Cette parole d'Apocalypse 14, 4 concerne tout d'abord les 144.000 croyants d'Israël durant la grande tribulation. Mais elle s'adresse également à nous qui vivons avant l'enlèvement. Il s'agit là d'un sujet très vaste; c'est pourquoi nous ne considérerons que deux points absolument indispensables pour une marche qui plaît au Seigneur:
- la position du croyant à l'égard du Seigneur - l'empressement à être un instrument dans Sa main.
La position du croyant à l'égard du Seigneur
En tant que chrétiens nés de nouveau, nous devons considérer toujours tout à nouveau notre position vis-à-vis du Seigneur; c'est fondamental pour une vraie marche à Sa suite.
Il y a en Jean 15, 15 cette merveilleuse parole de Jésus: <Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père.» Nous pouvons nous en réjouir de tout coeur. Il en va de ce verset biblique comme de beaucoup d'affirmations de l'Ecriture: nous devons les placer dans leur contexte afin de ne pas en donner une explication trop particulière. En ce qui concerne ce passage, nous trouvons là une précieuse vérité: nous sommes appelés des «amis» de Jésus; Il l'a déclaré Lui-même. Mais il y a d'autre part ceci dont nous devons tenir compte: nous sommes les amis de Jésus-Christ à. cette condition: «Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commandée> (v. 14). Cette parole «je vous ai appelés amis» est donc catégoriquement liée à cette condition: «. . . si vous faites ce que je vous commande.» Ah, si, comme chrétiens, nous voulions davantage considérer cette vérité et y acquiescer pleinement! Nous comprendrions alors beaucoup mieux ce que signifie suivre l'Agneau partout où Il va.
En chaire ici et là, il est souvent affirmé avec insistance que Dieu est amour, miséricordieux et porté à pardonner - et c'est naturellement tout à fait exact. Mais ce n'est là qu'un des aspects de l'Evangile; il y a cet autre: Sa sainteté, Sa justice et Sa puissance éternelle. C'est ainsi qu'il est écrit: «Dieu est amour» (1 Jean 4, 16), mais également: «Il est saint» (Psaume 99, 9). L'accent est si peu mis de nos jours sur cette proposition: «Dieu est saint». C'est pourquoi nous trouvons, surtout actuellement, des croyants qui ne suivent pas l'Agneau en vérité partout où Il va. De tels chrétiens veulent bien servir le Seigneur, confesser Son nom, se réjouir en Lui; par contre, ils ne se montrent pas disposés à remplir pratiquement les conditions qui feraient vraiment d'eux des amis de Jésus. Autrement dit: ces enfants de Dieu ne sont pas prêts à apporter leur contribution pour qu'une relation harmonieuse s'établisse entre le Seigneur et eux, base d'une vraie marche à la suite de l'Agneau. Il est écrit en 2 Timothée 2, 13 : «Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même.»
Mais il arrive souvent que l'on interprète cette parole d'une façon tendancieuse. Il est certes exact que nous faisons l'expérience de la fidélité de Dieu au moment où nous ne la méritons nullement. Tel est l'Eternel. Mais cela ne signifie pas pour autant que nous puissions penser qu'Il passe à la légère sur nos errements et nos péchés. Sa fidélité consiste en ce qu'Il ne nous rejette pas; le Seigneur n'a-t-Il pas dit: «Personne ne les ravira de ma main» (Jean 10, 28) ? Mais tout ce que nous faisons de mal ne manquera pas de se faire sentir, et nous devrons en répondre.
