Le chrétien et le dixième commandement
«Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne a ton prochain» (Exode 20, 17).
Il s'agit somme toute ici de deux commandements, de deux péchés:
2. On ne peut se laisser emporter par une convoitise, une passion - là aussi, c'est un péché!
Cette dernière application du dixième commandement, nous la retrouvons mentionnée par Paul dans ce verset biblique: «Que dirions-nous donc? La loi est-elle péché? Certainement pas! Mais la loi m'a fait connaître ce qu'est le péché. En effet, je n'aurais pas su ce qu'est la convoitise si la loi n'avait pas dit «Tu ne convoiteras point!» (Rom. 7, 7; français courant). Paul fait donc référence ici au dixième commandement. Il ne parle cependant pas de la convoitise à l'égard des choses appartenant à son prochain, mais de la convoitise, bien sûre mauvaise, en général. Cela nous montre que ce commandement doit se comprendre dans ce double sens: à savoir que l'on ne doit pas convoiter ce qui est la propriété d'un autre ou se laisser emporter par une mauvaise convoitise.
Pourquoi Dieu a-t-il donné ce dixième commandement et l'a-t-il fait consigner par écrit?
Parce que, par ce ,« Tu ne convoiteras point ... », Il veut protéger la propriété de notre prochain, mais aussi nous mettre en garde contre toute forme de mauvaise convoitise. Romains 7, 7 fournit une autre réponse à cette question: «Que dirons-nous donc? La loi est-elle péché?
Loin de là! Mais je n'ai connu le péché que par la loi. Car je n'aurais pas connu la convoitise, si la loi n'eût dit: 'Tu ne convoiteras point. '» Selon cette déclaration de l'apôtre Paul, le dixième commandement a été donné aux Israélites et à nous-mêmes aujourd'hui afin que nous considérions la convoitise en question comme un véritable péché - comme rien d'autre. L'aspect réellement coupable de la convoitise a donc été nettement posé, lorsque Dieu a énoncé ce commandement: «Tu ne convoiteras point ... » Et selon la pensée de Paul en Romains 7, 7, il en est ainsi pour tous les péchés.
Cette question est souvent posée de nos jours: Qu'avons-nous, chrétiens, à faire avec cette loi de l'Ancien Testament? Même si nous ne pouvons pas observer fidèlement la loi - seul Jésus-Christ a pu le faire, c'est une des raisons de Sa venue ici-bas -, elle est et reste la meilleure éthique, la base morale la plus complète pour régler harmonieusement la vie quotidienne de l'homme. Si nous, chrétiens du temps de la fin, accordions davantage d'attention à ce fondement donné Par Dieu et l'acceptions, il en irait tout autrement pour bon nombre d'entre nous. Mais parce qu'en beaucoup d'endroits, la funeste tendance se manifeste de considérer la loi énoncée par l'Ecriture Sainte comme quelque chose de dépassé et, conséquemment, devenu non valable, on voit très souvent surgir à l'intérieur du camp chrétien des situations mauvaises et chaotiques.
On n'en serait pas là si, au sein de la chrétienté, on s'en tenait aux lignes directrices de la loi pour, avec l'aide du Seigneur qui en est l'accomplissement, la mettre en pratique dans la vie quotidienne.
De l'immense importance du dixième commandement
Si nous considérons ce commandement «Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras Point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain. » dans le contexte de l'histoire d'Israël relatée dans l'Ancien Testament, nous devons constater l'extrême importance que revêtait cet ordre. En effet, malgré l'existence de ce commandement, l'Eternel dut exprimer Sa sévère désapprobation par la bouche du prophète Esaïe: «Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, et qui joignent champ à champ, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace, et qu'ils habitent seuls au milieu du pays!» (Es. 5, 8). Et Ezéchiel dut déclarer aux princes d'Israël: «Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel. Assez, princes d'Israël! cessez la violence et les rapines, pratiquez la droiture et la justice, délivrez mon peuple de vos exactions, dit le Seigneur, l'Eternel» (Ez. 45, 9). Et Michée dut dire au sujet des puissants de l'époque: «ils convoitent des champs, et ils s'en emparent, des maisons, et ils les enlèvent, ils portent leur violence sur l'homme et sur sa maison, sur l'homme et sur son héritage» (Mi. 2, 2). Nous voyons ainsi que ce commandement avait alors une importance absolument capitale.
