La croix
- Source : VOIX dans le DÉSERT
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Homme de réveil, Adolphe MONOD (1802-1856) eut à connaître les heures sombres d'une intense souffrance. Quelques-uns de ses amis se retrouvaient régulièrement à son chevet pour l'entourer. C'est là que, dans les six derniers mois de sa vie terrestre, avant d'être introduit par son Sauveur dans le repos de la cité céleste, il partagea avec eux les paroles qui suivent.
N,O.LR: la notion de péché est de plus en plus évacuée de la pensée <<moderne>>, étant jugée comme faisant partie d'un archaïsme voire d'un fanatisme religieux dangereux,
Avant d'aborder le sujet de la croix, nous vous invitons donc à lire avec attention les lignes qui suivent. Qu'elles nous aident à comprendre ce que le péché reste aux yeux de Dieu et pour-quoi, pour nous en délivrer, il a du livrer son Fils a l'abandon des heures ténébreuses de la croix.
Le péché
Comme Jésus-Christ a marché vers la gloire et vers la résurrection par la croix, la joie de toute relation vivante avec Dieu ne se peut sentir que de Ceux qui ont commencé par sentir l'amertume du péché, et l'intensité de cette joie est en proportion de la vivacité avec laquelle nous aurons senti l'amertume du péché.
Mais qu'est-ce que le péché?
Qui est-ce qui comprend ce qu'il a de criminel, ce qu'il a d'amer, ce qu'il entraîne naturellement de jugements épouvantables, et la nécessité absolue d'en être complètement lavé et affranchi pour goûter un moment de repos? Il nous faut souvent avoir été plongé dans une vie de souffrance pour être amené à méditer plus constamment sur ce mystère d'un Dieu plein d'amour qui envoie à ses enfants souffrance sur souffrance, et ceux qui traversent de telles circonstances sont plus spécialement amenés à toucher du doigt les profondeurs du péché.
Quand je pense à l'existence d'hommes et de femmes de Dieu qui n'a été qu'une succession d'épreuves plus douloureuses les unes que les autres, je me dis Qu'est-ce que le péché? Je sais bien qu'on peut me dire qu'un homme qui traverse une longue et douloureuse épreuve, comme bien des enfants de Dieu connaissent ou ont eu à la connaître, est frappé - et c'est assurément sa plus grande consolation, parce que c'est sa plus grande ressemblance avec Jésus-Christ - afin que ses afflictions instruisent l'Église par la patience et la débonnaireté avec laquelle il les supporte, Mais pourtant Dieu n'envoie pas vers toutes ces souffrances uniquement dans l'intérêt des autres, il ne faut pas confondre la créature avec le créateur ; Dieu ferait alors de l'homme un sauveur. Quand il s'agit de Jésus-Christ, Il Le frappe pour les péchés de l'homme; mais quand il s'agit de quelqu'un d'entre nous, il ne frappe jamais d'une mesure de souffrance que le péché attaché à notre nature n'ait pas mérité. C'est que le péché a mérité bien au-delà de ce que nous souffrons et de ce que nous pouvons concevoir de souffrance. C'est ce que nous enseignent les Écritures, et en particulier les Psaumes, " chaque page, David ne peut pas traiter le sujet de ses douleurs, sans qu'il glisse comme sans s'en apercevoir, sur celui de son péché. Vous pouvez le voir particulièrement en relisant le Psaume 38, où tour à tour il mêle tellement ses douleurs avec son péché qu'on sait peine distinguer. Qu'est-ce donc que le péché ? Quelle horreur offre-t-il aux yeux Dieu? Quel est le supplice qu'il rend nécessaire? Quelle est la rançon qui le peut expier? Considérez ensuite le péché dans un chrétien ordinaire, qui ne s'est jamais élevé à la haute puissance d'une vie chrétienne ainsi éprouvée, qui traverse tant bien que mal sans déshonorer son engagement devant Dieu, mais qui n'a pas senti l'amertume du péché; qui a des afflictions parce qu'on en a toujours, mais qui n'a pas su convertir ses afflictions en croix et unir ses souffrances à celles de son Sauveur: et voyez tout ce qu'il y a dans le coeur d'un tel chrétien, tout sincère qu'il soit, de péché latent, de pourriture cachée d'infection secrète, qui, si ce coeur venait tout à coup à s'ouvrir devant nous, nous saisirait d'horreur, à condition d'avoir nous même la capacité de connaître toute la sainteté de la de la loi de Dieu et tout ce que requiert la sainteté de cette loi redoutable
