est un exemple. Disons-le une fois encore: elle reçut le Seigneur chez elle - la meilleure des choses à faire! Mais quand vint le moment le plus important au plan spirituel, plus de Marthe! Elle était dans la cuisine, où elle vaquait à ses occupations pour servir Jésus.

Le Seigneur était-Il venu là pour, en priorité, étancher Sa soif et apaiser Sa faim? Certainement pas! Son intention était surtout d'avoir des moments de communion bénie avec Ses amis - ce qui se réalise, quand Il peut déposer Sa bonne parole dans des coeurs qui, par amour, se sont ouverts à Lui.

Certes, Marthe Le recevait cordialement. Mais dès que Jésus eut franchi le seuil de la porte d'entrée et qu'elle L'eut salué, elle plongea dans sa cuisine «pour le servir».

Ainsi, hélas, se comportent de nombreux chrétiens. Ils ont reçu le Seigneur, mais ils négligent l'essentiel: avoir intimement communion avec Lui par une fidèle lecture biblique et par la prière. Jésus a-t-Il des occasions de vous parler? Si c'est le cas, c'est assurément une preuve de la merveilleuse relation d'amour entre Lui et vous. Ou se pourrait-il, au contraire, que vous ne soyez pas disponible pour Lui en raison de vos multiples occupations? Ce serait bien dommage!

Heureusement, il y avait aussi Marie, la soeur de Marthe, dans cette maison de Béthanie: «Elle avait une soeur, nommée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole» (Luc 10, 39). N'était-ce pas là une véritable preuve de l'amour de Marie pour son Seigneur et Maître? Et n'est-ce pas ce qu'Il souhaite ardemment trouver chez nous? Nous entendons Jésus déclarer en Jean 14, 21 et 23: «Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime ... Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole.» Et il est écrit en 1 Jean 5, 3: «Car l'amour de Dieu consiste à garder ses commandements. »

Aimer le Seigneur «de tout son coeur, de toute son âme et de toute sa pensée» (Luc 10, 27) se traduit, entre autres, par une lecture assidue et une écoute de Sa Parole, que l'on reçoit au plus profond de soi-même. Mais cela exige que l'on ait continuellement la disposition intérieure de Marie, ,qui, s'étant assise ... écoutait sa parole. » Voilà le véritable amour pour Jésus - c'est cela seul qu'Il cherche chez nous! Ne voulons-nous pas le Lui offrir tout à nouveau et manifester ainsi notre amour?!

Que signifie «aimer le Seigneur de tout son coeur, de toute son âme et de toute sa pensée»?

 

1. Dites-Lui encore et toujours que vous L'aimez

Déclarez toujours de nouveau au Seigneur votre amour, comme le faisait David: «Je t'aime, ô Eternel, ma force!» (Ps. 18, 2).

De quelle valeur serait la relation entre deux fiancés, s'ils ne se déclaraient pas régulièrement leur amour réciproque?! Cette formule «Je t'aime!» ne doit pas briller non plus par son absence chez un couple marié; si c'est le cas, c'est que cette union est devenue sèche et vide de sentiment.

Il en est exactement ainsi avec notre Seigneur: Lui aussi veut entendre régulièrement de notre bouche que nous L'aimons; Il souhaite que nous Lui déclarions notre amour! Lui le fait; ainsi, par exemple: «Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. ... Que votre coeur ne se trouble point et ne s'alarme point» (Jean 14, 27) - que voilà une merveilleuse déclaration d'amour! Ou encore en Matthieu 11, 28, quand, étendant les bras, Il crie: «Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos» - une formidable invitation que dicte Son amour! Pourquoi est-il si important que nous Lui disions notre amour? Outre le fait que le Seigneur attend tout simplement de notre part cette déclaration, c'est aussi un moyen de renouvellement de la communion avec Lui quand elle s'est refroidie.

Il en fut ainsi pour Pierre après qu'il eut trahi son Seigneur à trois reprises, ce qui altéra l'intimité de sa relation avec son Maître. Que faire pour que la situation soit rétablie? Il n'était nul besoin de pénitence spéciale. Non, Jésus lui demanda trois fois s'il L'aimait; il lui suffisait de répondre: «Seigneur, je t'aime!» (Jean 21, 15-17).