Il n'en va pas autrement de nos jours. Le péché de convoitise ne «fleurit» pas seulement dans le monde, mais hélas aussi parmi les chrétiens - ce qui devrait nous donner à très sérieusement réfléchir.
Des infractions contre le dixième commandement
Nous considérerons tout d'abord quelques exemples bibliques où, manifestement, ce commandement «Tu ne convoiteras point» a été transgressé. Et voyons tout particulièrement comment ce péché est né en raison du fait qu'aujourd'hui encore, son origine n'a pas varié.
Nous lisons au sujet d'Eve, la femme du premier Adam: «La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence; elle prit de son fruit et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d'elle, et il en mangea» (Gen. 3,6).
Ainsi donc, là pour la première fois sur la terre, une convoitise funeste a vu le jour: Eve porta un regard plein de désir sur cet arbre et son fruit. Contrairement aux autres arbres du jardin d'Eden, celui-là ne lui avait pas été donné pour qu'elle en usât à sa guise; non, il appartenait à Dieu tout à fait personnellement - et Son droit de propriété exclusive, Il l'avait nettement marqué en déclarant: «Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras» (Gen. 2, 16-17). Malgré cette interdiction très précise, Eve ne put résister à la tentation et mangea du fruit de cet arbre. En cédant à cette funeste convoitise de son coeur, elle posa la première transgression du dixième commandement, qui ne serait énoncé que bien plus tard.
Un autre exemple encore nous est donné en 1 Rois 21, 1-4: «Après ces choses, voici ce qui arriva. Naboth, de Jizreel, avait une vigne à Jizreel, à côté du palais d Achab, roi de Samarie. Et Achab parla ainsi à Naboth: Cède-moi ta vigne pour que j'en fasse un jardin potager, car elle est tout près de ma maison. je te donnerai à la place une vigne meilleure; ou, si cela te convient, je te paierai la valeur en argent. Mais Naboth répondit à Achab: Que l'Eternel me garde de te donner l'héritage de mes pères! Achab rentra dans sa maison, triste et irrité, à cause de cette parole que lui avait dite Naboth de Jizreel. je ne te donnerai pas l'héritage de mes pères! Et il se coucha sur son lit, détourna le visage et ne mangea rien» Pour peu que l'on connaisse cette histoire, on sait que Jézabel, la femme impie d'Achab, veilla à ce que Naboth fût tué d'une façon absolument révoltante pour que son mari puisse s'approprier la vigne (v. 5-15). Il est dit dans le texte biblique: «Achab, entendant que Naboth était mort, se leva pour descendre à la vigne de Naboth de Jizreel, afin d'en prendre possession » (v. 16). Achab, voulant à tout prix s'approprier la vigne de Naboth, saisi d'un désir féroce, consentit à l'assassinat de Naboth. Il pécha ainsi de la pire des manières contre le dixième commandement.
Un troisième exemple nous est livré par le roi David dans ce qui fut sa chute la plus grave. Nous lisons en 2 Samuel 11, 1-4: «L'année suivante, au temps où les rois se mettaient en campagne, David envoya Joab, avec ses serviteurs et tout Israël, pour détruire les fils d'Ammon et pour assiéger Rabba. Mais David resta à Jérusalem. Un soir, David se leva de sa couche; et, comme il se promenait sur le toit de la maison royale, il aperçut de là une femme qui se baignait, et qui était très belle de figure. David fit demander qui était cette femme, et on lui dit. N'est-ce pas Bath-Schéba, fille d'Eliam, femme d'Urie, le Héthien? Et David envoya des gens Pour la chercher. Elle vint vers lui, et il coucha avec elle. Après s'être purifiée de sa souillure, elle retourna dans sa maison.» Pour cacher son péché d'adultère, David prit des dispositions pour qu'Urie, le mari de Bath-Schéba, périsse (cf. v. 5-21). Lui aussi transgressa le dixième commandement d'une façon particulièrement scandaleuse.
