Epître à l'Apôtre Paul

 

Nous sommes privilégiés et reconnaissants de posséder au moins treize lettres d'inspiration divine signées de Paul. Elles nous sont données pour notre instruction, pour notre salut, pour notre édification, et comme directive pour notre vie chrétienne personnelle et collective.

Par contre, nous ne possédons aucune lettre qui lui ait été adressée. Celle que nous reproduisons ci-dessous est quelque peu fantaisiste, mais, malheureusement, elle n'est pas tout à fait imaginaire pour autant. Elle se fait l'écho d'une mentalité qui s'installe sournoisement dans divers milieux évangéliques. Elle doit souligner l'opposition fondamentale entre ce qui vient d'une intelligence soumise à l'inspiration divine et ce qui vient d'une sagesse purement humaine. Celle-ci substitue à l'exigence des principes divins éternels, transmis par l'apôtre dans ses écrits, le laxisme d'une politique opportuniste. Une telle mentalité prépare les hommes aux mirages humanistes et aux compromis du New Age plutôt qu'aux combats spirituels de la fin des temps.

Le langage quelque peu caricatural des accusateurs de Paul dans ce texte pourrait être ressenti par certains de nos lecteurs comme irrespectueux envers Paul et la Parole de Dieu. Mais ce langage est précisément destiné à mettre en lumière l'arrogance et la désinvolture des critiques de Paul ainsi que la folie d'une prétendue sagesse que Jacques qualifie de «terrestre, chamelle, diabolique » (3: 15). Puisse le lecteur ne pas se méprendre sur l'attitude réelle du vrai rédacteur qui est, quant à lui, absolument convaincu que l'enseignement de Paul donné sous l'inspiration du Saint-Esprit commande un profond respect et exige une soumission inconditionnelle!

Que Dieu accorde à ses enfants sincèrement désireux de lui plaire de discerner les dangers actuels souvent subtils et à prendre les dispositions qui s'imposent avant qu'il ne soit trop tard!

F Buhler


Cher frère Paul

Trop de doctrine!

Et les injustices sociales?

Et l'Art?

Un trouble-fête

Pourquoi se singulariser?

De vieilles rengaines!

Pas jeter de discrédit

S'adapter!

Être plus tolérant!

Dieu regarde au coeur!

Ne pas faire jaser!

Ne pas être trop exigeant!

L'unisexe!

Place aux jeunes!

Il faut tout relativiser!

La majorité a toujours raison

 


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Cher frère Paul,

Nous avons longtemps hésité à t'écrire, mais en raison de ton comportement récent, nous ne pouvons plus nous taire, car tu mets la vocation et même l'existence de l'église en péril. Nous ne comprenons vraiment pas comment, toi, qui as tant reçu du Seigneur pendant de si longues années, tu ignores maintenant les intérêts les plus élémentaires et les plus élevés de l'oeuvre, notamment l'unité de l'église et son influence dans le monde.

Tu voudras bien nous excuser si nous sommes obligés de dire des choses qui te feront de la peine, mais tu comprendras que des intérêts supérieurs sont en jeu.

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Trop de doctrine!

Tu insistes beaucoup trop sur la doctrine (Tite 2: 10), tu vas jusqu'à l'appeler saine (Tite «: 1) et bonne (l Tim. 4:6). Tu devrais plutôt t'appliquer à pratiquer l'amour que tu as si bien décrit (l Cor. 13) et que tu appelles « une voie par excellence» (I Cor. 12:31).

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Et les injustices sociales?

Tu ne combats même pas les injustices sociales. À plusieurs reprises, tu vas jusqu'à demander aux esclaves d'être soumis à leurs maîtres (Eph. 6: 5-8; Col. 3:22) et tu exiges qu'Onésime, qui aurait pu vivre en liberté et te rendre des services, retourne chez son maître Philémon qui était pourtant chrétien (Phil. 12). Aux gens qui sont odieusement exploités par leurs maîtres, tu leur demandes de se contenter de la nourriture et du vêtement, alors qu'ils devraient avoir des augmentations de salaire et davantage de congés payés Il Tim. 6:8). Que fais-tu donc des droits de l'homme et du citoyen ?

