Seul l'Agneau en est digne

 

Puis je vis dans la main droite de celui qui était assis sur le trône un livre écrit en dedans et en dehors, scellé de sept sceaux.

Et je vis un ange puissant, qui criait d'une voix forte: Qui est digne d'ouvrir le livre, et d'en rompre les sceaux?

Et personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne put ouvrir le livre ni le regarder.

Et je pleurai beaucoup de ce que personne ne fut trouvé digne d'ouvrir le livre ni de le regarder.

Et l'un des vieillards me dit: Ne pleure point; voici, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux.

Et je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des vieillards, un agneau qui était là comme immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre.

Il vint, et il prit le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône.

Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or remplies de parfums, qui sont les prières des saints.

Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant: Tu es digne de prendre le livre, et d'en ouvrir les sceaux; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation; tu as fait d'eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre.

Je regardai, et j'entendis la voix de beaucoup d'anges autour du trône et des êtres vivants et des vieillards, et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers.

Ils disaient d'une voix forte: L'agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire, et la louange.

Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s'y trouve, je les entendis qui disaient: A celui qui est assis sur le trône, et à l'agneau, soient la louange, l'honneur, la gloire, et la force, aux siècles des siècles!

Et les quatre êtres vivants disaient: Amen! Et les vieillards se prosternèrent et adorèrent.

(Ap. 5).

 

Nous avons ici la suite de la vision de la sainteté et de la gloire divine sur le trône, décrites dans le chapitre 4 de l'Apocalypse. Même une vision de Sa gloire ne change pas, parce que Lui-même ne change pas. Pour Dieu, «il n'y a ni changement, ni ombre de variation» (Ja. 1, 17b). Il est le même éternellement. Quelle puissante consolation, dans une époque où tout chancelle et tombe en ruine!

Ici, au chapitre 5, la vision de Jean est très élargie. Une lumière comme celle d'un projecteur se dirige premièrement sur un livre, plus exactement, sur un rouleau. A l'époque, il n'y avait pas encore de livre comme de nos jours, mais des rouleaux de papyrus; c'est la raison pour laquelle certains traduisent ici «rouleau». Jean voit ce rouleau dans la main droite de celui qui est assis sur le trône.

Tout ce qui est à la droite de Dieu est en relation avec la rédemption et le salut. Un jour, Il séparera les boucs des brebis et Il dira à ceux qui sont à Sa droite: «Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume». Et à ceux qui sont à Sa gauche: «Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel» (Mt. 25, 34.4 1). Jésus-Christ Lui-même est assis à la droite de la majesté divine, car la puissance est dans Sa main droite.

Ainsi, le livre que Jean regarde est dans la main droite de Dieu. Traduit avec plus d'exactitude, il est dit: «sur» la main droite de Dieu. C'était déjà le cas au chapitre 4, pourtant, à ce moment-là, cela ne paraissait pas essentiel aux yeux de Jean. Mais le Seigneur veut nous en révéler toujours davantage au sujet de Sa gloire. Le rouleau est scellé «... de sept sceaux» et «écrit en dedans et en dehors» (v. 1). En lisant tout le chapitre, on remarque que ce rouleau scellé dans la main de Celui qui est assis sur le trône doit avoir une extrême importance. Ce rouleau est si extraordinairement important qu'il conduit l'Agneau de Dieu à agir, ce qui, à son tour, entraîne l'intonation du cantique de l'Agneau (v. 9). A l'instant même où l'Agneau étend Sa main percée pour prendre le livre de la main de Celui qui est assis sur le trône, les vingt-quatre vieillards et les quatre êtres vivants entonnent le cantique de l'Agneau. Ce rouleau est si important et tellement unique qu'aucun autre n'est digne de l'ouvrir: «Et personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne put ouvrir le livre, ni le regarder» (v. 3).