Nous nous proposons maintenant, pour chacun de ces trois cas, de voir où se situe l'origine du péché contre ce commandement.
Comment en sont ils venus à commettre cette transgression?
Pour chacun des trois exemples cités, la transgression du dixième commandement a été amorcée par les yeux. Il est écrit au sujet d'Eve: «La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence ... » (Gen. 3, 6).
D'Achab, il est dit (non littéralement) qu'il vit la vigne de Naboth, qui se trouvait «à côté du palais d Achab, roi de Samarie». Achab a, sans aucun doute, porté plus d'une fois des regards envieux sur la vigne de son voisin avant de se l'approprier de force.
Et finalement, nous lisons au sujet de David: «Un soir, David se leva de sa couche; et, comme il se promenait sur le toit de la maison royale, il aperçut de là une femme qui se baignait, et qui était très belle de figure» (2 Sam. 11,2).
Nous avons là la cause la plus fréquente du péché contre le dixième commandement. je me risquerai même à affirmer que, dans presque chaque transgression de cet ordre, la vue a joué un rôle très important. C'est la logique même. Le dixième commandement dit: «Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain.» Pour convoiter l'une de ces choses, il faut naturellement qu'on l'ait vue auparavant.
Je ne puis envier la maison de mon prochain sans l'avoir premièrement admirée; et voilà que peut naître en moi une mauvaise convoitise. Comme déjà dit, il en est de même pour toutes les transgressions de ce genre.
Un voleur s'empare généralement de ce qui a plu à ses yeux.
- Un adultère rompt son propre mariage à cause d'une femme qu'il a auparavant convoitée des yeux. C'est pourquoi Pierre, dans sa deuxième Epitre, fait mention de ceux qui ont Éles yeux pleins d'adultère» (2 Pierre 2, 14).
- Une femme doit absolument acheter certains objets, voire les voler, parce qu'elle les a vus chez une voisine.
- Des enfants veulent tout à coup porter des chaussures Nike après avoir constaté que bon nombre d'élèves de leur classe en possèdent.
- Un jeune homme désire soudain devenir routier tout simplement pour avoir vu un ami au volant d'un semi-remorque. Etc., etc.
Certainement, nous comprenons mieux maintenant de quoi il s'agit. Qu'on le veuille ou non, le péché contre le dixième commandement se commet au départ de ce que nos yeux ont vu préalablement.
Naturellement, d'autres éléments que les yeux peuvent aussi jouer un rôle: l'ouïe, par exemple, peut donner une envie; de même l'odorat ou le goût - l'odeur que dégage un bon rôti peut créer le besoin de s'en procurer tout de suite une tranche, de préférence celle qui est dans l'assiette de l'autre. De là à transgresser le dixième commandement, il n'y a souvent qu'un pas.
Ce sont cependant les yeux qui nous portent le plus à pécher contre ce commandement. Il importe donc de veiller et de prier! Il est dit dans un cantique pour enfants: «Fais attention, petit oeil, à ce que tu regardes; attention, petit oeil, à ce que tu regardes, car le Père dans le ciel te voit de là-haut; c'est pourquoi, petit oeil, fais attention à ce que tu regardes.»
Quand peut-on parler d'un «oeil malade»?
Pour entrer davantage dans le secret de l'oeil, nous devons considérer cette parole bien connue de Jésus: «L'oeil est la lampe du corps. Si ton oeil est en bon état, tout ton corps sera éclairé; mais si ton oeil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres!» (Matth. 6, 22-23).