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Et l'Art?

Nous avons aussi de la peine à comprendre ton opposition à l'introduction de l'art dans l'église, que ce soit l'art oratoire (l Cor. 2: 1 ) ou l'art dramatique. La seule fois que tu mentionnes l'art, c'est pour décrire le paganisme des Athéniens (Actes 17:29). C'est vraiment dommage! Tu devrais, au contraire, encourager nos chanteurs et nos acteurs en soulignant leurs mérites. Ils se dévouent par de nombreuses et fatigantes répétitions. Pas une seule fois tu les mentionnes. Tu dis même que chacun pouvait chanter dans son propre coeur (Col. 3:16). Tu ne comprends donc pas que nous avons dans la musique et dans le théâtre de puissants moyens d'évangélisation qui aident ou même remplacent l'action du Saint-Esprit. D'autres églises, plus avancées dans ce domaine, nous montrent l'exemple à suivre. Elles ont même des troupes spécialement formées pour cela. Il y a des stages appropriés qui comblent les lacunes de ton propre enseignement dans ce domaine. Tout compte fait, tu es un rabat-joie, tu ne veux pas que nos gens s'épanouissent dans une créativité musicale et théâtrale qui met l'homme ou la femme en valeur et qui honore indirectement leur créateur. Par contre, tu ne te prives pas d'insister sur le fruit de l'Esprit. C'est toujours la même chose.

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Un trouble-fête

Par tes prescriptions, tu nous gâches même nos pique-niques que tu voudrais supprimer! (l Cor. 11 : 2 2, 34). Tu es vraiment un trouble-fête. Tu écris que le royaume de Dieu, c'est la joie (Rom. 14:17) et tu veux nous priver de cette joie. En outre, tu te permets de nous juger et de nous critiquer au point d'affirmer que nous sommes pires que les gens du monde (I Cor. 5: 1) et tu as le toupet de l'écrire dans une lettre qui a franchi les mers et les siècles Il Cor. 1:2). C'est de la médisance pure et simple.

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Pourquoi se singulariser?

Nous prions que Dieu te montre l'erreur de tes voies, qu'il t'ouvre les yeux pour que tu voies les choses raisonnablement comme nous qui avons appris à vivre avec notre temps au lieu de te singulariser par des exigences qui sont depuis longtemps dépassées. Nous te faisons d'ailleurs humblement remarquer que nous sommes unanimes dans notre prise de position à l'égard de ces choses, alors que toi, tu es seul; tous l'ont abandonné, même Démas (Il Tim. 4: 10). Tu vois où ça te mène. Tu fais inutilement le vide autour de toi.

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De vieilles rengaines!

S'il te plaît, cesse de nous culpabiliser et de troubler notre conscience et notre paix en nous disant ce qui ne va pas ou en nous exposant ta vieille rengaine des exigences de Dieu. Tu reviens toujours avec ton dada. Parle-nous donc des choses positives, de l'amour, de la paix, de la joie, de l'unité de l'esprit, de la bienveillance et de la miséricorde de Dieu qui nous prend tels que nous sommes.

Nous ne nous lasserons pas nous-mêmes d'en parler en temps et hors de temps. Toi, tu dis que l'essentiel, c'est la gloire de Dieu (I Cor. 10:31). Qu'est-ce que cela signifie? C'est une formule pieuse et une notion tout à fait théorique. Pour nous, l'essentiel est d'être sauvés et appréciés par nos frères et nos concitoyens. C'est beaucoup plus tangible et pratique dans ce monde où nous vivons et ce point de vue se répand de plus en plus dans toutes les églises, ce qui prouve bien que nous marchons dans la bonne direction.

