Quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la tente ? (Luc 1 8 :8)
A cette question posée par Jésus à ses disciples aucun d'eux ne répondit. Peut-être a-t-il simplement voulu les faire réfléchir - et nous faire réfléchir après eux - pour prévenir tout relâchement dans la foi et toute contrefaçon.
Laissons-nous donc aussi interpeller par cette question en demandant d'abord :
1. Que trouvera-t-il quand il reviendra ?
Il trouvera sans doute des cathédrales, des basiliques, des temples, des chapelles, des lieux de pèlerinages, des cimetières pleins de croix, peut-être aussi des festivals de musique hard rock «chrétienne», des fabricants de louange, des ballets d'adoration, des metteurs en scène, des troupes de comédiens qui jouent l'Evangile, des stars, des chanteurs vedettes que les foules acclament, des hommes dont tout le monde dira du bien (Luc 6 : 26). Il y aura de faux prophètes revêtus de vêtements de brebis (Mat. 7 : 15), des faiseurs de miracles et des chasseurs de démons auxquels le Seigneur dira : « Je ne vous connais pas . . . » (Mat. 7 :23).
Il trouvera aussi des synagogues, des mosquées, des pagodes et autres sanctuaires, témoins d'une dévotion universelle qui est l'expression d'un besoin inné de l'âme humaine en quête de Dieu. Il rencontrera des foules qui croient et qui pratiquent une religion selon des coutumes ancestrales. Cette religiosité ne sera souvent que du ritualisme, du pieux sentimentalisme, du légalisme, de l'activisme, ou encore de l'intellectualisme, si ce n'est pas de la pure superstition. Juifs et païens du temps de Jésus ont aussi été très religieux, les uns attachés à des traditions annulant la Parole de Dieu (Mat. 15 : 6-9), les autres adorant la créature au lieu du Créateur (Rom. 1 : 25), invoquant un dieu inconnu (Actes 17 : 23) ou se prosternant devant des idoles.
N'est-il pas dit par ailleurs qu'à l'avènement de Jésus il en sera comme du temps de Noé? Ce temps fut caractérisé par l'insouciance des gens qui ne se doutèrent de rien parce qu'ils ne prêtèrent pas attention à la prédication de Noé (II Pierre 2 :5) et le déluge les emporta tous, sauf ceux qui trouvèrent refuge dans l'arche ?
Les religions et les sectes se sont divisées et multipliées au cours des siècles et les guerres ont déchiré et meurtri l'humanité, mais la Bible annonce pour la fin des temps une tendance au rapprochement et à l'unification de ces diverses collectivités nationales et religieuses, c'est-à-dire une sorte de syncrétisme politico-religieux mondial qu'elle appelle la grande Babylone (Apoc. 17 : 5). Cette Babylone est en voie de formation autour de nous et à tous les niveaux. C'est un signe des temps à ne pas méconnaître. Une puissance d'égarement est à l'oeuvre et Satan cherche à séduire par toutes sortes de miracles, de signes, de prodiges et de slogans ceux qui n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés (II Thess. 2 : 9-12).
2. Trouvera-t-il la vraie foi ?
Quand Jésus reviendra il trouvera aussi un reste de fidèles qui auront gardé la Parole de la persévérance (Apoc. 3 : 10) et la foi de Jésus (Apoc. 14 : 12) sans se laisser séduire. Ce seront peut-être des fidèles se réunissant clandestinement, ou qui au contraire, paraîtront au grand jour et seront persécutés, sans renier leur foi (Apoc. 2 : 13). Un reste auquel le dragon, c'est-à-dire Satan, fera la guerre (Apoc. 12 : 17) et qu'il vaincra momentanément (la guerre aux saints : Apoc. 13 :71, mais l'Agneau, le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, remportera la victoire finale, et les appelés, les élus ou les fidèles qui sont avec lui vaincront aussi (Apoc.
17: 14). C'est là la persévérance des saints (Apoc. 13 : 9). L'essentiel est donc de demeurer en Lui pour faire partie de la totalité des rachetés qui seront alors aussi nombreux que les étoiles du ciel et innombrables comme le sable des plages (Héb. l 1 : 12).
Conclusion
cette heureuse perspective devrait encourager les enfants de Dieu isolés ou dispersés dans les dénominations déviantes ou apostasiantes à sortir de la confusion religieuse pour se rapprocher les uns des autres en vue de l'édification mutuelle et d'un témoignage commun fidèle et efficace.
Une question pour terminer:
Et si le Seigneur revenait maintenant comment nous trouverait-il ?
- découragés et débranchés, sceptiques, indifférents aux réalités spirituelles, ou peut-être enthousiastes, exaltés, nous laissant emporter par les courants religieux présentement dominants et . . . « vogue la galère ! » ? - ou, au contraire, sérieusement engagés, nous confiant dans les promesses de Dieu, marchant par la foi en allant à contre-courant des moeurs dégradées et des abandons spirituels de notre époque, annonçant le salut en Jésus-Christ crucifié (1 Cor. 2 : 2), c'est-à-dire l'Evangile - la Bonne Nouvelle - qui est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit (Rom. l : 1 6) ?
Jean Hoffmann
La Bonne Nouvelle 6/94