Je sais que cette affirmation de Jésus a donné heu à des explications tout à fait particulières. Mais si nous nous en tenons simplement à ce texte, la chose devient claire comme du cristal. «L'oeil est la lampe du corps», dit Jésus. Cela ne signifie-t-il pas que l'oeil peut exercer de l'influence sur le comportement tant extérieur qu'intérieur de l'individu? Selon moi, telle est exactement la véritable signification de cette parole. Mais posons-nous cette question: Comment cela se fait-il que l'oeil puisse exercer une telle influence?
Jésus a dit encore: «Si ton oeil est en bon état, tout ton corps sera éclairé; mais si ton oeil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. » Quand l'oeil est-il «en mauvais état»? Non pas quand un glaucome ou la cataracte s'installe et aveugle, mais bien quand l'oeil reçoit des images qui le souillent.
Dans sa deuxième Epître, Pierre parle de gens ayant des yeux pleins d'adultère» (2 Pierre 2, 14). Cette pensée est rendue ainsi dans une autre version: «Ils ne pensent qu'à regarder des femmes peu sérieuses, ils n'en ont jamais assez de pécher» (franç. courant). Il s'agit ici effectivement d'yeux «en mauvais état»; c'est à de telles personnes que pense Jésus quand Il dit: «Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son coeur» (Matth. 5,28).
Il y a peut-être parmi nous bien plus de chrétiens «aux yeux malades» que nous le pensons. Voici donnée à chaque lecteur la possibilité, sur base de cette liste, de voir dans quel état sont ses yeux:
- Un oeil qui regarde régulièrement de sales films est malade.
- Un oeil qui ne peut s'empêcher de porter des regards concupiscents sur d'autres personnes est malade.
-Un oeil qui doit absolument «se rincer» en s'attardant sur des illustrés ou des journaux équivoques est malade.
- Un oeil qui ne peut se détourner d'objets luxueux et chers est malade.
- Un oeil qui se délecte encore et toujours à contempler des choses perverses, contre nature, est malade.
- Un oeil qui ne peut se détourner de la propriété du prochain est malade.
- Un oeil qui s'allume, à la vue d'un tas d'argent, est malade.
Par le moyen d'un tel oeil, dit le Seigneur Jésus, tout le «corps sera dans les ténèbres. » Cela signifie que l'état, tant extérieur qu'intérieur, de cette personne en subira les conséquences. Il en est effectivement ainsi: les gens qui, des années durant, entretiennent un esprit d'adultère deviendront, avec le temps, psychiquement et physiquement malades. Et ceux qui sont dévorés intérieurement par une ardente soif de richesses peuvent en subir de graves dommages corporels. A cause d'un tel «oeil malade», le corps entier peut être envahi par des ténèbres, et cela parce qu'il ne s'en tiendra pas à la seule vue des choses, mais qu'il passera à l'acte.
Eve ne se contenta pas de regarder avidement le fruit du fameux arbre, elle en cueillit, en mangea et en donna à son mari. C'est ainsi que tous deux tombèrent dans d'épaisses ténèbres intérieures.
La convoitise d'Achab ne se limita pas à ce que ses yeux voyaient; il passa à l'action et s'empara par la force de la vigne de Naboth. C'est ainsi que les ténèbres qui pesaient déjà sur la vie d'Achab se firent plus fortes et plus graves encore.
Depuis le toit de sa maison, David vit la femme d'Urie et porta sur elle des regards de convoitise; et il commit l'adultère avec elle. Cet acte fut sur toute sa vie comme une tache bien sombre (2 Sam. 12, 10-12.14).
Il en est ainsi dans la vie de tous les jours. S'il y a tant de viols et d'actes de pédophilie, c'est parce que les coupables ont pu auparavant voir ces choses dans des journaux et sur des vidéos. Nous ne pouvons sous-estimer cette vérité: C'est par un «oeil malade» qu'est donné le signal de départ de beaucoup d'actions impies. Grave et tragique est le cercle du péché contre le dixième commandement! Quand Dieu dit: «Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain», c'est parce que le désir naît de ce que les yeux se posent avec convoitise sur l'objet en question. Que cela se produise une fois, et l'on n'est plus loin de l'acte.