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Pas jeter de discrédit

Par ailleurs, tu n'as pas le moindre tact et même tu violes le secret professionnel sans vergogne en publiant au grand jour tes différends personnels avec Hyménée et Alexandre (I Tim. 1: 20). Tu cites même leurs noms. Non content de cette première gaffe, tu remets cela dans ta deuxième lettre à Timothée où tu ajoutes encore le nom de Philète (Il Tim. 2:17) et tu reviens sur Alexandre (Il Tim. 4:14). Pour te disculper, tu diras sans doute que tu as écrit confidentiellement et cette excuse a l'apparence de la vérité, mais tes lettres ont quand même été accueillies dans le canon. Elles sont allées aux extrémités de la terre et elles subsisteront jusqu'à la fin des temps. C'est un vrai scandale! Et ces chères soeurs Evodie et Syntyche (Phil. 4:2) qui ont rendu service à tous et qui sont considérées par tous, pourquoi signales-tu leur différend dans une lettre à toute l'église? Tu détruis l'unité de l'Esprit et tu blesses la charité la plus élémentaire; n'as-tu pas écrit toi-même que la charité excuse tout (I Cor. 13:7) et qu'elle couvre une multitude de péchés, (peut-être autant que l'hypocrisie). Tu fais comme Jean qui s'est permis de critiquer Diotrèphe (III Jean 9, 10), ce frère doué et dévoué qui s'occupe de tant de choses, engagé qu'il est dans toutes les activités de l'église. Maintenant, à cause de Jean, son nom est hypothéqué jusqu'à la fin des temps.

C'est très grave de porter ainsi atteinte à la réputation des frères. Il est vrai qu'il a chassé quelques personnes de l'église, mais ces gens suscitaient des problèmes en mettant son autorité, bien affirmée par lui-même, en cause. Ils ne méritaient donc pas d'être membres et on peut se réjouir qu'ils soient partis. Tu t'es aussi permis, en son temps, d'attaquer en public le frère Pierre auquel Christ avait pourtant donné les clefs du royaume (Mat. 16:19). Tu l'as culpabilisé et humilié devant tous (Gal. 2:14); tu as jeté sur lui un terrible discrédit en le faisant passer pour hypocrite. Tu relèves aussi le péché du frère (fort heureusement, tu ne le nommes pas) qui vit avec la femme de son père (I Cor. 5: 1), alors que sur la même page tu écris « Tout est permis » (I Cor. 6: 12). Si tu estimes réellement que tout est permis, pourquoi énumères-tu dans ce contexte et tout au long de la même lettre ainsi que dans toutes tes autres lettres tant de choses qu'il ne faut pas faire. Sois donc logique! En ce qui nous concerne, tu nous as aussi tous dénigrés en nous traitant de charnels et de querelleurs (I Cor. 3:1; 6:9-11) et pour comble de maladresse, tu dénigres encore spécialement nos braves soeurs en écrivant qu'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés (I Cor. 11 : 6) ou de prier la tête découverte (I Cor. 11 :5).

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S'adapter!

Souvent tu nous rabâches les mêmes choses (Il Cor. 11 :16); Gal. 1: 9; Phil. 3: 1 ). Avant que tu ne parles, on sait déjà ce que tu vas dire. Tu fais comme Pierre avec ses marottes (Il Pierre 1 : 12-15). Parle-nous plutôt de choses agréables à entendre (Il Tim. 4:3). Si tu nous flattes, cela nous fera du bien et nous encouragera à t'écouter avec plus d'attention. Et n'utilise pas trop le patois de Canaan; les gens d'aujourd'hui ne comprennent plus les termes que tu emploies; il faut que tu t'adaptes à la mentalité moderne, sinon le Saint-Esprit ne peut pas agir. Nous acceptons encore qu'on nous parle, même avec solennité, de la nécessité de la soumission à Dieu et de l'obéissance à sa volonté à condition qu'on ne précise pas à quoi il faut se soumettre. Ce serait du légalisme qu'il faut éviter à tout prix!

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Être plus tolérant!