Pensons, à cet égard, à ce passage du Psaume 18, 26-27, où David écrit sous l'inspiration de l'Esprit Saint: «Avec celui qui est bon tu te montres bon, avec l'homme droit tu agis selon la droiture, avec celui qui est pur tu te montres pur, et avec le pervers tu agis selon sa perversité.» Nous sommes naturellement tout disposés à nous emparer de la première partie de ce texte: «Avec celui qui est bon tu te montres bon, avec l'homme droit tu agis selon la droiture, avec celui qui est pur tu te montres pur». Nous comprenons fort bien que Dieu agisse selon notre fidélité et notre consécration pour Lui. David, qui en était aussi conscient, a pu dire au Psaume 18, 2 1:
«L'Eternel m'a traité selon ma droiture, il m'a rendu selon la pureté de mes mains.» Et nous l'entendons prier au Psaume 7, 9b: «Rends-moi justice, à Eternel, selon mon droit et selon mon innocence!» Par contre, le contraire est tout aussi vrai: si nous ne nous comportons pas droitement vis-à-vis de Dieu, Son attitude à notre endroit en sera influencée:
«Avec le pervers tu agis selon sa perversité.» Quelques lecteurs se demanderont certainement En est-il réellement ainsi? Le Seigneur agit-Il vraiment de cette manière? Cela ne ressemble-t-il pas à ce principe: «Comme tu me fais, je te fais.»? Certainement pas! Il faut absolument que l'on comprenne que la grâce de Dieu ne peut être utilisée à mauvais escient; il est écrit: «Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande»)
Oh, si nous pouvions saisir le sens profond de cette parole! J'aimerais poser cette question avec infiniment de sérieux: N'est-il pas temps pour nous de revoir notre position vis-à-vis du Seigneur à la lumière de Sa Parole?
Seul un véritable ami de Jésus peut suivre l'Agneau partout où Il va!
L'empressement à être un instrument dans la main du Seigneur
Pour parvenir à une marche sérieuse à la suite du Seigneur, il faut vouloir se mettre à Sa disposition, comme jadis le sacrificateur Jehojada dont l'action amena un merveilleux réveil dans le royaume de Juda: «Jehojada traita entre lui, tout le peuple et le roi, une alliance par laquelle ils devaient être le peuple de l'Eternel. Tout le peuple entra dans la maison de Baal, et ils la démolirent; ils brisèrent ses autels et ses images, et ils tuèrent devant les autels Matthan, prêtre de Baal. Jehojada remit les fonctions de la maison de l'Eternel entre les mains des sacrificateurs, des Lévites, que David avait distribués dans la maison de l'Eternel pour qu'ils offrissent des holocaustes à l'Eternel, comme il est écrit dans la loi de Moïse, au milieu des réjouissances et des chants, d'après les ordonnances de David. Il plaça les portiers aux portes de la maison de l'Eternel, afin qu'il n'entrât aucune personne souillée de quelque manière que ce fut. . . . Tout le peuple du pays se réjouissait, et la ville était tranquille» (2 Chron. 23, 16-19. 21a).
Ces versets sont une belle description d'un réveil qui s'est produit grâce au courage et à la fidélité du sacrificateur Jehojada. Il s'agissait là du troisième réveil dans le royaume de Juda, les deux autres ayant eu lieu sous le règne des rois Asa et Josaphat.
Comment ce réveil vint-il dans le royaume de Juda? La réponse est simple: parce que Jehojada était un instrument docile dans la main de l'Eternel - une merveilleuse illustration de ce que signifie suivre l'Agneau partout où Il va et de l'implication volontaire que cela réclame.
Tout véritable réveil procède exclusivement de Dieu, qui est le seul à pouvoir réaliser certaines choses. Mais Il peut aussi employer des gens à cette fin. Ainsi le sacrificateur Jehojada que l'Eternel put utiliser pour amener un beau réveil en Juda.
Cet homme vivait entièrement pour Dieu, et il s'investissait énormément pour le bien de ses compatriotes. Cela aussi est indispensable pour une vraie marche à la suite de l'Agneau, où qu'Il aille. Car à quoi nous servirait-il ainsi qu'aux autres si nous nous contentions d'entrer au ciel en sauvés? Dieu veut nous employer sur le chemin à la suite de l'Agneau pour construire Son royaume. C'est pour cela, entre autres, que nous sommes sur la terre; il est écrit en Ephésiens 2, 10: «Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance afin que nous les pratiquions.»