Et puis considérez le péché Dans les gens du monde. Plongés dans le péché, depuis qu Ils sont au monde, Ils n'ont fait que le boire comme l'eau, que le respirer comme l'air. Ils en sont à la fois façonnés intérieurement et enveloppés spirituellement comme d'une croûte que jamais un rayon de lumière vivifiante, salutaire, sanctifiante, n'a traversée ! Quel gouffre, quel tombeau, quel spectacle devant les yeux de Dieu, que ces hommes, ces milliers, ces millions d'hommes répandus dans le monde entier, en qui ne se trouve pas autre chose que ce péché effroyable, dont ils n'ont tout au plus qu'un sentiment vague qui vient de temps en temps les solliciter de la part de Dieu à se convertir, alors qu'ils demeurent plongés dans cet état épouvantable et abominable devant Dieu, Le péché dans les meilleurs chrétiens ordinaires, le péché dans l'Église, le péché dans le monde, à tous points de vue, quelle misère!
Qu'est-ce que le péché?
C'est ce que Jésus-Christ a vu quand Il est descendu du ciel pour nous sauver, Nous ne le savions pas, mais Il le savait; Nous ne le sentions pas, mais Il le sentait pour nous; et c'est ce qui Lui a donné des forces pour supporter l'angoisse de la croix, avec les douleurs de Gethsémané, les combats du désert, et toutes les humiliations qui l'avaient précédé, et dont Sa vie entière a été comme formée, Et maintenant il faut que les souffrances qu'Il a endurées pour nous, deviennent tous la mesure de ce qu'est pour Lui la vue du péché et de la profondeur de l'abîme dont Il nous a tirés, Personne de nous n'a aucune idée, non personne n'a aucune idée de ce qu'est le péché ! Personne de nous ne connaît le péché, parce Que personne de nous ne connaît pleinement le Sauveur, ni Ses souffrances, ni Son amour. Que placés devant la croix, en présence de ce sang versé et de cette chair rompue, nous apprenions ce qu'est le péché, et quel est le péril de nos âmes, pour nous réfugier auprès de Jésus et ne chercher Qu'en Lui ce Que Lui seul peut nous donner. Mettons bien dans nos coeurs Que nous ne l'apprendrons jamais Que de la Sainte Écriture. Jamais nos méditations personnelles ne nous révéleront ce qu'est le péché; et c'est là un point qui souligne particulièrement la nécessité et la réalité de l'inspiration et de l'autorité divine des Écritures, parce Que nous n'au-rions jamais appris à connaître le péché autrement que par l'obéissance, et sans une autorité extérieure, supérieure à nous, indépendante de nos sentiments intérieurs, sur laquelle sans doute nous devons travailler par la recherche, La méditation et de ferventes prières, -mais la vérité lumineuse vient d'en haut, donnée tout spéciale-ment par l'Esprit de Dieu parlant avec l'autorité de Dieu lui-même à travers les Écritures; Car il faut Que nous commencions par recevoir cette horreur du péché dans un temps où nous ne sommes pas encore capables de la sentir. Jetons-nous donc entre les bras du Sauveur. Les souffrances et les douleurs de cette terre nous retiendraient-elles? Prendrions-nous même le temps de nous en occuper, Quand il s'agit de sauver nos âmes ! Allons à Jésus dans un senti-ment d'humiliation profonde, mais avec une confiance sans réserve en Celui qui a tout accompli et tout souffert pour nous. 0 douceur infinie de nous reposer pleinement au pied de Sa croix ! Je commence à com-prendre l'étendue de ma misère; mais j'embrasse la croix de mon Sauveur, je ne veux qu'elle et sa seule grâce, sa seule justice; nul mélange de des mes oeuvres. Mes oeuvres ! Elles ne pourraient que me condamner ; mais racheté par lui, lavé dans son sang qui a fait l'expiation de mes péchés, je saisis sa croix et je m'appuie uniquement sur le sacrifice de mon sauveur.