Dans plusieurs de tes sermons rapportés par le Dr. Luc et dans divers passages de tes lettres, tu parles de la création. Tu ne sais donc pas que nos savants ont résolu le problème de nos origines d'une manière beaucoup plus plausible. En effet, dans toutes nos écoles et dans les ouvrages et revues scientifiques on enseigne l'évolution. Dans la plupart de nos églises, cet enseignement est maintenant considéré, sous une forme appelée élégamment «créationnisme progressif », comme une interprétation valable de Genèse 2:7. Tu ne voudras certainement pas aller à l'encontre de notre élite, ni de la majorité de tes frères. D'ailleurs, c'est une question tellement secondaire, ça ne préoccupe personne. Il n'y a que l'inspiration des Ecritures, l'introduction du péché et de la mort dans le monde, la question de la rédemption et d'autres doctrines du même genre qui sont en jeu. Laisse donc tomber la question qui risque de diviser l'église et de gêner considérablement notre communion fraternelle avec des chrétiens d'autres milieux qui sont beaucoup plus tolérants. Tant pis pour l'inspiration des Écritures; l'essentiel est que cette doctrine soit mentionnée dans notre confession de foi à laquelle on pourra toujours se référer, en cas d'embarras. Bien sûr, tu nous diras que Moïse en parle; c'est vrai, mais c'est dans l'Ancien Testament dans un passage symbolique (Gen. 1:3) qui, selon nos meilleurs théologiens, est un vrai chef-d'oeuvre de rédaction avec une structure en chiasme qu'il faut savoir interpréter à la lumière des procédés littéraires et des résultats acquis de la science.

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Dieu regarde au coeur!

Avec tout cela, tu ne te considères pas comme le premier venu. Tu encourages le culte de la personne, au point de laisser un clan se constituer dont les membres disent: « Moi, je suis de Paul » (I Cor. 1: 12). Tu vas même jusqu'à dire: «Je glorifie mon ministère» (Rom. 11 :13) et tu parles d'un sujet de gloire auquel tu ne veux pas renoncer (I Cor. 9:15). Tu pourrais faire preuve d'un peu plus d'humilité, d'autant plus que certains frères ne reconnaissent pas ta qualité d'apôtre (I Cor. 9:2) et, de ce fait, n'acceptent pas de suivre tes préceptes vieillots. Nous comprenons fort bien ces amis. En fait, tu te mêles de choses qui ne te regardent pas. Tu insistes trop sur l'extérieur, sur la coiffure (I Cor. 11 :6, 14), sur le couvre-chef (I Cor. 11 :4, 5), sur les vêtements et les bijoux (I Tim. 2:9). Pierre tombe dans le même travers que toi. Il parle des ornements d'or (I Pierre 3:3) comme toi tu parles d'or et de perles (I Tim. 2:9). On dirait que vous vous êtes entendus là-dessus, malgré le fait que vous n'étiez pas toujours d'accord sur le comportement à adopter. Auriez-vous puisé vos idées à la même source?

Tu ne nous feras tout de même pas croire que vous avez été tous les deux inspirés par le Saint-Esprit qui ne se préoccupe pas de ces bagatelles. Mais non content de parler toi-même de ces choses, tu excites encore Tite à faire de même (Tite 2:3). Qu'est-ce que cela peut vous faire si telle soeur utilise du fard pour ses yeux, du rouge pour ses lèvres, pour ses ongles ou pour ses orteils. Cela n'est pas nouveau et cela ne fait de mal à personne, bien au contraire. Une soeur sera un meilleur témoin de Christ, si elle est attrayante. Si une soeur peut se donner meilleure allure que ce que Dieu a fait pour elle, pourquoi devrait-elle hésiter? Dans ce domaine de la présentation, les Témoins de Jéhova ont parfaitement raison. Nous avons même des précédents bibliques comme Jézabel, la bonne reine qui a su si bien s'occuper des intérêts de son mari (Il Rois 9:30). Et les prophètes parlent aussi de ces choses (Es. 3:16-24); Jér. 4:30; Ezéch. 23:40). Quant à nous, nous pouvons affirmer, sans présomption, que dans le domaine des vêtements, du fard et des bijoux, nous sommes bien plus spirituels que toi et Pierre en rappelant que Dieu ne s'intéresse pas à ces choses extérieures, mais qu'il regarde au coeur.

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Ne pas faire jaser!

