Dieu a un plan pour nous

 


«Comment donc s'accompliraient les Écritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi?» Matthieu 26:54

 

À ne considérer la vie de Jésus que du point de vue humain, on pourrait penser qu'elle fut plutôt un échec qu'une réussite, et que Christ a dû connaître bien des déboires. Sa vie terrestre fut courte, son activité effective s'étendit sur peu d'années, son offre de salut fut méconnue et rejetée par le plus grand nombre et sa mission même incomprise de son vivant par ses plus proches parents et amis. Son arrestation et sa mort sur la croix ont pu être interprétées comme une faillite par ceux qui n'en perçurent que l'aspect extérieur.

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Pas d'abandon

La Bible nous dit que Jésus a été «tenté - ou éprouvé - comme nous en toutes choses, sans commettre de péché» (Héb. 4:15). Le diable, dans le désert, lui proposa un marché. En lui montrant tous les royaumes du monde et leur gloire, il lui disait: «Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m'adores» (Mat. 4:8-9). Mais Jésus ne céda pas à la tentation. Une autre fois la foule voulut l'enlever pour le proclamer roi, mais il s'esquiva (Jean 6:15).

Lorsqu'on vint pour l'arrêter dans le jardin de Gethsémané il aurait pu invoquer son Père et lui demander douze légions d'anges pour le défendre, «mais comment, disait-il, s'accompliraient les Écritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi?» (Mat. 26:54). Et jusqu'à ses derniers moments il fut sollicité à descendre de la croix pour prouver aux passants, aux soldats, aux chefs religieux, aux scribes et jusqu'aux brigands qu'il était bien le Christ, le Fils de Dieu. Mais il n'y eut ni suspension de la peine, ni essai d'intervention des disciples - à part le malencontreux coup d'épée de Pierre - ni action miraculeuse de Dieu, parce qu'il était écrit que le Christ souffrirait beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu'il serait mis à mort, qu'il ressusciterait le troisième jour (Mat. 16:21) et qu'ensuite la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations (Luc 24:47). Il savait donc son chemin tout tracé, et il importait pour lui de ne pas s'en écarter.

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Soumission

Jésus est resté consciemment et volontairement dans le plan de Dieu. Trahi, vendu, calomnié, renié, abandonné, humilié à l'extrême, il a laissé les hommes méchants accomplir le dessein de Dieu selon lequel il devait être livré entre les mains des impies (Actes 2:23). Mais il n'a pas pour autant subi passivement son sort. Troublé dans son âme par la perspective de sa mort, il priait ainsi: «Que dirai-je?... Père, délivre-moi de cette heure? Mais, c'est pour cela que je suis venu jusqu'à cette heure. Père, glorifie ton nom» (Jean 12:27). Il fallait que s'accomplît tout ce qui était écrit de lui dans la loi, les prophètes et les Psaumes (Luc 24:44), c'est pourquoi sa dernière prière avant son arrestation fut celle-ci: «Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux» (Marc 1 4:36).

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Quel enseignement pour nous?

N'y a-t-il pas aussi là une leçon pour nous? Non pas que tout ce qui se produit dans nos vies soit forcément écrit d'avance. Mais Jésus a bien dit aux femmes qui le suivaient en pleurant sur lui: «Si l'on fait ces choses au bois vert, qu'arrivera-t-il au bois sec?» (Luc 23:31). Et l'apôtre Paul écrivit à Timothée que «tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés»? (II Tim. 3:12). Cela peut, certes, se traduire dans les faits de différentes manières, mais toujours est-il que la souffrance, de quelque nature qu'elle soit, n'est pas à exclure pour ceux qui désirent suivre fidèlement le Seigneur en se conformant à Sa Parole.

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Pas de fatalisme

Il ne s'agit toutefois pas de se laisser aller à une sorte de fatalisme ou à un déterminisme incontournable, comme si toutes nos entreprises ou actions étaient d'avance vouées soit à l'échec, soit à la réussite. La fatalité, tout comme le hasard, la chance ou la malchance sont des notions que l'écriture ne connaît pas. Ne cédons pas à cette sorte de superstition populaire qui se manifeste lorsque des événements demeurent humainement inexplicables. On pense souvent qu'une chose s'est produite fortuitement, par un concours de circonstances incontrôlables, ou parce que nous sommes nés sous tel signe astrologique du zodiaque.

Une telle pensée peut conduire facilement au défaitisme, au désespoir ou à la dépression, parce qu'elle tend à neutraliser toute espèce de réaction positive.

C'est l'attitude déconcertante de ceux qui ne croient plus au redressement d'une situation et qui cessent d'espérer et de lutter.

C'est Elie au Mont Horeb demandant la mort en ces termes: «C'en est trop! Maintenant, Eternel, reprends ma vie!» (l Roi 19:4). C'est aussi Job disant: «Périsse le jour où je suis né,, (Job 3:3). Ou encore Israël dans le désert tenant le même genre de propos: «Que ne sommes-nous morts par la main de l'Eternel dans le pays d'Egypte!» (Ex. 16:3). Ils sont nombreux de nos jours ceux qui souffrent de tels états d'âme qui les font chercher dans la boisson, la drogue ou le suicide une fatale échappatoire.

Ce serait manquer de foi que de subir simplement les événements, comme si nous ne disposions d'aucune possibilité d'action, de réaction ou d'intervention par la prière et le combat spirituel contre l'adversaire et l'adversité.

 

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Pas de présomption

Mais ce serait aussi fort prétentieux et utopique à la fois que de nous croire capables de changer le monde, le cours de l'histoire, le plan de Dieu et le sort de l'homme en dictant à Dieu notre volonté, jusqu'à vouloir Lui forcer la main. La Bible nous dit «Le coeur de l'homme médite sa voie, mais c'est l'Éternel qui dirige ses pas» (Prov. 16:9). Admettons qu'il existe là un mystère que les théologiens les plus perspicaces n'ont pas réussi à percer, celui de la souveraineté de Dieu et de la responsabilité - voire de la liberté - de l'homme.

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Entrer dans le plan divin

Heureux celui qui peut croire que Dieu mène tout à bonne fin (Ps. 57:3), conformément à Son plan et que «toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein» (Rom. 8:28). Une telle conviction dispose à la soumission dans la confiance au Dieu d'amour dont rien ne pourra nous séparer si nous sommes vraiment unis à Lui par la foi en Jésus-Christ (Rom. 8:38-39). L'adversité à affronter, les contrariétés à supporter, les apparents échecs à accepter avec tous leurs désappointements ou désillusions, plutôt que de nous nuire, serviront finalement à affermir notre foi et à sanctifier nos vies en nous plaçant dans une totale dépendance de notre Seigneur. Mais toutes ces choses nous engagent aussi à prier et à agir par la foi et par la puissance du Seigneur dans le sens voulu par Dieu qui nous accordera au temps marqué d'inestimables et éternelles compensations. C'est ainsi que s'accompliront pour nous les promesses des Ecritures et le dessein bienveillant de Dieu, à Sa seule gloire.

Jean Hoffmann

La Bonne Nouvelle 1/94

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