Changement de gouvernement en Jordanie

 

Inquiétude en Israël

La mort du Roi Hussein de Jordanie a provoqué un émoi profond et de l'abattement en Israël. Les Israéliens appréciaient le «petit roi,, de la rive orientale du Jourdain, comme ils l'appelaient souvent. Après qu'il ait signé, le 26 octobre 1994, le traité de paix israélo-jordanien, c'est d'une véritable affection que s'étaient teintés les rapports. La chaleur, la rectitude et la culture qui émanaient de cet homme interpellaient tout Israël. On n'oubliera jamais, entre autres, son attitude extraordinaire lors du terrible incident du pont Bnoth Jaacov, au cours duquel un soldat jordanien avait abattu sept écolières israéliennes qui se trouvaient en excursion scolaire. Le roi n'avait pas hésité. Il était venu en Israël pour rendre visite aux parents des jeunes filles assassinées durant la traditionnelle semaine de deuil pour leur faire part de ses condoléances. Chaque Israélien se souvient de ces images où l'on voit le Roi Hussein s'agenouiller devant les parents, assis à même le sol comme il se doit en cas de deuil.

Il n'est donc pas étonnant que durant ses derniers jours, le monarque ait fait l'objet de l'attention de tout l'Etat d'Israël. La presse a manifesté un immense intérêt pour ses ultimes heures ainsi que pour ses funérailles. Hormis Yitzhak Rabin, dont l'assassinat avait profondément choqué le public israélien, le pays ne se souvient d'aucun chef d'Etat ou de gouvernement dont la mort ait suscité autant d'intérêt dans la presse israélienne.

Au-delà de l'intérêt humain et émotionnel, la mort du Roi Hussein revêt une importance capitale pour la politique de tout le Moyen-Orient.

Même si le traité de paix avec la Jordanie n'est signé que depuis quelques années, la frontière orientale d'Israël avec la Jordanie a été calme et sûre pendant la majeure partie des 46 années de règne du Roi Hussein, surtout depuis le début des années 1970. Il existait l'équivalent d'un accord réciproque entre les deux pays. La Jordanie constituait un tampon de sécurité entre Israël et les pays arabes hostiles à l'Est. En contrepartie, c'était comme si Israël aidait la Jordanie à conserver une certaine indépendance vis-à-vis des ,pays frères,, arabes, surtout l'Irak et la Syrie, ainsi que l'Egypte à l'époque où celle-ci menaçait d'annexer le petit royaume hachémite.

Avec le temps, les relations secrètes entre les deux pays se sont intensifiées, principalement au niveau de la politique de sécurité. Les services secrets israéliens ont évité au moins dix attentats visant la vie du Roi Hussein. En contrepartie, à la veille de la guerre du Kippour, ce dernier a prévenu Golda Meir que l'Egypte et la Syrie avaient l'intention d'attaquer Israël par surprise. A l'époque, Hussein n'était pas intervenu dans le conflit, évitant sans doute une catastrophe pire encore, car on peut se demander si l'armée israélienne aurait pu résister à une attaque menée sur trois fronts simultanés.

Actuellement, la mort du Roi Hussein suscite en Israël une certaine incertitude concernant l'avenir des relations avec la Jordanie, qui se trouve désormais sous la gouverne d'Abdallah. Une importante délégation arabe assistait aux funérailles. Même le président syrien Hafez el-Assad, dont les relations avec la Jordanie restent plus que fraîches, était présent. Cette présence annonce une nouvelle ère dans la politique extérieure jordanienne. Il est sûr que la Jordanie maintiendra ses relations formelles avec Israël ainsi que le traité de paix, en vertu de motifs d'ordre militaire et stratégique. Mais on peut se demander si ces relations formelles resteront marquées de la même chaleur et de la même intensité qu'à l'époque du Roi Hussein.

 

Commentaire:

La Bible parle souvent de la Jordanie, autrement dit des enfants de Moab et d'Ammon. Même si la Jordanie se voit menacer de nombreux jugements, tout comme les autres voisins d'Israël, elle occupe une position particulière au temps de la fin: ce petit pays échappera à l'emprise de l'Antichrist (voir Dan 11, 41 ss.). On ignore pourquoi il en est ainsi, mais certains exégètes expliquent cela par le fait qu'une grande partie du peuple d'Israël se réfugiera sur le territoire jordanien pendant les temps de frayeur, durant la grande tribulation, après avoir reconnu l'Antichrist comme traître et s'être converti au véritable Messie, Jésus. Ces Israéliens fidèles au Christ y resteront 1260 jours afin d'être à l'abri de la volonté destructrice de l'Antichrist. On peut lire à ce sujet en Apocalypse 12, au verset 6: ,Et la femme (= Israël) s'enfuit dans le désert (comme déjà dit plus haut: selon plusieurs exégètes, la Jordanie), où elle avait un lieu préparé par Dieu, afin qu'elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours.»

On ne peut oublier que sous le règne de feu le Roi Hussein, la Jordanie a été le seul pays arabe ayant cherché à établir des relations franchement amicales avec Israël et ayant tenté d'aider Israël lorsqu'elle le pouvait, surtout depuis les années 1970. Cela, Dieu l'a vu; c'est aussi pourquoi Hussein est parvenu à transformer un pays très pauvre comme la Jordanie en un Etat relativement avancé. Qui soutient Israël est toujours béni! CM

Nouvelle d'Israël 04 / 1999

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