Des chrétiens arabes en Israël
Philip S. Saâd, pasteur de l'Eglise baptiste de Haïfa et président de I'ABA (Assemblées baptistes arabes), a présenté, lors de notre congrès à Jérusalem, un très intéressant message qui a apporté un fort bon éclairage sur les relations entre les chrétiens arabes et les autres Arabes, sur celles entre les Juifs messianiques et ces mêmes chrétiens arabes, mais également sur celles entre ces derniers et les autorités israéliennes. Philip S. Saâd se penche donc ici sur le thème proposé ci-dessus: «Nos obligations vis-à-vis d'Israël» - ce qui ne peut que nous impressionner, ces paroles venant de la bouche même d'un Arabe israélien alors que plusieurs de ses concitoyens (arabes) sont opposés à l'Etat juif:
Le 50 éme anniversaire de l'indépendance d'Israël est réellement un grand miracle opéré par le Dieu puissant. C'est un clair témoignage que l'Eternel rétablit Son peuple: «Dieu n 'a point rejeté son peuple, qu 'il a connu d'avance» (Rom. l 1, 2). Ce jubilé constitue également un des signes annonciateurs les plus forts du prochain retour de Christ, ainsi qu'une preuve de la vérité de la Parole; Jésus a affirmé: «Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point» (Matth. 24, 35).
A l'occasion de cet important événement, d'autres voix se firent entendre, celles d'Arabes vivant en et hors d'Israël pour rappeler que ce 50 ème anniversaire d'Israël est un triste souvenir pour les Palestiniens:
leur holocauste. Les dirigeants politiques et religieux tentent de faire revenir cinquante années en arrière la roue de l'histoire.
En ce temps, et particulièrement ces jours-ci, je me sens poussé, en tant qu'Arabe chrétien né en Israël,à faire entendre ma voix, celle de la repentance pour mon peuple, les Arabes en général, et pour les chrétiens en particulier. Dans l'Ancien Testament déjà, une telle voix retentit: celle de prophètes comme Samuel, Néhémie, Daniel> etc. Comme chrétien arabe, je me sens coupable et je me repens pour mes péchés, pour ceux de mon peuple et pour ceux des églises chrétiennes arabes.
Ils se sont associés au reste du monde arabe, les musulmans, pour s'opposer dans un esprit étranger et faux au rétablissement d'Israël et, dès lors, à l'accomplissement de la prophétie biblique. L'Eglise en Israël avec les chrétiens arabes auraient dû, voici 50 ans, saluer le retour des Juifs dans la terre promise, collaborer avec eux pour reconstruire le pays et ses villes sur leurs ruines.
En cette année anniversaire de l'indépendance d'Israël, je suis pénétré de la nécessité d'apporter un message à l'Eglise chrétienne arabe en Israël ainsi qu'aux dirigeants de ce pays. C'est un message de repentance et d'obligation à l'adresse des Eglises arabes; c'est aussi une parole d'excuse et de regret aux dirigeants du peuple d'Israël pour nos manquements dans le passé, mais aussi d'assurance que nous voulons ouvrir de nouvelles relations avec eux. En tant que chrétiens, nous désirons marcher la main dans la main avec les Juifs afin de réaliser avec eux le miracle de la reconstruction de l'Etat, dans l'amour pour Israël que nous voulons cultiver parmi le peuple et chez nos enfants, car nous avons une obligation vis-à-vis de ce pays (Israël) et de l'Ecriture Sainte.
C'est dans cet esprit et dans l'obéissance à la pensée du Seigneur que j'ai prêché le 26 avril 1998 dans notre assemblée baptiste arabe de Haïfa; le titre du message présenté était «Nos obligations vis-à-vis d'Israël», en insistant sur le fait que le plan de Dieu avec cette nation n'est pas encore achevé, car ce peuple doit, selon Romains 11, 26, être complètement sauvé et restauré.
Quelle joie ce fut de constater la réaction des membres de notre église! Ils voulaient en entendre davantage, la plupart des chrétiens arabes ignorant ce «problème» (Rom. Il, 25).
En tant que prédicateur arabe.
j'eus également le privilège, lors d'un pique-nique, d'adresser un message de salutation à différents groupes de l'Eglise du Seigneur - une circonstance qui se présente annuellement à l'occasion de la Journée de l'Indépendance à laquelle participent des chrétiens juifs, arabes et en provenance de beaucoup d'autres pays.
Sur le Carmel, lieu de notre rencontre, j'ai parlé de la signification de l'année du jubilé, souhaitant et espérant que celle-ci soit un temps de salut et de libération pour de nombreux Juifs et Arabes.
Suite à l'appel divin que j'ai reçu, j'ai constitué une équipe de pasteurs et de laïcs de la communauté chrétienne arabe en Israël. Et dans cette conviction, j'ai visité avec ces frères des représentants du gouvernement et des ministres de l'Etat d'Israël pour leur présenter nos excuses pour nos graves fautes du passé, mais aussi pour leur dire notre obligation de nous tenir, au nom des Arabes chrétiens, aux côtés d'Israël.
Nous avons aussi parlé de l'importance de notre service en Israël, même si nous ne sommes qu'une petite minorité, mais notre influence comme «sel et lumière de la terre» est grande (Matth. 5, 13-14). En tant qu'Arabes chrétiens, nous sommes conscients de notre grande responsabilité et de notre charge dans la prière et le travail à l'égard des dirigeants israéliens, afin de constituer un véritable pont de paix entre l'Etat hébreu et le monde arabe, une paix qui ne peut s'établir qu'en Jésus-Christ sur base de Son oeuvre accomplie à Golgotha (Eph. 2, 1416).
J'appelle tous les chrétiens croyants, où qu'ils soient> à prier pour moi et pour l'équipe qui travaille avec moi dans cette affaire, pour que Dieu nous garde> nous donne la sagesse et la force d'accomplir cette tâche qu'Il nous a confiée, en cette période historique particulièrement difficile. Que le Seigneur vous en bénisse tous! PS
Nouvelles d'Israël 08-98