«La promesse d'un pays a-t-elle aujourd'hui encore une signification pour Israël ou concerne-t-elle l'avenir ?»

 

A l'une des premières promesses divines relatives à une patrie faites à Abraham, il fut question de donner à sa postérité le pays en possession éternelle: «Je te donnerai, et à tes descendants après toi, le pays que tu habites comme étranger, tout le pays de Canaan en possession perpétuelle, et je serai leur Dieu» (Gen. 17, 8). Mais l'histoire bien connue d'Israël et de son peuple montre que, durant pratiquement les quatre mille ans qui ont suivi cette promesse, le pays n'a pas été, la plupart du temps, en possession d'Israël. Avant la perte du pays due à la désobéissance des Israélites, le grand homme de Dieu que fut Moïse mit solennellement en garde, dans ses derniers discours, le peuple qu'il conduisit depuis l'Egypte jusqu'à la frontière du pays promis. Les menaces de jugement étaient absolument effrayantes, mais les paroles prononcées par Moïse laissaient finalement paraître quelque chose de la vérité et de la fidélité de l'Eternel, comme par exemple en Deutéronome 4, 30-3 1: «Au sein de ta détresse, toutes ces choses t'arriveront. Alors, dans la suite des temps, tu retourneras à l'Eternel, ton Dieu, et tu écouteras sa voix; car l'Eternel, ton Dieu, est un Dieu de miséricorde, qui ne t'abandonnera point et ne te détruira point il n'oubliera pas l'alliance de tes pères, qu'il leur a jurée. »

Moïse vit à l'avance comment Israël, dont la désobéissance le fit souffrir personnellement durant 40 années, ferait la perte du pays. Mais comment Dieu tiendrait-Il Ses promesses alors que l'Ecriture affirme qu'Il ne peut mentir (Nomb. 23, 19; 2 Tim. 2, 13)? Il tient Ses engagements; et si nous sommes infidèles, Lui reste fidèle; Il ne peut se renier. Il fut aussi donné à Moïse de comprendre que le plein accomplissement des promesses divines à Israël ne se ferait qu'à «la fin des jours» et qu'il serait précédé de la conversion au Seigneur. La question du tracé des frontières ne revêtait, en attendant, aucune grande signification. Quand Juda remonta de la captivité à Babylone, l'Eternel n'avait en vue que le Temple, pour penser ensuite à Jérusalem et au pays. Dans les siècles qui suivirent jusqu'à la dispersion parmi les nations en l'an 70 après Jésus-Christ et plus tard en l'an 135 sous Bar Kochba, les frontières connurent une histoire très mouvementée. Il est intéressant de noter que, jusqu'à l'époque du roi Saül, le pays s'appelait le «pays de Canaan», et cela jusqu'à un recul de l'influence des Cananéens dû à un pouvoir central pour faire place à un renforcement des exigences d'Israël sur le pays. C'est dès lors qu'apparaît dans la Bible l'expression «pays d'Israël». C'est dans le livre du prophète Ezéchiel que l'expression «pays d'Israël» apparaît le plus souvent - Ezéchiel qui fut, depuis Josué, celui qui parla d'une frontière spécifique pour l'avenir (Ezéch. 48). Que les prophètes ne parlaient nullement du retour de la captivité de Babylone, mais du retour à «la fin des jours», cela ressort du fait qu'il est question d'un rassemblement depuis les extrémités de la terre: «Voici, je les ramène du Pays du septentrion, je les rassemble des extrémités de la terre ... » (Jér. 31, 8).

Pour ce retour en Israël, la question des frontières n'est pas prioritairement importante; ce qui l'est, c'est la conversion à Dieu, ainsi que l'avait déclaré Moïse en son temps et que, plus tard, tout particulièrement le prophète Ezéchiel l'a décrit (Ezéch. 36, 24-29), avec ceci aux versets 27 et 28: «Je mettrai mon esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois. Vous habiterez le pays que j'ai donné à vos pères; vous serez mon peuple, et je serai votre Dieu. » L'ordre divin des choses est nettement exprimé ici: premièrement la restauration spirituelle et, ensuite, le règlement de la question du pays.

Le Psaume 37 fait mention de sept signes qui caractériseront ceux qui posséderont le pays; l'un d'eux est identique à la déclaration de Jésus en Matthieu 5, 5: «Heureux les humbles de coeur, car ils hériteront la terre.» Ici aussi, il s'agit manifestement d'une promesse à plus long terme, bien qu'elle ait également un sens actuel. Les promesses divines ont toujours un trait se rapportant au futur royaume de Dieu, où tout trouvera son parfait accomplissement. Dieu veut conclure avec Son peuple une nouvelle alliance, qui aura valeur éternelle et ne sera plus rompue, le péché qui a constamment conduit Israël à l'infidélité ne régnant alors plus. Les prophètes Esaïe, Jérémie et Ezéchiel parlent de cette nouvelle alliance, le passage le plus saisissant se trouvant en Jérémie 31, 33-34: «Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, après ces jours-là, dit l'Eternel. je mettrai ma loi au-dedans d'eux, je l'écrirai dans leur coeur; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Celui-ci n'enseignera plus son prochain, ni celui-là son frère, en disant: Connaissez l'Eternel! Car tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, dit 1 Eternel; car je pardonnerai leur iniquité, et je ne me souviendrai plus de leur péché.,, Alors sera définitivement résolue la question des frontières du pays promis, lequel connaîtra enfin son étendue fixée par Dieu à l'origine. ci

 

(La suite dans le prochain journal sous le titre: «Quels seront, en fin de compte, les effets pratiques de l'accomplissement des promesses de Dieu dans Son futur royaume?»)

FREDI WINKLER

Nouvelles d'Israël Juin 2000

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