Le nombre des Israéliens qui se marient suivant le rite religieux orthodoxe est en constante diminution. Parallèlement, on enregistre une croissance impressionnante du nombre des couples qui ne contractent qu'un mariage civil. Selon des données publiées par des députés de la Knesset, il y a eu, l'an dernier, environ 20% de mariages en moins que l'année précédente devant le grand rabbinat.
Il est apparu que les Israéliens désireux de se marier évitent d'avoir recours au rabbinat surtout en raison de cette sévère exigence religieuse: les jeunes gens, avant de s'unir, doivent suivre des cours sur le thème de la pureté des familles. Pour ceux qui sont issus de milieux non-religieux, il s'agit là de quelque chose qui leur paraît ridicule, parce que ne s'inscrivant pas dans leur conception moderne et libérale de la société. C'est pourquoi de nombreux Israéliens préfèrent contracter mariage devant les seules autorités civiles. D'autres qui veulent donner un sens religieux à leur union s'adressent à des rabbins «réformés» qui conçoivent les cérémonies du mariage d'une manière moderne. Mais ces unions réalisées devant des avocats ou devant des rabbins non orthodoxes ne sont pas reconnues par la législation israélienne. Pour contourner cette difficulté, passablement nombreux sont ceux qui se tournent vers la Haute Cour de justice, laquelle a, dans le passé, déjà contraint le ministère de l'Intérieur israélien à officialiser des mariages civils contractés à l'étranger.
Pour cette raison, bon nombre de couples israéliens se rendent à Larnaka, dans l'île de Chypre, pour s'y marier civilement devant les autorités municipales de l'endroit. De telles unions, appelées «mariages de Chypre», sont devenues normales au cours des dernières années. Il existe une autre manière d'épouser quelqu'un: le «mariage du Paraguay», ainsi nommé parce que le lien se noue en Amérique du Sud - soit en s'inscrivant dans l'ambassade de ce pays en Israël, soit en envoyant les documents par la poste ou par fax.
Parmi ceux qui utilisent cette possibilité, on compte aussi des Israéliens auxquels le rabbinat a refusé le mariage, parce que celui-ci est interdit par la Halakha. Dans la plupart des cas, il s'agit de l'union d'un «Cohen» (descendant de la race sacerdotale) avec une femme divorcée, ce que la Thora n'autorise pas.
Les représentants de l'orthodoxie en Israël expriment leur grande inquiétude face à la diminution des mariages fidèles à la Halakha. Il y a cette grande crainte de voir les mariages civils conduire pratiquement à une scission dans le peuple juif, les enfants des familles orthodoxes ne pouvant jamais épouser ceux des familles non constituées selon les exigences de la Halakha judaïque.
COMMENTAIRE
D'une part, il esque de nombreux jeunes Israéliens prennent leurs distances vis-à-vis des rabbins orthodoxes, car ceux-ci, en plus des commandements de l'Ecriture sainte, observent une quantité d'ajoutes qui n'ont plus beaucoup à voir avec la Bible. Il se fait aussi qu'ils leur accordent souvent plus d'importance qu'à la Bible. Ainsi donc, ces couples israéliens, qui ne veulent plus s'unir devant le rabbinat supérieur, se libèrent de la pression religieuse qui est, en quelque sorte, une «religion de remplacement».
Pour beaucoup d'Israéliens, il s'agit d'arbres qui cachent la forêt. En Israël, on lit davantage le Talmud (qui compte de nombreux commentaires sur la Bible, des commentaires sur d'autres commentaires ainsi que des commandements ajoutés) que la Bible elle-même. Les résistances les plus importantes dans le royaume de Dieu viennent la plupart du temps de gens «pieux», tant des juifs que des chrétiens. Un véritable incrédule se convertit généralement plus vite qu'un sympathisant. C'est pourquoi Jésus a dit, par exemple, aux pharisiens, (les «pieux» de l'époque): «Je vous le dis en vérité, les publicains et les Prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu» (Matth. 21, 31b).
Actuellement, ces «pieux» se dressent souvent devant les gens qui cherchent vraiment. A cet égard, je citerai Matthieu 23, 13 et 15: «Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! Parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux, vous n'y entrez pas vous-mêmes, et vous n'y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte; et, quand il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois plus que vous. » Comme déjà dit, de ce point de vue, il est positif que bon nombre de jeunes Israéliens se marient aujourd'hui à l'étranger ou devant des rabbins libéraux. Dieu peut permettre que plusieurs de ces jeunes tiennent dans les mains une Bible et se mettent à y lire sans aucun préjugé. Le Seigneur peut se laisser trouver de cette manière selon Sa promesse en Jérémie 29, 13-14a! Du reste, ce seront les juifs entièrement religieux qui se tiendront en première ligne pour accepter l'Antichrist; ce ne sera pas la grosse majorité du peuple d'Israël: «Si un autre vient en son propre nom, vous (les «pieux») le recevrez» (Jean 5, 43b).
D'autre part, nous constatons, à travers cette tendance à la diminution du nombre des mariages religieux, que beaucoup d'Israéliens s'intéressent de moins en moins à Dieu. Ce que les rabbins peuvent dire les laisse indifférents. Malgré l'aspect positif de cette évolution, que nous venons de mentionner, il se manifeste malheureusement en Israël le même phénomène qui se produit, de manière beaucoup plus importante encore, sous nos latitudes: l'apostasie. Mais cette parole prophétique nous dit qu'il doit en être ainsi jusqu'à ce que Jésus revienne chez Son peuple, qui se convertira alors. Nous voyons, par la lecture d'Apocalypse 11, 8, combien, à cet égard, la situation sera grave: «Et leurs cadavres (des deux témoins) seront sur la place de la grande ville (Jérusalem), qui est appelée, dans un sens spirituel, Sodome et Egypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. » C'est pourquoi notre mission ne consiste pas à faire un travail missionnaire en Israël, mais bien à montrer aux juifs l'amour de Jésus en activité afin de les rendre «jaloux», - Christ en nous! C'est ce que nous faisons par nos projets d'aide immédiate, par nos visites en Israël, etc. Ce peuple sera ainsi préparé à la venue du vrai Messie et à une rencontre décisive avec Lui. CMt bon
Nouvelles d'Israël 11 / 1994