Ce dernier fait suffit déjà pour que nous nous posions la question: Que contient ce livre à la droite de Celui qui est assis sur le trône? Se réfère-t-il à l'histoire de la création? Non, car alors il n'y aurait aucun ordre dans la suite divine des événements qui constituent l'ensemble de la vision, car au chapitre 4, nous avons vu que Dieu était adoré en tant que créateur de toutes choses: «Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l'honneur et la puissance; car tu as créé toutes choses, et c'est par ta volonté qu'elles existent et qu'elles ont été créées». Si le livre était en rapport avec la création, il ne serait pas à même de nous présenter l'Agneau. Or, c'est justement de Lui qu'il est question, car l'Agneau Lui-même est la révélation, la manifestation de Dieu. «Personne n'a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père nous l'a fait connaître» (Jn. 1, 18). Jésus dit Lui-même: «Celui qui m'a vu, a vu le Père» (Jn. 14, 9). Si nous supposons que ce livre se rapporte à la rédemption, il ne s'agit alors pas de la rédemption consommée à la croix de Golgotha, en d'autres termes, il ne se réfère pas à l'expérience subjective d'un croyant de la nouvelle alliance. Cette dernière se fonde sur l'acte unique et éternellement valable du Seigneur Jésus-Christ qui versa Son sang à la croix de Golgotha en tant qu'Agneau de Dieu. Ce n'est pas ce dont ce rouleau parle. Mais il traite du Jour du salut qui se trouve encore devant nous. La rédemption accomplie à la croix de Golgotha n'a pas que des répercussions sur notre situation présente. Paul dit: «Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes» (1 Co. 15, 19). Non, elle a aussi des effets pour l'éternité, et cela aussi bien pour nous que pour toute l'humanité.

D'ailleurs les enfants de Dieu ont même reçu un gage de Dieu pour ce jour futur «En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l'Evangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis, lequel est un gage de notre héritage, pour la rédemption de ceux que Dieu s'est acquis, à la louange de sa gloire» (Ep. 1, 13-14). Il est question ici de la rédemption future. La rédemption par Jésus-Christ est une puissance vivante et vivifiante; elle s'étend sur tout l'avenir, sur tout ce qui est encore devant nous, dont il est écrit: « Voici, je fais toutes choses nouvelles» (Ap. 21, 5). Elle a ses racines dans le passé, à la croix de Golgotha, et tous ceux qui croient sont sauvés. Mais ce fruit de la rédemption est moindre, en comparaison de celui qui sera visible lors de la révélation totale de la rédemption accomplie. Car, Comme le dit l'auteur de l'épître aux Hébreux, Il a «obtenu une rédemption éternelle» (Hé. 9,12).

Dans Son discours prophétique de Luc 21, le Seigneur Jésus se tourne d'abord vers Israël, mais tout d'un coup, Il s'adresse à tous ceux qui croient en Lui et dit: «Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche» (Luc 21, 28). Il parle ici de la rédemption à venir, et donc de cette merveilleuse rédemption dont parle le rouleau, que seul l'Agneau est digne d'ouvrir. Ce rouleau n'est pas le livre de vie dont l'Apocalypse et d'autres livres de la Bible parlent, pas plus que le livre de vie n'est le livre de vie de l'Agneau. Ce rouleau, ce document qui est à la droite de Celui qui est assis sur le trône, est le testament de Dieu et de l'Agneau. Testament signifie «dernières instructions»; c'est l'expression des dernières volontés de quelqu'un. Pour Dieu, il ne s'agit pas de cette dernière volonté en elle-même, puisqu'Il ne meurt pas et qu'Il est impérissable. Mais c'est Sa volonté pour toute l'éternité. Comment pouvons-nous savoir que ce rouleau est bien le testament de Dieu et de l'Agneau?

 

1. Le contenu du rouleau scellé de sept sceaux ne reste pas caché, car il est écrit en dedans et en dehors.

2. Les sept sceaux qui scellent l'écrit, indiquent catégoriquement qu'il s'agit d'un testament. Cette pratique était d'ailleurs familière à Jean, car à l'époque la loi régissant l'emploi, du droit dans l'Empire romain, était également scellée de sept sceaux. Dieu lui fait donc voir des images qu'il comprend. 3. Par ce descellement dûment accompli et par l'ouverture du rouleau, rien de nouveau n'est révélé. Il est vrai que beaucoup d'interprètes pensent le contraire, mais je ne puis me ranger à leur avis. L'ouverture des sceaux rendit simplement le testament exécutoire.