Et puis, l'ayant trouvé pour nous -mêmes, parlons donc de ce merveilleux Sauveur à ceux Qui ne le connaissent pas encore. Avec un pareil mal, qui, à la différence de tous les maux de la terre, est le seul mal Qui est véritablement mal et Qui est le principe de tous les autres; et avec un pareil remède Que nos coeurs ont éprouvé et qui, à la différence de tous les remèdes de la terre, est seul assuré et infaillible, pourrons-nous traverser la Vie, la société, nos familles, nos voisins, nos amis, sans leur parler du péché et de Jésus-Christ, qui est leur Sauveur et le nôtre? Saisissons la croix, proclamons la croix, mourons en l'embrassant, mourrons en la proclamant, et notre mort sera le commencement de la vie; Et Dieu sera glorifié dans notre corps, soit par la vie, soit par la mort, mais avant tout par le sang et par la Rédemption de l'Agneau de Dieu.
La croix nous révélant l'amour de Dieu
Psaumes 88
<<Éternel, Dieu de ma délivrance, je crie jour et nuit devant toi. Que ma prière parvienne en ta présence; incline ton oreille à mon cri. Car mon âme est rassasiée de maux, et ma vie touche au séjour des morts. Je suis compté parmi ceux qui descendent dans la fosse; je suis comme un homme sans vigueur, Gisant parmi les morts, tel que les blessés à mort, qui sont couchés dans le tombeau, dont tu ne te souviens plus, et qui sont séparés de ta main. Tu m'as mis dans la fosse la plus basse, dans les lieux ténébreux, dans les abîmes. Ta colère pèse sur moi, et tu m'accables de tous tes flots. (Sélah.) Tu as éloigné de moi ceux que je connais; tu m'as rendu pour eux un objet d'horreur; je suis enfermé et je ne puis sortir. 0 Mon oeil se consume par l'affliction; je t'invoque, ô Éternel, tous les jours; j'étends mes mains vers toi. Feras-tu quelque merveille pour les morts? Ou les trépassés se lèveront-ils pour te louer? (Sélah.) Annoncera-t-on ta bonté dans le tombeau, et ta fidélité dans l'abîme? Connaîtra-t-on tes merveilles dans les ténèbres, et ta justice dans la terre d'oubli? Et moi, Éternel, je crie à toi; ma prière te prévient dès le matin. Éternel, pourquoi rejettes-tu mon âme, et me caches-tu ta face? Je suis affligé et comme expirant dès ma jeunesse; je suis chargé de tes terreurs, je suis éperdu. 17 Tes fureurs ont passé sur moi; tes épouvantes me tuent. Elles m'environnent comme des eaux chaque jour; elles m'enveloppent toutes à la fois. Tu as éloigné de moi amis et compagnons; ceux que je connais, ce sont les ténèbres.>>
Il y a dans ce Psaume un trait unique entre tous les Psaumes : c'est le seul qui soit tout entier dans la douleur, et qui, ne finisse pas avec une parole, un trait de consolation. Il est tout noir, tout sombre, et Il faut y regarder de près pour y découvrir un germe d'espérance dans un nom donné à Dieu, dans un des premiers versets' " Dieu de mon salut ", Pourquoi cet étonnant mystère? J'y trouve deux explications.