 

2. L'amour actif

Aimer le Seigneur de tout son coeur signifie aussi en fournir des preuves par des actes. Il est écrit en 1 Rois 3, 3: «Salomon aimait l'Eternel, et suivait les coutumes de David, son père.» Salomon témoigna son amour pour l'Eternel en marchant dans les voies de Dieu comme son père David l'avait fait. Le sens en était: «Mon Dieu, Tu vois: je T'aime!»

Comme Dieu attend de Ses enfants, de nos jours, de telles «déclarations d'amour» actives! Comme Il désire enregistrer des signes visibles de notre amour!

Manifester notre amour pour le Seigneur par des actes, c'est, par exemple, être disposé à servir les frères et soeurs en Christ: «Car Dieu n'est pas injuste pour oublier votre travail et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints» (Hébr. 6, 10). Le sens de cette parole n'est pas que Dieu n'oublie pas le service rendu à son prochain par amour pour celui-ci (bien que ce soit très important); non, mais c'est qu'Il n'oublie pas le service en faveur des saints effectué avec zèle et par amour pour Lui: «... pour oublier votre travail et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints. » Le service rendu à son prochain, dont question ici, ne se fait donc pas en priorité par amour pour ce prochain, mais bien par amour pour Dieu. Voilà une «déclaration d'amour» visible aux yeux de l'Eternel! Il existe bien d'autres choses à faire, par lesquelles nous pouvons prouver notre amour pour Lui.

 

3. Oublier!

Aimer le Seigneur de tout son coeur signifie aussi oublier. Que faut-il oublier? Tout ce que nous étions dans ce monde et tout ce que nous pourrions peut-être y être; tout ce qui nous paraît grand dans sa nature, mais qui n'a aucune valeur au plan spirituel; tout ce qui a de l'éclat pour cette terre, mais qui ne nous rapproche pas de Lui.

Le Psaume 45 nous fournit une fort belle image de cette vérité; il est écrit au verset 3: «Tu es le plus beau des fils de l'homme, la grâce est répandue sur tes lèvres: c'est pourquoi Dieu t'a béni pour toujours. » Des mots qui décrivent le Seigneur, l'Epoux. Mais l'épouse est également présentée prophétiquement: «Des filles de rois sont parmi tes bien-aimées; la reine est à ta droite, parée d'or d'Ophir), (v, 10). Ce Psaume est un merveilleux chant d'amour, qui dépeint la relation étroite entre Christ, l'Epoux, et l'épouse, l'Eglise.

Mais en rapport avec le fait «béni d'oublier», il est question de l'exhortation nette adressée à l'épouse: «Ecoute, ma fille, vois, et prête l'oreille, oublie ton peuple et la maison de ton père. Le roi porte ses désirs sur ta beauté; puisqu'il est ton seigneur, rends-lui tes hommages» (v. 11-12). Pourquoi doit-elle oublier son peuple et la maison de son père? En voici la raison: «Le roi porte ses désirs sur ta beauté», c'est-à-dire qu'Il te désire. Comme cette parole touche notre coeur! Et n'est-ce pas précisément ce que Dieu attend des Siens? N'est-ce pas là une véritable déclaration d'amour?

Quand le Seigneur Jésus dit: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée», nous présentant ainsi le plus grand commandement, la mise en pratique de ce commandement ne consiste-t-elle pas à commencer par oublier? Que finalement, nous oubliions les péchés passés pardonnés? Que nous ne nous souvenions plus du passé? Que nous fermions définitivement le chapitre des années se trouvant derrière nous? Que nous sortions de notre mémoire l'éclat et le clinquant de ce monde? Le Seigneur nous exhorte à cet oubli béni par cette parole: «Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière, n'est pas propre au royaume de Dieu» (Luc 9, 62). Vivre très pratiquement cette exhortation équivaut à Lui adresser une déclaration d'amour!

Paul a saisi cette vérité au plus profond de son coeur; il a pu dire: «Frères, je ne pense pas l'avoir saisi, mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus Christ» (Phil. 3, 13-14). Vivre dans cette disposition intérieure, c'est «aimer le Seigneur, son Dieu, de tout son coeur, de toute son âme et de toute sa pensée.» Que l'Eternel vous en accorde la grâce!

MARCEL MALGO

Nouvelles d'Israël Mai - Juin 2000

© Nouvelle d'Israël