 

Or, nous voyons ici en Apocalypse 5 que personne ne put ouvrir le livre, c'est-à-dire le testament. Personne n'était en mesure de prendre connaissance de «l'héritage des saints», pour le dire dans les termes de Colossiens 1, 12, et encore moins de le partager, ni de lui conférer une autorité légale. Si nous lisons attentivement ce chapitre, nous sentons une certaine tension: Un ange puissant intervient et crie d'une voix forte: «Qui est digne d'ouvrir le livre, et d'en rompre les sceaux?» (v. 2b). Le moment est venu où Dieu veut mettre à exécution Son testament, Sa volonté salvatrice. Nous voulons ici regarder un instant en arrière:

Dans le paradis déjà, Dieu fit connaître à Adam Sa volonté en ce qui concerne le salut. Il est écrit dans Genèse 1, 27: «Dieu créa l'homme a son image, il le créa à l'image de Dieu». Quelle était Sa volonté au sujet du salut? Lisez l'histoire de la création, ce que Dieu dit au premier homme, lisez quelle majesté et quelle autorité Il donna à l'homme! Le Dieu vivant plaça l'homme au-dessus de toutes les choses qu'Il avait créées et au sujet desquelles Il avait dit qu'elles étaient «très bonnes». L'homme fut placé à la tête de Son merveilleux héritage, de l'héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir, comme l'exprime Pierre plus tard (1 Pi. 1, 4). Mais, tout fut perdu à cause du péché. L'homme perdit la communion avec Dieu et avec elle, la vie éternelle. Il perdit même la capacité ou plutôt l'autorisation de manger de l'arbre de vie. Il fut chassé du paradis de Dieu, et devint un vagabond: «Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie» (Es. 53, 6). Tout cela arriva à cause de l'activité du meurtrier des âmes dès le commencement, de Satan.

L'ouverture d'un testament est toujours liée à une tension. Mais ici, dans le royaume céleste, cette dernière est très justifiée. L'ange puissant qui demande d'une voix forte: «Qui est digne d'ouvrir le livre, et d'en rompre les sceaux?» devait avoir des cordes vocales très développées, car sa voix était manifestement audible partout. Mais aucune réponse ne vint: «Et personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre ne put ouvrir le livre ni le regarder» (v. 3). Concrètement cela signifie que personne dans le ciel - aucun ange, personne sur la terre - aucun homme, personne sous la terre - aucun démon, personne n'était digne d'ouvrir le livre et de regarder à l'intérieur! Les puissants de ce monde et le dictateur mondial qui gouvernera alors, se taisent aussi. Un grand silence règne dans le ciel et sur la terre. On n'entend qu'une chose, et c'est émouvant, ce sont les pleurs amers et les sanglots d'un homme. Jean n'a pas honte de ses larmes, mais il reconnaît franchement: «Je pleurai beaucoup» (v. 4).

Jean avait déjà vécu beaucoup de choses: Il avait traversé le pays avec le Seigneur Jésus, avait entendu Ses discours et vu Ses actions merveilleuses. Lui qui témoigna plusieurs fois que le Seigneur l'aimait, fut plus tard le seul disciple à rester au pied de la croix, et à voir le Sauveur qu'il aimait, mourir à la croix, en tant qu'Agneau de Dieu. Il affirme presque par serment en Jean 19, 35: «Celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu'il dit vrai». Jean avait vu comment Jésus réconcilia le monde avec Dieu; il avait vu les signes qui secouèrent la terre et il ne s'était pas enfui lorsque le soleil perdit son rayonnement. Il avait entendu le cri de Jésus à la croix. «Tout est accompli»! Mais il fut également témoin de la réalité de la résurrection de Jésus d'entre les morts et il était aussi là lorsque Jésus monta au ciel depuis la montagne des Oliviers, quarante jours après Sa résurrection. Il avait aussi entendu les paroles du Ressuscité: «Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre» (Mt. 28, 18). Dans l'île de Patmos, il avait de même déjà vu des choses grandioses depuis la perspective céleste.