Comment peut-on se garder d'avoir des «yeux malades»? Il y a bien des choses que nous pouvons faire nous-mêmes pour que nos yeux ne deviennent pas «malades». Nous devons les soumettre à une discipline de fer et fermement déterminer ce qu'ils peuvent voir et ce qu'ils ne peuvent pas.
Je pense ici à Job, qui disait: «J'avais fait un pacte avec mes yeux, et je n'aurais pas arrêté mes regards sur une vierge» (Job 31, 1). Pour agir comme Job en rapport avec le dixième commandement: «Tu ne convoiteras point ... », il faut très pratiquement observer les points suivants:
- Si vous êtes abonné à une revue malsaine, mettez immédiatement fin à votre engagement.
- Si vous êtes esclave de votre télévision, débarrassez-vous en.
- Si des circonstances et situations bien déterminées vous causent des problèmes, évitez-les donc.
- Si certains magasins ont un effet néfaste sur vous, n'y allez plus.
- S'il y a des personnes qui représentent une grande tentation pour vous, ne recherchez plus leur compagnie.
- S'il y a dans votre vie des habitudes qui vous font régulièrement chuter, abandonnez-les.
Bien entendu, ces exemples, je les ai cités en rapport avec le dixième commandement: «Tu ne convoiteras point ... » Ainsi donc, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour que vos yeux ne soient pas gagnés par la «maladie»! Je pense à Michée 6, 5, où il est clairement écrit: ,On t'a fait connaître, ô homme, ce qui est bien; et ce que l'Eternel demande de toi, c'est que tu pratiques la justice.» «Pratiquer la justice» signifie entre autres que nous soyons toujours entièrement disposés à repousser les fautes, les péchés que la Parole de Dieu mentionne. Il est écrit en Proverbes 28, 13: «Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde. »
Dans ce cadre, il existe un autre point très important qu'en aucun cas, nous ne pouvons négliger. Il est évident que dans les chemins de la vie, nous ne pourrons pas toujours tout éviter. Il n'existe pas pour les chrétiens des «oeillères pieuses» qui les protégeraient de tout et de tous. Non, il y aura toujours des choses qui, soudain, se dresseront devant nous et que nous ne pourrons tout simplement pas écarter. En de tels moments doit venir se poser cette question: En cette situation précise, vers quoi mon oeil intérieur est-il tourné? Sur quoi mon regard est-il porté en cette seconde même? Très pratiquement: Nous nous trouvons tout à coup face à une circonstance, dont nous savons immédiatement qu'elle peut nous amener à pécher, qui peut éveiller en moi un désir coupable. D'où l'importance de cette question: Que regarde mon oeil intérieur à cet instant même?
La clé libératrice de toutes les contraintes du monde est cachée dans cette question: Vers qui ou vers quoi mon oeil intérieur est-il tourné? Il ne s'agit pas toujours en priorité de savoir comment je peux me dégager de telle ou telle chose, comment je peux réellement maîtriser mes regards, comment je puis sortir non souillé de la situation où je me trouve. Non, il s'agit très souvent bien plutôt de cette question essentielle: Sur quoi, à cet instant même, mon regard intérieur est-il porté?
Pouvoir répondre correctement à cette question est une clé importante pour ne pas transgresser le dixième commandement. Qu'il soit dit: «Tu ne convoiteras point ... », la solution se trouve dans cette exhortation:
Vous devez chercher!
Il nous est dit à propos du chef des publicains, Zachée: ÉIl cherchait à voir Jésus» (Luc 19, 3; version Darby). Il est aussi rapporté de quelques Grecs qu'ils exprimèrent ce voeu à l'apôtre Philippe: «Seigneur, nous voudrions voir Jésus» (Jean 12, 21).