Sur base de l'Ecriture, j'affirme que Dieu utilise des gens pour des tâches bien déterminées. Plus encore: Il se rend même parfois dépendant de l'aide humaine, bien que n'en ayant nul besoin. Un exemple nous en est donné en Ezéchiel 22, 29: «Le peuple du pays se livre à la violence, commet des rapines, opprime le malheureux et l'indigent, fouie l'étranger contre toute justice.» Telle était la situation dans le pays. Il est évident que Dieu se propose toujours le salut et la guérison du pécheur. C'était le cas ici aussi: Il avait des pensées d'amour pour Son peuple; mais cela ne signifiait pas pour autant qu'Il serait seul à faire cette oeuvre de restauration nécessaire parmi les Siens. Il désirait une collaboration humaine; c'est ce que nous lisons au verset suivant: <Je cherche parmi eux un homme qui élève un mur, qui se tienne à la brèche devant moi en faveur du pays, afin que je ne le détruise pas.. .» (v. 30a). En d'autres termes: Je suis tout disposé à témoigner de l'amour à mon peuple malgré ses péchés, mais j'ai besoin, pour ce faire, de quelqu'un que je puisse utiliser à cette fin, quelqu'un prêt à s'humilier et à intercéder avec ferveur.
Dieu voulait accomplir là une oeuvre de grâce, mais seulement avec la collaboration d'un homme. Le tragique de la situation fut qu'Il ne trouva personne! Peut-être aura-t-on pensé: «Pas de problème; l'Eternel le fera Lui-même!» Mais il faut qu'il en aille comme Dieu le veut. Seule Sa volonté est bonne et parfaite. Ici, pour l'une ou l'autre raison très valable, Il désirait que l'oeuvre se fasse par des individus.
Mais chose affreuse: Il chercha en vain quelqu'un qui serait disponible; il est écrit: <Je cherche parmi eux un homme qui élève un mur, qui se tienne à la brèche devant moi en faveur du pays, afin que je ne le détruise pas; mais je n'en trouve point. Je répandrai sur eux ma fureur, je les consumerai par le feu de ma colère, je ferai retomber leurs oeuvres sur leur tête, dit le Seigneur, l'Eternel.» (Ezéch. 22, 30-31). Parce qu'Il ne trouva personne disposé à être un instrument docile dans Sa main, l'oeuvre de grâce ne se fit pas et le jugement tomba.
Cela ne nous montre-t-il pas clairement que Dieu se rend parfois dépendant des humains pour faire Son oeuvre?
Nous pensons à ce grandiose événement qui se produisit sur la terre: pour accomplir Son oeuvre de rédemption sur la croix de Golgotha, Il se servit d'un homme sans péché: Son fils unique, le Seul à pouvoir être retenu à cette fin. C'est ainsi que Jésus devint homme, qu'Il accepta d'être fait péché et de porter nos iniquités en Son corps sur le bois d'infamie. La réponse du Fils de Dieu:
«Voici, je viens avec le rouleau du livre écrit pour moi. Je veux faire ta volonté, mon Dieu!» (Psaume 40, 8-9). Jésus accomplit la volonté de Son Père: en devenant homme, «Il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix» (Phil. 2, 8). Quarante jours après Sa résurrection, alors qu'Il était sur le point de remonter au ciel, Il donna cet ordre précis aux disciples: «Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création» (Marc 16, 15). C'est ainsi que, jusqu'à ce jour, Dieu emploie des gens qui sont venus à Lui par la foi, afin que soit répandue la bonne nouvelle du salut.
Ne savez-vous pas que vous aussi êtes appelé à aider pour que s'érige le royaume de Dieu sur la terre? Vous devez enfin vous mettre à la disposition du Seigneur sans la moindre restriction; Il vous indiquera ce que vous pouvez faire pour Lui. Vous suivrez ainsi l'Agneau partout où Il va. Il pourra vous employer où et quand Il le voudra.
En résumé: Voulez-vous devenir un véritable disciple de Jésus? Si oui, voyez donc premièrement quelle est votre position de croyant vis-à-vis du Seigneur! C'est-à-dire: demandez-vous si vous êtes réellement un ami de Jésus. N'oublions pas qu'Il a dit: «Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.» Seul un vrai ami peut suivre l'Agneau partout où Il va. En second lieu:
consacrez-vous au Seigneur! Car quiconque veut être un instrument dans la main de Dieu doit aussi désirer suivre l'Agneau partout où Il va. Une telle marche avec Jésus produira immanquablement du fruit à la gloire de Dieu, du fruit qui restera éternellement!
Appel de Minuit janvier 1998