Suite à tout cela, il a dû s'attendre à de grandes choses lors de l'ouverture du testament. Mais voilà qu'il expérimente une déception terrible: Initialement, personne n'est digne d'ouvrir le livre et d'en rompre les sceaux. C'est comme si la suite de l'histoire du salut se bloquait, car personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre n'est digne d'ouvrir le testament et de rendre exécutoire le merveilleux héritage de Dieu et de l'Agneau. Personne? Personne d'autre que l'Agneau Lui-même! Car maintenant l'un des vieillards - un représentant de l'Eglise glorifiée et transfigurée, vient et parle à Jean: «Ne pleure point; voici, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux» (v. 5).

Pourquoi ce vieillard doit-il consoler le prophète Jean, qui savait pourtant que Jésus avait vaincu? Parce que Jean fit ce que nous faisons si facilement. Il avait détourné le regard de la victoire de l'Agneau. Le désespoir et les larmes en sont toujours les conséquences. Combien de fois faisons-nous honte à Notre Seigneur parce que nous pleurons, nous languissons, découragés, et nous nous résignons, alors qu'Il a remporté une si merveilleuse victoire! «Ne pleure pas»! En d'autres termes: «Tu n'as aucune raison de pleurer». Il est frappant que ce vieillard ne fasse pas référence à la relation de la personne de Jean avec le Seigneur Jésus, et ne le reprenne pas dans ce sens en disant: «Tu as pourtant vu, tu devrais donc savoir qu'Il a vaincu». Non, il ne parle que du Seigneur: «Ne pleure point; voici le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux» (v. 5). Par ce blocage de l'histoire du salut, provoqué par le fait que personne n'était digne d'ouvrir le livre, Jean avait perdu la vision du Vainqueur.

Etes-vous découragé et abattu? Alors le Seigneur vous encourage par Sa parole: «Ne pleure point!», «Prends courage, J'ai vaincu»!

Il n'est pas si étonnant que le vieillard dise: « Voici, le lion de la tribu de Juda, ... a vaincu» comme cela pourrait paraître à première vue. Le lion est un roi - Jésus-Christ est le Roi des rois et Il est de la tribu de Juda. Dans ce contexte, il est très intéressant de remarquer que des milliers d'années auparavant, Jacob (Israël) mourant qualifia déjà Juda de «jeune lion». Alors qu'il était couché sur son lit de mort, il fit venir tous ses fils afin de les bénir et de prophétiser à leur sujet. Lorsque vint le tour de Juda, le quatrième fils, il regarda au loin avec ses yeux presque aveugles et dit: «Juda est un jeune lion. Tu reviens du carnage, mon fils! Il ploie les genoux, il se couche comme un lion, comme une lionne: qui le fera lever? Le sceptre ne s'éloignera point de Juda, ni le bâton souverain d'entre ses pieds, jusqu'à ce que vienne le Schilo (celui à qui appartient le sceptre), et que les peuples lui obéissent» (Ge. 49, 9-10). Le Schilo de la tribu de Juda, c'est notre Seigneur Jésus-Christ!

Le vieillard continue: «... le rejeton de David». Le rejeton de l'éternelle royauté de David a vaincu. Cela signifie concrètement: Tout ce que le premier Adam a perdu à cause de sa désobéissance - la vie éternelle, la communion avec Dieu, le paradis - le dernier Adam, Jésus-Christ, l'a de nouveau hérité par Son obéissance. Il fut obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix. Grâce à cet acte d'obéissance, un héritage est devenu disponible pour ceux qui aspirent à le recevoir: «Et c'est pour cela qu'il est le médiateur d'une nouvelle alliance, afin que, la mort étant intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance (c'est l'Ancien Testament), ceux qui ont été appelés reçoivent l'héritage éternel qui leur a été promis. Car là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée. Un testament, en effet, n'est valable qu'en cas de mort, puisqu'il n'a aucune force tant que le testateur vit. Voilà pourquoi c'est avec du sang que même la première alliance fut inaugurée» (Hé. 9, 15-18).