La première, c'est que Dieu a voulu nous faire voir que quoique dans les habitudes de sa miséricorde, nous ne criions jamais à Lui sans être délivrés et qu'il ne faille souvent que la distance de quelques versets de Psaume pour franchir l'intervalle qui sépare la plus affreuse angoisse d'avec la consolation la plus abondante, comme par exemple dans le Psaume 13, il peut entrer quelquefois dans les vues du Seigneur de nous laisser crier: un certain temps sans réponse, sans consolation, sans qu'un pauvre petit rayon détaché vienne éclairer notre détresse. C'est alors qu'il faut se nourrir de la foi seule, et avec Jérémie, avec David, et avec tous les saints éprouvés de la sorte, l'attendre, lui demander pourquoi il se cache, et malgré le nuage qui nous le dérobe, ne jamais douter de lui. Il y a sur cent cinquante Psaumes, un Psaume qui nous donne cette leçon, comme s'il en coûtait à l'amour du Seigneur de nous donner cet avertissement.
Mais il y a une seconde explication a ce Psaume, qui se rattache du reste à la première. Vous savez que les Psaumes sont pleins du Messie, c est le Christ qui parle, qui peint ses douleurs, et nous trouvons dans le Psaume 88 le même Sauveur que dans cette parole du Psaume 22, << EIi, EIi, lamma sabachthani, - Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? >> suivie tout aussitôt de cette autre parole, << Pourtant tu es le Saint- toi qui sauvait ceux qui criaient à toi >>. Ainsi, ce Psaume nous fait voir qu'il y a dans le Sauveur un excès de détresse qui surpasse tout ce que les hommes, et même ses serviteurs les plus éprouvés, peuvent, je ne dis pas seulement ressentir, mais concevoir. Et pourquoi pas? C'est que Dieu est amour, Réponse étrange, mais vraie, Dieu est amour, mais nous, quelque comblés que nous soyons des dons de Dieu, temporels et spirituels et de toute nature, avec Sa Parole, avec Ses promesses et avec tout le reste, il manque à l'amour de Dieu, si on peut parler ainsi, quelque chose, pour qu'il trouve le chemin de nos coeurs; c'est la douleur. Pour nous faire com-prendre Son amour dans sa plénitude et sa réalité, il a fallu que ce fût Dieu lui-même qui se présentât à nous de telle sorte qu'il pût nous prouver Son amour par des douleurs, puisque l'homme n'aurait jamais pu être persuadé, ou plutôt gagné, autrement.
Jésus-Christ donc, Fils de Dieu et Dieu Lui-même, est devenu Fils de l'homme pour pouvoir souffrir, et nous montrer ainsi l'amour de Dieu sous des traits capables de briser les coeurs les plus durs, pour peu qu'ils soient attentifs. Jésus est venu sur la terre pour souffrir. Qu'II a bien rempli cette tâche ! II a commencé par revêtir une chair semblable à notre chair de péché; et qui de nous peut concevoir ce qu'il y avait d'abaissement, de renoncement et de sacrifice pour le Seigneur de gloire, pour le prince de la vie, à descendre dans la misère de notre pauvre nature, et à en accepter toutes les humiliations, Jusqu'à celles du tombeau!