Permets-nous d'aborder encore un sujet très délicat qui concerne ta vie privée. Il y a des personnes bien pensantes qui se demandent quelles sont tes relations avec les femmes que tu as la naïveté de mentionner dans Romains 16. D'accord, certaines d'entre-elles sont tes parentes, mais quand même! Tu devrais prendre garde de ne pas faire jaser les gens, que ce soient ceux de l'église ou ceux de la rue.

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Ne pas être trop exigeant!

Quant à nos femmes, tu sais, elles ne veulent pas être des moutons de Panurge en imitant les soeurs que tu cites comme modèles (Tite 2:3). Elles préfèrent de beaucoup suivre l'exemple moderne de femmes dans le vent qui s'inspirent des revues de mode et des posters des salons de coiffure. C'est ridicule, en effet, de se singulariser par une tenue ou une coiffure qui porte le discrédit sur l'Évangile. De toute façon, il ne faut pas que tu sois trop exigeant, sinon d'autres vont suivre l'exemple de Démas qui t'a abandonné par amour pour le présent siècle (Il Tim. 4: 10) et qu'est-ce que tu auras gagné? Il vaut mieux que nous soyons nombreux et tolérants que peu nombreux et fidèles.

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L'unisexe!

Par ailleurs, tu insistes lourdement sur la différence des sexes. Tu insinues même qu'il s'agit d'un ordre créationnel. Pourtant, dans une de tes lettres tu dis bien qu'il n'y a plus ni homme, ni femme (Gal. 3:28). Nous sommes bien d'accord avec toi là-dessus. La femme est aujourd'hui l'égale de l'homme lorsqu'elle ne lui est pas supérieure. Elle s'est enfin libérée de la tyrannie masculine et des notions périmées d'autrefois. C'est pourquoi nous saluons la mode unisexe et ne voyons pas du tout d'un mauvais oeil que les femmes adoptent des tenues et des allures masculines, et que les hommes s'efféminent. Si on réagit contre les nouvelles tendances dans le monde et dans le monde religieux, cela déplaira à notre jeunesse et nous la perdrons. Ce serait bien dommage! Il vaut mieux adopter une politique appropriée et faire des compromis que d'appliquer des principes qui font fuir les gens. Les magnifiques formules «La fin justifie les moyens», «L'unité et la paix à tout prix » sont toujours valables.

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Place aux jeunes!

Et pourquoi insistes-tu sur les devoirs à l'égard des vieillards (I Tim. 5: 1; Phil. 9) alors que l'avenir est aux jeunes? Ici, tu fais aussi comme Pierre qui demande aux jeunes de se soumettre aux anciens (I Pierre 5: 5). Tu n'aurais pas réagi aux choses et aux gens de la même manière lorsque tu étais plus jeune. Alors tires-en les conséquences et fais place aux jeunes qui sont en prise directe avec le monde. C'est l'avenir de l'église qui est en jeu.

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Il faut tout relativiser!

Cela dit, nous ne nous lassons pas de te répéter que nous t'aimons beaucoup. Comme tu nous le rappelles, tu es notre père spirituel (l Cor. 4:15). Nous souffrons de te voir prendre certaines choses tellement à coeur. Tu te prives volontairement et inutilement de l'approbation des frères et soeurs qui ont heureusement compris qu'il fallait relativiser les préceptes légalistes de la lettre, car la lettre tue (Il Cor. 3:6), et plutôt se conformer au siècle présent (Rom. 12:2) pour pouvoir mieux influencer le monde dans lequel ils vivent.

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La majorité a toujours raison

Cher Paul, nous espérons que nous aurons pu te convaincre du bien-fondé de nos observations qui sont loin d'être des critiques, puisque nous affirmons, sans nous lasser, que nous ne devons pas nous juger les uns les autres. Nous espérons, en outre, que tu accepteras aussi, pour la satisfaction et le bien de tous, de mettre de l'eau dans ton vin et de nous laisser tranquilles avec ton légalisme, sinon, sache qu'étant la majorité et unanimes, nous avons de toute façon raison et nous ne changerons pas d'orientation, quoi qu'il arrive.

Tes frères bien conscients de leur responsabilité dans le progrès de l'Evangile

 

P.S. Les sous-titres sont de la rédaction de la B.N.

La Bonne Nouvelle No 3 / 1990

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