Une fois encore: Un testament n'est valable légalement que lorsque la mort du testateur est constatée. Le Fils de Dieu vint dans le monde et enleva ce qui est à l'origine de la perte de la vie éternelle - le péché. « Voici 1 Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde» (Jn. 1, 29). Jésus mourut à la croix de Golgotha. Il inclina Sa tête et expira. Il n'est pas écrit: «Il expira et inclina la tête», car Il se dépouilla volontairement de Sa vie. Personne ne la Lui prit. Maintenant l'héritage est accessible, car le testateur est mort. Et voici: Jésus ne resta pas dans la mort! Il est ressuscité et Il vit! Par conséquent, Il est le seul héritier légal et c'est la raison pour laquelle personne d'autre que Lui n'est digne d'ouvrir le livre, le testament! C'est merveilleux! Il souffrit la mort à cause de nos péchés et ainsi l'héritage fut libéré pour ses descendants. Mais ensuite, Il ressuscita, et quelque chose de merveilleux s'accomplit: Lui-même était, et Il est l'héritier de toutes choses! Romains 8, 17 dit: «Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ». En Hébreux 1, 2, il est aussi écrit que Dieu établit Son Fils héritier de toutes choses. Et nous, qui Le suivons et vainquons en Lui, nous sommes cohéritiers avec Lui!

Maintenant, les sept sceaux qui scellent le livre, que sont-ils? Beaucoup d'énigmes figurent dans l'Apocalypse, afin que nous ne lisions pas ce livre avec indifférence, mais avec attention et avec prière pour que le Seigneur puisse nous éclairer et nous le révéler. Selon ma compréhension, les sept sceaux qui scellent le testament et empêchent de le rendre exécutoire jusqu'à ce qu'ils soient descellés, sont les terribles jugements de Dieu, qui devront survenir sur la terre à cause de la méchanceté des hommes, afin qu'en vertu de cet héritage, tout puisse être renouvelé au ciel et sur la terre, «Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera» dit Pierre dans sa deuxième épître (ch. 3, 13). Ces jugements sont imminents. Déjà nous entendons gronder le tonnerre. Tant qu'ils ne sont pas accomplis, l'héritage ne peut être rendu exécutoire. Mais personne ne put rompre les sceaux, excepté l'Agneau.

Ensuite, Jean voit le vainqueur, le grand triomphateur. «Et je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des vieillards, un agneau qui était là comme immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre. Il vint et Il Prit le livre ... » (v. 6-7a). Ici, Jean ne voit pas le lion mais l'Agneau. Quel contraste il y a entre un lion et un agneau! Un lion est majestueux, un agneau faible et sans force. Le formidable paradoxe sur lequel se basent la rédemption, pour ne pas dire la totalité de l'Eglise - tout ce que le Nouveau Testament définit par le mot «croix» - est révélé à nouveau ici à l'apôtre Jean, plus profondément que jamais auparavant: Le lion en tant qu'Agneau, le Roi des rois, le prince de la vie comme holocauste. Où donc se trouve l'Agneau? Il est au centre! Nous devons prêter attention à l'expression «au milieu»: «... au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des vieillards ... ». Jésus-Christ est au centre. Nous avons vu en Apocalypse 4 que la gloire de Dieu était le centre, et cette gloire, c'est l'Agneau.

Si Jean voit l'Agneau «comme immolé» bien que l'Eglise soit déjà enlevée, cela démontre l'éternelle validité du salut. Le sang versé par Jésus-Christ a une efficacité infinie. Comparez Hébreux 9, 12. Puisque le jugement sur le péché du monde a déjà été exécuté en Lui, Il est seul digne de juger le monde ennemi de la croix, ce monde qui a pris position en dehors de Son oeuvre. Le Père a remis le jugement au Fils, car Il est le seul digne de rompre les sceaux du testament. Nous voyons ainsi, au travers des yeux de Jean, l'Agneau immolé, qui possède pourtant puissance et gloire, car il est écrit au verset 6b: «... il avait sept cornes ... qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre». Les sept cornes représentent la puissance victorieuse sur toutes choses.