<< Lequel étant en forme de Dieu, n'a point regardé comme une proie à saisir d'être égal à Dieu; Mais il s'est dépouillé lui-même, ayant pris la forme de serviteur, devenant semblable aux hommes; Et, revêtu de la figure d'homme, il s'est abaissé lui-même, en se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix >>, (Philippiens 2 : 6 à 8)
Et remarquez que ce qui distingue les douleurs et les sacrifices de Jésus-Christ d'avec les nôtres, c'est qu'il les a volontairement choisis, appelés. Rien ne l'y obligeait: Il les a choisis, appelés, l'un après l'autre, pour accomplir la volonté du Père, mais pour l'accomplir librement. Et pourquoi? Pour nous, parce qu'II ne pouvait pas supporter la pensée de la misère éternelle à laquelle le péché nous avait livrés. Quel amour infini ! - Je passe rapidement sur toute sa carrière de douleurs et d'humiliation, et j'en viens à Gethsémané. Vous entrez au milieu de la nuit dans un jardin d'oliviers, et vous voyez un homme étendu la face contre terre Il pleure, Il crie, vous le prenez peut-être pour un insensé: c'est votre Sauveur ! Mesurez à Sa posture même, à Sa prière aux tendres reproches qu'II adresse à ses disciples, l'immensité de la souffrance, d'une souffrance que nous ne sommes pas plus capables de ressentir et de concevoir que Dieu et l'infini parce qu'il n'y a pas seulement la souffrance physique et extérieure, il y a une souffrance spirituelle dont nous ne pouvons nous faire aucune idée. Non seulement des saints, mais des hommes même qui ne connaissaient pas le Seigneur, ont souffert patiemment les plus atroces douleurs ; mais en Jésus, avec Ses douleurs infinies, il y avait une douleur secrète et intérieure que nous ne pouvons pénétrer, celle de porter seul devant le Dieu Saint, Lui innocent pour nous coupables, le poids de nos péchés; de se trouver par eux comme séparé un moment (quoique j'ose à peine toucher ce mystère), comme séparé un moment de l'amour du Père, si l'on peut ainsi parler, quoiqu'il soit un avec Lui, et contraint s'écrier»: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as--tu abandonné ? " Pourquoi souffre-t-II ainsi? Pécheur, pour moi, pour toi; et, Il t'a tant aimé que quand il n'y aurait eu que toi a sauver sur la terre, Il serait entré pour toi en Gethsémané, à Golgotha. Quel amour, quel amour insondable! - Enfin, voyez-Le sur la croix. Je ne m'étends pas sur ce sujet car quand bien même j'en aurais la force, comment décrire un pareil mystère? Je me place avec vous au pied de la croix, et je contemple les souffrances de mon Sauveur. Et je vous fais observer ceci: c'est que dans le moment où Il est livré à cette affreuse angoisse, à cette agonie qu'aucun homme n'a pu connaître, ni concevoir, ni presque entrevoir, Il domine cette douleur pour glorifier Dieu et pour sauver les hommes jusqu'à la fin; et c'est du sein de cette agonie qu'on entend sortir des paroles telles que celles-ci: << Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font» ; et encore: << Femme, voilà ton fils. . disciple, voilà ta mère >>. Quel profondeur que l'amour de Jésus!
Un peu plus avant, nous contemplions au pied de la croix la vue qu'elle nous donne de l'horreur, de l'énormité et des terreurs du péché. Qu'il est doux de contempler maintenant, dans les souffrances de notre Sauveur, la vue qu'elles nous donnent de la grandeur et de la profondeur incompréhensible de la miséricorde de Dieu. Que nous ayons toujours cet amour devant les yeux, et tout nous sera expliqué, jusqu'aux souffrances les plus cruelles, puisqu'elles ne sont que les suites dans les siens de ce qu'II a souffert. En même temps tout nous sera doux et facile. La foi rend tout possible, l'amour rend tout facile
<<Ses commandements ne sont point pénibles>>. (1Jean 5 : 3)
Pleins de cette image de l'amour du Sauveur, lisant dans le coeur paternel l'amour de Dieu pour nous, nous nous abandonnerons au Seigneur pour faire et pour souffrir tout ce qu'II jugera bon de nous envoyer. Demandez à Dieu la grâce de vous pénétrer de cette pensée: " Dieu est amour" et pour nous en pénétrer, tenons-nous au pied de la croix de notre Sauveur et ne la perdons Jamais de vue, jusqu'à ce que, après que nous ayons un peu souffert, vu que cela est nécessaire, Il nous prendra par la main, nous fera franchir l'intervalle du vendredi au dimanche matin, nous ressuscitera avec Lui, et nous établira avec Lui dans le séjour de la gloire où Il nous attend, et où nous Le bénirons d'autant plus que nous aurons plus ressenti cette souffrance, ayant aussi souffert pour son Nom ! Amen.
Adolphe MONOD
<<LES ADIEUX>>