La délivrance de tous les désirs coupables ne consiste pas à constamment se couvrir les yeux. Non, il s'agit bien plutôt que notre oeil intérieur s'ouvre à une Personne, celle de Jésus-Christ. Il est donc essentiellement question de savoir sur quoi notre regard intérieur est porté, et moins de considérer ce à quoi nos regards extérieurs sont confrontés.
Nous lisons en Hébreux 12, 1-2: « ... rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi. » Comment pouvons-nous repousser le péché qui nous enveloppe si facilement? Comment ne transgresserons-nous pas le dixième commandement, qui nous dit: «Tu ne convoiteras point»? Premièrement, en courant «avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte», c'est-à-dire en faisant tout ce que nous pouvons faire, comme mentionné auparavant. Nous devons ensuite - et c'est très important - marcher, «ayant les regards sur Jésus».
Si nous n'observons que le premier point - courir «avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte», bien que cela soit très important en soi -, il nous arrivera de trébucher parfois. En effet, même si nous marchons soigneusement, nous buterons, tôt ou tard, contre un obstacle. Par contre, la chose n'arrivera pas, si nous «courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte», «ayant les regards sur Jésus». Bien plutôt, cette promesse du Psaume 34, 6 se réalisera pour nous: «Quand on tourne vers lui les regards, on est rayonnant de joie, et le visage ne se couvre pas de honte. » Quand notre «visage ... » se couvrira-t-il «de honte»? Quand nous tomberons dans un piège préparé par Satan. Mais si nous marchons les regards constamment fixés sur Jésus, la chose ne se produira pas, car nous bénéficions de la meilleure protection que nous puissions imaginer. Et il se peut que, tout a coup, nous nous trouvions devant quelque chose qui, normalement, aurait entraîné notre chute; mais voilà, parce que notre oeil intérieur est tourné vers Jésus, nous sommes gardés de tomber.
Beaucoup de publicité se fait présentement pour des lunettes solaires offrant une formidable protection contre les rayons UV. Avec de tels verres, nous assure-t-on, nous ne devrons plus craindre les rayons du soleil, aussi forts soient-ils. Au sens spirituel: Si notre regard intérieur est constamment porté sur Jésus, nous avons là la garantie que notre oeil spirituel ne tombera pas «malade»!
Que signifie avoir les yeux fixés sur le Seigneur?
Rien d'autre que ceci: vivre chaque jour en communion constante et étroite avec Jésus! C'est merveilleusement simple. Hélas, nous rendons toujours la chose tellement compliquée.
Bon nombre d'entre nous vivent aujourd'hui comme si le voile du lieu très saint n'était pas encore déchiré, comme si nous n'avions pas d'entrée directe dans le sanctuaire céleste, comme si nous devions remplir bien des conditions pour y être admis. Mais il n'en est pas ainsi; il est écrit: «Le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas» (Marc 15, 38). Cela se produisit au moment où Jésus mourut à Golgotha. Dès cet instant-là, la voie fut largement ouverte. Et voici que maintenant, nous pouvons tous, aussi souvent que nous le souhaitons, entrer dans le sanctuaire céleste, ainsi qu'il est dit: «Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins» (Hébr. 4, 16). Cherchons donc continuellement la face du Seigneur. Et ayons cette pleine assurance que Jésus sera alors très, très proche de nous!
J'ai lu à propos d'une marchande qui fait les marchés qu'elle devait travailler dur pour avoir de quoi vivre. Cette femme, une vraie croyante, était souvent si fatiguée le soir qu'elle s'affalait sur son lit et ne pouvait prononcer que ces mots: «Bonne nuit, cher Père!»
Il ne faut pas voir là une directive permettant d'abréger le temps de méditation quotidienne, mais une indication de la confiance enfantine avec laquelle on peut s'approcher de son Père céleste. Utilisez donc ce merveilleux privilège en toute situation, surtout aux moments d'épreuve par la tentation: celui qui consiste à aller au Père par Jésus-Christ!
« ... rejetons tout fardeau, et le pêche qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi. »
MARCEL MALGO