Dans les Ecritures, la corne ou les cornes représentent la force (De. 33, 17) ou un orgueil arrogant (Ps. 75, 5-6, puissance = corne, vers. Darby). Il est intéressant de noter que dans ce passage, le terme grec «arnios» qui évoque le charme, la grâce, la douceur est utilisé pour «agneau», alors que dans le Nouveau Testament, on trouve normalement le mot «Amnos» pour désigner l'Agneau. Les sept cornes montrent le caractère de l'Agneau dans sa force et sa puissance divine. Sept est le chiffre de la plénitude divine. Paul dit: «... Christ ... puissance de Dieu et sagesse de Dieu ... » (1 Co. 1, 24). Ainsi, il ne s'agit donc pas d'une puissance mécanique instinctive ou naturelle, mais bel et bien d'une puissance divine. Il continue en disant au verset 6c: «... et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre». De quelle façon merveilleuse la plénitude de Dieu se révèle ici! Esaïe vit Dieu ainsi 800 ans auparavant. La prophétie des sept esprits est écrite en Esaïe 11, 1-2: «Puis un rameau sortira du tronc d'Isaï, et un rejeton naîtra de l'Esprit de l'Eternel reposes racines. L'Esprit sera sur lui: Esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de l'Eternel». Ces sept esprits de Dieu reposent sur le rejeton qui sort de la racine de David. Les sept yeux de Dieu sont les sept esprits de Dieu «envoyés par toute la terre». L'Agneau pénètre dans tous les pays.

Résumons: Les sept cornes et les sept esprits signifient qu'Il possède une parfaite puissance spirituelle. Nous avons au sujet de l'Agneau une prophétie dans ce sens en Zacharie 3, 8-9. Si nous avons vu, dans Apocalypse 4, la position centrale de Celui qui est assis sur le trône, ici, l'Agneau se révèle comme le centre de la gloire de Dieu. Relisons le verset 6a du chapitre 5: «Et je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des vieillards, un agneau qui était là comme immolé» (trad. all. Elberfeld: «un agneau debout»). Nous n'osons pas laisser de côté le fait que l'Agneau est debout! Bien qu'Il soit immolé et mort à cause de nos péchés, l'Agneau vit. Il est ressuscité! Jésus vit, et moi avec Lui.

Au verset 7, nous voyons ensuite l'acte personnel de l'Agneau le plus souverain qui nous soit décrit dans l'Apocalypse. C'est pour cela que le cinquième chapitre a tellement d'importance: «Il vint, et il prit le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône» (v. 7). Ici le blocage est rompu. Voici six mille ans que toute la création attend ardemment ce jour; les croyants de l'ancienne et de la nouvelle alliance attendirent ce jour et souffrirent aussi pour Lui. L'action de prendre le livre comprend tout ce qui sera révélé ensuite au sujet de la gloire. Par cette acte de l'Agneau de Dieu, le monde est vaincu: Babylone est jugée, l'antichrist anéanti, le dragon renversé, la mort engloutie, la malédiction enlevée et la terre renouvelée. Au moment où l'Agneau s'approche pour prendre le livre de la main droite de Celui qui est assis sur le trône, il se fait un silence de mort dans le ciel. Voici l'Agneau de Dieu qui exerce Sa victoire acquise à la croix de Golgotha. Que c'est merveilleux! Car ce que Jésus-Christ accomplit ici, c'est de reprendre possession de l'héritage qui avait été utilisé à des fins étrangères; Il revendique ainsi légitimement tout ce qu'Adam perdit. C'était dans ce but que le Fils de Dieu versa Son sang et Ses larmes. «Il vint, et Il prit le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône» (v. 7). On ressent très distinctement comment tout le ciel observe ce geste avec révérence et silence. L'univers est un témoin tremblant qui retient sa respiration à la vue de cet acte.

L'adoration de l'Agneau

«Quand Il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'agneau» (v.8). Nous avons déjà vu que les quatre animaux, les quatre êtres vivants, représentent les quatre traits de caractère de Dieu. Ces quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternent devant l'Agneau et entonnent un cantique qui n'a encore jamais été entendu: « Tu es digne de prendre le livre, et d'en ouvrir les sceaux; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation; tu as fait d'eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre» (v. 9- 10). Le fait que l'Agneau prenne le livre de la main droite de Celui qui est assis sur le trône, déclenche une prodigieuse louange universelle.

Cette louange commence par les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards, qui tombent sur leur face et L'adorent en disant: « Tu es digne de prendre ... ». Et aux versets 11 et 12, nous lisons comment les millions d'anges qui forment un immense cercle autour du trône, observent et commencent aussi à chanter: «Je regardai, et j'entendis la voix de beaucoup d'anges autour du trône et des êtres vivants et des vieillards, et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers. Ils disaient d'une voix forte: L'agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire et la louange». Puis le cercle de ceux qui participent à la louange s'étend encore davantage: «Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s'y trouve, je les entendis qui disaient: A celui qui est assis sur le trône, et à l'Agneau, soient la louange, l'honneur, la gloire, et la force, aux siècles des siècles» (v. 13).

Cela se termine par un «Amen» magistral prononcé par les quatre êtres vivants: «Et les quatre êtres vivants disaient: Amen!» (v. 14a). L'Eglise glorifiée, représentée par les vingt-quatre vieillards, ferme l'impressionnant cercle des adorateurs: «Et les vieillards se prosternèrent et adorèrent» (v. 14b). Dans aucune autre partie de la Bible, nous ne trouvons une louange aussi puissante et universelle de l'Agneau de Dieu. Car ici s'accomplit ce que Daniel vit d'une manière condensée: «Je regardais pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu'un de semblable à un fils de l'homme; il s'avança vers l'ancien des jours (cela veut dire: Vers l'Eternel), et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, la gloire et le règne; et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit» (Da. 7, 13-14). Jean le vit beaucoup plus clairement, parce qu'il avait vu et connu le Seigneur Jésus fait homme, dans Ses souffrances et dans Sa mort. Il faut aussi remarquer que l'unité du Père et du Fils est toujours à nouveau exprimée dans la grande louange que Jean voit et entend. Ils rendent hommage au Père et au Fils, et les adorent tous deux. Au chapitre 4, il est dit au Créateur: « Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l'honneur et la puissance; car tu as créé toutes choses, et c'est par ta volonté qu'elles existent et qu'elles ont été créées» (v. 11). Mais au chapitre 5, ils se prosternent devant l'Agneau et s'exclament: «Tu es digne de prendre le livre, et d'en ouvrir les sceaux; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes» (v. 9).

Dans quelle mesure sommes-nous inclus ici, nous les croyants? Nous avons vu que les vingt-quatre vieillards représentent les croyants de l'Ancien et du Nouveau Testament; c'est donc en eux que nous sommes inclus. Nous avons aussi vu qu'ils se prosternèrent devant l'Agneau et qu'ils l'adorèrent. Ils ne vinrent pas les mains vides: «... tenant chacun une harpe et des coupes d'or remplies de parfums, qui sont les prières des saints» (v. 8). Les prières de tous les saints sont donc incluses, au commencement de l'adoration de l'Agneau. Car alors, le temps est venu où la prière de tous les saints est exaucée par Dieu, prière prononcée au cours des siècles depuis que Jésus l'a enseignée. De quelle prière s'agit-il? De la prière demandant la venue de Son royaume et l'accomplissement de Sa volonté: «Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel». C'est la prière prononcée des milliards de fois et qui a son origine dans l'Agneau, car: Tout a été créé par Lui, en Lui et pour Lui (cp. Ap. 4, 11 et Col. 1, 16). W.M.

P.S. Ce message est extrait du livre «Apocalypse de Jésus-Christ» de Wim Malgo, chapitres 1-5, dont nous vous recommandons la lecture. Voyez notre bulletin de commande en page 16.

Nouvelles d'Israël Octobre 1986

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